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Citations sur La plaisanterie (142)

Je ne manquais pas de hardiesse, mais les mots soudains me firent défaut ; J'avais certes des sensations plein la poitrine, mais pas une syllabe dans la tête.
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Je me disais que Lucie, si fort que je l'eusse aimée, si parfaitement unique fût-elle, était inséparable de la situation dans laquelle nous nous étions connus et l'un de l'autre épris.
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"Ne parles pas tant, lui dis-je, c'est le calme qu'il te faut", et je songeai qu'en effet il se tirerait sans doute de cet infarctus, ainsi que le second violon l'avait prévu, mais que ce serait ensuite une vie changer du tout au tout, une vie sans dévouement passionné, sans jeu acharné dans l'orchestre, la seconde mi-temps, mi-temps après la défaite, et l'idée m'envahît qu'un destin souvent s'achève bien avant la mort, que le moment de la fin ne coïncide pas avec celui de la mort, et que le destin de Jaroslav était arrivé au bout.
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Une nouvelle fois je posai un regard attentif sur ce monde oublié d'avance, sur le tilleul, sur les gens à table, sur le serveur (épuisé après le service du midi), sur cette auberge qui (rébarbative à première vue), d'ici, du jardin, grâce à la tenture d'une treille, était tout à fait avenante.
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Les histoires personnelles, outre qu'elles se passent, disent elles aussi quelque chose ? Malgré tout mon scepticisme, il m'est resté un peu de superstition irrationnelle, telle cette curieuse conviction que tout événement qu'il advient comporte en plus un sens, qu'il signifie quelque chose ; que par sa propre aventure la vie nous parle, nous révèle graduellement un secret, qu'elle s'offre comme un rébus à déchiffrer, que les histoires que nous vivons dorment en même temps une mythologie de notre vie et que cette mythologie détient la clé de la vérité et du mystère. Est-ce une illusion ? C'est possible, c'est même vraisemblable, mais je ne peux réprimer ce besoin de continuellement déchiffrer ma propre vie.
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Et comme Lucie m'était devenue un passé définitif (qui en tant que passe vit toujours, et en tant que présent est mort), lentement elle perdait pour moi son apparence charnelle, matérielle, concrète, pour de plus en plus se défaire en légende, en mythe écrit sur parchemin et caché dans une cassette de métal déposée au fond de ma vie.
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Il ne me restait plus que le temps. Celui-ci, en revanche, j'appris à le connaître intimement comme jamais auparavant. Ce n'était plus ce temps qui naguère m'était familier, métamorphosé en travail, en amour, en toutes sortes d'efforts possibles, un temps que j'acceptais distraitement, car il était lui-même discret, s'effaçant avec délicatesse derrière mes activités. Maintenant il venait à moi dévêtu, tel quel, sous son apparence originelle et vraie, et il me forçait à le désigner de son véritable nom (puisque à présent je vivais le temps pur, un temps purement vide), pour que je ne l'oublie pas un seul instant, pour que je pense perpétuellement à lui, pour que j'éprouve sans cesse son poids.
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Depuis toujours j'imagine maman au ciel. Non, je ne crois plus au bon Dieu, à la vie éternelle ou à de pareilles choses. Il ne s'agit pas de foi. Il s'agit d'imagerie. Je ne sais pas pourquoi je devrais l'abandonner. Sans elle, je me sentirais orphelin. Vlasta me reproche d'être un rêveur. Il paraît que je ne vois pas les choses telles qu'elles sont, mais, outre les visibles, j'en perçois d'autres. Ce n'est pas pour rien que l'imagerie existe. C'est elle qui fait de notre foyer un chez-soi.
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[...] comme si mes souvenirs refoulés imprégnaient tout ce que j'apercevais en ce moment autour de moi, le désert des champs et des cours et des hangars, l'opacité de la rivière et cette froidure omniprésente qui conférait son unité à l'ensemble du décor. J'eus conscience que je n'esquiverais pas mes souvenirs ; ils m'assiégeaient.
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Je lui répliquais : "Je sais que vous êtes un paisible ouvrier sur l'éternel chantier divin et qu'entendre parler de destructions vous déplaît, mais qu'y puis-je : je ne suis pas, quant à moi, un apprenti maçon de Dieu. Au surplus, si les apprentis maçons de Dieu construisent ici bas des édifices en murs véritables, il y a peu de chances que nos destructions puissent leur porter préjudice. Or, il me semble qu'à la place des murs je ne voie partout que des décors. Et la destruction des décors est une chose tout à fait juste."
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