AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,22

sur 25 notes
5
11 avis
4
8 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis
Qui sommes-nous tant que nous n'avons pas éludé tous les non-exprimés de l'histoire qui nous a façonné.e ?

Lorsqu'elle apprend la mort de sa mère, qu'elle n'a plus vue depuis 20 ans, Karine Lambert s'interroge.

Fille unique, elle entame alors une enquête intime sur ses origines. L'histoire de la transhumance d'une famille d'immigrés juifs et russes arrivée en Belgique fin des années 20, puis obligée à fuir le 10 mai 1940 vers la France puis l'Amérique, terres d'exil.

A' travers ses découvertes historiques et les retrouvailles de ses cousin.e.s, descendants d'une famille éclatée peu loquace, elle retrace et imagine la vie de cette mère inconnue : Germaine, petite virtuose du piano, chouchoutée et chahutée, devenue adulte, femme et mère.

Elle tente avec cette écriture cathartique , de l'apprivoiser en la rendant somme toute plus humaine.

Commenter  J’apprécie          20
C'est un roman bien personnel que nous invite à lire Karine Lambert. Sa mère est décédée, laissant notre auteure presque sans réaction. Cette mère, elle était sortie de sa vie il y a plus de 20 ans déjà. Une mère non aimante, qui n'a jamais été proche de sa fille unique et qui ne s'est jamais livrée sur son passé et son histoire.

La narratrice aurait pu s'arrêter là, mais cette disparition insuffle en elle le besoin de comprendre, de savoir, de partir à la découverte de cette mère presque inconnue. Elle va ainsi remonter sur les traces de sa famille, sur les vies d'avant guerre, sur les drames, les fuites et les renouveaux. D'Europe de l'Est, à l'Amérique, en passant par la Belgique, Karine Lambert voyage à la recherche de son histoire.

Mais puisqu'elle n'a pas trouvé réponses à toutes ses questions, l'auteure n'hésite pas à prendre quelques libertés avec la vérité, en fictionnant une partie de son récit. La narration est multiple, oscillant entre les souvenirs, sa quête d'identité, de reconstruction et les retrouvailles familiales. Un roman très personnel, dans lequel je me suis sentie de trop par moments, comme une observatrice trop curieuse, n'ayant pas ma place dans ce récit intime. Et pourtant, j'ai trouvé ce « roman » très beau et émouvant.
Commenter  J’apprécie          10
{LECTURE 2024-48} Dernier bateau pour l'Amérique de Karine Lambert chez La Belle Étoile.

Anvers, 10 mai 1940. Pianiste prodige, Germaine Schamisso s'apprête à fêter ses dix ans au moment où les Allemands envahissent la Belgique. Benjamine d'une famille d'émigrés juifs russes, elle fuit avec les siens.
Bruxelles, aujourd'hui. Karine Lambert apprend la mort de Germaine, sa mère, qu'elle n'a pas vue depuis vingt ans. Surgit alors chez la romancière le désir de comprendre qui était cette femme qui ne lui a jamais dit qu'elle l'aimait. Ni avec ses mains, ni avec ses yeux, ni avec ses mots. Encore moins avec ses baisers.

Une douce découverte d'une plume belge. Un récit personnel qui nous emmène en voyage sur les traces de la mère de Karine qui n'en porte que le titre. Une narration sincère, une vue de haut de cette mère dont elle sait si peu. Une sorte de thérapie pour comprendre, pour avancer dans le deuil. J'ai été très touché par le cheminement de l'autrice juste et à la fois intime.

L'histoire de Germaine, certes romancée, nous permet de découvrir la fuite d'une famille juive pendant la guerre et d'imaginer comment cette petite pianiste est devenue une mère froide et distante au fil du temps.

Bref, un récit qui m'a émue où Karine se livre sans masque avec un courage et une force énorme.
Commenter  J’apprécie          10
Il y a un processus passionnant à observer dans ce roman/récit/enquête de Karine Lambert, et il comporte plusieurs surprises imbriquées l'une dans l'autre que nous découvrons au fil des pages, comme les matriochkas se laissent déboîter pour dévoiler une autre toujours plus détaillée et précise.

Tout d'abord, le récit m'interroge, en tant que fille, sur cette phase de vie où la mère disparaît, et tout de suite, nous sommes mis au parfum: pour Karine Lambert, c'est un non évènement... ma curiosité est piquée, j'ai envie d'élargir ma compréhension humaine.
Très rapidement, voilà que l'autrice est rattrapée par une cousine d'Amérique perdue de vue et que "La Mère", celle qui n'en n'était pas une, devient le sujet central d'une enquête qui va chasser le roman en cours d'écriture. L'enquête est passionnante, et cela mène à une autre surprise.

En tant que lectrice, j'adore qu'on lève un coin du voile de "comment ça se fait", l'écriture, comment celle qui écrit se laisse happer par ses personnages, crée une atmosphère, rend touchant une création de papier. Comment l'auteur se documente, invente, rend réel ce qu'il souhaite faire vivre au lecteur.
La difficulté, c'est que ici, ce ne sont pas des inventions, ce sont des personnes ayant existé, des parents, des grands-parents, oncle, tantes, cousin et cousines... Il y a des traces d'eux, parfois infimes, au détour d'un album photo, d'un site de généalogie, d'une liste d'émigration. Tout le talent de l'autrice est dans cette re-création du passé, rendu vivant et proche.
J'ai aimé les accompagner, cette famille d'émigrés russes vivant à Anvers, en route pour l'Amérique en détour par l'exode en France... J'ai aimé la balance entre le récit de cette jeune fille (la mère) et l'enquête de Karine Lambert, qui s'interroge : comment cette famille a-t-elle accouché d'une mère absente...A moins que ce ne soit la diaspora depuis Odessa ?

Car oui, enfin, en tant que passionnée des expériences personnelles que chacun d'entre nous tisse à partir des traumatismes de ses aïeux, j'ai adoré suivre Karine Lambert dans sa quête des origines, et dans la recherche d'une clef pour comprendre.
Cela fait que j'ai adoré la fin du livre, dernière surprise en forme de leçon de vie.


Commenter  J’apprécie          10
« Ma mère est morte il y a un mois.
Je ne suis pas allée à son enterrement.
Vingt ans que je ne l'avais pas vue.
Elle ne m'a jamais dit qu'elle m'aimait.
Ni avec ses mains, ni avec ses yeux, ni avec ses mots.
Encore moins avec ses baisers. »

Ainsi commence le dernier roman de Karine Lambert, prélude d'une quête intime et personnelle. Afin de comprendre le désamour de sa mère, l'autrice s'est lancée sur les traces de sa famille d'origine juive ashkénaze. de la Russie à la Belgique, puis de la Belgique aux États-Unis, l'itinéraire des Schamisso est rythmé par la grande Histoire.

« Dernier bateau pour l'Amérique » raconte donc l'exil, mais aussi l'aliénation d'une femme, la mère de l'autrice. Germaine alias Jenny est nourrie de ses lectures de Simone de Beauvoir et passionnée par la musique. Une partie d'elle-même la quitte tandis qu'elle est forcée d'abandonner son territoire et les rêves qui y étaient attachés.

« Dernier bateau pour l'Amérique » est une tentative de pardon. Sur base de documents historiques et avec l'aide d'une cousine américaine, Karine Lambert donne vie à cette mère de papier qui prend racine dans la réalité. Quant à la vie qu'elle ne lui a pas racontée, elle s'est autorisée à la rêver. Germaine, femme froide et distante, nous paraît plus humaine. Karine Lambert inclut dans son récit des éléments de la culture juive mais aussi des mots en russe, un pan de l'histoire familiale dont Germaine a été privée puisque ses parents ont quitté le pays avant sa naissance.

Fresque familiale passionnante et roman historique exceptionnel, « Dernier bateau pour l'Amérique » est également une jolie réflexion sur le pouvoir de l'écriture. En nous embarquant dans son processus créatif, en nous transportant d'un continent et d'une époque à l'autre, Karine Lambert montre à quel point l'acte d'écrire peut être cathartique. L'amour dont sa mère l'a privée, Karine Lambert l'a mis dans ce livre. Malgré la gravité des sujets évoqués, je ressors de cette lecture avec une sensation de chaleur dans le coeur. C'est à regret que j'ai quitté ses personnages et je sais que ce livre me poursuivra longtemps.
Commenter  J’apprécie          10
Cette saga familiale aux multiples portes d'entrée m'a emmenée d'un seul élan de 1917 à nos jours. L'auteur explore avec finesse les silences et les secrets de la relation complexe avec sa mère. C'est très documenté, tant au niveau de l'Histoire que des époques et des lieux. Ca fait écho à des situations vécuées. L'écriture est fluide, les personnages sont bien campés. Avec eux, jai eu peur, j'ai espéré, j'ai souffert, je me suis réjouie. Un roman magnifique qui démontre qu'à tout âge si on ose regarder le passé de plus prés il apporte de nouvelles réponses.
Commenter  J’apprécie          10
Sans aucun doute le roman le plus accompli de Karine Lambert: une recherche sans fard mais néanmoins pudique des raisons de l'absence de relation avec sa mère, intimement mêlée au parcours de vie de celle-ci. On traverse la guerre, l'Europe, l'océan, l'Amérique avec la petite Germaine et sa famille juive et, dans un même souffle, on suit, pas à pas et dans une émotion intense, le parcours des découvertes de Karine. A lire absolument !
Commenter  J’apprécie          00
Je viens de terminer le roman de Karine Lambert, un seul mot "magnifique"! Karine joue, avec brio, une partition complexe et extrêmement sensible, passant du noir au blanc, comme sur les touches d'un piano. Avec les noires, elle nous plonge dans ses émotions à fleur de peau, dans des souvenirs douloureux, ceux de Germaine et les siens. Avec les blanches, elle parle de l'espoir, de la vie qui gagne, des rêves que rien n'empêche ! Cette histoire raconte deux vies pour les comprendre, pour remonter à la surface des émotions, celles tapies bien profondément et muettes et celles qui hurlent. le courage de Karine réside dans cette plongée alors qu'elle ignore où cela va la mener...une descente en apnée pour rencontrer la fille et la femme qu'était sa mère. Celle qui a manqué sa vie d'artiste, ses rêves, sa capacité à aimer. Pendant ce voyage, Karine est allée à sa propre rencontre, petite fille, femme et mère. Où a-t-elle puisé cette force vitale et créative ? Ce roman est un hymne à la vie, à la résilience ! Toutes les traversées mènent quelque part, toutes les vies sont des traversées ! Bonne lecture !!
Commenter  J’apprécie          00
Un roman à double temporalité et en plus, une construction avec un roman dans le roman.
Karine est écrivaine, elle vient d'apprendre la mort de sa mère. Elle va nous raconter son histoire pendant la seconde guerre mondiale. Enfant, Germaine va devoir fuir avec les siens pour échapper aux rafles. Ils s'exilent à New-York.
C'est avec une plume sensible et émouvante que l'histoire de cette famille nous ait dépeinte et parallèlement, les sentiments de Karine face à sa mère qui ne lui a jamais montré son amour.
Une histoire poignante. J'ai particulièrement apprécié les parties de la vie de Germaine.
C'est un roman intime que nous livre l'autrice.
Une belle lecture.
Commenter  J’apprécie          00
L 'auteur nous entraîne dans une belle aventure où la vie et l'audace se côtoient.
Les accidents de la vie nous font davantage avancer que stagner.
C est ce que nous apprend le beau roman de Karin.Lambert.
A lire et pas seulement pendant les vacances
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (62) Voir plus



Quiz Voir plus

Eh bien dansons maintenant! de Karine Lambert

Quel est le surnom de Marguerite?

Maddie
Pépette
Maguy
Maggie

20 questions
4 lecteurs ont répondu
Thème : Eh bien dansons maintenant ! de Karine LambertCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..