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3,56

sur 890 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cela fait un temps que je procrastine sur cette chronique. Je me défie de toute biographie, plus encore de toute autobiographie, pour trois raisons au moins. Ma préférence va de loin à une fiction assumée sortie du bel imaginaire d'un romancier qu'au récit d'un réel édulcoré à travers le prisme d'une mémoire sélective. Toute biographie est toujours plus proche de la fiction non-aboutie que de l'insupportable crudité de la réalité nue. J'en lis donc très peu et celui-ci tient au hasard d'un lot reçu en fin de confinement.


Qui plus est une lecture pré-babélio, où seule la vantardise le disputait à la vanité, m'avait dégouté de Philippe Labro. Donc je m'attendais au pire. Seul l'espoir de la fraîcheur de la jeunesse m'a finalement convaincu de m'embarquer dans ce qui s'apparente plus à un journal intime qu'à toute autre chose. Philippe Labro est plus journaliste que romancier. Dommage car son histoire d'étudiant s'aventurant dans les années 50 pour une année scolaire en Virginie, donc ex-territoire sudiste, comporte suffisamment d'éléments pour, embrasée par une imagination créative, aboutir à un très grand roman.


Au travers des différentes anecdotes, et du récit des premiers flirts et d'un premier amour, surgit de la nostalgie d'une jeunesse qui s'enfuit une belle peinture sociale d'une Amérique où les traditions et les conventions forgent les comportements au point de rigidifier les individus dans un déterminisme social en contradiction avec le mythe tellement vivace du rêve américain poursuivi par le jeune étudiant étranger.


Mes quatre étoiles ont donc de quoi étonner, mais ne l'ai-je pas déjà dit à plusieurs reprises : tout livre mérite d'être lu dans l'absolu en faisant abstraction de la vie et des autres ouvrages de son auteur ?
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un tres bon souvenir sur ce livre
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Philippe Labro toujours en forme à 88 ans anime encore une belle émission culturelle sur la 8 que je regarde quelquefois. Cela a suscité ma curiosité lorsque j'ai découvert "l'étudiant étranger" dans un arbre à livres, premier d'une longue série où il raconte sa vie pleine d'aventures et de réflexions.
Il écrit ce livre à 50 ans avec déjà du recul sur son expérience.
Je découvre le jeune homme de 17 ans parti grâce à une bourse faire ses études dans une prestigieuse université de Virginie des années 50 où il apprend à s'insérer dans la vie d'un campus avec toutes ses valeurs, ses règles. C'est l'âge des premières fois, la découverte de l'amour avec une institutrice noire alors qu'on est dans le Sud raciste, le bal de printemps où l'on doit amener sa cavalière une jeune fille de Boston, riche, rebelle, en crise anorexique contre le jeu social.
Il faut aussi gagner de l'argent, des dollars pour suivre le rythme des autres, acheter la belle Buick décapotable, travailler de nuit dans un journal, donner des cours de français aux femmes de professeurs et envisager de défricher les forêts sauvages du Colorado en été.
Le jeune homme va développer de belles qualités et un regard lucide sur le monde, fasciné dans un premier temps par l'esprit américain ouvert à la camaraderie, voyant arriver les modes musicales avec le rock en roll qui déferle et l'amènera plus tard à écrire des chansons pour Johnny Halliday.
Les débuts dans la vie orientent bien la suite à venir, cette vie particulière, haute en couleur continue de bien tenir ses promesses.
Très bon roman d'apprentissage et belle description de l'Amérique des années 50 que les Français ont rêvé d'imiter.
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J'aime beaucoup ce livre. Je l'ai lu pour la première fois quand j'avais onze ou douze ans, et plusieurs fois par la suite. C'est une bonne réflexion, à travers l'année universitaire d'un étudiant étranger, sur la société américaine. On se retrouve, ainsi que le narrateur, submergé de tout un tas de coutumes, de règles non écrites, c'est un "jeu". Au début, le narrateur voudra s'intégrer à toute force, se fondre dans le jeu, être plus vrai qu'un américain pur jus. Il y a une scène amusante où on lui fait remarquer qu'il ne respecte pas l'une de ces règles non-écrites, scène qui montre toute l'absurdité de ces règles. La transgression est minime, et il est convoqué par un conseil composé de trois universitaires.
[...}
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Une belle ballade avec l'auteurvqyi nous conte ses souvenirs d'étudiants pendant son année d'étude aux USA : un livre riche,jamais longuet,un bon moment de lecture !
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Il y a dans ce livre une énergie qui me plaît, l'énergie de la jeunesse. L'ambiance d'un campus US est parfaitement restituée, l'idylle du héros avec une jeune femme noire dans cette amérique des années 50 m'a plu. Un bon souvenir de lecture. A lire ado pour une adhésion maximale.
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Ce livre correspond à ce qui a fait vibrer mon adolescence, ainsi qu'une bonne partie de ma vie: les voyages, et l'envie de l'ailleurs et de l'autre. L'auteur raconte son expérience américaine de jeune expatrié, avec tout ce que cela implique de décalage et de différences culturels. L'Amérique racontée ici est certes celles des années 50/60, mais restitue bien le gap que l'on peut ressentir à sa découverte.

Bref, j'ai beaucoup aimé.
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Un roman découvert par hasard dans une boite à livres. J'ai énormément apprécié l'atmosphère et le style de l'écrivain, sa capacité à poser une analyse aussi bien introspective que sociale sur son vécu en tant que jeune étudiant français dans une université privée masculine des années 1950. Nous y retrouvons la fracture américaine entre la côte Est et le Sud, les jeux de classes sociales, la suprématie financière, ainsi que le fossé entre le monde des hommes et des femmes, dont les relations semblent codifiées à l'extrême. La plume de Labro cherche à décortiquer les mécanismes de la vie américaine, sans pour autant tomber dans le piège de descriptions interminables. de nombreuses scènes d'action, Un Faulkner au sommet de sa gloire en arrière-plan, de la sensualité et l'envie de mettre en avant le vertige des premières fois.
Ma retenue vient cependant du traitement parfois hautain de certains thèmes : je pense notamment à la relation entre le narrateur et le personnage d'Elisabeth, sorte de Sylvia Plath en pleine crise existentielle, souffrant de son statut de femme belle et corsetée dans une société rigide et sans espoir pour elle. le narrateur, en voulant la sauver, la ramener à la beauté conventionnelle, laisse de cette manière une empreinte profondément patriarcale sur les femmes. le personnage d'April n'échappe pas à cette règle non plus, femme noire présentée comme un objet d'exotisme et d'un grand appétit sexuel. Ces stéréotypes me gênent d'autant plus que le narrateur ne semble pas remettre en question cet ensemble, se centrant davantage sur lui-même et son épanouissement personnel en tant qu'homme blanc de la classe moyenne française.
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Un récit très agréable, servi par une écriture simple et accessible. J'ai beaucoup aimé découvrir ce livre
Lecture intéressante où l'on découvre la perception d'un étudiant français sur un campus américain du milieu des années 50 avec ses premiers émois amoureux, et surtout la mascarade des codes de l'université et de la société américaine.. Bon roman d'initiation faisant l'étude sociologique de ce peuple conservateur, à l'époque de l'éclosion du rock et la fin de la ségrégation raciale.

Philippe Labro parlant de son séjour aux Etats -unis à 17 ans : « Je n'ai pas eu besoin de demander la permission à qui que ce soit, parce que c'était un instinct, qui reposait sur un désir, une curiosité d'Amérique, que j'avais depuis toujours. Elle venait de mes lectures d'enfance, du cinéma, de la libération de la France. Et de ma curiosité du monde, de mon envie de bouger, de partir. Alors bien sûr, j'ai prévenu mes parents et ils ne m'ont pas dit non. Ils ont toujours encouragé ma vocation. C'est une des clés de la vie : si on a une passion, la force et la construction familiales, ça compte. Pour mes parents, c'était un risque, une aventure, un danger, et peut-être un déchirement de me voir partir, mais en même temps c'était : « tu veux le faire, tu le fais ». Alors je suis parti à 17 ans. J'en ai eu 18 sur les routes américaines. Et j'ai vécu une aventure qui a totalement changé ma vie, qui a déterminé ma carrière et peut-être même mon caractère »
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A travers ce récit autobiographique, Philippe Labro nous livre les confidences d'un jeune homme, un français venu passer un an au sein d'une université prisée de Virginie, au Sud de l'Amérique. C'est loin de tout ce qu'il connaît, plongé dans les ténèbres de l'inconnu et frétillant d'une excitation propre à la jeunesse, qu'il va entrer dans l'âge adulte et grandir avec les fameuses expériences, les premières fois, qui retentissent par la suite dans toute une vie.
Si la dimension d'apprentissage est présente tout le long du roman, par l'analyse rétrospective qu'opère Labro sur cette période déterminante de son existence, ce dernier livre aussi une forme de témoignage sur un milieu américain précis, à savoir le milieu étudiant des années cinquante. Nous allons, en effet, au même titre que le narrateur, être immergés dans les codes sociaux et culturels qui caractérisent ce milieu. Conformisme, racisme ou encore snobisme ; rien n'échappe au jeune étranger qui tente de se frayer une place parmi tous ces étudiants qui le fascinent, qui respirent l'éthique américaine.
A toutes ces découvertes et prises de conscience vont s'ajouter les histoires sentimentales, les femmes, qui vont, elles-aussi et à leur façon, marquer leur empreinte sur le narrateur, avec les personnages d'April et Elizabeth. La première va lui donner le goût de l'interdit, la transgression, tandis que la seconde va davantage l'imprégner de son excentricité.
En parallèle, les mots de Labro vont nous proposer des portraits de paysages, d'atmosphères, de musiques en vogue comme la country, des vêtements in, bref : de tout ce qui constitue la vie américaine à cette époque tranquille, et pourtant mouvante.
Je peux dire que j'ai bien apprécié ce livre, dont la lecture est relativement simple et fluide (comme le roman est découpé en un grand nombre de chapitres). L'écriture de Labro est, à mon sens, ronde, douce, agréable, même si je ne voyais pas forcément toujours où il voulait en venir.
Pour la note de fin, je vais laisser cette citation dans laquelle il se décrit lui-même à ses débuts, que j'ai trouvée touchante de sincérité et qui, surtout, amorce bien cette transformation qu'il va vivre par la suite : « une timidité maladive, une pudeur farouche, des lambeaux de brume d'adolescent rêveur, silencieux, profondément concentré sur lui-même et ses gouffres ». C'est en agissant que l'on va parvenir à dépasser ses gouffres intérieurs ! :)
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