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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je n'ai pas l'habitude de lire ce genre de bouquin. Il m'a dérangé et fait sortir de ma zone de confort. C'est un livre à part, différent.
Ce livre donne forcément envie de se révolter. J'ai été perturbé par le fond mais aussi par la forme. L'intention est certainement de créer un malaise, de nous secouer.
Ce récit est intéressant. J'avoue avoir eu du mal à le finir et avoir eu pourtant envie d'aller au bout. Je m'attendais à un dénouement. perturbée jusqu'au bout
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Roman à plusieurs voix qui suit la vie de Cléo sur 35 ans. Cléo est à la fois victime et bourreau d'un piège sexuel, dans lequel elle va entraîner d'autres collégiennes qui comme elles rêvent de gloire et de réussite. Ce roman est très réussi car il dépeint par différents prismes le mal être d'une victime devenue coupable et qui s'est emmurée dans le silence. Utile et glaçant.
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Dans les années 80, Cléo qui aime la danse, rêve d'en faire son métier comme les danseuses qu'elle voit à la télé dans les émissions de variété. Mais difficile de se bâtir un tel avenir quand on vit en banlieue dans une famille modeste. Aussi lorsqu'elle est "remarquée" par Cathy, une femme magnifique, à la sortie d'un de ses cours de danse qu'elle suit à la MJC locale, elle ne se méfie pas et tombe sous le charme de tout ce qu'on lui propose. Elle va alors concourir pour une bourse d'étude offerte par une mystérieuse fondation, la Fondation Galatée. Elle pourra partir à New York pour poursuivre son apprentissage !
Bien entendu, au départ, Cloé est prête à tout pour réaliser son rêve et gagner le concours, mais aussi pour ne pas décevoir celle qui l'a recrutée. On l'invite au restaurant, on lui offre des cadeaux jusqu'au jour où elle doit faire ses ultimes preuves lors d'un repas carrément glauque.
Ce qu'elle ne sait pas c'est qu'elle est tombée dans le piège de dangereux prédateurs pédophiles. Cathy en effet, recrute de toutes jeunes filles pour des hommes d'âges mûrs qui se réunissent dans un hôtel de luxe, et que ces soi-disant repas dans lesquels la maturité des jeunes filles doit être être évaluée, vont très vite déraper sur un autre terrain.
Des années après, en 2019, alors qu'un fichier de photos est retrouvé sur le net, la police lance un appel à témoins pour retrouver toutes celles qui ont été victimes des actions de cette fondation. Cléo, devenue adulte et danseuse, réalise alors tout le mal qu'on lui a fait, et celui qu'elle a fait...

L'auteur a peut-être voulu surfer sur la vague Me-too, comme on le lui a reproché mais, même si c'était le cas, elle nous offre ici un très beau roman qui montre à quel point il était facile en ce temps-là pour ces prédateurs sexuels, de trouver des victimes "consentantes" (jusqu'à un certain point). En effet le charme des différents protagonistes que les jeunes préadolescentes admirent forcément, les promesses qui correspondent à plus que leurs rêves (vu leur milieu familial d'origine), et l'emprise des adultes sur ces jeunes filles à peine pubères, tout est décrit de manière très réaliste ce qui nous choque encore davantage. La honte éprouvée par la plupart est garante de leur silence.
Une fois choisies, les jeunes filles prennent confiance en elles. Une fois devenues victimes, elles seront congédiées et pour s'assurer de leur silence, on fera tout pour les rendre complices à leur tour...C'est vraiment abject.
Le roman suit la vie de Cléo raconté par les différentes personnes qui l'ont connue. le drame de Cléo sera double car non seulement elle a vécu le pire et ne pourra pas pendant des années mettre des mots sur les événements qui se sont enchainés mais en plus, elle culpabilise d'avoir elle-même joué la rabatteuse pour eux, ce qu'elle n'avait pas du tout réalisé à l'époque. En parallèle, le lecteur suit la voie d'autres victimes.
Lola Lafon décrit les faits sans jamais porter de jugement. Elle nous décrit les jeunes victimes avec beaucoup de finesse, chacune ayant comme Cloé des raisons de succomber, et tout en révélant les dessous de l'histoire elle explore pour nous les conditions de travail des danseuses. Elles sont soumises à des cadences inhumaines pour amuser des spectateurs friands de jolies filles et ne reçoivent que très peu de reconnaissance au fil de leur vie.
J'ai préféré la première moitié du roman. Dans la seconde, de nombreux personnages nouveaux apparaissent, ce sont des témoins importants de toute cette affaire mais à moment donné, cela m'a un peu perdue. Heureusement j'ai vite retrouvé le fil mais j'ai ressenti moins d'empathie pour ces nouvelles personnes que pour Cloé qui est au centre du récit.
Lien : https://www.bulledemanou.com..
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L'écriture est belle, beaucoup de belles images poétiques. L'auteur sort des canevas des dialogues; ils ne sont pas directs. Cela donne un certain rythme à la lecture. Les flashback m'ont un peu perdu à un certain moment. Mais j'ai replongé assez vite dans l'horreur perfide à l'odeur de bonbons et goûts périmés.

Vraiment une chouette lecture avec laquelle je ne reste pas indemne.
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Troublante histoire qui se déroule au milieu des année 80. Cléo, jeune fille de 13 ans qui est passionnée par la danse, est issue d'une famille de classe moyenne de la banlieue parisienne. Sa vie va complètement chavirer après avoir été abordée à l'école par Cathy, une femme très chic et charismatique, qui va tenter de la prendre graduellement dans les mailles de ses filets en lui faisant miroiter la possibilité d'une carrière de rêve comme danseuse. Cathy parle à Cléo du processus de sélection de la fondation Galatée pour l'obtention d'une importante bourse. Durant des semaines, elle va emmener Cléo manger dans de grands restaurants et lui offre de l'argent, des parfums et des vêtements de luxe. Tout est en place pour une histoire sordide.

Bien que ce récit soit fictif, il est si près de la réalité que c'en est saisissant. L'exploitation et les abus commis auprès de jeunes mineur.e.s, plus précisément ici dans le sport d'élite, sont insensés. C'est enrageant, c'est triste et aberrant mais ça fait encore parfois malheureusement partie de choses qui arrivent et il faut en être informées pour faire plus de prévention.

L'autrice a habilement su décrire les différentes facettes, à la fois sournoises et traumatisantes, de ces tragédies trop longtemps restées dans l'ombre et qui ont fait chavirer pour toujours la vie de bien trop de personnes. Percutant.
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J'ai apprécié la subtilité de cette histoire : une victime pas tout à fait innocente, une coupable pas tout à fait responsable de ses actes puisque sous emprise. de consentement douteux en consentement douteux, elle perd de son âme : sans doute comme chacun d'entre nous, même dans des circonstances moins extrêmes.
Il lui faut l'aide de la vie, de la société (dans laquelle s'est répandu MeToo) pour qu'elle puisse revenir sur son adolescence et s'en libérer.
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Je ne vais pas raconter toute l'histoire, beaucoup l'ont fait et bien fait avant moi, je n'apporterais rien à résumer pour une énième fois ce roman paru il y a déjà trois ans. Je vais simplement donner mon avis de lecteur retardataire.
D'abord, je dois avouer que le roman de Lola Lafon ne m'a pas complètement fait chavirer, oui, je sais, je ne suis pas le premier à user de cette blague facile. C'est vraiment dommage, car il y avait là tous les ingrédients pour en faire une belle oeuvre, mais à mon avis, Lola s'y est mal prise, elle a gâché la marchandise. Pourtant, elle avait dans les mains une belle plume, un sujet prenant, des personnages remarquables, une histoire terriblement actuelle. Hélas, la construction du récit t'égare, toi le lecteur, il te fait perdre le fil, tu pars avec une fille, tu commences à bien la connaître, mais tu t'aperçois soudain que tu te retrouves après quelques pages en compagnie d'une autre, tu es vite perdu si tu ne lis pas le livre d'une traite. Bien sûr, après cela, Lola raccroche les wagons, mais ce mode de construction alambiqué s'accorde à un polar, moins à un roman sérieux traitant de la prédation sexuelle de gamines de treize ans par de vieux pervers agissant en bande organisée. Tu apprends ensuite que Cléo, la malheureuse et principale victime devient coupable, ou plus exactement complice, ce qui détruit l'empathie que tu éprouvais pour elle. le filon des regrets émis par ce personnage n'est pas à mon sens ni très bien exploité, ni très crédible. Lola aurait pu rendre Cléo autrement plus attachante sans pour autant porter tort à son roman.

Cela dit, j'ai beaucoup apprécié la peinture que fait Lola Lafon de l'univers si cruel de la danse, des filles martyrisées, exploitées, utilisées, mises en concurrence, blessées, humiliées, parfois jetées ou détruites. Tout cela est fort bien rendu et sait te révolter, toi le lecteur. du temps de Degas, c'était déjà la même chose.

Pour conclure, je dirai que ce n'est pas du tout un roman raté, il ne faudrait pas exagérer, Lola est une sacrée écrivaine que j'apprécie, mais je dois avouer que la construction de son récit m'a un peu déçu. Après, ce n'est que mon humble avis, je comprends qu'on puisse ne pas être du tout d'accord avec moi !

J'aurais bien vu en épigraphe, à la place de cette citation de Jean-Jacques Goldman que j'ai eu du mal à comprendre, la moralité du Petit Chaperon Rouge qui n'a pas pris une ride en trois cent trente ans, et qu'on ferait bien de lire aux enfants des écoles plutôt que d'édulcorer stupidement la fin du célèbre conte :

«  On voit ici que de jeunes enfants
Surtout de jeunes filles
Belles, bien faites et gentilles
Font très mal d'écouter toutes sortes de gens
Et que ce n'est pas chose étrange
S'il en est tant que le loup mange.
Je dis loup, car tous les loups ne sont pas de la même sorte
Il en est d'une humeur accorte
Sans bruit sans fiel et sans courroux
Qui privés, complaisants et doux
Suivent les demoiselles
Jusque dans les maisons jusque dans les ruelles.
Mais hélas ! qui ne sait que ces loups doucereux
De tous les loups sont les plus dangereux. »
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Cléo a 13 ans et quelques mois, elle est passionnée de danse. Elle fantasme son avenir, comme nombre d'ados, loin de la médiocrité de sa vie de banlieue, sagement coincée entre deux parents dont elle a vaguement honte. Quand Cathy apparaît dans sa vie, l'abordant à la sortie de son cours de danse , avec son élégance, son parfum de luxe, sa gentillesse, ses cadeaux, pour lui faire miroiter une bourse, évidemment qu'elle fait figure d'apparition pour une Cléo morte de soif.
Ayant franchi la première sélection (des photos), elle est invitée à rencontrer les jurés (des hommes, dans la cinquantaine) lors d'un repas informel, où ce qui sera jugé sera sa motivation, sa "maturité".
Roman morcelé à l'image de son héroïne, roman choral de ceux qui ont cotoyé Cléo à différentes périodes de sa vie, "Chavirer" arrive à dire la mécanique de l'emprise, la vulnérabilité bravache des jeunes filles de 12 ans, la prédation sexuelle organisée façon Matzneff ("ces déjeuners, dans les années 90, qui mettaient en relation des gamines et des hommes de pouvoir ? C'était de notoriété publique"), les vies ravagées des femmes qu'elles tentent de devenir, qui ne parviennent " ni à se souvenir, ni à oublier".
Un roman comme le portrait sous stroboscope d'une Cléo dévorée de culpabilité, mais aussi d'une mécanique d'asservissement des corps féminin. Sensible, juste, rythmé, un roman terrible impossible à lâcher (quel lecteur aurait envie de lâcher Cléo ?).
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C'est un roman coup de poing. Fort, brusque, très bien écrit .
Ce livre traite la réalité aussi cru et violente soit-elle elle. La réalité des jeunes filles auxquelles on ment , qu'on fait rencontrer des hommes puissants qui vont leur mentir pour justifier des agressions sexuelles. C'est un roman qui parle de manipulation, de construction d'un secret, de l'endoctrinement, de la culpabilisation.
J'ai mis beaucoup de temps à appréhender ce texte, j'ignorais où il voulait vraiment aller mais la fin m'a bouleversé. Ce récit à des raisons de s'écrire ainsi même s'il fait chavirer mais il pose des mots sur une réalité importante.
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Je me suis toujours demandée ce que voulait dire "être féministe". Je n'ai jamais su dire si je l'étais ou non.
Je cherche encore la réponse à cette question.
Et puis, parfois, un roman vient apporter des éléments de réponse.

Chavirer est un roman difficile mais magistral de mon point de vue. Parce qu'il est écrit sans pathos, sans racolage.
Parce qu'il raconte le rêve d'une gamine de Fontenay sous Bois, Cloé, qui brûle d'une vie plus grande. de paillettes et de reconnaissance. Pour elle, c'est la danse qui sera le moyen de s'extraire d'un quotidien morne.

La danse, la violence faite au corps, les cheveux tirés en arrière, le sourire toujours. Les corps érotisés de gosses. Et le piège. Pour obtenir un financement et devenir une danseuse qui compte, accepter l'aide d'une Fondation douteuse. Une opportunité proposée par une femme qui fait rêver. Une femme belle, chic, parisienne. Il faudra juste être très gentille avec les messieurs du comité. Est ce qu'on sait à 13 ans, ce que ça sous entend ?

Et puis le piège d'une complicité qu'on ne comprend pas. Recruter d'autres gamines rêveuses et les jeter dans l'arène. Recruter Betty et vivre avec ça.

On suit Cloé jusqu'à l'ouverture d'une investigation sur cette fameuse Fondation, en 2019. On suit une vie qui s'est arrêtée pour toujours à 13 ans. le portrait d'une époque, le poids des apparences, surnager pour vivre quand même, aimer, donner naissance.

La plume de Lola Lafon est crue, vive, sans fioritures. Parce qu'il est impossible de demander des comptes à Cloé, on la découvre par bribes, par éclats, racontée par les autres. Pas de chronologie ici, pas de témoignage.
Pas de voyeurisme.

J'ai lu Chavirer en 2 jours. Je crois que je suis féministe. Et tous cas, je suis une mère d'adolescents et j'ai peur du silence et du tabou. Un roman coup de poing que je regrette d'avoir mis si longtemps à ouvrir.

A lire en écoutant Mylene Farmer.
Lien : https://www.instagram.com/tu..
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