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sur 507 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Gene Neveva, professeure, américaine engagée (contre la guerre au Vietnam entre autres) est chargée de faire un rapport qui défende Patricia Hearst qui a rejoint la cause de ses ravisseurs. Elle a été contactée par un des avocats de la famille Hearst prête à tout pour sortir leur fille de prison. Gene engage à son tour une assistante, Violaine.

Pour adhérer à la cause de ses ravisseurs, transformée en révolutionnaire en moins de deux mois, Patricia Hearst a-t-elle pris conscience de certaines choses, a-t-elle été manipulée ou subi un lavage de cerveau ? Dans cette hypothèse elle ne peut être tenue pour responsable d'avoir participé à un hold-up avec ses ravisseurs. C'est ce que Gene doit démontrer, voilà l'enjeu de ses recherches. Mais pas seulement. Gene se sent aussi investie d'une autre mission.

Ainsi, son assistante, Violaine, qui ne connaît pas la finalité du rapport commandé à Gene, va découvrir pour sa plus grande joie que Gene est en train de l'éduquer. Gene qui lui apprend à réfléchir par elle-même, à ne pas se fier aux apparences, que l'Amérique n'est pas celle qu'elle s'est imaginée - qu'avec Patricia Hearst, les Etats-Unis ébrèchent l'Amérique racontée par ses parents.

Patricia, Gene, Violaine, trois femmes éprises de liberté, des femmes qui s'engagent, refusant les injustices et l'ordre établi. À travers leurs histoires - réelle ou fictives - sans jamais porter de jugement, avec beaucoup d'intelligence (et d’originalité), Lola Lafon dessine une Amérique loin du rêve tant vanté, une Amérique aux prises avec la guerre du Vietnam, le racisme et l'inégalité sociale. Remarquable.
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Inutile de résumer le livre , d'autres l'ont déjà fait .
Lola Lafon , n'a pas écrit ce roman pour le plaisir de raconter une histoire , tout comme Jean Ferrat ne chantait pas " pour passer le temps " . Auteure féministe et libertaire , à travers cet écrit , elle dénonce et montre à voir que le capitalisme qui se contrefout du sort des miséreux est un système à détruire et que la place des femmes ne saurait se cantonner à enfanter et à s'accommoder de la docilité requise .
Les personnages féminins du livre sont une démonstration de ce que les femmes motivées peuvent faire pour que la société évolue vers un avenir meilleur .
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Octobre 1975,Violaine, jeune fille d'à peine dix-neuf ans, décroche un job inespéré. Dans cette petite ville des Landes elle devient l'assistante d'une professeure américaine. Gene Neveva doit monter un dossier pour l'avocat de la défense de Patty Hearst. En février 1974, la petite-fille du magnat de la presse William Hearst, est enlevée contre rançon par un groupuscule révolutionnaire. L'argent ainsi récoltée servira à nourrir les pauvres de San Francisco.

En à peine deux mois, Patricia l'étudiante modèle de Berkeley, épouse la cause marxiste de ses ravisseurs, s'enfuie et prend les armes avec eux. L'année suivante elle est arrêtée au cours d'un hold-up qui tourne mal. Ce procès va secouer le pays. L'Amérique riche découvre que ses enfants peuvent désobéir, ces derniers, eux, découvrent que des hommes et des femmes crèvent de faim au coin de la rue.

Pour étayer son dossier Gene s'attache à Mercy et Mary qui, l'une au 17eme l'autre au 18eme siècle, ont préféré rester avec leurs ravisseurs, des natifs américains plutôt que de retourner à la civilisation WASP. Ames flottantes, identités mouvantes, à quel moment ces femmes ont-elles décidé de devenir elles-mêmes, à quoi ont-elles renoncé pour trouver leurs voies ?

En funambule, Lola, la narratrice nous conte aussi le parcours de Gene et de Violaine, deux femmes, deux intellectuelles, qui elles aussi tournent le dos à une vie toute tracée.

Récit gigogne, récit miroir, Lola lafon nous livre un récit fort et tendre sur la condition féminine.

Une histoire d'émancipation et de prise de conscience, mais aussi en creux une histoire du Monde qui après le Flower Power ira de désillusions en renoncements.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Lecture quelque peu difficile pour moi en raison du style employé. Il m'a fallu un peu de temps pour comprendre pourquoi l'auteur employait le "vous" de politesse en permanence. le "vous" en question est utilisé pour désigner Gene Neveva. Celle-ci, professeur de littérature américaine, invitée en France, va etre approchée par l'avocat de Patricia Hearst, afin de rédiger un rapport pour la défense de la jeune fille. Patricia Hearst est cette jeune femme, fille d'un magnat de la presse, qui sera enlevée en 1974 par la SLA, Armée de libération symbionaise. Cette dernière avait pour but non pas de récupérer une rançon, mais d'exiger que le père de Patricia distribue des vivres aux nécessiteux de Californie. Mais, très rapidement, Patricia va renier ses origines et embrasser la cause de ses ravisseurs. Au point de participer à un braquage de banque...
Afin de pouvoir exploiter rapidement toutes les données transmises par l'avocat, Gene va recruter une jeune française, Violette ou Violaine, prénom que l'adolescente préfère que Gene utilise, pour l'aider. A travers l'exploitation des bandes sonores enregistrées par Patricia et des articles de presse, il s'agit de prouver que Patricia a subi un lavage de cerveau, expliquant son adhésion à la cause des ravisseurs et le reniement de ses origines. Mais est-ce vraiment le cas ?
Le sujet était intéressant. Je ne connaissais pas grand chose sur cet événement. Et au cours de ma lecture, le 09/08/2022, une rediffusion de l'émission Affaires sensibles était consacrée au sujet. L'invitée de l'émission était bien-sûr Lola Lafon. J'ai attendu d'avoir suffisamment avancé dans ma lecture pour écouter l'émission et compléter ainsi mes connaissances sur le sujet. Au final, même si le style m'a gêné, je suis contente d'avoir lu ce livre.
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J'aime beaucoup Lola Lafon, artiste complète, chanteuse et écrivaine.
Après le succès de "La petite communiste qui ne souriait jamais" que j'ai adoré, j'avais hâte de lire son nouveau roman "Mercy, Mary, Patty".
Elle reprend un fait divers et le revisite : le 12 février 1974, Patricia Hearst, la petite-fille d'un célèbre magnat de la presse, est enlevée sur le campus de Berkeley par un groupuscule révolutionnaire, l'armée de libération symbionaise (SAL), qui demande une rançon. Elle a 19 ans et va adhérer à la cause de ses ravisseurs et participer au braquage d'une banque. A l'époque, l'Amérique entière parle alors de syndrome de Stockholm, situation où les agressés développent des sentiments de sympathie, d'affection, voire d'amour, de fraternité, de grande compréhension vis-à-vis de leurs agresseurs et vice versa.
Mais la particularité de ce roman est que l'héroïne du livre n'est pas Patty Hearst mais Gene Neveva, une professeure d'université américaine en poste pour une année en France. Elle est chargée par l'avocat de la famille Hearst de rédiger un rapport à l'occasion du procès qui va s'ouvrir à San Francisco. Gene recrute Violaine, une jeune étudiante française, pour l'aider à dépouiller et synthétiser le dossier et les bandes enregistrées à l'époque. Nous suivons tout le processus d'analyse de la situation et la révolte lucite de Patty. Et puis, on retrouvera ces femmes, Gene et Violaine, des années plus tard.
Il faut dire que la narration est complexe puisque l'auteur utilise une troisième personne pour écrire cette histoire, narratrice qui évoque Violaine à la troisième personne du singulier et Gene à la deuxième personne du pluriel. J'ai bien aimé ce mode de narration que je l'ai trouvé très original. Il donne plus d'intensité à la lecture.
Au final, cela donne un roman politique qui décortique un fait divers retentissant pour mieux interroger nos sociétés, les injustices de classes et l'engagement des femmes.


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Ce n'est pas uniquement un roman sur un fait divers ayant défrayé la chronique en février 1974, l'enlèvement de Patricia Hearst petite-fille du célèbre magnat de la presse William Randolph. C'est un roman sur la liberté d'opinion et d'agir de jeunes femmes parfois "enfermées" dans leur milieu de vie.

C'est aussi de manière plus générale un livre sur tout ce qui peut influencer notre vision des événements, sur la manipulation des mots et de la pensée.



C'est l'histoire...

De Patricia enlevée par un groupuscule révolutionnaire réclamant une rançon dans la ligne de leur idéologie.

Petit à petit la jeune fille va s'allier à la cause de ces 'terroristes" et commettre un hold up.

Lors de son procès l'enjeu sera de savoir s'il elle a subit un lavage de cerveau ou si elle agissait de son plein gré. A cet effet, la famille va embaucher un professeur américain pour étudier toutes les dépositions et messages de Patty pour accréditer la thèse de la manipulation par les ravisseurs. "L'enquêtrice" va choisir une jeune fille en recherche d'elle même  pour l'aider dans la rédaction de ce rapport.

C'est un livre qui va bien  plus loin que  de retranscrire un fait divers, il nous invite à une vraie réflexion. On s'interroge tout au long de ce roman sur notre vraie liberté de penser de s'exprimer et de vivre comme on l'entend quelque soit le milieu dont on est issu.


Lien : https://justelire.wordpress...
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"Mercy, Mary Patty" est dans ma liste de souhait depuis sa sortie en 2017. J'ai enfin sauté le pas et je les emprunté dans la bibliothèque où je travaille. J'ai été frappé dans un premier temps par la narration original du roman. le roman est narré à la première personne par une personne qui n'est pas présente physiquement dans le roman. Mais le plus surprenant c'est qu'elle s'adresse directement à une autre personne qui elle est présente physiquement. Enfin, vous m'aurez compris ... Cette dernière personne, qui est professeur d'université, enquête sur l'enlèvement de Patricia Hearst qui a réellement existé et qui a été réellement enlevé. le livre interroge sur la place des femmes dans notre société à travers la figure de Patricia qui est vu par ses proche comme quelqu'un qui n'est pas capable de prendre ses propres décision. Il interroge aussi sur le déterminisme sociale, en effet Patricia Hearst est une riche héritière d'un magnat de la presse américaine et doit avoir les pensées qui sont attachés à son rang et pas d'autre. J'ai eu dû mal à finir ce roman qui est exigeant à la lecture. Mais je suis tout de même intrigué par cette auteur et "Chavirer" attend patiemment dans ma bibliothèque.
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Mercy, Mary, Patty, ce sont Mercy Short et Mary Jemison, adolescentes enlevées par des tribus amérindiennes aux XVIIe et XVIIIe siècles et Patty Hearst, kidnappée par la SLA (Symbionese Liberation Army ) en 1974. Trois jeunes filles arrachées à leur milieu familial qui adopteront, chacune à leur façon, les manières et les façons de leurs ravisseurs. Dans ce roman à la narration atypique, Lola Lafon, à travers ses personnages, tente de « suivre la trace laissée par une jeune fille en zone floue », héritière de la richissime famille Hearst. Un exercice de style que j'ai beaucoup apprécié car au-delà de l'affaire elle-même, l'auteure questionne la façon d'appréhender le monde, de se forger notre propre opinion sur les événements extérieurs et sur la société dans laquelle nous vivons. L'ouvrage soulève une série d'interrogations non résolues et qui le resteront peut-être, à moins que le récit de Patricia Hearst, Mon voyage en enfer, viennent tout éclairer…
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Heureux de retrouver Lola Lafon après La petite communiste qui ne souriait jamais, j'ai trouvé qu'elle s'était lancée dans une tâche redoutable, choisissant d'écrire une fiction autour de l'enlèvement de Patricia Hearst, le 4 février 1974. Elle s'attache au problème des otages choisissant de rester avec leurs ravisseurs. Cela va plus loin que le syndrome de Stockholm et c'est d'ailleurs bien traité par l'auteure. Mercy, Mary, Patty sont les diminutifs des prénoms de trois femmes, dont Patricia, ayant refusé de quitter la vie qui leur avait été imposée alors qu'elles en avaient la possibilité.
L'action se passe dans les Landes, au bord de l'océan, et la narratrice s'adresse à Gene Neveva, professeure d'université aux États-Unis, invitée pour un an à enseigner en France. Elle est chargée par la défense de Patricia Hearst de rédiger un rapport afin de l'innocenter lors de son procès.
Elle recrute une jeune fille, Violette qui se fait appeler Violaine. Elle parle bien l'anglais et Neveva lui confie tous les documents en sa possession. Ce sont les cassettes des enregistrements des déclarations de la fille du célèbre magnat de la presse qui sont les plus étudiées, comme l'a fait le FBI.
Cela donne un roman assez décousu, difficile à suivre avec un retour régulier indispensable sur les événements de 1974. C'est d'ailleurs le plus intéressant mais Lola Lafon croit bon de mêler à cette histoire celle de villageoises prises en otage, en 1704, par des Amérindiens.
Le travail de Violaine s'étale sur dix-sept jours et l'on apprend que le père de Patricia a été obligé de distribuer de la nourriture aux plus nécessiteux à la demande de la SLA (l'Armée Symbionaise de Libération) qui détient Patricia. Celle-ci a ainsi découvert que plus de quatre millions de personnes n'avaient rien à manger, en Californie !
Autre constat sans concession, la narratrice déclare : « Vos États-Unis sont brinquebalants, ils ont de venimeux grincements de guerre, on y ferme des usines, on y fait la guerre pour de l'essence, les éditorialistes n'hésitent pas à déclarer que le pays est pris en otage par les Arabes. » Ce tableau réaliste est complété par une question : pas de racisme en France ?
Quand Violaine dit à Neveva que les hommes la dévorent des yeux, elle réagit : « le jour où les femmes arrêteront de confondre désir sexuel et masochisme, elles pourront enfin profiter du sexe sans craindre d'être dévorées et digérées. »
Patricia choisit de s'appeler Tania et déclare, le 3 avril 1974 : « J'ai appris que la classe dominante ne recule devant rien pour étendre son pouvoir sur les autres, même si cela inclut de sacrifier un des leurs. »
Un assaut des forces de l'ordre causera d'énormes dégâts humains et matériels pour tuer les membres de la SLA mais Patricia ne sera libérée que vingt-et-un mois après. Lola Lafon, avant de revenir aux Amérindiens, croit bon de nous emmener à Smith College, à Northampton, dans les cours de Neveva mais c'était inutile car ce roman sur l'émancipation des femmes aurait mérité davantage de simplicité ce qui l'aurait rendu plus efficace.
Lien : http://notre-jardin-des-livr..
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Lola Lafon revisite les histoires de femmes. Après Nadia Comaneci, nous voici plongés dans un enlévement célèbre aux USA, celui de Patricia Hearst en 1974. Elle a dix-neuf ans et sera l'otage du SLA, un groupe extremiste dont elle va finir par épouser la cause.

C'est tout ce mécanisme, ce renversement, que l'auteure dissèque ici.

A partir de la vision d'une enseignante, Gene Neveva, chargée de rédiger un rapport sur la personnalité de Patty pour le procès qui aura lieu prochainment, la narration croise les points de vue. Maitrisant parfaitement le style, avec un parti pris littéraire fort, Lola Lafon alterne les situations, le temps, les regards. Plusieurs femmes se succèdent, se croisent, Patty et Gene évidemment , mais également Violaine qui sera chargée de l'assister pour le décryptage de la tonne d'informations nécessaires à la rédaction du fameux rapport.

Mais au-delà du retournement de la victime, c'est toute une vision de la liberté et du féminisme qui sont mises en jeu. Sommes-nous libres ? Consentons-nous délibéremment à aliéner une partie de notre liberté ? Etre une femme libre signifie t-il sortir du carcan de la société et du déterminisme ? le féminisme est-il une cause, un combat ou une aliénation nouvelle sous couvert d'émancipation ?

Cette lecture est assez exigeante, et on sent à travers le texte, comme une influence, une infusion douce, des écrits de Joyce Carol Oates.



Lien : http://animallecteur.canalbl..
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