Encore sous la magie de
l'Insoutenable légèreté de l'être lu il y'a près de 30 ans (j'en accuse 56 la semaine prochaine) j'ai été chercher à la bibliothèque, l'immortalité, présenté comme un ouvrage fin, savant érudit mais jamais pédant. Germanophone et germanophile, admirateur des personnages historiques présents dans l'ouvrage, (
Goethe, Beethoven,
Hemingway...), admiratif de l'élise littéraire et des emprunts d'idées ou de recyclage de principes littéraires (ici clairement le
Faust II ou
Faust dialogue avec Hélène de Troie et d'autres personnages mythologiques ou historiques), je partais avec un a priori enthousiaste et gourmand.
Las, je dois avouer que la longueur du récit (800 pages), l'intérêt, selon moi, inégal des histoires intriquées, l'absence de moteur soutenant la progression narrative, la vacuité de certains commentaires à la limite des propos de comptoir même s'ils coexistent avec des analyses très fines et magnifiques, m'ont un peu perturbé.
Il m'est surtout apparu que l'auteur s'était insuffisamment relu, et qu'à l'instar des moins bons réalisateurs de films, il avait oublié que le roman ou l'essai, comme le film se travaille au premier jet (scénario & prises de vue) certes mais à la différence de l'ébauche en peinture qui vaut par elle même oeuvre (parfois supérieur à l'oeuvre finale), nécessite un second travail, plus ardu sans doute, de "montage" pour le film (couper les longueur ou scènes inutiles), relecture pour l'écriture pour arriver à l'oeuvre achevée: ce que
Montherlant, aigri et jaloux sans doute, reprochait à tort selon moi à
Flaubert (qui relisait et corrigeait n fois son texte avant que de le laisser publier).
Sans doute le Prince de Santiago eusse-t-il été réussi si
Montherlant s'était soumis à la même discipline.
Peut-être l'immortalité serait-elle un chef d'oeuvre si
Kundera avait davantage resserré son propos comme son récit.
De mon point de vue, la richesse et la polyphonie du texte ne sont pas une excuse à sa longueur déconcertante et, pour ce qui m'a concerné, rebutante...Au point de laisser le livre aux 2/3, 500 pages tout de même, non lu jusqu'au bout, ce qui ne m'arrive quasiment jamais, surtout dans un livre considéré comme un chef d'oeuvre.
Peut-être devrais je le relire dans quelques années et mo point de vue aura t il changé mais là, ilm'a laissé l'impression d'un pavé certes bien écrit mais chargé d'inutiles longueurs...t on n'a qu'une vie, nonobstant le titre du livre...