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sur 506 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ce n'était pas une entreprise facile que de s'emparer de l'histoire vraie de Patricia Hearst, petite-fille du milliardaire et magnat de la presse, et de la raconter en la dépiautant par le truchement de personnages fictifs.
Gene Neveva est une enseignante féministe américaine. La voilà qui débarque dans un village des Landes pour écrire un rapport pour l'avocat qui prépare la défense de Patricia Hearts prochainement jugée. Pour l'aider, l'enseignante embauche Violaine, une jeune étudiante timide. Lola Lafon se complait à décrire avec une précision pointilleuse les rapports, parfois rugueux, entre l'enseignante et la jeune fille inhibée et impressionnée par la forte personnalité de Gene.
Ensemble, elles vont détricoter l'histoire de cette héritière qui, après son enlèvement par la SLA, groupuscule révolutionnaire, va rejoindre leur lutte armée. Son père clame son innocence, la considérant comme victime de ses ravisseurs tandis que Patricia envoie de nombreux messages disant le contraire. Elle y explique son rejet de la société et son choix de se battre pour aider les opprimés. Mais qui est-elle vraiment ? Gene et Violaine ne tarderont pas à décrypter les contradictions dans l'attitude de Patty Hearst rebaptisée Tania. Elle va même prendre le contre-pied de cette Amérique riche et arrogante que ses parents incarnent.

« Bande 4- diffusée le 3 avril 1974
… Je n'ai pas subi de lavage de cerveau, n'ai été ni droguée, ni torturée ou hypnotisée. Maman, papa, j'aimerais commencer par vos pseudo-efforts pour assurer ma sécurité : vos dons étaient une imposture. Vous avez essayé de tromper les gens »

Le travail fouillé entrepris par Gene Neveva aidée de Violaine va nous révéler la personnalité instable, au caractère fort et indépendant de Patricia Hearst. C'est aussi une réflexion sur le pouvoir des hommes et la place des femmes dans une société machiste. La lutte armée pour se libérer du joug du père et du fiancé ?
C'est aussi la personnalité de l'enseignante américaine trop libre qui dérange dans un petit village. Serait-elle lesbienne ?
Le titre fait aussi référence à d'autres kidnappées célèbres : Mercy Short, enlevée par des ¬Indiens mohawks et qui choisit de vivre avec eux, et de Mary Jemison, enlevée et adoptée par des Sénécas.

Mêlant habilement fiction et histoire vraie, ce roman pose les questions essentielles sur la liberté de l'individu, l'émancipation et la force d'une idéologie.





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Patricia Hearst, héritière américaine enlevée le 4 février 1974 par un groupe révolutionnaire, l'Armée de Libération Symbionaise (SLA), dont elle épouse la cause, prenant les armes aux côtés de ses ravisseurs. Une histoire romanesque comme on aime les raconter, faute d'avoir pu l'inventer.
(...)
Cet épisode de l'histoire américaine qu'elle aimerait bien faire oublier, intrigue et fascine encore. Avec son écriture délicate et sensible, Lola Lafon explore tous les aspects de la personnalité de Patricia-Tania Hearst, décortique ses déclarations et ses actes. En multipliant et croisant les regards, elle réussit à saisir toute sa complexité et à faire résonner le séisme quelle provoqua. le jeu des points de vue étalés sur la durée élargit la réflexion jusqu'aux adolescentes qui portent le voile aujourd'hui et que nous décrétons prisonnières et manipulées. Ne sont-elles pas plutôt, certaines, des punks à leur manière ?
Semez la subversion : offrez ce roman à Noël !

Article complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Dans "Mercy Mary Patty" il est question de femmes qui veulent choisir leur vie, en écho de chaque côté de l'Atlantique, des années 70 au présent, en passant par des épisodes méconnus de l'histoire des Etats-Unis aux 18ème et 19ème siècle. Quitte à se confronter à leurs familles et aux institutions, quitte à trébucher parfois sur leurs contradictions internes, elles ne trouveront pas la liberté forcément où on pourrait l'attendre.
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J'ai été un peu troublée voire perdu par le style de la narration à la 3ème personne. Mais une fois dedans on s'accroche et on prend un réel plaisir à lire ses portraits de femmes.
Les différentes histoires s'entremêlent de façon légèrement éparpillées. Nous sommes toujours en alerte. Beaucoup de sous-entendus, de silence dans la description des personnages. Certains aspects du récit resteront un mystère mais au final tout est lié.
Un très bon roman.
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Une américaine, Nevada Gene, vient enseigner en France dans le Sud-Ouest. En octobre 1975, elle recherche une étudiante de très bon niveau d'anglais pour quinze jours et c'est Violette qui sera retenue (en fait elle préfère qu'on l'appelle Violaine). Son travail sera de visionner les bandes, les notes et l'écriture de Gene sur l'enlèvement de Patricia Hearst. Elle s'en est sortie et les parents de Patty ont chargé Gene d'évaluer son état psychologique.
Gene résume les faits à Violaine. Patricia, riche héritière de 19 ans, s'est fait enlever le 4 février 1974 par un trio d'inconnus et c'est la SLA, l'Armée de libération symbionaise qui a revendiqué cet acte. La SLA a fait parvenir aux médias un communiqué sans demande de rançon, mais avec une seule exigence. Leur message est clair : "Le père Hearst veux sauver sa fille, nous on veut sauver tous les enfants ! Alors on va faire ça : chaque personne en possession d'une carte de retraité, de chômeur, de vétéran, handicapé, ex-prisonnier, recevra pour 70 dollars de nourriture gratuite, la viande, les légumes et les produits laitiers seront de bonne qualité." Une sorte de Robin-des-bois américain.
Ce livre est très riche d'informations sur cette époque, nourri de beaucoup de faits choquants que l'Amérique prospère a acté, et il est aussi très révolutionnaire. Je n'ai pas lu le livre qu'a écrit Patty après sa libération mais on ne sait si elle a eu le syndrome de Stockolm, ou si elle était déjà très libérée dans sa tête, ou si son emprisonnement l'a fait réfléchir sur sa pauvre petite vie de fille riche… En tout cas, tant qu'elle était aux mains de ses ravisseurs, elle semblait sous influence. Ensuite, je ne sais.
Je viens de relire les trente premières pages pour mon commentaire et je m'aperçois que ce livre est toujours aussi intéressant. Il pose plein de questions. Nous sommes au vingt et unième siècle mais a-t-on réglé ces questions ? J'en doute fort. Comme il est dit à deux reprises (pages 111 et 118) : « Personne ne devrait s'humilier à faire la queue afin d'être nourri, ni sans cesse craindre pour sa vie et celle de ses enfants ».

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Un roman lu dans le cadre des Explolecteurs de la rentrée littéraire 2017 avec Lecteurs.com

En 1974, Patricia Hearst, héritière de l'empire du magnat de la presse William Randolph Hearst, est enlevée par un groupuscule aux contours indéfinis : l'Armée de Libération Symbionaise. En guise de rançon, les kidnappeurs exigent que des repas soient distribués aux laissés pour compte de la société américaine. Au fil des messages adressés à ses parents, celle qui se fait désormais appeler Tania semble épouser la cause de ses ravisseurs et revendiquer les mêmes moyens radicaux de lutte contre le milieu bourgeois dans lequel elle a été élevée. Elle participe à des braquages de banques avec les membres survivants du groupe avant d'être arrêtée.

Syndrome de Stockholm ? Conditionnement ? Réel choix politique et idéologique ? Alors que le procès de la jeune femme va s'ouvrir à San Francisco, l'un des avocats de la famille Hearst fait appel à Gene Neveva, professeur d'université, spécialiste des comportements des jeunes filles enlevées, afin de constituer un dossier à décharge et de l'aider à plaider pour le lavage de cerveau. Séjournant en France pour un an, Gene Neveva recrute Violette/Violaine, toute fraîche bachelière, pour synthétiser tous les articles de presse ayant traité de l'enlèvement et de ses conséquences. Une relation étrange se construit peu à peu entre la femme à la réputation sulfureuse, entraînée à une pensée personnelle, refusant l'hypocrisie des opinions toutes faites, et la jeune fille, anorexique, introvertie, ignorante des mutations du monde. Cette relation apparaît comme un reflet déformé de ce qu'a pu vivre Patty Hearst avec ses ravisseurs : l'histoire de la naissance d'une pensée individuelle dont on ne sait si elle est issue d'une prise de conscience réelle ou d'une forme de manipulation pernicieuse. Quarante ans après les faits, la narratrice se penche à son tour sur ces histoires enchevêtrées et tente de trouver trace du rapport rédigé par Gene Neveva.

Lola Lafon trace ainsi une ligne d'équilibre entre le passé où Mercy, Mary, Patty, femmes kidnappées à qui la société "bien pensante" a dénié le droit de choisir des chemins différents de ceux tracés par leur milieu d'origine, et le présent où Gene, Violaine et la narratrice sont finalement confrontées aux mêmes prisons, plus retorses car maintenant dissimulées sous un discours égalitariste.

Du roman de Lola Lafon, j'ai aimé l'écriture dense, serrée, comme habitée d'une colère rentrée, et cette architecture qui met en résonance différentes temporalités, différentes figures féminines et leurs singularités. Rien n'est donné pour acquis dans ce récit parfois complexe et, en cela, il est à l'image exacte de ce qu'il porte : un engagement à la réflexion sur le féminisme, sans simplisme, sans aveuglement. Je suis subjuguée par la puissance de "Mercy, Mary, Patty" qui, en s'emparant des ressources de la fiction, parvient à faire émerger une analyse percutante mais très subtile des discours et des images qui cadenassent les femmes dans un rôle écrit par d'autres. Pour moi un roman littérairement et politiquement magistral !
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Oh ce roman. Cette plume, cette fougue ai-je failli écrire : unique. le rythme, les phrases qui tombent en faisant du bruit. Les mots qui prennent par le col et qui secouent.
Déroutant au début, mais rapidement je bois le texte, j'avale les pages, bluffée par la brillance du ton et du propos.
L'histoire est célèbre : Patricia Heart, une jeune fille de très bonne famille enlevée par un groupuscule et finalement ralliée à leur cause. Un fait divers qui prend une dimension majeure sous l'angle féministe. Impossible de ne pas faire le parallèle avec « La Petite Femelle » : des femmes condamnées non pour leurs actes mais par ce qu'elles ne sont pas ce qu'on attend d'elles...
L'auteure perd un peu le lecteur, dans le temps d'abord (quand sommes-nous ?), dans les personnages ensuite (qui est qui ?). Il m'arrive de buter, de reprendre la page précédente pour mieux comprendre, de stopper ma lecture pour réfléchir à toute vitesse.
J'ai adoré ça.
J'ai adoré tout court.
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« Vous écrivez les jeunes filles qui disparaissent. Vous écrivez ces absentes qui prennent le large et l'embrassent sans en trier le contenu, élusives, leur esprit fermé aux adultes. Vous interrogez notre désir brutal de les ramener à notre raison. Vous écrivez la rage de celles qui, le soir, depuis leur chambre d'enfant, rêvent aux échappées victorieuses, elles monteront à bord d'autocars brinquebalants, de trains et de voitures d'inconnus, elles fuiront la route pour la rocaille. »
Ainsi commence ce roman dont l'histoire réelle de Patricia Hearst, enlevée en 1974 par un groupe révolutionnaire (SLA), est le point névralgique d'un lieu de crise et de questionnements au sujet de la liberté. Dans un rapport au temps, une sorte de dialogue s'établit entre les années 70 et nos jours exposant l'impossibilité de définir ce qu'est la liberté sous toutes ses formes, car liberté et emprisonnement vont souvent de pair : la liberté de conscience qui peut surgir au gré d'un événement, d'une rencontre (une personne, un livre, une oeuvre d'art...), mais aussi la liberté de choisir sa propre prison à travers l'emprise religieuse, politique, familiale, sociétale. Certaines révoltes, certaines décisions irrévocables liées à la prime jeunesse sont coalescentes au refus d'être soumis à une vie que l'on n'aurait pas choisie, à la mauvaise foi des politiciens, à la rupture avec les parents, l'enseignement mais aussi, à l'attrait de certaines utopies qui sont rassurantes puisqu'elles offrent toujours une réponse aux multiples questions existentielles. Aussi, ces choix radicaux ou non, peuvent davantage ressembler à une autre forme d'emprisonnement mais choisi celui-là et donc dressé comme une victoire face à une société sans idéal, sans véritable projet commun et qui vit frileusement.
Ce récit est une sorte de lettre adressée à une femme âgée, Gene Neveva qui en 1975, a été invitée en tant que professeur américaine dans une petite ville des Landes. A cette époque, Gene se voit chargée de rédiger un rapport pour l'avocat de Patricia Hearst, dont le procès doit bientôt s'ouvrir à San-Francisco. Pour dépouiller le volumineux dossier qui lui a été confié, elle s'assure la collaboration d'une étudiante, Violette, qui va comprendre que Patricia n'est pas la victime manipulée que décrivent ses avocats soucieux de ne pas troubler l'ordre établi dans la société américaine et surtout, d'éviter 30 ans de prison à leur cliente. de part sa stature de mentor, son expérience et ses moeurs décontractées, Gene a inconsciemment soulevé un vent de liberté chez Violette (rebaptisée Violaine) qui a été sa secrétaire durant trois semaines. La jeune fille, au contact de cette intellectuelle va remettre en question ses idées reçues qui sont, le plus souvent celles de ses parents. Elle va ouvrir les yeux sur le monde américain idéalisé, mais aussi sur celui qui l'entoure ; en trois semaines, sa vie va basculer. A l'instar de Patricia Hearst, la jeune fille ne subit pas de « lavage de cerveau », elle fait un choix.

L'auteur prend le parti d'une narration troublante, puisque l'omniprésence de la première personne du pluriel « vous » ne permet pas une identification individuelle, comme si le narrateur faisait partie d'un groupe agissant en tant qu'unité et englobant le lecteur afin, dans un premier temps du récit, d'épouser le profil psychologique de Patricia Hearst et peut-être aussi, de montrer différentes perspectives sur cette affaire. Au fil de ce récit dont la communication intertextuelle est presque étouffante (retranscription de documents sonores, articles, mots écrits par Patricia), la narratrice permet au lecteur de prendre une place dans la construction du récit quand elle choisit de se dévoiler, moment particulièrement émouvant car il montre qu'un mentor n'est qu'un humain avec ses failles, manipulateur à sa façon. A cet endroit-là, le thème de la liberté s'exprime fortement puisqu'il expose le caractère de Gene et le désir d'idolâtrie, la soumission de Violaine. Ce récit montre l'irrémédiable prix des libertés dans ce récit, entre autre, celui de la solitude : « L'avez-vous vraiment rencontrée, votre assistante, ou l'avez-vous parcourue et estimée en un clin d'oeil tandis que vous dissertiez sur la liberté des femmes ? Bien sûr, en 1975, vous étiez l'adulte, sa supérieure à qui elle ne confiait pas grand-chose. J'ai pour moi l'avantage de ses notes qu'elle m'a confiées et le recul des années passées. J'ai cinq ans et celle qui pour vous s'est fait appeler Violaine est cette jeune femme maigre de presque trente ans qui habite seule avec son chien dans la maison où elle a grandi, en lisière de notre petite ville ».
L'auteur, Lola Lafon a connu jusqu'à ses douze ans, la politique de Ceausescu quand elle vivait en Roumanie avec ses parents. Plus tard, étudiante et fille au pair, elle a vécu aux Etats-Unis et a pu être confrontée à un autre genre de « lavage de cerveau » (terme repris à ce roman) que celui propre aux pays de l'Est des années 70. En tant que femme, elle a compris qu'il lui était possible de changer de voie, de choisir le type de vie qui lui conviendrait. Comme dans La Petite communiste qui ne souriait jamais (1974) il est question dans Mercy, Marie, Patty, du corps des femmes aux prises avec la société et la politique.

«Que s'est-il passé après l'écoute de la bande du 3 avril ? A votre injonction déguisée en question -peut-on discuter de Tania plus tard ?-, Violaine a-t-elle gentiment acquiescé ? Y a-t-il eu des excuses de votre part, une promenade en cours de laquelle vous auriez pris le temps d'expliquer ou avez-vous eu recours à une argumentation irréfutable : « chère Violaine, ne pas tout savoir me semblait intéressant pour votre objectivité ».
A-t-elle eu le droit au temps, Violaine, celui de réfléchir un peu, de se demander si elle resterait à vos côtés. Si vous l'avez blessée, elle a choisi de n'en garder aucune trace. Dans son cahier, ce « jour 15 » n'est pas commenté autrement que les autres, ni rancoeur ni ressentiment mais le récit enfantin des éternuements de Lenny quand vous allumez de l'encens, une mention admirative de votre jeans brodé de fleurs rouges et blanches.
A la page du lendemain, elle recopie le discours de Tania Hearst, souligne consciencieusement le nombre de fois où l'héritière emploie la première personne du singulier : « C'est moi qui ai écrit ce que je vais lire / J'espère que vous ne penserez pas qu'on m'a forcée ou manipulée / J'aimerais souligner que je suis vivante et que je vais bien / J'ai pris conscience de pas mal de trucs et ne pourrai jamais retourner à ma vie d'avant / J'ai changé ; j'ai grandi. Et aussi le mot « choix » : On m'a donné le choix / J'ai choisi de rester et de me battre. A peine Violaine fait-elle mention d'une « surprise » : certains termes de Tania l'ont étonnée, ils lui semblent empruntés aux adultes, nucléaire, chômage. On l'a nous aussi le choix de se dévouer entièrement dans un immense désir d'apprendre, conclut Violaine dans son journal la veille de son anniversaire, elle va avoir dix-neuf ans. Au centre de la page, elle a collé une reproduction de la photo de Tania Hearst, un polaroïd qui fait le tour du monde ».

Livre lu deux fois, il m'a fortement interpellé, je vous le recommande.
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La richissime Patricia Hearst est enlevé en 1974. Tel un Robin des bois des temps modernes, une rançon est demandée afin de pouvoir nourrir les affamés et les exclus de la société. Lola Lafon nous interpelle en employant le "vous" qui est en fait la femme qui va devoir apporter son grain de sel lors du procès de Patricia Hearst qui rejoindra la cause de ses ravisseurs. Les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux ? A t'elle subit un lavage de cerveau ? Facilement influençable ? Faire le portrait psychologique de Patricia est la tâche qui est confiée à cette femme au franc parler. Une jeune française timorée va l'accompagner dans son travail. Divergence d'opinions, de façons de voir, d'appréhension. Comment se forger une identité ! Décidément le style de Lola Lafon me captive à chacune de mes lectures.
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Acheté il y a longtemps, ce roman attendait, empilé parmi d'autres, ce que je considère comme "le bon moment". Quel est-il ? Difficile à dire, la rencontre d'une humeur et d'une couverture, d'une préoccupation et d'une quatrième de couverture, d'une envie à laquelle le livre pourrait répondre sans que l'on sache pourquoi. Un peu comme Gene lorsqu'elle recrute Violaine son assistante, à la fois sur une intuition et quelques éléments tangibles et qui ne se trompe pas.
Pour résumer ce roman il faut parler de sororité, d'identité et de transmission. Trois générations de femmes se confrontent, chacune à leur manière au monde tel qu'il est, incapable de les regarder autrement que pour les juger, les assigner, les soumettre. le lien qui les unie s'appelle Patricia/Tania Hearst, fille du milliardaire américain enlevée dans les années 70, devenue icône libertaire lorsqu'elle "épouse" la cause de ses kidnappeurs. Penchées sur son histoire (directement ou indirectement), chacune des protagonistes va se construire un idéal, une conscience, une fidélité. Une ode à la liberté avec tout ce qu'elle peut avoir de douloureux et d'injuste. Un très beau roman.
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