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sur 316 notes
Les années de passage d'un pays à l'autre, de l'Auvergne à Paris, du monde paysan au monde urbain, De Claire, fraîchement bachelière et étudiante en lettres classiques à la Sorbonne. Découpé en trois parties, le roman nous délivre trois épisodes parisiens : quelques jours pendant l'enfance à l'occasion du salon de l'agriculture avec son père, les années d'études et enfin vers la quarantaine lors de la visite annuelle du père.

Avec une certaine distance, une certaine froideur même, l'auteure dissèque cette vie entre deux mondes, cette vie à la charnière entre l'enfance et l'âge adulte, mais également à la charnière entre l'auvergnate qu'elle n'est plus et la parisienne qu'elle n'est pas. Et comme cela se situe à la lisière des années soixante on sent également la charnière entre les temps anciens et les temps modernes. Sans fausse nostalgie, Marie-Hélène Lafon dresse le tableau de cette opposition à travers des portraits singuliers, des petits faits, du quotidien, des rencontres, des questionnements et beaucoup d'émerveillements.

Le récit est simple, assez linéaire et le lecteur est porté par l'histoire. le style est recherché, le vocabulaire précis voire un peu ampoulé, le rythme pesé, les phrases travaillées, et donc la lecture n'est pas d'un abord toujours aisé. Toutefois l'ensemble reste élégant et agréable.

On retrouve là la thématique de l'ascension sociale chère à Annie Ernaux (notamment dans "La place") mais ici le tout est traité sans aucune violence et avec beaucoup de pudeur. Un peu trop peut-être ?
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Franchement, c'est pompeux et prétentieux. J'avais vraiment aimé L'annonce et Les derniers indiens. Mais alors là, quel ennui.....J'ai fini ce livre en lecture diagonale.
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pas de quoi crier au chef d'oeuvre.
se laisse lire mais l'ennui nous gagne.
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Claire, une enfant de paysans d'Auvergne, va son chemin de l'école primaire jusqu'à l'université parisienne, en passant par la pension. Ce chemin est décrit avec précision et sensibilité, avec son cortège de milieux différents qu'elle apprend à connaitre guidée par l'objectif que lui autorisent ses compétences intellectuelles en français, latin et grec.
Le chemin est celui d'un déracinement d'un pays de naissance, l'Auvergne, à celui d'un enracinement dans son pays d'adoption, Paris.
Elle décrira ses difficultés et ses succès, mais aussi et surtout le chemin parcouru de manière très peu spectaculaire, d'où émergeront des personnages rares et d'autre beaucoup moins, mais qui apporteront tous une touche au vaste tableau général, tous bien intégrés.
On apprendra que la greffe a pris, grâce à son père, LE paysan, le vrai, qui commentera le gouffre qui sépare sa conception de la vie et celle de sa fille dans un mélange d'incompréhension et de fierté de voir le chemin parcouru par cette dernière.
De nombreuses descriptions de paysages, d'état d'esprit, d'époque plus généralement m'ont parlé immédiatement, ce qui rend la critique distanciée difficile. Je me suis senti chez moi dans bien des occasions mais qu'en sera-t-il du lecteur qui n'aura pas ces affinités avec l'histoire ?


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Après de solides études dans un pensionnat religieux de Saint-Flour, dans le Cantal, Claire, la fille de paysans auvergnats, monte à Paris pour suivre les cours de lettres classiques à la Sorbonne.

Elle découvre alors en même temps la vie parisienne, le Grec ancien, la solitude, l'amour des grands textes, l'envie de réussir à tout prix pour garder sa bourse, la nécessité de travailler dans une banque les mois d'été, le dépaysement, l'éloignement de ses attaches familiales, les amitiés qui lui apportent d'autres manières de vivre et lui font découvrir de nouvelles régions. Après un parcours universitaire brillant et sans défaut, elle s'installe à Paris tout en gardant une maison dans son pays natal.
Ses pays ne sont pas seulement physiques, géographiques mais ce sont aussi ceux des langues apprises, anciennes et modernes, le grec, le latin mais aussi le ladin, le patois de son coin d'origine que parle encore son père, ce sont aussi ceux des auteurs qu'elle chérit et revisite sans cesse: Stendhal, Flaubert, Proust.

Le monde paysan de son enfance s'est éteint, reste celui de la culture pour et par lequel elle a été formée. le roman se termine sur une visite au Louvre avec son père vieillissant qui m'a rappelé la visite dans ce même lieu de la noce de Nana par Zola: même choc de deux mondes, même incompréhension devant les oeuvres d'art, même prédilection pour le plancher ciré, mêmes sourires amusés narrateur/lecteur.

J'ai aimé ce roman aux phrases si finement ciselées, à l'écriture si précise. Pas d'épanchement sentimental, juste les faits. Les sentiments sont maîtrisés, à peine évoqués. le feu couve sous la cendre mais la pudeur domine. Il arrive qu'une connaissance se suicide mais sans éclat, le temps de quelques lignes et le silence se réinstalle.

En réalité si j'admire ce texte, si j'en reconnais la beauté du style, si je ne vois rien à redire à quoi que ce soit concernant le roman lui-même, quelque chose m'a cependant gênée: la trop grande proximité de cette vie avec la mienne: même sept années dans un pensionnat religieux de province puis études de lettres terminées à la Sorbonne, mariage et installation en région parisienne mais navette constante avec la maison familiale conservée déraisonnablement. Bizarrement, cette similitude, ce manque de surprise dans le déroulement des événements a fini par m'agacer et j'en suis la première étonnée.
Il faut croire que c'est avant tout le dépaysement et la nouveauté que je recherche dans mes lectures.
N'empêche! C'est un livre réussi, digne d'être recommandé.
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Un peu déçue après "L'annonce " et surtout "Les derniers Indiens", que j'avais trouvé excellent. Peut-être suis -je blasée par le propos qui varie peu, ce thème du déracinement. Ici, j'ai vu beaucoup de stéréotypes, et des sentiments somme toute peu fouillés. la deuxième partie, de par ses lacunes, m'a particulièrement déçue. de plus, j'aurais préféré avoir plus le regard des parents sur leur fille. Dommage, un auteur à suivre néanmoins.
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Cependant, avant même que Saint Saturnin et la Santoire n'apparaissent, j'avais déjà relevé un style littéraire loin de me plaire : les phrases à rallonge, les descriptions interminables et les adjectifs multiples sont de moins en moins ma tasse de thé. J'aime une écriture simple, dénuée de fioriture, alors que j'avais devant les yeux un roman au style désuet et ampoulé totalement en décalage avec l'histoire de cette jeune femme née dans une ferme et qui monte à la capitale... En rédigeant cette chronique, je crois que c'est le décalage entre la simplicité du milieu d'origine De Claire et cette narration emphatique qui m'a gênée, traduisant une certaine condescendance à l'égard des simples gens sans instruction.

Après, l'intrigue en elle-même est loin de maintenir le lecteur en haleine. Claire monte à la capitale. Elle fera ses études de lettres à la Sorbonne et deviendra prof. Point. On apprend quelques bribes de sa vie par des digressions permanentes à la vue du cartable d'un prof, d'une odeur dans le métro, etc. Cette technique aurait pu être intéressante, sauf que le style narratif à chaque fois m'a totalement parasitée et que je n'ai pas réussi à trouver un peu de poésie et d'intérêt dans cette histoire...
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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Une écriture parfaite, ampoulée, onirique, pleine de saveur, l'histoire est somme toute banale, mais on ne peut lâcher le livre.
Marie Hélène Lafont nous offre avec une grande subtilité le Cantal, sur un plateau, à travers une fenêtre parisienne, un pur régal de s'abreuver d'une langue française si bien si bien déliée.
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J'ai découvert cette auteure avec son roman L'Annonce que j'avais bien aimé. En voyant à la rentrée littéraire qu'elle en sortait un autre et en voyant un lecteur le rendre à la bibliothèque, j'en ai profité pour l'emprunter.


C'est un style très particulier qu'a Marie-Hélène Lafon.
Il n'y a pas de paragraphe dans le texte, c'est très ramassé, très compact. Si compact que, parfois, cela manque un peu d'air.
Mais l'écriture est calme, posée, très soutenue et je dois avouer que cela fait du bien parfois, un tel style. Il faut juste prendre le temps de le lire correctement, sans sauter des lignes. Comme j'avais déjà lu un roman de cette auteure, je savais à quoi m'attendre, je n'ai donc pas été surprise.


Et ‘ai donc apprécié cette lecture. Je pense que j'aime bien Marie-Hélène Lafon et que je vais suivre de près ses futures oeuvres et essayer de trouver ces romans précédents.

Ce roman se découpe en trois parties :

1. Avant ses études à Paris, Claire visite avec son père le Salon de l'Agriculture. C'est donc en quelque sorte un premier contact avec la ville, même si elle n'en verra pas grand chose.

2. Les années d'étude à paris, ces années de passage, de transition, ou encore incertaine de sa véritable place, elle apprend à connaitre Paris et à devenir une citadine.

3. Devenue professeure des années plus tard, Claire accueille son père et son neveu chez elle et son père mesure l'écart entre eux. Elle n'appartient plus à son monde et elle est entièrement devenue citadine.

Le grand thème de ce petit roman (dont j'aime beaucoup la forme de la maison d'édition qui est, à l'image du roman, très sobre) est la rencontre de deux mondes : La Province et la Capitale.

Grâce à Claire, jeune fille d'agriculteur, on assiste à la rencontre du monde de la ville moderne et d'un monde qui est entrain de disparaitre, celui de l'agriculture.

Son père le lui répète assez souvent : il fait partie des dernières personnes à être véritablement paysan dans le sens traditionnel du terme : maintenant l'élevage et l'agriculture se font à grande échelle et plus vraiment chez les particuliers.


Claire arrive petit à petit à se faire à cette nouvelle atmosphère, ce nouveau monde, surtout grâce à son travail sérieux (elle l'a vite compris : n'ayant pas la famille et les racines qu'il faut pour réussir sans difficulté dans la vie, elle mise tout dans le travail personnel et sa culture générale.)


J'ai beaucoup aimé lire ses premiers pas dans l'université. J'ai trouvé cela plutôt intéressante de voir ses étonnements, ses doutes et ses incompréhensions pour une ville que moi, je connais très bien.


Mais elle va être incapable de s'intégrer réellement dans ce monde, ni d'arriver à garder des véritables liens avec sa vie d'avant. Elle devient une citadine mais sans devenir une parisienne. Elle sera éternellement entre les deux, la Province et la Capitale. Cela me fait un peu penser à ces personnes qui ont deux nationalités et qui se sentent aussi bien français qu'allemand par exemple. C'est exactement la même chose. Cela peut être aussi bien une force qu'une faiblesse.

Je trouve que dans son cas, ce fut plutôt une faiblesse, même si elle a l'air plutôt heureuse et sereine à la fin. Elle a mis du temps à se positionner par rapport à ces deux « pays » et à trouver sa véritable place.

—————————-

Une belle découverte donc, de cette rentrée littéraire 2012. Aussi bien pour la forme que pour le fond, je le conseille aux personnes qui ne connaissent pas encore cette auteure pour la découvrir.
Lien : http://writeifyouplease.word..
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Ce livre de Marie-Hélène Lafon éclaire tous les autres. Qu'il s'agisse de «Gordana» à l'accent rauque des pays de l'est, «Mo» à la lisière de l'existance, où Annette qui fait le chemin inverse De Claire, dans «L'Annonce», il me semble que tous les livres de Marie-Hélène Lafon ont un point commun. Ils racontent le déracinement (le dé-paysement), le ré-apprentissage d'une langue, l'appropriation difficile de nouveaux codes. Changer de pays, de territoires ou de terroirs relève de la même expérience.
Mais là où certains restent dans la nostalgie du pays perdu, d'autres dans l'oubli volontaire de leur première vie ; le personnage De Claire dans «Les pays» a su construire des passerelles entre l'ici et le nouvel ailleurs ; partir et revenir sans rien renier du tout ; enrichie d'un nouveau regard où le lisse côtoie le rugueux ; le mot savant, l'expression populaire. L'écriture de Marie-Hélène Lafon est de haute couture, inventive, belle, sensible et possède cette justesse de ton qui émeut au plus profond.
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