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Citations sur Le Livre du rire et de l'oubli (134)

S'il est vrai que l'histoire de la musique est finie, qu'est-il resté de la musique? Le silence?
Allons donc! il y a de plus en plus de musique, des dizaines, des centaines de fois plus qu'il n'y en a jamais eu à ses époques les plus glorieuses. Elle sort des haut-parleurs accrochés aux murs des maisons, des épouvantables machines sonores installées dans les appartements et les restaurants, des petits transistors que les gens portent à la main dans les rues.
Schönberg est mort, Ellington est mort, mais la guitare est éternelle. L'harmonie stéréotypée, la mélodie banale et le rythme d'autant plus lancinant qu'il est plus monotone, voilà ce qui est resté de la musique, voilà l'éternité de la musique. Sur ces simples combinaisons de notes tout le monde peut fraterniser, car c'est l'être même qui crie en elles son jubilant je suis là. Il n'est pas de communion plus bruyante et plus unanime que la simple communion de l'être. Là-dessus les Arabes se rencontrent avec les Juifs et les Tchèques avec les Russes. Les corps s'agitent au rythme des notes, ivres de la conscience d'exister. C'est pourquoi aucune oeuvre de Beethoven n'a été vécue avec aussi grande passion collective que les coups uniformément répétés sur les guitares.
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Le sexe n'est pas l'amour, ce n'est qu'un territoire que l'amour s'approprie.
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L'irrésistible prolifération de la graphomanie parmi les hommes politiques, les chauffeurs de taxi, les parturientes, les amantes, les assassins, les voleurs, les prostitués, les préfets, les médecins et les malades, me démontrent que tout homme sans exception porte en lui sa virtualité d'écrivain en sorte que toute l'espèce humaine pourrait à bon droit descendre dans la rue et crier : Nous sommes tous des écrivains!
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Maman avait récité une poésie à une réunion solennelle du collège. On célébrait la fin de l’Empire d’Autriche. On célébrait l’indépendance ! Et figurez-vous que brusquement, arrivée à la dernière strophe, elle avait eu un trou ; impossible de se rappeler la suite. Elle se taisait, la sueur lui coulait sur le front, elle pensait qu’elle allait mourir de honte. Et d’un seul coup, contre toute attente, de grands applaudissements avaient éclaté ! Tout le monde pensait que le poème était fini, personne ne s’apercevait qu’il manquait la dernière strophe ! Mais Maman était quand même désespérée et, de honte, elle avait couru s’enfermer aux toilettes…
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"Depuis James Joyce déjà, dit-il, nous savons que la plus grande aventure de notre vie est l'absence d'aventures. Ulysse, qui s'était battu à Troie, revenait en sillonnant les mers, pilotait lui-même son navire, avait une maîtresse dans chaque île, non, ce n'est pas ça notre vie. L'odyssée d'Homere s'est transportée au-dedans. Elle s'est intériorisée. Les îles, les mers, les sirènes qui nous séduisent, Ithaque qui nous rappelle, ce ne sont aujourd'hui que les voix de notre être intérieur."
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À une époque où l'histoire cheminait encore lentement, ses événements peu nombreux s'inscrivaient encore aisément dans la mémoire et tissaient une toile de fond connue de tous devant laquelle la vie privée déroulait le spectacle captivant de ses aventures. Aujourd'hui, le temps avance à grands pas. L'événement historique, oublié en une nuit, scintille dès le lendemain de la rosée du nouveau et n'est donc plus une toile de fond dans le récit du narrateur, mais une surprenante aventure qui se joue sur l'arrière-plan de la trop familière banalité de la vie privée.
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Et je courais derrière cette voix à travers les rues pour ne pas perdre de vue cette splendide couronne de corps planant au-dessus de la ville et je savais, avec l'angoisse au coeur, qu'ils volaient comme les oiseaux et que je tombais comme la pierre, qu'ils avaient des ailes et que je n'en aurais plus jamais.
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Christine est une personne dans la trentaine, elle a un enfant, un mari boucher avec qui elle s'entend bien, et une liaison très intermittente avec un garagiste de la localité, qui lui fait l'amour de temps à autres dans des conditions peu confortables, après les heures de travail, dans un atelier. La petite ville ne se prête guère aux amours extra-conjugales, ou bien, pour nous exprimer autrement, il faudrait des trésors d'ingéniosité et d'audace, qualités dont Mme Christine n'est pas abondamment pourvue.
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La rue où est née Tamina s'appelait rue Schwerinova. C'était pendant la guerre et Prague était occupée par les Allemands. Son père était né rue Tchernokostelecka - avenue de l'église noire. C'était sous l'Autriche-Hongrie. Sa mère s'est installée chez son père avenue Maréchal-Foch. C'était après la guerre de 14-18. Tamina a passé son enfance rue Staline et c'est avenue de Vinohrady que son mari l'a cherchée pour la conduire à son nouveau foyer. Pourtant, c'était toujours la même rue, on lui changeait seulement le nom, sans cesse, on lui lavait le cerveau pour l'abêtir.
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Les enfants sont aussi sans passé et c'est tout le mystère de l'innocence magique de leur sourire.
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