AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,06

sur 1200 notes
C'est le cahier-journal très détaché et ahurissant de jumeaux, abandonnés chez leur horrible grand-mère, pendant la guerre ( en Hongrie? L'auteure l'a fuie).

Rien n'est épargné au lecteur: sexe trash ( une fille avec un chien, un curé avec elle), cruauté, violence, saleté,crimes, le tout minutieusement décrit, de façon chirurgicale. On se sent très mal à l'aise devant tant d' horreurs retranscrites avec une - feinte?- indifférence par des enfants très intelligents et déterminés.Ils décident de faire leur propre éducation, elle sera singulière et déconcertante.On se pose donc beaucoup de questions, au fur et à mesure de la lecture: est-ce possible, une telle maturité chez des enfants, est-ce envisageable, de tels comportements? Mais quand on lit ensuite, ce que j'ai fait, les deux autres tomes de cette trilogie, on sera très surpris et on aura quelques réponses ...

Si le but était de monter l'atrocité des guerres sur les destins individuels, la déshumanisation qu'elle entraine,c'est très réussi. D'ailleurs certains personnages n'ont las de nom: la Mère, le Père, la Grand-mère.On ressort de cette lecture assez anéanti... Je n'ai pas vu le film, adapté de cette oeuvre, mais je me doute qu'il est moins choquant, car certaines scènes extrêmes sont presque impossibles à représenter et n'ont donc pas dues être reprises.

C'est cet aspect trop cru, hyperrėaliste qui m'a rebutée, même si je sais bien que la cruauté humaine est malheureusement sans limites...Un grand cahier démoralisant et impitoyable.
Commenter  J’apprécie          312
Impression rare de lire quelque chose qui ne ressemble à rien de déjà lu. D'abord, tout est raconté par un nous, deux jumeaux qui ne se distinguent jamais l'un de l'autre, comme s'ils ne formaient qu'une seule personne, qu'une seule voix, double et une. Puis, tout est décrit sans le moindre écart émotif, sans le moindre effet pathétique, sans le moindre sentiment exprimé. Cela pourrait être froid. Cela ne l'est pas. L'humanité de ces deux sauvages d'enfants recueillis par une grand-mère, sorcière qui perd petit à petit, sans crier gare, son hostilité et sa rudesse, nait au fil des pages, sans que leur cruauté et leur cynisme ne disparaissent, revenant même dans toute leur splendeur à la toute fin du bouquin. le climat ignoble de la guerre et de la terreur totalitaire (on devine qu'on se trouve à la fin de la Deuxième Guerre mondiale quelque part dans un pays de l'Est) est rendu, naïvement mais d'une naïveté fausse, dans sa plus crue expression. Rien n'est épargné au lecteur, ni les obus, ni les perversions, ni la violence (celle des mots d'abord), ni la pauvreté crasse. Les deux narrateurs, qui se blindent contre toute faiblesse, évitent l'apitoiement dû aux enfants. Ils ne sont pas des victimes, ou plutôt ne se reconnaissent pas comme tels. Ils embobinent tout le monde, jusqu'au lecteur, qui, finalement, ne sait pas quoi penser d'eux (tiens, j'avais écris "deux"...), car, hors de toute morale, ils sont pourtant attachants, renforcés et détruits par la guerre, mystérieux.
Commenter  J’apprécie          300
J'ai entendu parler pour la première fois de ce roman lors de l'affaire d'Abbeville et les plaintes de parents d'éleèves qui accusaient le professeur de recommander des lectures pornographiques à leurs enfants et ce livre était le grand cahier qui a donc prété le flan à la « littérature ado ». J'avais ensuite un peu oublié ce bouquin mais il m'est revenu à la surface avec son adaptation en salles en début d'année dont j'avais un peu entendu parler grace au distributeur, pretty pictures dont je suis bien la line up mais malheureusement je ne l'ai pas vu
graceà sa ressortie chez points, j'ai pu lire ce « le grand cahier » écrit par Agota Kristof qui nous raconte l'histoire de jumeaux avec comme thèmes principaux : la séparation et la découverte de soi même et du monde qui les entoure.
Ce roman constitue le premier tome de sa fameuse « Trilogie des jumeaux »
et nous raconte comment ces deux jumeaux elevés par une grand mère paysanne rude et sévère vont apprendre à vivre loin de leur mère. Un récit iniatique d'apprentissage assez édifiant, magnifié par l'écriture seche et précise d'Agota Kristof et franchement difficile de comprendre la polémique d'Abbeville à la lecture de ce livre!!
Commenter  J’apprécie          290
Quelle lecture éprouvante. Un court roman, moins de 200 pages, d'une froideur et d'une noirceur.
Il n'y a pas de prénom, juste la grand-mère la mère le père l'officier, ni de nom de ville ou de pays, juste la grande ville le grand fleuve, il y a une guerre : laquelle ? Cela accentue la sensation de malaise à la lecture de ce roman.
Les jumeaux racontent leur quotidien chez leur grand-mère, après que leur mère les y aient déposés pour les protéger de la guerre dans la grande ville. Une grand mère qui les appelle fils de chienne et que les villageois appelle la sorcière. Ça donne une idée de l'ambiance générale.
Les chapitres sont courts, directs, bruts de décoffrage.
Et pourtant, je l'ai lu d'une traite et je viens d'emprunter à ma médiathèque les 2 tomes suivants. Allez comprendre.
Commenter  J’apprécie          282
C'est la guerre, la ville est bombardée, le père est absent, une mère qui ne peut plus nourrir ses enfants Klaus et Lucas les confie à leur grand-mère qui vit à la campagne. Les jumeaux se retrouvent alors chez une vieille femme surnommée la sorcière par les autres villageois, elle est dure, radine, et très vite les jumeaux cherchent à apprendre à tout supporter et à s'en sortir par eux-mêmes. le texte est dur, cru, cynique, il montre les dégâts que des situations inhumaines, la guerre ici, peuvent faire sur des enfants. La narration, froide, factuelle comme le cahier des jumeaux, minimaliste, sert totalement le propos. Aucune des émotions des jumeaux ne transparaît. Aucune ? Il faut bien qu'il y en ait eu au départ pour qu'ils cherchent à s'endurcir à ce point. Et pourquoi vouloir punir la servante du prêtre s'ils n'ont pas trouvé odieuse son attitude face aux déportés ? En fait ils sont hors de la société humaine, pas amoraux, mais avec une autre morale, dictée et forgée par l'instinct de survie. Cela fait froid dans le dos, d'autant que c'est tout de même le monde autour d'eux qui en a fait ce qu'ils sont, des monstres qui cependant ne font à aucun moment le mal gratuitement, par plaisir, et cela met le lecteur d'autant plus mal à l'aise car, bien sûr, il est impossible pour autant de leur donner raison. le grand point fort du récit est d'en faire une leçon hors du temps et de l'espace : rien ne permet de situer les pays en guerre ni l'époque de cette guerre. Elle est constamment présente, mais les causes de ce conflit importent peu, ce qu'Agota Christof veut nous dire a une portée universelle et intemporelle. Et c'est réussi, ce récit glacial prend aux tripes.
Commenter  J’apprécie          270
Dans un pays indéterminé ravagé par la guerre, des jumeaux sont abandonnés par leur mère à la campagne chez une grand-mère qui ne veut pas d'eux. Livrés à eux-mêmes dans un monde hostile, ils ne suivent aucune règle et sont dépourvus de morale. Un écrit simple et dur qui m'a donné envie de découvrir le prochain tome de cette trilogie.
Commenter  J’apprécie          240
Ce court roman est tout à fait étonnant ! Agota Kristof, hongroise exilée en Suisse, faisait partie des auteurs que j'avais très envie de découvrir, et j'ai profité d'une visite à la bibliothèque municipale pour emprunter "Le Grand Cahier", premier tome d'une trilogie consacrée aux jumeaux Klaus et Lucas. Je n'ai pas été déçue, puisque j'ai découvert une oeuvre d'une force insoupçonnée, simple en apparence, mais au contenu particulièrement glaçant.

Ames sensibles, s'abstenir ! Il s'agit d'un roman très dur et sans concession. L'auteur a pris le parti de relater des faits bruts, dans un style dépourvu de toute émotion. Les deux enfants se soumettent mutuellement à de terribles épreuves, se rendent parfois coupables des pires méfaits envers autrui, mais ne portent aucun jugement de valeur sur leurs actes. Leur récit semble presque anodin, les phrases courtes et le vocabulaire simple contrastant avec la dureté du propos. On est frappé par le détachement avec lequel les jumeaux racontent leur enfance meurtrie, qui bascule parfois dans l'horreur la plus complète, avec la guerre, les bombardements et les déportations en arrière-plan.

Agota Kristof dresse le terrible portrait de deux enfants cruels et malfaisants, imperméables à tout sentiment humain, qui se blindent contre les horreurs de ce monde en s'infligeant l'un à l'autre les pires souffrances. Ils se préparent ainsi à surmonter la douleur, ce qui se révélera particulièrement utile lorsqu'ils se verront torturés par un officier à l'occasion d'un interrogatoire "musclé". Remarquablement intelligents, les jumeaux font preuve d'une maturité effrayante, et n'ont rien à envier à leur Grand-Mère en termes de monstruosité (j'ai parfois songé aux charmants petits blondinets du Village des Damnés). Complices en toutes circonstances, ils n'hésitent pas à recourir à la violence lorsque cela leur semble juste, et se montrent en revanche étrangement disciplinés lorsqu'il s'agit de parfaire une éducation académique à leurs yeux encore trop fragmentaire.

De surprenants personnages, donc, qui symbolisent parfaitement les maux de leur époque. Leur inhumanité peut être imputée à des conditions de vie difficiles, ainsi qu'au poids d'un environnement universellement violent. La nourriture se fait rare, et chacun lutte pour sa survie, dans un pays sans nom dont on suppose qu'il pourrait s'agir de la Hongrie. La guerre est synonyme de déracinement, de séparation, et le comportement des jumeaux ne fait que refléter de façon extrême les dérives d'un monde devenu incontrôlable. le roman laisse entrevoir en filigrane les ombres macabres des nombreux destins brisés par le conflit mondial, et aborde de façon remarquablement subtile des thèmes comme le viol, l'exil ou la torture.

J'ai été totalement absorbée par ma lecture jusqu'au dénouement, terrible, qui clôt magnifiquement cette oeuvre poignante, qui fut pour moi une vraie révélation. Je lirai bien sûr dès que possible "La Preuve" et "Le Troisième Mensonge", les deux autres volumes de la trilogie.


Brillant et saisissant. Coup de coeur !
Lien : http://leslecturesdeleo.blog..
Commenter  J’apprécie          230
C'est la guerre. Une mère quitte la grande ville avec ses jumeaux direction la petite ville où vit sa mère . Elle y laisse les garçons. La grand-mère , surnommée la sorcière , ne les accueille pas avec le sourire, c'est le moins que l'on puisse dire ! Alors ces fils de chienne vont faire bloc, s'adapter, résister, apprendre comment survivre, prêts à tout et à encore plus .
Agota Kristof a émigré de Hongrie, trouvé asile en Suisse et nous offre ici son premier roman directement écrit en français. Roman d'un apprentissage dont le monde se serait bien passé. L'écriture est sèche, rapide, les mots claquent comme des gifles ou des balles. Une lecture dont je ne suis pas sortie indemne loin de là mais qui ne peut s'arrêter au premier volet de cette trilogie dite des jumeaux.
Commenter  J’apprécie          220
Premier volet :
La guerre, une mère qui confie ses jumeaux à sa maman à qui elle n'a pas donné signe de vie pendant des années. Forcément, bonne-maman ne la reçoit pas bien mais elle va garder ses petits-enfants qu'elle n'a jamais vus.
La grand-mère appelle les jumeaux par le doux nom de fils de chienne. Le ton est donné, livre très cru, rien ne nous est épargné.
A la toute fin de ce petit livre, l'un des jumeaux passe la frontière et l'autre retourne chez la mère-grand qui a trépassé.
Je n'en écris pas plus car nombreux sont ceux qui ont déjà fait leur critique.
Pour les lectrices et lecteurs qui veulent poursuivre l'aventure, le deuxième volet est : La Preuve.

Lu en novembre 2019 / Points - Prix : 6,50€.
Commenter  J’apprécie          211
Premier livre de cet auteur qui me passe entre les mains, recommandé par un ami, et je ne regrette pas cette découverte. Ce premier tome de la trilogie est l'histoire des jumeaux, abandonnés par leur mère pendant la guerre. Ils sont recueillis par leur grand-mère qui les élève à la dure. Les jumeaux trouvent des solutions ingénieuses pour résoudre tous les problèmes qu'ils rencontrent. Ils s'instruisent sans aller à l'école, s'endurcissent et apprennent à se défendre par toutes sortes d'exercices. Ils sont à l'école de la vie et j'ai vraiment beaucoup aimé l'écriture sobre de Agota Kristof qui ajoute à cette histoire le détachement qui permet aux enfants de survivre.
Commenter  J’apprécie          202




Lecteurs (2587) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3199 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..