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3,95

sur 1183 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  

De retour dans la campagne auvergnate des années 60, MH Lafon laboure un thème de prédilection, les conditions de vie, les relations humaines entre riches et pauvres et surtout, entre femmes et hommes dans ce terroir isolé. L'on trouve les ingrédients d'un machisme d'un autre âge, qui nous rappelle l'évolution de la vie des femmes aujourd'hui, quoique puissent en dire les tenants d'un féminisme radical. Il est bon de re-contextualiser par des écrits comme celui-ci, de savoir d'où nous venons, en France, dans nos rapports homme-femme. Je peux dire, ayant vécu à la campagne, enfant dans les années soixante, que c'était sans doute la même photo que l'on aurait pu prendre en centre-Bretagne à cette époque.
Je ne parlerai pas de l'écriture de l'auteure, toujours exigeante et en parfait accord avec le sujet évoqué. Une écriture au cordeau, recherche du mot juste, de la phrase sans périphrase, comme j'aime.
A lire pour que le chemin parcouru soit bien perçu.
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Note disruptive parmi toutes les critiques dithyrambiques pour ce roman.

Le récit de la violence faite aux femmes au sein de leur foyer. Trois voix s'expriment : celle de la maman victime, celle du mari tortionnaire et enfin celle de la fille témoin de la tension et des séances où les coups pleuvent.

Trois voix. Trois personnalités traités « en surface » , avec détachement et retenue. Un roman fort et très justement écrit avec toutefois un manque d'empathie pour les personnages.

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En un roman très court, que j'ai écouté en livre audio 2 fois, Marie-Hélène Lafon situe toute une époque du 20e siècle des années 60 jusqu'au 21e siècle.
La voix choisie pour lire est bien et agréable. Mais c'est l'histoire qui ne m'a pas touchée.

Samedi 10 et dimanche 11 juin 1967, la partie racontée par la mère qui parle d'elle, de ses 3 enfants, Isabelle, Claire et Gilles, du mari violent, de sa famille et de la ferme.
19 mai 1974, élection de Valéry Giscard d'Estaing, c'est le père qui raconte. Ils ont divorcé et il se retrouve seul à la ferme avec une garde alternée.
Jeudi 28 octobre 2021, Claire retrouve la maison de son enfance et se souvient…
L'histoire est beaucoup trop courte pour me captiver, j'ai passé un bon moment sans émotions. La mère comme le père ne sont pas nommés donc on est mis à distance. Un livre qui dénonce les violences conjugales d'une époque et la vie menée par cette famille dans un Cantal rural.
Trop terroir et trop d'ellipses de temps entre les 3 parties pour que j'en apprenne plus sur les enfants et la mère, que devient-elle ?
Désolée pour ceux qui ont aimé mais moi, sans m'ennuyer, je n'ai pas accroché et, c'est pas trop ma came les romans de Marie-Hélène Lafon
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Ce livre m'a vraiment laissé sur ma faim. La première partie est riche est poignante de la vie de cette maman victime de violence, mais ensuite que devient-elle ? a-t-elle pu réussir à se reconstruire, à retrouver le sourire ??? la seconde partie parle brièvement du père et la troisième esquisse un passage de la fille...bref je ne recommande pas mais comme ça se lit très vite, pourquoi pas à l'occasion !
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J'ai connu Marie-Hélène Lafon avec « L'Annonce » (prix des libraires en 2010) et son écriture m'avait immédiatement séduite. Et à en relire rapidement quelques pages, je trouve que cette écriture avait, à cette époque, un souffle, une vigueur, une forme d'impertinence qu'elle a perdue. Pour aller droit au but, j'ai été vraiment déçue par la lecture de ce dernier roman « Les Sources » et je comprends mal l'enthousiasme qu'il a suscité. La phrase, certainement pour dire l'ennui, le silence, se veut simple, sobre, dépouillée. Mais je finis par la trouver terne, trop sage, trop tenue surtout quand elle sert un sujet comme celui de la violence conjugale. Parfois certaines formules se veulent crues mais l'on a l'impression que cette brutalité soudaine est fausse, fabriquée, pesée, placée là parce que c'est le moment et dans le fond, ce vocabulaire, on ne le sent pas sien. Disons-le franchement : le sujet ne convient pas à l'autrice. M-H Lafon me semble s'être emparée d'un thème dans l'air du temps, mais elle ne parvient pas à en exprimer toute l'horreur, toute l'abomination. Elle lâche ici et là quelques mots plus durs. Mais ça ne prend pas. Tout est trop bridé, réfléchi, irréprochable dirait-on. Trop classique peut-être. Et l'on sait que ce texte, on l'oubliera bien vite.
Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Ce livre se découpe en trois étapes, de plus en plus courtes, à des années de distance. Pour chaque étape, un personnage central différent, dans le même cercle familial. Qu'en dire ? Il ressemble à un coup de poing à l'estomac. La violence est là, larvée, jamais décrite en direct. On suit juste le soliloque de la femme, puis de l'homme à la seconde étape. En fait, beaucoup est sous entendu. y compris un éventuel possible inceste si les choses avaient été autres. En le lisant je me suis demandée pourquoi il me dérangeait autant, pourquoi malgré une écriture au cordeau je n'accrochais pas vraiment. Déjà, je crois que je cherche dans les livres une évasion. J'ai besoin d'être emportée. Et là tout est tellement pesant, alourdi. J'ai eu la sensation de sombrer avec les personnages. Et puis je n'ai ressenti aucune sympathie pour les personnages, pas même de la part de l'auteur. Je regrette aussi que le point de vue des enfants n'ait pas été plus exploité.
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Les sourcesMarie Hélène Lafon 

La Santoire coule dans presque tous les romans et sans doute les veines de Marie-Hélène Lafon, est-ce pour cela qu'elle nomme son roman, les sources ?

Un roman à trois voix, 1967, une femme de condition paysanne qui tient à son rang de patronne de la ferme achetée avec son mari.

Cette femme d'à peine 30 ans ne s'appartient plus, elle a trois jeunes enfants et n 'arrête pas une minute mais pour l'homme, elle n'en fait jamais assez.

La romancière ne lui donne pas de prénom, quasiment pas d'existence non plus. Une femme vite oubliée.

Un quotidien de violences conjugales physiques et morales.

Un rapport de force avec Pierre, le père, celui qui décide, et qui va nous donner son avis sur cette femme qui a osé quitter la maison avec ses enfants.

En troisième partie Claire la fille revient aux sources.



Un roman sobre comme le souhaite la romancière dont le rêve est d'écrire comme Pierre Michon.

Une écriture juste, agréable mais à vouloir être dans la perfection littéraire, elle restreint l'histoire et j'aurais aimé une réflexion plus approfondie, quelques pages de plus. que 117 pages à 16,50 €.

Deviendrait elle taiseuse comme ses personnages? 
Lien : https://annemariequintard.fr
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J'apprécie énormément les romans et nouvelles de Marie-Hélène Lafon, le déclic s'est fait à partir de la lecture de L'Annonce, j'ai tout lu depuis et découvert bien des points communs entre mon parcours et ces histoires notamment dans Nos vies qui est pour moi, le meilleur de son oeuvre. Des points communs liés à la géographie de l'Auvergne dans laquelle nous avons grandi mais pas que.
J'attendais donc tranquillement et impatiemment son dernier roman que j'ai lu deux fois afin de bien le cerner mais qui ne m'a pas fait frémir comme Nos vies.
C'est un roman court construit en trois chapitres donnant la parole à trois personnes différentes : Claire et ses parents paysans dans le Haut-Cantal, une chronique étalée sur soixante ans.
C'est la mère qui ouvre le roman durant un week-end, celui du 10 et 11 juin 1967. Nous sommes projetés dans ses pensées et petit à petit, elle nous révèle son drame. Elle nous partage ses mots sur ses maux, ses ressentis. Alors que son corps, à trente ans, est déformé par trois grossesses rapprochées et trois naissances éprouvantes par césarienne, il subit en plus, les coups, les roustes de son mari. Mais elle garde le secret, par honte et par orgueil d'être la maîtresse d'un beau domaine paysan, sur la commune de St Saturnin, depuis 1961 quand elle a signé à Allanche chez le notaire. le dimanche, c'est le rituel du déjeuner chez les parents à Fridières : l'occasion d'avoir des nouvelles des uns et des autres, des enfants de la divorcée la Marissoux, de prendre connaissance du projet volailler de sa maman. C'est alors le déclic, elle craque, elle a peur pour ses enfants et se confie à sa mère, plus jamais elle ne retournera à la ferme, elle qui n'a pas de prénom prends son destin en mains.
Ce chapitre est dense, intense et écrit dans le style habituel de l'auteur que l'on retrouve avec plaisir, mais en voulant réduire le pathos, Marie-Hélène Lafon a effacé l'empathie que le lecteur aurait pu avoir pour cette femme maltraitée et ses trois enfants, Isabelle, Claire et Gilles.
Pour le second chapitre, nous voyageons dans le temps et nous découvrons les ruminations du père, sept ans plus tard, en 1974, jour d'élection présidentielle. Il repense à la séparation en 1967 puis au divorce trois ans plus tard, à sa tante Jeanne qui l'appelait Pierrot, à ses enfants et sa ferme qui n'aura pas de suite mais des héritiers. Il nous dévoile ses mots sur ses maux, ses ressentis. Il nous révèle sa mentalité et là, l'écriture opère sa magie car cet homme apparait horrible dans son mépris des autres, son manque d'empathie, ses jugements à l'emporte-pièce, sa personnalité auto-centrée et obtuse, son obsession pour sa ferme.
Pour le troisième et dernier chapitre, grand saut en avant, nous retrouvons Claire, la seconde fille, en 2021. le père est décédé depuis quelques mois, c'est l'automne, Claire est dans la cour de la ferme, devant la maison. Elle y a souvent pensé, elle retrouve sa source pas ses racines, la source, ce terme semble mieux lui convenir car plus fluide, évolutif par rapport aux racines figées et puis il y a cette rivière, sa rivière, animalisée, qui feule, en contrebas, la Santoire. Elle revoit ses années de petite enfance ici, les vacances partagées, elle songe à sa fratrie qu'elle va retrouver pour signer l'acte de vente de la maison chez un notaire à Murat. Les héritiers laissent la place à une nouvelle famille vivant sur une commune voisine et qui viendront peut-être habiter le domaine. Elle arpente la cour, les feuilles de l'érable crissent sous ses pas, elle revoit tout. Elle n'oublie rien.
C'est ainsi que se clôt le roman. Je ne serais pas dithyrambique comme d'autres personnes ici, car certes Marie-Hélène Lafon a une belle écriture, égale à elle-même mais le roman se clôt trop vite. L'innovation est dans la construction du roman, trois instantanés de la famille comme trois photos Polaroïd reliées entre elles par l'un des personnages principaux dissimulé mais tellement présent, énorme : la ferme à travers le temps. Quant aux sources évoquées, celles de l'auteur, que je connais un peu, elles sont habilement mélangées à l'histoire de cette famille. La source c'est Lafon, son éthymologie et elles sont doubles.
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Ce que j'aime chez Marie-Hélène Lafon, c'est ce style coupant, ces morceaux de phrases brefs, proche de l'oralité, comme une respiration haletante, oppressée ; c'est là que se situe cette musique, ce rythme si particulier, si caractéristique. Mais loin de là toute froideur, bien au contraire : ce qui semble neutre au départ, n'est qu'émotion sous-tendue ; et lorsqu'elle éclate, cela donne cette page magnifique qui clôt la première partie.
Un bémol cependant sur ce roman. Cette première partie qui décrit les tourments d'une épouse et mère, taiseuse comme l'écriture qui la dépeint, où rien n'est vraiment dit, seulement suggéré - mais le lecteur devine bien avant l'aveu - constitue la presque totalité du livre ; la seconde et plus courte partie qui donne la parole à l'époux ne contient que plaintes, justifications, sans l'amorce d'une réelle auto-analyse. J'aurais aimé que ce personnage s'érode davantage, ne serait-ce qu'au contact des enfants ;mais rien ne vient et le roman perd de ce fait en intérêt.
Un roman dans l'esprit du moment ? Ce que n'étaient pas "L'annonce", ni "Joseph", autrement cruciaux.
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J'ai en réalité pas mal tardé à écrire cet avis car j'ai eu du mal a mettre des mots sur mon opinion.

Les sources, c'est l'histoire d'une femme isolée de tout dans la grande ferme familiale, une femme mère de trois jeunes enfants, un femme qui vit dans la terreur. Les sources c'est le récit (presque universel s'y j'ose dire) d'une femme prise au piège par la violence quotidienne de son mari. C'est les coups qui blessent, les mots qui tranchent, les témoins silencieux et les mensonges, toujours les mensonges, pour préserver l'honneur.

Le récit est empreint d'une grande poésie malgré la violence qui l'habite. Toute la première partie m'a vraiment beaucoup plu, et surtout émue car c'est toujours difficile de rentrer dans les pensées d'une femme a la vie si terrible. Je reste plus mitigée sur la seconde partie, l'idée d'entendre l'homme m'a plu mais la façon dont cela a été fait était peut-être trop dans la justification, dans la recherche d'excuse pour des actes parfaitement impardonnables.


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