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3,28

sur 555 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un roman qui porte bien son titre, vraiment insignifiant, à part dans son tout début plutôt amusant avec l'analyse dela charge érotique du nombril féminin que l'on ne voyait guère dans la rue avant l'an 2000 mais aujourd'hui a envahi le paysage, favorisant une contemplation fugace par l'homme.

Quant à la fête, ce n'est pas celle du lecteur qui sature vite avec les mises en scènes farfelues de Staline et de ses sbires. le nombril revient à un moment, donnant l'impression que l'auteur tient à faire du remplissage, mais le charme est déjà rompu.

Quant audernier épisode dans les jardins du Luxembourg, c'est un délire de plus avec la statue de Marie de Médicis dont une balle sectionne le nez, mais il ne sera pas question de son nombril.

Pour moi, une lecture sans intérêt.
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Le style s'affirme, ou bien s'affine ; mais peut-être, s'effeuille-t-il, ou encore s'effrite-t-il, doucement... La tragédie des grands écrivains - ce que Kundera est, ne nous y trompons pas - est sans doute l'enfermement et la réduction progressive d'un immense talent à une prose unique, un style trouvé et plus jamais abandonné. Une solution de facilité.

Comme beaucoup, lecteur de Kundera, je ne pouvais manquer son nouveau roman : le titre, malicieux, rappelle "L'insoutenable légèreté de l'être" et nous annonce que le sujet sera à nouveau une glorification de ce qui nous paraît futile, dépourvu de sens, oublié dans la quête de vérité ; le contenu est masqué, dans la promotion du livre, par les thèmes que les médias citent (humour, légèreté, rêves, histoire et présent, du Kundera dans son essence). La longueur étonne, mais quand j'ai ouvert la première page, je me suis dit que cent quarante pages brillantes allaient m'obliger à pardonner notre expatrié d'avoir abandonné les digressions de dizaines de pages.

Hélas ! Une heure et demi plus tard, la dernière page tournée, que me reste-t-il dans les mains à part une oeuvre anodine ? On me dira : vous n'avez pas compris, l'insignifiance du roman que vous critiquez, c'est justement cette magie qui est dans l'existence, que l'on a perdue et que Kundera veut nous faire retrouver. Je réponds : Kundera n'y arrive pas. A glorifier l'insignifiance - et je le suis : la futilité, la lenteur, l'humour, l'absence de sens, des valeurs négatives depuis le XVIIIe siècle, qu'il serait temps de prendre vraiment en considération - Milan Kundera oublie l'essence du roman : sa trame d'abord, son langage ensuite, les réflexions qu'il suscite enfin. Car si "L'insoutenable légèreté de l'être" dissertait de longs moments sur la légèreté et la pesanteur, le kitsch, l'histoire, l'amour, la musique, ici, "La fête de l'insignifiance" fait court, va vite, suit un chemin sans travers. Réduire la longueur, est-ce pour autant être plus concis, plus fort, plus incisif ? Parfois oui ; ici, non. Au contraire, l'insignifiance, ce sont aussi des pages inutiles mais belles, et ces pages manquent à l'appel...

Il y a quelques pépites à garder, bien entendu. Milan Kundera trouve du souffle, des moments de plaisir où il s'amuse et nous amuse. Quand il parle de l'histoire, de Staline, il n'est jamais aussi bon - encore que l'on aurait pu espérer plus d'entrain, plus d'expansion. Quand il parle du rien, il dit beaucoup. Seulement, il n'en parle pas assez pour lui donner de l'importance. Ses phrases alternent entre une mollesse stylistique effrayante et quelques belles sonorités ; parfois, une, deux, voire trois séquences se chevauchent et me prennent à la gorge : des paragraphes sont magnifiques. Ils sont toutefois trop rares, et épars, comme ces aphorismes qui, s'ils caractérisaient son oeuvre, ne sont plus que des pensées préparées, plaquées dans une oeuvre dépourvue d'envie. A trop vouloir dire que l'insignifiance est dans l'existence, Milan Kundera sombre loin dans les travers de la facilité, comme si, installé sur un matelas forgé depuis quelques dizaines d'années, il s'y était sagement reposé sans jamais vouloir se renouveler. Quitte à s'enfoncer et se perdre.
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Fidèle à son titre, ce roman est l'incarnation même de l'insignifiance. Un roman d'une vacuité inoffensive. La typologie et la psychologie des personnages accommode la lecture et lui donne un peu de goût.
Côté légèreté, ô que oui : c'est un livre anorexique.
Le côté burlesque se résume au champ lexical du verbe " pisser". Drôle? Ça ne m'a pas amusé du tout.

Un roman pauvre en valeurs nutritives, peu consistant, et inconséquent. Un empilage de bubulles.
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J'ai été étonné de lire que ce dernier roman de Milan Kundera, La fête de l'insignifiance, pouvait être considéré comme la synthèse de l'oeuvre de cet écrivain décédé le 11 juillet 2023. Il l'a écrit vers ses quatre-vingt-cinq ans et formerait une sorte de testament... Quel héritage nous lègue-t-il ? Un héritage grandiose si j'en crois l'interview de Kenzaburo Oé par Laure Adler citée dans ma précédente chronique, où le prix Nobel de littérature affirmait, enthousiasmé, que ce livre ultime de Kundera était « stupéfiant, le plus grand, une construction gigantesque » et « renfermait même le monde entier »… L'occasion devenait impérieuse de relire cet auteur réputé incontournable, dont je ne connaissais que "L'insoutenable légèreté de l'être".

Il s'agit d'un court récit en sept parties divisées elles-mêmes en petits paragraphes. Alain est fasciné par le nombril des jeunes femmes. Charles obnubilé par Staline. Caliban et Ramon se retrouvent au cocktail d'anniversaire de D'Ardelo, un ancien collègue de Ramon, qui feint d'être atteint d'un cancer incurable. Autant de personnages masculins, assez peu caractérisés, et des femmes réduites à leur nombrils, évoquées comme conquête, à séduire. J'ai vite compris que les héros ne sont que des marionnettes actionnées par l'auteur pour une vaine recherche de bonheur, illustrant « une époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour ». On y disserte : « Une plumette plane sous le plafond » puis de la « chute des anges » (les héros, les dieux ?). La fête de l'insignifiance est vue à coups de sentences définitives par des compères que j'ai fini par imaginer refaire le monde – le défaire plutôt – autour d'un verre au café de la gare. Des histoires cocasses mises dans la bouche de Staline, Khrouchtchev... mauvaises blagues d'une époque révolue.

« En effet, de quoi cette chute est-elle le signe ? D'une utopie assassinée, après laquelle il n'y en aura plus aucune autre ? D'une époque dont il ne restera plus de traces ? Des livres, des tableaux rejetés dans le vide ? de l'Europe, qui ne sera plus l'Europe ? Des blagues dont plus personne ne rira ? »

Curieux roman qui dérive souvent vers l'essai, une succession d'impressions vagues, des sentiments du moment, sur le ton d'évidences qu'il n'est pas nécessaire d'argumenter – logique puisque rien n'a d'importance...

Pourtant l'autobiographie n'est pas loin et si Milan Kundera est un auteur très secret sur sa vie personnelle, transparaît en quelques passages des fêlures familiales. Il y est question d'une mère trop tôt absente (on trouve facilement des renseignements sur son père mais rien concernant sa mère). J'ai trouvé ces passages là intéressants, dommage qu'ils soient rares et disséminés dans un ensemble décousu.
« Alain se taisait, puis il dit d'une voix paisible : de quoi te sens-tu coupable ? de ne pas avoir eu la force d'empêcher ma naissance ? Ou de ne pas t'être réconciliée avec ma vie qui, par hasard, n'est quand même pas si mauvaise ? »

Un livre que je trouve bien sombre et inquiétant, l'insignifiance peut-elle être philosophique alors qu'elle signe l'impossibilité même d'un sens quelconque ? Comment Kenzaburo Oé dans l'interview citée auparavant, peut-il voir l'insignifiance de Kundera comme l'affirmation d'un monde contenant tous les sens, toutes les possibilités ? Une condition humaine dépourvue de sens ou qui les contient tous, en quoi l'absolu peut-il être compatible avec notre monde ? Pour ma part j'y ai vu une fois de plus mis en avant l'absurdité d'un angélisme passé de mode, de droits de l'homme nuls et non avenus, l'affirmation que tout se vaut et que se moquer de tout est la solution pour conserver sa bonne humeur, seul horizon encore atteignable...

Une lecture qui m'a fortement déconcerté, vous l'avez compris si vous m'avez lu jusqu'ici. La douleur des échecs chez ce vieil homme qu'est alors Milan Kundera transparaît et, il me semble, bien peu de chose autre, ce qui ne fait pas le chef-d'oeuvre annoncé. Renfermer le monde entier dans une centaine de pages ? Ou grosse blague d'un vieil homme désabusé qui ne devrait pas être utilisé pour l'édification de nouvelles statues ?

L'avez-vous lu ? Quel est votre avis sur cet auteur et ce livre en particulier ?
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Et toujours, la chronique complète sur Clesbibliofeel, lien direct ci-dessous.
Lien : https://clesbibliofeel.blog/..
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Pénétrer dans l'univers de Milan Kundera avec " La fête de l'insignifiance" n'était vraiment pas une bonne idée !! Je referme ce court roman (est-ce vraiment une oeuvre romanesque ? ) assez déconfite.
Quatre hommes se croisent , des points communs entre eux à part leur relaton amicale , pour certains l'âge, pour d'autres l'absence de la mère.. Que recherchent ils ? Est- ce la bonne humeur ? Je ne sais s'ils y arrivent au bout du compte mais moi je ne l'ai pas trouvée ! Pas de quoi rire plutôt de quoi pleurer . Est -ce vraiment cela la morale de cette histoire ? Toute vie humaine n'est elle que vent, vanité, chimère bref n'est elle pas qu'insignifiance ?
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"La Fête de l'Insignifiance": rien à dire... Tout est dans le titre.
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N°859 – Janvier 2 015

LA FETE DE l' INSIGNIFIANCEMilan Kundera – Gallimard.

Insignifiance : caractère de ce qui ne présente aucun intérêt, ce qui est quelconque, qui passe inaperçu, ce qui est futile et vain. Ce titre avait donc tout pour attirer mon attention puisque je me suis toujours considéré ainsi et puis je me suis dit que si Milan Kundera prenait la peine d'en parler c'était que cela, paradoxalement, avait quand même de l'importance !

On peut, il est vrai tout trouver futile dans cette vie, l'exemple qu'il donne de Staline et de ses perdrix en est la preuve, mais il me semble quand même que, même si ce ne sont que des mots, discourir sur la beauté des femmes n'est pas insignifiant. Réfléchir sur la brièveté de la vie, sur la mort, sur la maladie, sont des thèmes qui reviennent souvent dans les conversations, nécessairement ordinaires et rire de tout, de nos déboires de pauvres humains, ne pas prendre au sérieux un monde que, malgré toute notre bonne volonté nous ne pourrons pas changer, est une chose plutôt salutaire.

J'avoue avoir assez mal suivi ces cinq compères qu'on voit déambuler dans ce roman, leur refus de la vie, la haine entre le gens y compris dans le couple, la vanité des relations entre les êtres, la séduction, la prise de conscience que toute cette agitation qu'est la vie n'est rien, oui, mais et après ! Ce roman est certes une auscultation de l'espèce humaine à travers pas mal de digressions qui vont d'une anecdote un peu « humoristique » sur Staline à une pérégrination dans les jardins du Luxembourg en passant par un cocktail un peu surréaliste. Que les êtres soient des énigmes pour eux-mêmes et pour les autres, que la beauté des femmes soit une chose fascinante, qu'il soit vain de s'excuser constamment à cause du ridicule principe judéo-chrétien de culpabilité, que la vie soit une chose fragile qui peut à tout instant nous échapper, que cette espèce humaine soit définitivement entachée par la honte, la trahison, le mensonge, l'ennui, la mélancolie, cela oui, je veux bien mais l'obsession du nombril, même reconsidéré comme le summum du charme féminin, là, je décroche un peu. Était-ce une leçon de vie, une invitation à la regarder sous l'angle de la bonne humeur parce que tout ici pas est transitoire, absurde, sans grand intérêt et que nous ne sommes qu'usufruitiers de notre existence, pourquoi pas ?

Le livre refermé, j'ai eu l'impression qu'il pouvait parfaitement se poursuivre à l'infini parce qu'il n'y a pas vraiment de trame romanesque. J'ai eu aussi le sentiment d'avoir voyagé dans un pays bizarre, un peu connu de moi et cependant où je n'étais pas le bienvenu. J'ai eu l'impression d'y avoir été une demandeur d'asile mais avec une sorte de retenue qui m'a fait m'interroger me demandant si j'y étais vraiment à ma place.

j'avoue que j'avais aimé « l 'insoutenable légèreté de l'être ». Milan Kundera n'est évidemment pas pour moi un auteur mineur et je suis peut-être passé à côté d'un chef-d'oeuvre, sans doute parce que je suis moi-même un insignifiant, probablement parce que je n'ai rien compris et que l'insignifiance n'est pourtant pas chez moi une fête.

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Ca n'est probablement pas le livre qui fera date dans l'oeuvre de Kundera mais le vieil homme n'a rien perdu de sa fantaisie et de son impertinence. Ca reste un bonheur de lecture et un bon remède à la morosité.
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Je suis une fan depuis mes 17 ans et je me réjouissais de la sortie de "La fête de l'insignifiance".

En fait, j'ai été assez déçu par rapport à ces précédents livres. Après lire Kundera reste un plaisir de toute façon même si je suis restée sur ma faim.

Mieux vaut se replonger dans les livres plus anciens de l'auteur. Mon préféré restant "L'insoutenable légèreté de l'être".
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Dans la liste des oeuvres de Milan Kundera chez Gallimard, "La fête de l'insignifiance" apparaît comme un roman. Ce qu'il n'est pas, plutôt une comédie, une farce, une sotie, dans un théâtre peuplé de personnages de la Commedia dell'arte italienne. le texte, initialement écrit en français, a d'abord été édité en Italie, avant de l'être en France en 2014. Dans son édition par le Livre de poche, la couverture est ornée d'un dessin de l'auteur, à la manière de Picasso. Un personnage tient l'un des ses yeux à la main, à hauteur de tête. Ce qui annonce un regard pour le moins décentré ! Kundera est aussi un dessinateur de talent, qui a légué son oeuvre en 2020 à la Bibliothèque de Moravie, à Brno (Tchéquie).
Ce théâtre de marionnettes met en scène un bande de copains farceurs, qui dissertent sur le monde. Leurs propos décousus, désabusés ou narquois, laissent passer quelques traits de lumière et de philosophie, bien à la manière de Kundera. Il y a des anecdotes, comme l'histoire des perdrix, qui faisaient tant rire de l'autre côté du rideau de fer à l'époque de Staline et de Khrouchtchev, mais qui ont sont un peu passées. On partage, ou pas, l'ompalophilie de l'auteur. L'un de compère s'exprime drôlement dans un curieux yaourt pakistanais lorsqu'il sert dans les cocktails où il joue au serveur (p. 60). La chute de quelques anges évoque l'angélologie d'Anatole France, auteur dont Kundera parle si bien dans d'autres livres. Faut-il ou non s'excuser, au risque d'encourager la persécution des excusards est l'un des sujets de débat, parmi d'autres, sans lien logique évident. Dans le tourbillon de cette fête de l'insignifiance, le lecteur se perd.
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