Bleach, c'est LA série à succès de
Tite Kubo, qui un peu comme
Toriyama semble avoir du mal à rebondir derrière pour proposer un nouveau titre aussi accrocheur. Il faut dire qu'après 74 tomes, ça ne doit pas être simple de sortir d'un tel univers. Il y était d'ailleurs encore plongé en plein dedans récemment avec, pour les 20 ans du manga, une exposition à Tokyo du 18 décembre 2021 au 16 janvier 2022. Il a même sorti l'an passé, en août, un chapitre spécial qui serait, selon certains fans, l'annonce d'un nouvel arc à venir après la publication de sa série actuelle : Burn the Witch. Affaire à suivre.
Moi, en tout cas, je repars du début de la série et si ce premier tome n'est clairement pas mon préféré de la série, ce fut une bonne relecture avec un premier chapitre qui frappe fort, un univers déjà original avec une belle utilisation des shinigamis et un héros bien badass, malgré un humour un peu lourd. On sent déjà bien le potentiel dramatique de la série.
Mais pour les non initiés, de quoi est-ce que ça parle ?
Bleach fait partie de cette lignée de shonen manga nekketsu à l'histoire très ancré dans le cadre urbain de Tokyo (ou autre ville japonaise) au début, qui va peu à peu basculer dans le fantastique. Comme Yuyu Hakusho avec qui je vois une grosse filiation, le héros a d'importants pouvoirs psychiques, il peut voir les fantômes et leur file souvent un coup de main, mais un jour cela va dépasser le cadre de ce qu'il peut faire d'habitude et il va avoir besoin de l'aide de Rukia, une shinigami de passage, pour vaincre non pas un fantôme mais un Hollow, une âme qui a mal tourné. Pour cela, il va devoir lui emprunter ses pouvoirs et devenir à son tour un shinigami.
Le début de l'histoire est assez classique en soi mais il se dégage un truc avec ce héros très urbain, version un peu moderne et soft du loubard, avec ses cheveux oranges, son caractère explosif et sa grande gueule.
Tite Kubo remplit son titre de vannes et d'humour. On sent qu'on est dans un titre qui se la joue « cool ». Ça passe ou ça casse avec le lecteur. Si je ne connaissais pas un peu la suite, je ne sais pas si ce serait passé tant j'ai trouvé la narration lourdingue de ce côté-là. de plus, le côté très formaté des premiers chapitres dû à la charte du Jump (magazine où le titre était prépublié), rend tout cela un peu rigide et répétitif.
Cependant, la série dégage aussi un joli potentiel avec ce travail sur les âmes, je me répète, comme dans les débuts de Yuyu ou de DGray-Man (son quasi contemporain). Avant Death Note, qui rendra les shinigami très célèbre, l'auteur s'intéresse déjà à cette figure du folklore japonais pour en faire le moteur de son histoire. Sans rien en connaître, on ne peut qu'être intrigué par cette « Soul Society » évoquée et par le travail des shinigami sur les âmes, fantômes ou hollow, dont on voit les prémices. Alors oui, ce premier tome est un peu léger. Il ne met pas grand-chose en place, car l'humour prend beaucoup (trop) de place, mais cela donne un début de ton et tempo.
Surtout, le trait de
Tite Kubo accroche l'oeil. Il a quelque chose de très personnel dans ces visages taillés à la serpe, dans son travail sur les créatures, les Hollow, inspirés du folklore japonais mais modernisés, mais aussi sur les drapés du costume de combat des shinigami et les combats qui sont justement bien classe. C'est tape à l'oeil et ça marque. On imagine le potentiel pour un auteur qui débute presque ici, car ça faisait à peine 5 ans qu'il publiait quelques chapitres par-ci par-là.
Ce premier tome n'est peut-être pas la meilleure introduction que j'ai pu lire à un shonen d'action, mais il dégage vraiment quelque chose sous ses couches et ses couches d'humour un peu lourd. Je comprends très bien comment le lecteur à l'époque à pu découvrir et accrocher à ce concept novateur, s'il n'avait pas lu Yuyu Hakusho quelques années plus tôt, et craquer pour ces dessins classes et singuliers dans leur trait. Je vais donc poursuivre avec plaisir cette redécouverte !
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