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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Vingt histoires dans ce recueil de nouvelles tout simplement appelé "Histoires". Tout autant de personnages, sinon plus, qui les peuplent.
Tout débute en ce dimanche matin, une liturgie laïque mais privée. Un père et ses trois filles qui l'attendent.
L'on termine dans l'enfance de Marie-Hélène Lafon, son apprentissage à la lecture, le rapport qu'elle entretient avec les mots.
Entre les deux, des histoires. D'hommes et de femmes à la vie rude, de gens du pays d'en bas et du pays d'en haut. Innocents, délaissés, taiseux, amers, fragiles, secs. Des histoires de campagne, de terre et de terroir, de vie à la dure dans un Cantal âpre. Des histoires de solitude, de désespoir, d'amour déchu.
Des histoires de robe, de taupes, de baguettes, de mazagrans, de rouge à lèvres, de corset, de tirelire, de télé.
Des histoires noires, rurales, parfois mélancoliques, désenchantées, rugueuses, intenses. À la fois dures et belles pour la plupart. Et ancrées dans cette terre si rude au coeur d'une région austère. Des histoires sépias au doux parfumé suranné...
Des histoires servies par une écriture ciselée, tenue, rêche.
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L'auteure nous livre ici un ensemble de nouvelles situées à la campagne. On retrouve bien le ton et le style de l'auteure.
Cependant, les nouvelles sont souvent rudes comme les gens qui y sont décrits et quand ils ont une sensibilité, bien souvent le destin est cruel avec eux. A tel point, qu'à chaque nouvelle, je me demandais à quelle tragédie nous allions assister mais heureusement, parfois tout se passe bien même si c'est pas toujours jojo.
Autant, j'avais accroché avec "L'annonce", autant les nouvelles m'ont un peu lassée. Il m'a manqué un peu de douceur, un peu de gentillesse,...
A vous de voir, bonne lecture!
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Des nouvelles ou bien des histoires, des nouvelles belles et tristes à la fois, des histoires de vies minuscules qui font notre histoire. Histoires d'hommes, de femmes et d'une région. Une région âpre, dure et austère qui fabrique des hommes et des femmes à son image et malheur aux hommes et aux femmes fragiles et délicats à qui la vie ne fera pas souvent de cadeaux. Longtemps après, ces héros de peu hanteront votre mémoire.

Marie-Hélène Lafon écrit simple, direct et en peu de mots délicatement choisis. Elle écrit les hommes et les femmes et l'Auvergne, cette région qui a forgé des hommes et des femmes durs à la peine, durs à eux-mêmes et durs aux autres. C'est reconnu plus un auteur se régionalise, plus il atteint l'universel.

Photographe littéraire d'une époque, d'un lieu, d'une ruralité, l'écrivaine creuse les âmes et les corps pour nous restituer de formidables portraits. Comme Robert Bresson, cinéaste de l'essentielle : « Mouchette », « Au hasard Balthazar », « Pickpocket »…Marie-Hélène Lafon va droit à l'épure et touche le lecteur droit au coeur. Un très grand moment de littérature à partager. Avant de découvrir « Les Pays » et « Joseph » deux de ses plus beaux romans.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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De Marie-Hélène Lafon j'avais beaucoup apprécié Joseph, Histoire du fils et surtout Les sources. le père Noël vient de mettre dans mes souliers Histoires, ce recueil nouvellement réédité, rassemblant toutes les nouvelles écrites par l'autrice depuis 2002. Certaines sont brèves, seulement quelques pages, et d'autres plus longues (vingt à trente pages) mais toutes racontent des tranches de vie en milieu rural, le dur labeur dans les fermes et les champs, la famille, des drames, la vie au pensionnat, mais aussi quelques plaisirs tout simples.

Marie-Hélène Lafon, on le sait, est originaire du Cantal. Filles de paysans, elle a passé toute son enfance à la campagne, dans cet environnement âpre et inhospitalier, mais aux si beaux paysages. La religion y tenait encore une grande importance. le temps s'est écoulé inexorablement, la société a changé, mais il reste des souvenirs, des bribes de vies et un brin de nostalgie. Avec une plume riche et ciselée, l'autrice évoque le temps qui passe, un monde en train de disparaître, celui des derniers paysans qui ont du mal à s'adapter aux évolutions.

J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir ces nouvelles, certaines plus que d'autres assurément. Elles sont écrites avec beaucoup de sensibilité, d'humanité et un sens incroyable du détail qui, avec nostalgie, transporte le lecteur dans les années soixante à soixante-dix... un monde que les plus jeunes Babéliotes ne peuvent pas (re)connaître ! Tous les mots ont leur importance, ils sont choisis avec soin et une grande précision. Quant au style de Marie-Hélène Lafon, il est, comme dans ses romans, riche et élaboré, souvent dense avec une accumulation de verbes, de mots synonymes, de phrases longues et souvent peu de ponctuation. Il peut être aussi poétique, lorsqu'il évoque la nature environnante, parfois amer ou critique, mais toujours très juste. Un livre qui peut se lire doucement, histoire après histoire.

#Challenge solidaire 2024
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Ce livre est composé de 19 courts récits, et d'une sorte de postface dans laquelle Marie-Hélène Lafon explique un peu comment elle conçoit l'écriture, les histoires et personnages qui se mettent en place, comment elle navigue entre nouvelle et roman, comment une nouvelle peut se transformer en roman, parce que le personnage n'a d'une certaine façon pas dit son dernier mot.

Nous sommes essentiellement dans l'univers rural, sans doute en grande partie disparu maintenant, et surtout dans le vécu des personnes qui l'ont habité. Avec des mentalités, un rapport à l'espace, aux autres, au groupe social, qui doit avoir existé depuis des siècles et des siècles. Et dont on voit par certains aspects le délitement, le remplacement par une autre chose que l'on ne fait qu'entrapercevoir, par exemple dans ces figures de tantes qui après des études s'installent à Paris et mènent une autre vie, même si cette dernière reste mystérieuse.

Mais les personnages de Marie-Hélène Lafon sont toujours dans l'espace rural ancestral, dans lequel les rôles des hommes et des femmes sont clairement définis, où la faiblesse ou la différence n'ont pas leur place, dans lequel la lutte pour la survie la plus élémentaire n'est pas oubliée, même si un semblant de confort et de progrès matériel s'est un peu installé. C'est un monde dur, voire impitoyable, l'expression des émotions et sentiments est rare et difficile.

Les récits captent des moments forts, ou des personnages dans leurs destins. Tout est dit en peu de pages. C'est dense, peut-être trop. J'avoue préférer les romans de Marie-Hélène Lafon qui laissent la place aux personnages de s'installer davantage, à l'auteur de ciseler plus leurs figures, dans le quotidien, dans le temps. La condensation de la nouvelle a un côté un peu brutal, impitoyable, car ce ne sont pas des vies heureuses pour la plupart. Mais c'est prenant, et la magnifique écriture de l'auteur donne une dignité, une existence à des personnes qui semblent être le contraire de personnages de roman.
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Enfin ! Enfin je suis parvenue à terminer un recueil de nouvelles sans jouer à la lectrice buissonnière, sans regarder sans cesse ma montre, mais surtout en y prenant du plaisir.
Je ne fais pas mystère que j'aime la prose de Marie-Hélène Lafon, que j'apprécie sa concision, son mot juste, son petit côté à la fois abrasif et onctueux .En attendant de relire son dernier opus encore plus court que ses précédents romans, j'avais envie de découvrir ses nouvelles, premiers écrits ayant eu du mal à trouver un éditeur.
L'exemplaire que j'ai déniché , primé du Goncourt de la nouvelle en 2016, est la réunion de plusieurs recueils. Dix-neuf textes d'une dizaine de pages pour la plupart ( 3 d'un quarantaine de pages) se suivent sans réelle logique, mais avec pour point commun que Marie-Hélène y décrit des scènes de vie ordinaire, dresse le portrait d'hommes et de femme dans leur vie de tous les jours. Elle fait avec sa simplicité provinciale, et sa richesse linguistique et grammaticale. Tout y est ciselé, sans superflu ; le mot juste, l'adjectif qui convient parfaitement. Marie-Hélène pétrit la langue, sans jamais savoir, au départ de l'histoire, ce que cette dernière va devenir. J'ai beaucoup aimé son dernier texte dans lequel elle explique son rapport à l'écriture, ses débuts, ses peurs, la manière dont elle appréhende le ″chantier des nouvelles‶ et ‶l'établi du roman″.
Suis-je réconciliée avec le genre de la nouvelle ? Il est trop tôt pour le dire. J'ai simplement trouvé ici le style et la matière qui me convenaient, et le moment approprié !

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Ce recueil rassemble les nouvelles écrites par Marie-Hélène Lafon. Il a été couronné du Prix Goncourt de la nouvelle 2016. Les histoires se déroulent en Auvergne, pays natal de l'auteur.
Ces nouvelles reviennent sur les événements qui rythment la vie à la campagne : les rencontres, les fêtes de famille, les enterrements... Marie-Hélène Lafon restitue l'ambiance de son enfance. C'est une société fermée qui cache plus qu'elle n'intègre les différences. Ainsi en est-il d'Alphonse, simplet ou de cette famille de boulanger qui peine à s'insérer. Il y est aussi question de la solitude qui ronge et de la vieillesse qui isole. La télévision commence à imposer sa présence. C'est la grande époque des speakerines et des retransmissions du Tour de France. L'école sert de moule pour instruire la jeunesse. C'est là que se forme les espoirs d'ailleurs. Ces nouvelles, bien qu'ancrées dans un terroir et une époque, ont une portée plus large, celle des territoires rudes qui forment des caractères à leur image.
A la fin du recueil, Marie-Hélène Lafon raconte un peu de son parcours d'écrivain. Comment ses textes deviennent des romans ou des nouvelles, sans qu'elle ne le sache au départ...
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Compilation de nouvelles écrites par Marie-Hélène Lafon: pour celles et ceux qui ne la connaissent pas encore, ce livre est une belle introduction à son oeuvre littéraire.
Absolument pas adepte des romans de terroir, je me délecte ici de ces courts récits décrivant la ruralité avec saveur. Je plonge chaque fois au coeur de ses récits, portée par une écriture magnifique, faite de souvenirs et de littérature. Un alliage brillant entre mémoire et transmission.
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Le contexte rural dans lequel j'ai lu ce recueil de nouvelles me conforte dans l'idée que la pérennité dont se réclament certains et la nécessaire évolution sont irréconciliables. Ici, nous sommes dans le Massif Central, géographie difficile, accès malaisé à la nouveauté, crispation sur des acquis d'un autre âge. Je recommande cette lecture à tous les habitants de notre "territoire", terme décidément qui ne passe pas. L'auteure est originaire du Cantal, fille d'agriculteurs élevée dans la tradition, pensionnat religieux, sait de quoi elle parle quand elle évoque les soeurs, la vie à la ferme, la nécessaire fuite vers une vie plus ouverte sur le monde. La sclérose guette à chaque pas mais simultanément, la sensibilité exacerbée par le manque, la rigueur et l'austérité donne à voir des êtres qui ne jouent pas, ne trichent en rien sur leur ressenti, le voudraient-ils qu'ils ne pourraient l'exprimer. L'écriture de MH LAFON est au service de ces émotions voilées, elle se fait la porte-parole de la frustration,des pesanteurs et des tabous de ce dur pays qu'est l'Auvergne. L'écriture est sans fioriture aucune, les gens qui vivent ici ne doivent rien à personne, fiers paysans, durs à la tâche. L'on sent une admiration teintée de crainte et d'agacement face à un univers qui refuse de capituler, témoin du passé.
Lisez ces nouvelles ainsi que les autres romans de cette dame, merci à elle.
Il nous manque dans le coin perdu de Bretagne où je réside, quelqu'un de cette qualité qui réhabiliterait quelque peu une image froissée par...à vous de voir.
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Je ne suis pas un adepte des nouvelles, le format étant court je ne m'approprie pas les histoires, que j'oublies rapidement !
Dans ce recueil, on retrouve bien Marie-Hélène Lafon avec son environnement privilégié, ses personnages de peu, qu'elle scrute dans leur intimité. A les lire, les unes à la suite des autres, cela peu lasser. Il faudrait donc en lire une de temps en temps afin de mieux les apprécier.
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