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4,01

sur 274 notes
Puissant. Vaste. Profond. Bouleversant. Chaotique. Magistral.
Voilà les mots qui me viennent pour qualifier ce roman que j'ai adoré. Magnifique et imposant ouvrage comme seuls les Américains savent nous en offrir. Une fresque historico-familiale, un scénario à tiroirs, une écriture minutieuse, une construction parfaite. Une femme, un homme, broyés par la vie et par l'histoire, empêtrés dans leurs contradictions, leurs souffrances et leurs peurs, mais toujours debout. Comment vivre, survivre et garder le cap, comment conserver la foi et l'amour de la vie après un traumatisme et dans le chaos d'une vie malmenée par le destin ? Le héros, Caelum, au prix d'un formidable travail sur lui-même, apprend à combattre une colère sourde qui le hante depuis l'enfance et parvient à émerger d'une fatalité qui semble s'installer, à se dépasser et à devenir un homme différent et apaisé tout en s'ouvrant aux autres. Derrière Caelum défilent toute une génération d'individus et tout un pan de l'histoire des USA dont les errances et les blessures sont à l'image des siennes.
C'est le premier roman que je lis de cet auteur et je découvre, du moins si je m'en tiens aux autres critiques babéliotes, qu'il s'agit du moins bon ? Et bien je m'en réjouis, car cela veut dire qu'il m'en reste deux autres à dévorer et que ce sera encore meilleur !!
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En 1999, Caelum est prof de lettres, Maureen infirmière au lycée de Columbine - ah, l'auteur va sans doute évoquer le célèbre massacre, la quatrième de couverture vous dévoile comment dès les premiers mots, ne comptez pas sur moi pour spoiler. Ils ont la quarantaine, il en est à son troisième mariage, elle à son second, le couple a connu une crise suite à des écarts de madame. Ça semble aller mieux...

Dans ce livre vous trouverez tout, beaucoup de sujets rebattus et traités ici sans grande originalité. En vrac : malaise adolescent, grand huit conjugal, addiction (alcool, médicaments...), maltraitance sur enfants, inceste, secrets de famille, folklore kitsch de la jeunesse américaine (dont le côté hystérique me hérisse toujours le poil), importance de la religion aux Etats-Unis, traumatisme de la guerre (Corée, Irak, Sécession), syndrôme post-traumatique, psychothérapie, univers carcéral, Alzheimer, brouilles familiales, ouragan Katrina, homosexualité, ségrégation raciale, féminisme, mythologie antique, théorie du chaos, lettres et journal intime d'une ancêtre dans des cartons. N'en jetez plus. J'aurais pu trouver ça riche, mais non, l'assemblage m'a paru mal fichu, lourd, désagréable à lire - ah les passages sur le XIXe, quel ennui ! Je me suis perdue dans les générations sur la fin et je ne cherchais pas à creuser tant j'avais hâte d'en finir avec ce pavé de 800 pages.

Alors oui, c'est vrai, comme dans ce livre « La vie est désordonnée, violente, déroutante et pleine d'espoir. » (p. 742). Mais là, trop c'est trop. Enfin je ne sais pas, ça ne m'a pas convaincue. Je suis d'autant plus déçue que 'Le chant de Dolores' de cet auteur m'avait totalement séduite.

Point positif à l'issue de cette lecture : l'envie de voir le film "Bowling for Columbine" (Michael Moore, 2002) parce que le sujet des jeunes adultes rongés par la haine au point de tuer et se suicider est tristement d'actualité et pose forcément beaucoup de questions sur notre société.
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Est-ce l'application de la théorie du chaos qui fait basculer la vie de Maureen et Caelum, déjà mise à mal par la sourde rage de ce dernier, le jour ou Maureen se retrouve terrée dans un placard au lycée de Columbine en pleine tuerie ? qui ramène Caelum dans la ferme familiale du Connecticut où vont être déterrés tant de secrets ? qui amène Janis et Moze, rescapés de l'ouragan Katrina, dans cette ferme, et envoie Maureen à la prison voisine ?

Un roman difficile à cerner dans son ensemble car Wally Lamb embrasse large, trop large peut-être : la tuerie de Columbine, l'ouragan Katrina, les souffrances post-traumatiques, l'absurdité dévastatrice de la guerre en Irak, les violences sexuelles sur enfants, celles du système carcéral américain, le poids des ancêtres sur le destin des descendants, la portée des mythes fondateurs… n'en jetez plus !

Et pourtant toute cette matière massive et disparate fait sens à la lecture. Bien qu'un peu bavarde et portée sur le pathos, la plume de Wally Lamb est d'une fluidité d'un tel naturel qu'elle nous emmène avec aisance en empathie avec ses personnages empêtrés dans le labyrinthe de leurs vies.

C'est mon deuxième Lamb et ma foi il me plait ce bonhomme, tout en délicatesse et sincérité qui fait qu'on lui pardonne quelques longueurs, pas mal d'atermoiements convenus et un angle d'attaque un peu trop large pour raconter cette histoire, dont il explique lui-même en postface qu'il a eu du mal à accoucher.
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Dans cette histoire familiale on retrouve les ingrédients de la puissance des vaincus.
Les mémoires écrites d'un ancêtre, les évènements tragiques qui secouent l'Amérique, le personnage principal perdu dans un labyrinthe où coule la rivière du temps, la religion. L'ambiance de Three Rivers, le Dr Patel, l'ombre des jumeaux Birdsey effleurent ce récit.

Caelum et Maureen se retrouvent dans le chaos suite au massacre du lycée de Colombine. Comme les battements d'ailes d'un papillon, ils vont se retrouver dans un labyrinthe, luttant contre les flash-back de la tuerie, contre un Minotaure qui se nourrit de leurs peurs.

Le chaos, source de vie, de changement, mènera peut-être à un ordre nouveau, après les secousses innombrables qu'ils vont devoir affronter.

La trame de l'histoire est construite comme un labyrinthe, inextricable, où seuls ceux qui ont subi les blessures peuvent pénétrer, mais ne peuvent en sortir.
Peut-être y a-t-il justement trop de croisements. L'auteur a dessiné un labyrinthe un peu fouillis, où il y mêle le 11 septembre, l'ouragan Katrina, l'Irak, la Corée, la guerre de Sécession, la condition féminine, le racisme, les traumatismes de l'enfance. En fait tous les maux que contient la boîte de Pandore. Mais il reste le chérubin, l'ange de l'espérance qui plane sur cette fresque familiale.

Malgré tout, j'ai aimé m'y perdre. Et puis, la vie est ainsi faite si on a le don de voler au-dessus de ces rivières, on y verra tous ces traumatismes, qui coulent du passé vers le présent.

Il faudra la patience de la mante religieuse, il faudra s'élever au-dessus de ce labyrinthe, pour y voir un avenir ouvert, un ordre nouveau, où le papillon pourra voler librement.

Caelum est professeur de lettres et écrivain, il a pour lui les mots pour sortir du gouffre. Il se sert des Mythes anciens pour accéder aux mystères de l'homme moderne. Il instaure un véritable échange avec ses étudiants, et cela est touchant. Maureen est infirmière, elle peut aussi guérir les maux des autres, et à travers eux, les siens.

Grâce aux cartons de lettres et d'articles de journaux de son arrière grand-mère, une source a jailli de la « rivière souterraine et invisible », et Caelum pourra maîtriser son histoire, malgré tous ces battements d'ailes de papillon.

Hasard ou Ordre ? Chaos ou spiritualité ? de quoi sont fait les évènements qui jalonnent notre vie ?

" La question qu'il faut poser , c'est pas "pourquoi"? ni "si?". La question c'est "comment?"
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Le roman de Wally Lamb est profondément américain avec tous les défauts et les qualités inhérents à cette culture finalement assez éloignée de celle de notre vieille France. Tout est démesuré dans le Chagrin et la Grâce : les personnages, les tragédies, l'ampleur de l'histoire. Finalement, le personnage de Caelum nous emmène dans le mélodrame d'une Amérique en prise avec ses contradictions et ses ambivalences. Bien sur, l'auteur en fait parfois un peu trop ; du début à la tragédie presque antique jusqu'à la fin d'un lyrisme affolant. Mais c'est admirablement fait. Sous la plume incisive et précise de Wally Lamb, le mélodrame se fait oeuvre d'art. Et l'écrivain arrive, en 800 pages, à nous embarquer dans la quête mystique de son personnage... de l'histoire des États-Unis avant tout, par le prisme d'un présent où les héros, comme le pays, ont été traumatisé par Columbine. Étrangement, lors de ma lecture, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à la littérature russe car j'ai parfois eu l'impression que comme dans Guerre et Paix, c'est plus d'un pays tout entier dont nous parle l'auteur que d'un personnage. L'esclavagisme, la Guerre de Sécession, celle de Corée, Colombine... et un point commun aux tragédies américaines dans leurs effets sur les individus : l'Etat de Stress post-traumatique. L'ESPT est admirablement décrit bien que l'on ne s'éloigne pas une seconde du schéma type - la psychologie des personnages est parfois un peu scolaire. En vrac nous avons donc les thèmes suivants : la violence, le racisme, L Histoire, la guerre, la psychologie, les secrets de familles, les addictions, la prison, le féminisme... Et à force de tragédies Caelum devient un Job des temps modernes, qui tente de ne pas baisser les bras alors que tous les malheurs le frappent. Finalement la Grâce du titre est sans nulle doute la grâce divine, objet véritable de la quête du héros.

Je ne pense pas que l'on doivent aborder le Chagrin et la Grâce comme un roman réaliste ou un thriller psychologique, pour moi c'est une tragédie lyrique moderne, presque une parabole. le genre d'ouvrage qui me rappelle pourquoi, depuis toujours, j'aime la lecture avec passion.
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J'ai lu ce roman dans le cadre d'un challenge, un bon gros pavé qui s'est révélé être une agréable lecture.
Un roman qui met en scène un couple après la tragédie de Columbine qui essaie de se reconstruire dans la ferme familiale du mari. A cette occasion, Caelum retrouve des cartons qui contiennent les archives familiales.
Un roman ambitieux car il met en scène plusieurs personnages à des époques differentes : l'arrière grand-mère qui a créé une prison pour femme à côté de sa ferme, la tante de Caelum qui a travaillé dans cette prison et l'histoire de ses parents. Une foultitude de personnages riches, attachants et des histoires toutes aussi passionnants les unes que les autres.
Une saga familiale qui se laisse lire et dont on ne se lasse pas de tourner les pages pour connaître la suite, une grande part belle aux femmes dans ce roman et leur vie pas toujours facile suivant les époques pour mener à bien les projets.
Un roman passionnant à découvrir.
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Triste paradoxe : alors que Wally Lamb se targue d'effleurer la grâce dans ce livre, il la transforme en une bouillie peu ragoûtante qui nous fera regretter le plus modeste et pourtant mieux réussi Chant de Dolorès.

Wally Lamb ne cache pas ses difficultés d'écriture et il avoue dans la postface qu'il a eu « un mal fou à écrire cette histoire » parce qu'il se trouvait « en panne d'inspiration ». Mais puisqu'il faut céder à la pression éditoriale…Wally Lamb conclut de manière pataude et achève son laïus ennuyé comme si on l'avait forcé à retrouver les bancs de l'école primaire : « j'espère que le livre met en avant la notion que le pouvoir doit être utilisé d'une façon responsable et miséricordieuse, et que nous sommes tous responsables les uns des autres ».

D'ailleurs, les réflexions ne sont pas d'un niveau supérieur et ses personnages principaux, la quarantaine largement dépassée, s'indignent hypocritement :


« Parce que si un Seigneur miséricordieux doublé d'un Grand Marionnettiste tirait les ficelles, comment se fait-il que ma femme ait dû se recroqueviller dans un placard sombre, entendre la fusillade, et y survivre pour ne plus être que l'ombre amère, égocentrique d'elle-même ? »


Et puis aussi :


« Tu peux peut-être m'expliquer. Pourquoi faut-il que les gens qui n'en peuvent plus s'emparent d'armes à feu et choisissent de finir en beauté ? En détruisant la vie d'autrui en même temps que la leur ? »


Wally Lamb s'essaie à la critique politique mais on sent bien que ce n'est pas son domaine de prédilection. Qui l'a donc forcé à s'engager dans cette impasse littéraire ? Il en résulte un gros papier pataud et inauthentique dans lequel on peinera à retrouver l'âme simple et touchante du Wally Lamb écrivant le Chant de Dolorès.
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Plusieurs jours après , que m'en reste-t-il? Pas mal de choses!
Genre: pavé américain.
Sous-genre: pavé américain bien lourd..
J'avais lu les deux précédents romans de Wally Lamb qui ne donnaient pas dans la légèreté non plus..Il faut dire que cet écrivain donne l'impression de porter sur ses épaules le poids de l'histoire de son pays , et que ça pèse des tonnes.

J'aime beaucoup le commentaire d'Altervorace qui dit déjà beaucoup de choses. Mais, s'il y a indiscutablement une dimension lyrique et mystique dans ce roman, la traduction française du titre en rajoute un peu, le titre initial étant The hour I first believed. La traduction des titres est toujours un mystère pour moi , et je ne sais pas qui en décide, le traducteur ou l'éditeur.

En exergue, Dante, L'Enfer, bien sûr:
"Elles traversèrent donc les eaux sombres
Et n'avaient pas débarqué sur l'autre rive
Que de nouvelles hordes s'assemblèrent."

Et dans la postface, Wally Lamb raconte que le jour où il a fini d'écrire le manuscrit de ce roman qui démarre à peu près par le massacre de Columbine, " un étudiant armé est sorti de derrière un rideau dans une salle de conférences de Northern Illinois University, et a fait vingt et une victimes avant de se suicider...

Le roman revisite donc l'histoire récente ( et un peu moins) des Etats-Unis à travers le destin d'un couple , écrasant sur son passage un personnage féminin, Maureen, auquel il n'épargne vraiment rien. Rescapée de Columbine ( les noms de toutes les victimes sont donnés) , le stress post traumatique dont elle souffre ( effectivement, très bien décrit) la conduit à des conduites addictives, et donc..

Je dois avouer que ce que j'ai préféré dans cette histoire , c'est toute la partie qui raconte l'histoire de cette prison pour femmes du Connecticut, l'origine de sa création et le récit de la vie de cette militante abolitionniste , calqué sur le personnage d'Abigail Hopper Gibbons . Cela aurait suffi, pour moi, à faire un bon roman.

Alors, qui trop embrasse etc? Trop? Trop de thèmes traités, trop de malheurs accumulés?
Pas vraiment, enfin, pour moi. Enfin, toujours pareil, quand on aime le genre. A éviter à tout prix si ce n'est pas le cas.
Mais tout s'enchaîne , la construction est remarquable,ce n'est pas dénué d'humour et de recul malgré tout, on ne s'ennuie pas une minute, l'auteur ( qui anime depuis longtemps des ateliers d'écriture dans des prisons) m'est sympathique, et bien sûr, je lirai son prochain roman avec le plus grand plaisir!
Peut être pas de façon trop rapprochée, quand même.. :)

Lien : http://en.wikipedia.org/wiki..
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Beaucoup, beaucoup de choses dans ce roman qu'il est presque impossible d'expliquer sans spoiler un truc ou l'autre.
Le style de Wally Lamb peut perturber au départ tant on passe régulièrement du coq à l'âne, d'une époque à l'autre, avec des chapitres qui semblent se dérouler dans le présent écrits au passé et d'autres qui sont clairement rattachés au passé et qui se lisent au présent... Ca grouille de thèmes abordés, de personnages, de matière à réflexion. Parce que toute l'Amérique et son histoire sur plus d'un siècle y passe, le tout teinté de colère et de peur. J'ai d'ailleurs longtemps pensé que ce sont ces deux mots qui auraient du composer le titre; mais ça, c'était avant d'arriver à la dernière page.
Un peu comme la vie, cette brique de presque 800 pages peut, de prime abord, apparaître comme confuse, limite bordélique, et déroutante. Et pourtant, au fur et à mesure qu'on avance dans le récit, au fur et à mesure qu'on lève des coins de voile par ci par là sur l'histoire d'une famille depuis la fin du 19e siècle, on se dit que ça n'aurait pas pu nous être présenté autrement. L'auteur nous offre une tragédie moderne, un grand roman de l'Amérique et des personnages qu'il sera difficile d'oublier de sitôt; bref un moment de lecture très intense.

Wally Lamb cloue son lecteur au pilori de la vie dans ce qu'elle a de pire et de meilleur. Aux guerres, au terrorisme, aux addictions, à la jeunesse qui fout le camp, à la jeunesse qui règle ses problèmes à coup de mitraillette dans les lycées, à l'adultère, à la dépression, à la mort, à la colère, à la peur et au chagrin, l'auteur oppose la volonté, la bienveillance, l'amitié, les mains tendues, la famille, l'intégrité, la combativité, la foi, l'amour, la vie, l'espoir et la grâce.
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Après le drame de Columbine et l'impossibilité pour Maureen de se reconstruire près des lieux du drame, Maureen et Caelum Quirk déménagent dans le Connecticut où a grandi Caelum.
Maureen a en effet été un témoin direct de la tuerie et se retrouve dévastée, en état de choc...
Ce roman ambitieux et foisonnant qui évoque le traumatisme et ses séquelles,la reconstruction post-traumatique et la résilience, aborde également l'abolitionisme et le féminisme.
Un gros roman, que j'ai bien aimé mais que j'ai trouvé un tout petit peu longuet, très légèrement ennuyeux...
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