Il me souvient d'avoir rencontré, parfois dans les rue de Paris, des caïds arabes. Je regardais avec curiosité leur manteau rouge, leur croix de la Légion d'Honneur, car ils sont tous chevaliers, leurs turban noué au-dessus de leur tête ; je pensais avec effort à cet Orient que je connaissais que par les peintures dites orientalistes ; mais l'avouerais-je, si je pressentais vaguement la noblesse de leurs attitudes et de leurs gestes lent, je ne parvenais pas à dégager complètement dans mon esprit la beauté de cette évocation, tant est puissante l'influence du "milieu", de l'atmosphère sur nous-mêmes, tant il vrai que les êtres et les choses ne deviennent compréhensibles que par ce qui les entoure habituellement.