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“ce n'est pas en écrivant que les idées arrivent” déclarait l'écrivaine hongroise d'expression française Agota Kristof.

A l'occasion d'un documentaire, l'écrivaine, disparue en 2011, racontait comme l'inspiration la saisit à tout instant du quotidien, en marchant, en faisant le ménage, en travaillant à l'usine où l'on a pas à se concentrer sur la tâche d'automate que l'on commande au cerveau humain.

Ce recueil de 25 textes, sortes d'affabulations réalistes, paru en 2005, est une expérience de jouissance (au sens Barthésien du terme ! je vous vois venir…), car l'écrivaine suisse d'adoption, déconcerte le lecteur par l'anatomie de ses textes, elle va droit au but de ce qu'elle veut écrire, sans s'embarrasser d'amener doucement l'action par des prolégomènes facultatifs.
Et si la nouvelle ne fait qu'une page, qu'importe, c'est une modernité qui n'est pas sans rappeler les fragments de Barthes ou de Cioran.
Son style diaphane, ciselé, est au service d'une émotion brute, sans suggestion, le lecteur la chope ou passe à coté. Les situations nous sont parfois lointaines mais jamais étrangères. L'empathie pour le spleen de personnages à peine croisés évoque également la fugacité produite par le haïku japonais.

Les venins de la folie, du désespoir, de la solitude violacent chacun de ses grains de vie.
La machine humaine s'enraye, et en même temps qu'elle quitte doucement l'impératif du sens, tout devient plus clair. Je pense par exemple à la nouvelle “La maison” où le personnage se rappelle la maison de son enfance et commence à lui parler “tu as pris quelqu'un d'autre, tu ne m'aimes plus” lance le personnage à la maison, et celle-ci de répondre un peu plus loin “tu vois comme tu m'as oubliée (…) pourquoi es tu parti ?”

Pourquoi “c'est égal” ? Eh bien peut-être parce que Kristof ne porte aucun jugement sur les situations que vivent ses personnages ni ne tente d'interférer dans leur destin…qu'importe, aucune victoire cathartique sur le spleen n'est concédée au lecteur.

Qu'en pensez-vous ?
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Recueil de vingt cinq petites nouvelles inspirées de ses rêves, de son enfance, souvent noires, tristes, glauques, absurdes.

Il m'en reste des images de maison, de nuit, de train, de mort.
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Ce recueil de nouvelles n'est sans doute pas fait pour moi , la lecture a été trop rapide et je m'y suis ennuyée . J'avais lu quelques critiques élogieuses sur l'auteur et j'ai été déçue , bien sûr , je sais bien qu'un seul livre ne suffit pas pour se faire une idée d'un écrivain .
Mais , ces petites histoires qui se passent d'un un temps et un lieu imprécis ne m'ont ni émues ni surprises , c'est peut-être un beau exercice de style , moi , j'ai besoin de ressentir quelque chose .
Ceci est un avis tout personnel .
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✨ « Ils sont assis là, sur une terrasse de bistrot. Ils regardent les gens passer. Les gens passent, comme d'habitude, comme n'importe qui, comme il faut, ils passent.
Les gens aiment passer à leur tour. »
(P.34)

⭐️ Photographies du quotidien, extraits d'une routine lancinante, manifestes d'un désespoir ambiant, Agota Kristof saisit avec précision et cynisme toute la cruauté d'une vie dénuée de sens, entre présences et absences, entre fiction et réalité. Qu'il s'agisse de la mort d'un père, de la solitude d'une épouse le soir de son anniversaire, le désespoir d'un enfant perdu, un seul thème transparaît inlassablement dans chacune de ces 25 nouvelles : l'impossible solitude de chacun.

✨ « Je pense qu'au dehors il y a une vie, mais dans cette vie il ne se passe rien. Rien pour moi. »
(P.100)

⭐️ A quoi bon attendre ? A quoi bon espérer ? L'émotion qui sous-tend ces textes est palpable : le vide est incommensurable, qu'il soit en nous, dans nos actes ou nos paroles, dans ceux de nos proches, de parfaits inconnus ou des êtres aimés…

✨ « Madeleine vide les cendriers, ramasse les bouteilles vides, les verres sales, les morceaux de verre brisé, débarrasse la table. Avant de se mettre à faire la vaisselle, elle va a la salle de bains, et elle se regarde longuement dans le miroir. »
(P.90)

⭐️ Quel est LE sens ? L'essence de la vie ? Agota Kristof s'est créé un univers propre dans lequel elle explore les infinies possibilités, les mystères troublants, les doutes persistants…
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Exercice particulièrement difficile que celui de la micro nouvelle, et là, il y a quelques (micro) pépites
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Retour par hasard aux sources de l'écriture de cette grande autrice. Je l'avais déjà lu mais je l'avais oublié. Pas de drame, les 25 histoires courtes sont saisissantes. On y décèle toute la bizarrerie, la cruauté, l'absurdité des situations dans lesquelles l'artiste nous emmène. du meurtre refoulé à la folie ordinaire ne passant par la métamorphose en objet, tout y passe. À travers ce spectre narratif, on décèle une critique du système contemporain où détachement, inhumanité et vacuité font loi. La condition humaine n'est facile pour personne, mais bon c'est égal...
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On ne peut pas s'empêcher de rapprocher ces textes de la trilogie des jumeaux. L'écriture limpide d'Agota Kristof est déjà là, mais il s'agit avant tout d'exercices de style, d'un travail de jeunesse. Ces textes courts sont à lire plutôt comme une poésie en prose à comparer par exemple à celle d'Eugène Savitzkaya. Les observations sont souvent piquantes, ironiques parfois cruelles, mais justes ou encore émouvantes.
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Après la lecture de la trilogie, ce petit opus peut paraître un peu léger... Il l'est. Mais quel plaisir de se trouver, à nouveau, pour une petite heure (le livre est court) face au style incomparable d'Agota Kristof
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Nouvelles qui se succèdent, dans une atmosphère semblable à celle que l'on retrouve dans "la trilogie des jumeaux".

J'ai surtout adoré celle du cambrioleur... elle est magnifique dans son écriture, sublime dans sa chute, et tellement poétique pour un sujet...comme celui-là!^^

A lire!!! même si vous ne comprenez pas tout! laissez vous emporter par cet univers intriguant!
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Pardon, c'est assez ironique vu le titre, mais si on me demande si j'ai apprécié cette lecture, je dirais que c'est assez inégal...
Ce sont véritablement des micro-nouvelles, certaines font une page seulement, la plupart deux grand maximum. le format des nouvelles est déjà, par essence, très condensé mais alors là c'est vraiment succinct... Je suis donc souvent restée sur ma faim.
Le sentiment général pendant cette découverte a été le malaise. La mort est omniprésente, c'est une ambiance glauque et pesante à souhait qui s'en dégage.
C'est aussi ça les boîtes à livres : de vraies découvertes qui sont parfois des déceptions. Ce recueil retournera dans une autre BAL et je lui souhaite de trouver son lecteur ou sa lectrice.
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