Recueil de poésies, autobiographie romancée avec un peu d'histoire, je ne sais pas dans quelle catégorie le mettre si ce n'est dans les livres que j'aime.
«
Juris Kronbergs est né en Suède en 1946. A la maison, on parlait le letton ; il apprendra le suédois à l'école. Sa vie va être marquée par cette double appartenance : à la Lettonie, arrachée de force de sa tradition européenne, et la Suède, où sa famille a trouvé refuge ». (Pages 15-16)
« C'est un autoportrait de l'auteur en loup, une autopsie poétique du passage d'un état d'existence à un autre. Un accident fait perdre à l'auteur un oeil. Cette perte est un choc pour son existence entière. L'infirmité est la perte de l'identité ; le corps et le Moi se brisent, et du monde sensible le vécu jusqu'alors avec l'acuité de tous les sens, il ne reste que la moitié ». (Pages 17-18).
Ces deux longues citations résument le livre mieux que je ne saurais le faire. Il m'a permis de comprendre comment certaines personnes se sentent déracinées et nostalgique d'un pays qu'elles n'ont pas connu. Ce n'est pas uniquement une question de vécu personnel mais du vécu familial et ça se ressent ici très clairement.
La transposition de l'auteur en animal est une idée originale, j'avais déjà lu Maüs d'Art Spiegleman et j'en ressors avec la même sensation. L'utilisation de l'animal rend les passages tragiques plus poétique et me concentre sur l'aspect psychologique alors qu'avec des humains je serais sur le drame sans forcément chercher plus loin.
Le choix du loup n'est pas anodin, bête qui vit en meute et s'il en est rejeté en devient un solitaire redoutable. de nombreuses légendes européennes font références à l'homme qui devient loup, le choix de la métaphore est pertinent.
Je suis toujours content de lire de la poésie et de constater que le genre me plaît, moi qui détestais ça au collège, j'apprends à la redécouvrir grâce aux défis sur Babelio.