Car le grand secret de la vie ne lui était pas inconnu : les femmes ne recherchent pas le bel homme. Les femmes recherchent l'homme qui a eu de belles femmes.
La meilleure possibles des idees progressistes est celle qui renferme une assez forte dose de provocation pour que son partisan puisse se sentir fier d'etre original, mais qui attire en meme temps un si grand nombre d'emules que le risque de n'etre qu'une exception solitaire est immediatement conjuré par les bruyantes approbations de la multitude victorieuse
L'irrésistible prolifération de la graphomanie [...] me démontre que tout homme sans exception porte en lui sa virtualité d'écrivain. [...] Chacun souffre à l'idée de disparaître, non entendu et non aperçu, dans un univers indifférent, et de ce fait il veut, pendant qu'il est encore temps, se changer lui-même en son propre univers de mots.
Quand un jour (et cela sera bientôt) tout homme s'éveillera écrivain, le temps sera venu de la surdité et de l'incompréhension universelle.
Le rire est une explosion qui nous arrache au monde et nous rejette dans notre froide solitude. La plaisanterie est une barrière entre l'homme et le monde. La plaisanterie est l'ennemi de l'amour et de la poésie. (p.222).
Toute la vie de l'homme parmi ses semblables n'est rien d'autre qu'un combat pour s'emparer de l'oreille d'autrui. (p.128).
incipit :
En février 1948, le dirigeant communiste Klement Gottwald se mit au balcon d'un palais baroque de Prague pour haranguer les centaines de milliers de citoyens massés sur la place de la Vieille Ville. Ce fut un grand tournant dans l'histoire de la Bohême. Un moment fatidique comme il y en a un ou deux par millénaire.
Le mécanicien se pencha de nouveau sur le moteur et dit : " Place Saint-Venceslas, à Prague, il y a un type qui vomit. Un autre type passe devant lui, le regarde tristement et hoche la tête : si vous saviez comme je vous comprends..."
Pour liquider les peuples, on commence par leur enlever leur mémoire. On détruit leurs livres, leur culture, leur histoire. Et quelqu’un d’autre écrit d’autres livres, leur donne une autre culture et leur invente une autre Histoire. Ensuite, le peuple commence lentement à oublier ce qu’il est et ce qu’il était. Le monde autour de lui l’oublie encore plus vite.
Celui qui écrit des livres est tout (un univers unique pour lui-même et pour les autres) ou rien. Et parce qu'il ne sera jamais donné à personne d'être tout, nous tous qui écrivons des livres nous ne sommes rien. Nous sommes méconnus, jaloux, aigris, et nous souhaitons la mort de l'autre.
Jan se dit : Au commencement de la vie érotique de l'homme il y a l'excitation sans la jouissance, et à la fin il y a la jouissance sans excitation.