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Au programme de C à vous la suite :
Invité·es : Anne-Élisabeth Moutet, journaliste, Jean des Cars, journaliste et auteur de Pour la reine - Hommage à Elizabeth II, Marc Roche, expert de la monarchie britannique et auteur Les Borgia à Buckingham
God save the queen !
Elizabeth II : 70 ans de règne
Elizabeth II jubile encore !
Elizabeth II, toujours sur le trône
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"Je fais le travail de Dieu" : même s'il était censé être une blague, ce propos du P-DG de Goldman Sachs, Lloyd Blankfein, résume la fantastique soif de pouvoir mégalomaniaque de LA banque : la firme qui dirige le monde dans le plus grand secret.
Son influence va bien au-delà de ce rôle public. Jusqu'où ? Un arrêté en date du 19 janvier 2010 du ministère du Développement durable autorise Goldman Sachs International à exercer l'activité... de fournisseur de gaz sur le territoire français ! Qui le sait ? Interrogée sur ce mystère, l'équipe de Jean-Louis Borloo renvoie aujourd'hui sur le ministère de l'Économie, lequel renvoie vers Goldman Sachs... Qui affirme ne pas être au courant !
Avec son lot de conférences vidéos, de déplacements, de réunions, les enfants semblent avoir été conçu entre deux "coups" financiers.
Les pères qui ratent la naissance de leur dernier-né sont légion. Et quand ils y assistent, rien n'est simple :
L'épouse d'un banquier racontait un jour comment son mari a assisté à l'accouchement de leur troisième enfant pendu à son téléphone, en train de conclure un deal, malgré les protestations des infirmières !
"Un marché libre n'a jamais voulu dire un permis de prendre tout ce que vous pouvez prendre".
(Barak Obama, sermonnant les banquiers dans leur antre de Wall Street).
Oligarchie : régime politique dans lequel la souveraineté appartient à un petit groupe de personnes, à une classe restreinte et privilégiée. Le mot a été remis au goût du jour pour définir le « capitalisme de Cosaques » qui a fait main basse sur la Russie après l'effondrement du communisme.
Le contribuable américain a sauvé la coquille vide qu'était devenue AIG (société d'assurances) et puis Goldman Sachs - avec d'autres - est venue se servir. Washington n'a jamais véritablement expliqué cette décision d'une exceptionnelle générosité : rembourser à l'établissement l'intégralité de ses pertes.
Note : Paulson a bradé les intérêts du contribuable en reversant plus de 60 milliards de dollars à un consortium de huit banques pour permettre à l'assureur (AIG) de respecter ses engagements à leur égard.
Goldman a obtenu 12,9 milliards de dollars que lui devait AIG. Compensation pleine (100 cents pour 1$) au lieu de supporter une partie de la perte, comme le veut l'usage dans ce type de renflouement.
À l'inverse, faire comprendre au grand public le fonctionnement des bénéfices collectifs d'une banque d'affaires aussi complexe relève de la mission impossible. Ce type d'établissement ne collecte pas les dépôts, n'accorde pas de crédits aux ménages et ne recueille pas l'épargne des particuliers à l'exception des grandes fortunes. Le temple des capitaux n'a pas de contact direct avec le consommateur. Goldman Sachs est enfermé à double tour dans sa prison de l'invisible. Pour l'homme de la rue, son identité est insaisissable.

Le système coupe les professionnels de la réalité, de la vie quotidienne. Car Goldman Sachs, ce n'est pas seulement une machine à produire des profits, c'est aussi une manière de vivre. Dans son livre Who Runs Britain ?, le chroniqueur financier star de la BBC, Robert Peston, parle carrément de secte. L'expression Big Brother chère au 1984 d'Orwell semble appropriée. La police de la pensée, la novlangue, la primauté du collectif sur les convenances personnelles : tout est là. Les employés sont surveillés dans leurs moindres faits et gestes. Un ancien directeur raconte que vous êtes encouragé à déjeuner à la cafétéria — sushi salade, etc. — où vos achats sont réglés par carte électronique, ce qui permet de contrôler l'équilibre diététique des repas. Si vous allez trop souvent vous approvisionner dans l'une des nombreuses sandwicheries de Wall Street comme Fleet Street, un expert de la diététique vous contacte en vous « proposant » son aide afin de retrouver le droit chemin...
La Reine ne fait pas de diplomatie mais elle participe au soft power du Royaume-Uni. Selon l'inventeur du concept, Joseph Nye, professeur à Harvard, il s'agit de la capacité d'un Etat d'arriver à ses fins en recourant à d'autres moyens que la force militaire, économique ou diplomatique.
Et la marque Windsor est une donnée incontournable du soft power d'Albion.
Sa mission internationale consiste à faciliter la politique étrangère de son gouvernement en mettant de l'huile dans les rouages.
Ses grands discours à l'étranger sont toujours écrits par le Foreign Office.
Fin janvier 2010, devant la commission indépendante chargée par le Congrès les motifs du déclenchement de la crise financière, Blankfein, une nouvelle fois, invoque les voies impénétrables du Seigneur pour toute explication.
Le président de la commission d'enquête sénatoriale, ex-responsable des finances de l’État de Californie, a beau le rabrouer de manière cinglante - "Nous exempterons les actes commis par Dieu. Nous débattons ici des erreurs commises par des hommes et des femmes" - au yeux du Boss, la parole de Goldman Sachs est toujours d’Évangile.
(Note : Blankfein est le P-DG de Goldman Sachs)