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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
D'emblée, je n'ai pas aimé "l'immortalité". Je n'ai pas aimé le ton professoral et en même temps désabusé de cet auteur clairement cultivé ayant certes des choses à dire. Je me demandais d'où venait son urgence à les partager avec des lecteurs sous le couvert d'un roman? Au début donc, j'ai eu l'impression désagréable de lire des chroniques à saveur vaguement philosophique, mises bout à bout sans grand rapport les unes avec les autres ,mettant en scène — roman oblige — des personnages qui me sont apparus presque tous (y compris les femmes et les célébrités de l'Histoire) comme des doubles de Kundera lui-même.
J'avais le souvenir d'avoir déjà lu cet auteur, il y a longtemps, du temps où il émergeait dans le paysage littéraire; ce souvenir était loin d'être impérissable. "L'immortalité" avait donc, en partant, un handicap. Abandonnant rarement mes lectures en cours, j'ai poursuivi et bien m'en a pris car j'ai pris goût, peu à peu, à cette écriture originale qui mélange les temps, le réel et l'imaginaire et tresse ensemble plusieurs brins conducteurs pour en faire une construction avec une certaine cohérence romanesque. Au final, je crois avoir apprivoisé un peu Kundera, mais ce n'est pas une lecture très facile... J'y reviendrai cependant à l'occasion.
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À la frontière du persiflage et de la philosophie, l'immortalité traite de l'image de soi telle qu'on prétend la léguer à la postérité. le dévissage de Goethe et Bettina, de Dali et Gala ou de Beethoven est le prétexte d'aphorismes savoureux et d'anecdotes si drôles, ou si drôlement racontées, qu'on doute qu'elles soient vraies. La relecture des classiques s'enchaine à la critique du présent : dictateurs de l'image dans le milieu parisien, journalistes, publicitaires, « imagologues » (on dit maintenant « influenceurs ») et leurs cibles, à la fois complices et victimes : professionnels de l'ego, auteurs, acteurs et politiques. En prime, la culture des droits de l'homme, Dieu et la mort, le désir de tuer, l'amour filial ou physique, le couple et le suicide, etc. le tout défie l'analyse et Kundera nous en prévient en ouvrant son livre sur une table des matières chaotique. Comme souvent, pour notre délectation, il traite familièrement de problèmes graves. Il se place dans la position d'un metteur en scène qui conduit de pair l'intrigue et le commentaire de l'intrigue, maniant l'auto-ironie, adoptant tour à tour la position du témoin désolé, du moraliste omniscient ou de l'expert psychologue. Un montreur de marionnettes. Tout cela est plus habile qu'attachant. On tire plus de plaisir du détail — voir les citations — que de la construction de l'ensemble.
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Difficile de ne pas penser à Musil au cours de cette lecture - d'autant que Kundera le mentionne admiratif - parfois avec plaisir devant une réflexion intéressante, aboutie et poétique mais le plus souvent avec regret et ennui devant des considérations sans grand intérêt, juste "à la manière de..."
L'envie de le laisser tomber m'a taquinée plus d'une fois.
Pourtant, la touche finale, sans être un bouquet, me laissera une impression agréable de ce roman curieusement bâti et que Kundera a voulu non racontable, l'unique façon pour un roman de le rester sans se faire accaparer par d'autres muses en vue d'une quelconque adaptation.
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Lu en anglais.

De ce que j'ai lu des livres de Kundera, et ce n'est pas beaucoup, je n'ai jamais compris pourquoi on le considère comme un grand auteur. En lisant celui-ci, je ne comprends toujours pas. Peut-être quelque chose m'échappe, peut-être je n'ai pas tout compris. L'histoire et les personnages me semblent banals. J'ai l'impression que l'auteur, en essayant de rendre le livre plus sophistiqué, a complexé la structure sans besoin, ajouté des passages peu intéressants sur Goethe, imaginé des conversations entre Goethe et Hemingway qui auront pu être entre n'importe qui. Pour la même raison (ce n'est que mon opinion, évidemment), le livre offre des réflexions sur la sexualité, l'amour, la littérature, l'art, et, bien sûr, l'immortalité. Parmi ces réflexions il y a quelques unes qui sont assez intéressantes, mais le plupart me semble trop simples et évidents pour être le vrai intérêt "philosophique" d'un roman.
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Encore sous la magie de l'Insoutenable légèreté de l'être lu il y'a près de 30 ans (j'en accuse 56 la semaine prochaine) j'ai été chercher à la bibliothèque, l'immortalité, présenté comme un ouvrage fin, savant érudit mais jamais pédant. Germanophone et germanophile, admirateur des personnages historiques présents dans l'ouvrage, (Goethe, Beethoven, Hemingway...), admiratif de l'élise littéraire et des emprunts d'idées ou de recyclage de principes littéraires (ici clairement le Faust II ou Faust dialogue avec Hélène de Troie et d'autres personnages mythologiques ou historiques), je partais avec un a priori enthousiaste et gourmand.
Las, je dois avouer que la longueur du récit (800 pages), l'intérêt, selon moi, inégal des histoires intriquées, l'absence de moteur soutenant la progression narrative, la vacuité de certains commentaires à la limite des propos de comptoir même s'ils coexistent avec des analyses très fines et magnifiques, m'ont un peu perturbé.
Il m'est surtout apparu que l'auteur s'était insuffisamment relu, et qu'à l'instar des moins bons réalisateurs de films, il avait oublié que le roman ou l'essai, comme le film se travaille au premier jet (scénario & prises de vue) certes mais à la différence de l'ébauche en peinture qui vaut par elle même oeuvre (parfois supérieur à l'oeuvre finale), nécessite un second travail, plus ardu sans doute, de "montage" pour le film (couper les longueur ou scènes inutiles), relecture pour l'écriture pour arriver à l'oeuvre achevée: ce que Montherlant, aigri et jaloux sans doute, reprochait à tort selon moi à Flaubert (qui relisait et corrigeait n fois son texte avant que de le laisser publier).
Sans doute le Prince de Santiago eusse-t-il été réussi si Montherlant s'était soumis à la même discipline.
Peut-être l'immortalité serait-elle un chef d'oeuvre si Kundera avait davantage resserré son propos comme son récit.
De mon point de vue, la richesse et la polyphonie du texte ne sont pas une excuse à sa longueur déconcertante et, pour ce qui m'a concerné, rebutante...Au point de laisser le livre aux 2/3, 500 pages tout de même, non lu jusqu'au bout, ce qui ne m'arrive quasiment jamais, surtout dans un livre considéré comme un chef d'oeuvre.
Peut-être devrais je le relire dans quelques années et mo point de vue aura t il changé mais là, ilm'a laissé l'impression d'un pavé certes bien écrit mais chargé d'inutiles longueurs...t on n'a qu'une vie, nonobstant le titre du livre...
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Comme à chaque fois que je tourne la dernière page d'un livre, j'essaye de rassembler tout ce que j'ai saisi, ressenti durant ma lecture.
J'ai lu avec plaisir Risibles amours et L'insoutenable légèreté de l'être le mois dernier et tenais absolument à continuer à découvrir la Pléiade… mon choix s'est donc tourné vers l'immortalité, puisque c'est chronologiquement lui qui succède à l'Insoutenable légèreté..

Mon avis est très flou et ambivalent. D'une part parce qu'il n'a pas été aisé de rentrer dans cette lecture, qui mêle des moments différents tantôt réels tantôt très oniriques et qui n'ont pas tellement de rapports entre eux, ce qui rendait difficile la mise en place de liens.
D'autres parts, parce qu'il m'est arrivé de rester coller aux pages et d'en dévorer une centaine en une après-midi.
Même si j'ai l'impression d'en avoir une compréhension confuse, je me suis attachée aux personnages, l'identification a fonctionné et les pensées philosophiques développées (on reste bien sur du Kundera) m'ont marquées.
Finalement, je peux dire que la magie a encore opéré, mais cela m'a demandé de la constance !

Je terminerai par l'idée qu'il serait dommage de passer à côté, mais que commencer la pléiade par cette lecture me semble ambitieux.
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