C'était une belle revue de poésie, la Délirante : beauté des textes et des images, de la typographie, du papier… Une belle harmonie entre peintres et poètes, entre écrivains contemporains et grands noms du passé (Shelley,
Basho…), d'ici ou d'ailleurs (Brodsky, Muraoka…), quelque chose de sensible et profond. Je suis sous le charme.
Même si
Cioran y écrit :
« Ce qui peut se dire manque de réalité. N'existe et ne compte que ce qui ne passe pas dans le mot. »
même si
Octavio Paz y parle des mots morts-nés, des propos qui s'évanouissent :
« Hier soir un frêne
sur le point de me dire
quelque chose - il s'est tu. »
«
D'un mot à l'autre
ce que je dis s'évanouit.
Je sais que je suis vivant
entre deux parenthèses. »
même si
José Bergamín y considère l'état poétique comme nostalgique de l'analphabétisme,
j'ai eu plaisir à les lire, les mots de la Délirante.