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sur 1626 notes
La Roumanie a subi le régime totalitaire de Nicolae Ceausescu 1918-1989 (exécuté par arme à feu avec sa femme Elena) – 1967 1er secrétaire du parti ouvrier roumain – 1967 Président du conseil d'état – 1974 Président de la république.
Nadia Comaneci (1961-) a dû fuir son pays en novembre 1989, ironie du sort un mois avant la révolution. Des rumeurs ont couru sur sa relation forcée avec Nicu Ceausescu, le fils cadet (1951-1996) du dictateur, alcoolique. Actuellement, elle vit à Oklahoma avec son mari Bart Conner, lui aussi gymnaste médaillé d'or aux JO.


La petite communiste qui ne souriait jamais est une biographie romancée de Nadia Comaneci composée de recherches documentaires et d'un dialogue fictif avec l'intéressée.

Nadia a affolé les ordinateurs et envouté les spectateurs (p.21) lors des Jeux Olympiques d'été de 1976 à Montréal. Elle est devenue l'idole de toutes les petites filles gymnastes qui voulaient l'imiter (p.28).

Elle crée la surprise là où on ne l'attendait pas et c'est un pied de nez pour les russes.

Mais quel est le prix d'une telle perfection ? un entrainement outrancier, dangereux… combien de petites filles sont restées sur le carreau, parfois paralysées à vie… ? une enfance sacrifiée, une confusion de genres féminin / masculin (elles n'avaient pas le droit de transpirer) p. 37.

Ambiguïté de Nadia qui en devenant citoyenne américaine (2001), ne renoncera pas à sa nationalité roumaine et qui, malgré son exil forcé et aventureux, ne reniera pas son passé (p.220).


Lola Lafon, en tant que danseuse et ayant vécu en Roumanie à l'époque de Ceausescu, est fascinée par Nadia Comaneci. Il en résulte une belle histoire qui nous prend aux tripes même si on mesure la part de subjectivité : « Ne me cherchez pas car je suis nulle part. Nadia C ».
On retrouve la belle plume de cette écrivaine, sa sensibilité créatrice, sa finesse d'analyse, son art de la suggestion. Lola Lafon n'affirme rien et instaure un dialogue livresque avec ses lecteurs.
Le temps du roman, Lola Lafon s'incarne en Nadia Comaneci, et nous aussi !

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Une plongée dans le milieu intransigeant de la gymnastique de haut niveau, en plein régime communiste roumain dans les années 70 et suivantes. Voilà brièvement dans quelle direction nous suivons Lola Lafon dans ce roman.

Nadia Comaneci, toute jeune fille de 14 ans, va devenir l'héroïne de tout un pays en remportant les JO de Montréal en 1976 avec plusieurs notes de 10.

Le roman est une construction issue d'archives, de documentation, de rencontres, d'imagination pour boucher les trous et agrémenté d'échanges entre Nadia et Lola Lafon.
J'aime la façon dont Lola Lafon s'inclut dans son propre roman (ce que j'avais déjà beaucoup apprécié dans Quand tu écouteras cette chanson), cela nous donne un peu l'impression d'avoir accès aux dessous de l'écriture.

La vision occidentale du régime communiste est régulièrement abordée. En effet, Nadia rappelle constamment à Lola qu'elle n'interprète les événements qu'à travers son regard intolérant d'européenne de l'ouest.

Découlant de cette vision inflexible du communisme, la question du libre arbitre de Nadia peut émerger. Quel est vraiment la part de choix personnel dans ses actions ? Au niveau de la dureté de ses entraînements, du choix de ses figures « super E » (impressionnantes mais dangereuses), puis ensuite dans la façon dont elle est utilisée comme objet marketing par le régime de Ceausescu. Quels sont les choix conscients et les choix induits ?

J'ai aimé les thèmes abordés, la façon d'écrire de Lola Lafon mais j'ai parfois eu du mal à suivre l'histoire que j'ai trouvé quelque peu brouillonne. de plus, j'ai trouvé le tout assez froid d'un point de vue émotionnel.

Après un gros coup de coeur pour « Quand tu écouteras cette chanson », c'est plutôt une déception ici, ce qui ne m'empêchera pas de poursuivre mon exploration de l'oeuvre de l'autrice.
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Présenté comme un roman en ayant toutefois davantage du documentaire… d'où ma déception !

Mon enfance a été bercée par le nom de Nadia Comaneci, fabuleuse gymnaste, et je me souviens l'avoir vue en retransmission pour les J.O. de 1980 entre autre.
En débutant la lecture de ce roman, j'espérais rêver encore, parcourir un peu de son histoire et en apprendre un peu plus sur elle. Or le ton employé me semble froid avec ce « on » trop souvent utilisé et tellement impersonnel. J'ai le sentiment de lire un documentaire alors que j'avais envie d'une belle histoire. de nombreux flash-back, une chronologie non respectée font que je perds, j'oublie qui est ce prénom, ect… Je n'accroche pas et ma lecture devient pénible, aussi je préfère renoncer à finir cette lecture, parvenue à la moitié du livre.
J'avoue être allée sur internet entre temps pour revoir des images, des vidéos et des interviews qui m'ont davantage passionnée !
A quoi bon perdre son temps avec des livres qui ne nous conviennent pas, il y en a tant à lire !!!
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Très belle découverte que ce livre!
Dans un 1er temps séduite par la couverture (où je n'avais pas reconnu Nadia Comaneci au 1er coup d'oeil), je le fus d'autant plus par le style d'écriture de Lola Lafon.

L'histoire, nous fait remonter aux années Ceaucescu; période pas toute rose pour les roumains (régime communiste totalitaire du blog de l'Ouest où les moindres faits et gestes sont épiés, scrutés - soit on se plie aux règles soit ..., le choix était-il possible? oui comme toujours mais à quel prix?).
Et soudain, lors des JO de Montréal, surgit une jeune fille de 14 ans, minois de fillette mais corps d'athlète qui voltige, qui retombe toujours sur ses pieds sans une once d'hésitation, de tremblement et qui réalise l'impensable (puisque même les techniciens n'avaient pas envisager cet exploit pour l'affichage du tableau) : un 10, puis suivront une ribambelle de 10 et de médailles.

Lola Lafon revient sur cet exploit, sur la personnalité, le mental d'acier de cette gymnaste, le couple d'entraîneurs, tant décriés pour leurs méthodes mais admirés par leurs résultats (les américains ne les ont-ils pas fait venir de Roumanie pour être champion? qu'importe le flacon, pourvu qu'on est l'ivresse ...). Elle décortique les rapports de Nadia avec le pouvoir en place : où commence le libre-arbitre? où s'arrête la soumission ? On la suit tel un pantin désarticulé, marionnette aux mains du Conducator, qui échappe à ses parents, à son entraîneur même, pour représenter La Roumanie, toute puissante face à l'URSS et au monde occidental. Elle pointe le régime Ceaucescu dans son contrôle des femmes, de la menstruation au nombre d'enfants obligatoires.

Dans tous ces sujets abordés, Lola Lafon nous laisse le libre-arbitre justement et elle utilise intelligemment ses conversations fantasmées pour nous apporter d'autres points de vue, nous faire questionner : Béla était dur, oui, mais Nadia avait des prétentions au-delà des siennes encore ! La Roumanie était liberticide, oui mais les sociétés occidentales ne sont-elles pas pire car ne donnons-nous pas nous-même le fouet, avec tous nos appareils géolocalisés ou pucés (téléphone, carte bleue, carte vitale, carte transport, ...) ?
Lola Lafon utilise l'écriture comme la gymaste utilisait ses agrès ou la musicienne qu'elle est, utilise son instrument: elle virevolte, rebondit, nous fait passer par toutes les émotions : tendresse, sarcasme, naïveté, réalisme, compassion, haine.

Durant toute cette lecture, me restaient deux images de mon enfance/adolescence, les pirouettes de Nadia et les corps des Ceaucescu. Ce livre, c'est cela : on passe de la fascination à ce petit bout de femme, véritable OVNI de la gymnastique, du sport même, au mal l'aise, au dégoût (voire la nausée) des circonstances dans lequel tout est arrivé, il reste un gout amer ...
Lien : http://chezsabisab.blogspot...
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En 1976, aux JO de Montréal, une petite fille fait rêver le monde en obtenant, pour la première fois de l'histoire, la note 10 en gymnastique. Au point que la machine à points bugue en affichant 1.0 au lieu de 10. C'est le début d'une formidable aventure pour cette jeune fille de 14 ans, aux allures encore enfantines, qui va enchanter le monde sportif durant des années, lui faisant oublier la guerre froide et tout le reste.

« Ce que la petite a effectué à l'instant dézingue le déroulement des chiffres, des mots et des images. Il ne s'agit plus de ce que l'on comprend. On ne saurait noter ce qui vient d'advenir. Elle jette la pesanteur par-dessus son épaule, son corps frêle se fait de la place dans l'atmosphère pour s'y lover. »

Fascinée par ce destin, Lola Lafon nous propose de revenir sur le parcours, de ses 7 ans, où elle commence la gymnastique auprès de son entraîneur (qui ne la quittera que 10 ans plus tard), à ses 20 ans où on la retrouve fuyant le régime soviétique à quelques heures de l'effondrement de l'URSS. Alternant récit pur et conversations téléphoniques inventées, Lola Lafon m'a passionné tout au long de ces trois cent pages, alors que la gymnastique ne m'avait jamais intéressée auparavant. Au point qu'à peine le livre refermé, j'ai passé une soirée à visionner des vidéos de Nadia Comaneci, la petite communiste qui ne souriait jamais.

« Est-ce qu'elle ne pourrait pas sourire un peu ? Elle soupire. Désolée, mais si mon pied mord la bande après une diagonale de saltos, même de trois centimètres (elle lève sa main et déplie le pouce, l'index et le majeur), je suis pénalisée. Alors oui, elle sait sourire, mais une fois sa mission accomplie. »

Car ce que montre également l'auteur, c'est ce qu'il y a derrière ce mythe sportif : les milliers d'heures d'entraînement, les corps poussés à bout de leurs capacités, l'utilisation de ce succès par le régime roumain, etc. L'histoire de Nadia ne se déroule pas hors du temps : son succès a été fulgurant car elle fut une des figures de proue du communisme, et qu'il n'a été possible que dans l'espace compétitif de cette doctrine, où les enfants ne sont pas dorlotés et où le sport est l'un des plus sûrs moyens de s'en sortir : « pourquoi la gymnastique est si vite devenue un sport prioritaire pour le pouvoir : les gymnastes mangeaient peu, elles étaient très rentables ; trop jeunes pour émettre une opinion sur ce qui se déroulait dans le pays, elles ne demandaient pas l'asile politique à l'occasion d'une quelconque compétition à l'Ouest. «

A travers ses interviews faussement menées, Lola Lafon offre l'opportunité à ceux de l'Est de s'exprimer, par la bouche de Nadia, nous faisant prendre conscience que tout le monde ne désirait pas forcément vivre à l'Ouest, même si le régime de Ceausescu était dur : car vivre à l'Ouest c'est aussi accepter les termes d'un nouveau marché, le manque d'argent pour partir en vacances (ces vacances que le communisme offrait …), l'impossibilité économique de quitter un pays qu'auparavant la politique empêchait de laisser derrière soi, etc. Cette voix iconoclaste met en relief les incohérences des deux systèmes, le temps d'un roman, le temps d'une histoire.

En bref, un roman passionnant, bien écrit et bien mené, à la limite du document, ce qui en fait toute la richesse.
Lien : http://missbouquinaix.com/20..
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J'ai un souvenir très précis de Nadia Comaneci aux jeux de Montreal qui nous laissa tous bouche bée et langue pendante devant la perfection de ses exécutions et sa grâce aérienne et enfantine malgré son air si sérieux.
Lola Lafon nous livre le portrait ambivalent d'une petite fille « élevée » en championne par un coach un peu hors normes, fierté et symbole d'un régime totalitaire ubuesque qui utilisait Nadia pour lustrer son image, une petite fille dressée à obéir silencieusement mais aussi dévorée par l'ambition de faire toujours mieux, devenue l'icône d'un peuple et du monde entier jusqu'à l'inévitable transformation de son corps gracile, déformé par la puberté…
La narration de Lola Lafon est quelque peu déroutante, évoluant entre la fiction et la biographie, la partie fictive étant justement celle dont on pouvait penser qu'il s'agit d'une biographie !
J'ai été tout particulièrement passionnée par l'évocation de la Roumanie et du couple démoniaque Ceausescu pendant la guerre froide, et aussi assez ahurie par des faits que j'ai découvert à postériori : à savoir l'attitude plus qu'ambivalente des puissances occidentales envers les Ceausescu, et en particulier de la France qui lui décerna la légion d'honneur, si si !!!
Hommage à une sportive hors-norme qui enfiévra les petites filles et leurs mamans, comme les commentateurs des J.O., mais aussi documentaire sur un système monstrueux qui affamait sa population, qui avait créé une police de la procréation pour restreindre l'avortement, le système d'un couple mégalomane et démoniaque.
A lire à coté d'un ordinateur pour visionner les performances de Nadia au cours des J.O. de Montréal.
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Bon, je fais partie de ces gens qui avait vaguement entendu le nom Nadia Comaneci, mais sans plus. Et bien, la chose est réparée.
J'ai trouvé cela intéressant d'entrer dans ce monde que je connaissais absolument pas : la gymnastique dans les années 70/80 en Roumanie. Je ne pense pas que je l'aurais fait en dehors de cette période, mais le confinement a du bon.
L'alternance entre roman et compte rendu d'entretien avec la gymnaste, donne une dynamique différente au texte, comme si le sujet du livre avait un droit de regard sur ce qui est écrit sur elle. Alors cet échange est fictif, mais il donne une grande impression de réalisme, comme si on assistait au "Work In Progress" de Lola Lafon.
Alors, c'est bien de la fiction, mais (en plus du procédé d'écriture) il y a de la documentation dans ce texte, une plongée au coeur de l'époque.
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La petite communiste qui ne souriait jamais nous raconte le parcours de Nadia Comaneci, gymnaste roumaine qui a réalisé une performance aux Jeux Olympiques de Montréal en 1976 en obtenant une note de 10 sur 10.

Lola Lafon décrit avec justesse le système roumain mis en place par le dictateur Ceausescu. En effet, sa fiction se base sur des faits et des dates réelles même si l'histoire de Nadia est romancée.

Nadia et son équipe arrivent à détrôner les Soviétiques maîtres en gymnastique de haut niveau. Belà Karolyi, l'entraîneur des petites gymnastes roumaines est un personnage intéressant car il a une volonté de fer et se bat pour faire entrer ses filles dans la compétition nationale et internationale. La rigueur et la discipline constituent les règles de vie des gymnastes.

Nadia, comme la plupart des jeunes filles va vivre sa crise d'adolescence sauf que ses changements morphologiques sont soumis au regard extérieur, l'enfant gymnaste devient une femme.

Les rapports difficiles entre l'Est et l'Ouest sont au coeur du récit. Nadia a un rôle politique en Roumanie car elle contribue à l'image nationale défendue par Ceausescu. La vie quotidienne, surtout pour les femmes est extrêmement difficile. Elles doivent faire des enfants, elles sont contrôlées chaque mois par un médecin et payent des taxes si elles sont célibataires et ne font pas d'enfants.

Lola Lafon a choisi de faire intervenir dans son récit la Nadia d'aujourd'hui. La narratrice est en contact avec l'ancienne gymnaste pour constituer son histoire. Les relations entre les deux femmes sont tendues car l'histoire de Nadia est faite de mystères jamais résolus.

Ce roman est un coup de coeur pour l'année 2014
Lien : http://lilasviolet.blogspot...
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La vie de N. Comaneci véritable et romancée ;qui nous fait découvrir une partie de sa vie en Roumanie,son exil et son mal etre .
Ce livre est très bien écrit et permet une lecture fluide et agréable .
Les interventions de N.Comaneci pour donner son avis son intéressants et offre une vision différente de la notre ,simple spectateur de son sacre et de sa chute.
J ai donc bien aimé ce roman ,car ce n est pas une biographie , l auteur a rempli " les blancs ", comme elle le dit, par ce qu elle pensait etre le plus proche de la réalité.
Cela m a permis de faire un tour sur You Tube pour revoir la prestation de la gymnaste au jeux de Montréal en 1976!
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Lola Lafon dans ce "roman" nous retrace le parcours hors norme de Nadia Comaneci . Qui sait ? demanderons les moins de vingt-ans . N Comaneci a ébloui le monde entier dans ses prestations de gymnastique des JO de Montréal 1974. Une révolution planétaire !!! Elle vient d'où ? de Roumanie . Ah bon ! et c'est où la Roumanie ? ....
Ambassadrice de son pays , Nadia a été choyée par les médias du monde entier , choyée par les instances du parti communiste roumain , choyée par Ceausescu et Elena avec toutes les implications que cela sous-entend . Mais à 14 ans peut-on déjà réfléchir "politiquement" quand on a été formatée depuis l'âge de 8 ans ?Travail, travail, entrainement, entrainement, faim, faim ...médailles médailles ....
A travers la vie de Nadia ,Lola Lafon retrace cette période de la guerre froide, ce fond historique devient vite le héros de ce roman-essai .De façon habile , les deux regards ouest/est sont confrontés , pleins de questions posées et pleins de sujets de réflexion soulevés . Avec le recul temps indispensable à toute analyse historique correcte, Lola Lafon nous propose son regard sur ce pays , dénonçant et insistant sur les points clés de ses engagements .
A lire pour les plus anciens comme rappel mémoire , pour les plus jeunes pour découvrir un pan récent de l'histoire de l'Europe .
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