Sous-titré « Lettres de prison », ce témoignage (préfacé par Caroline Lammers) nous raconte le parcours d'un géant du banditisme belge. Condamné et écroué pour divers faits graves,
Eric Lammers a passé dix-sept années derrière les barreaux et ne doit sa libération qu'à une remise de peine en 2002. Sauvé du monde des gangsters grâce à l'écriture, il fait partie des anciens garçons qui ont réussi leur réinsertion dans la vie civile, faisant un peu songer à Joseph Damiani alias
José Giovanni, autre truand devenu écrivain. «
Une âme plus si noire » se compose de lettres qui évoquent ses deux dernières années de détention et qui parlent du système carcéral vu de l'intérieur. Avec humour, elles entretiennent le lecteur des rêves du prisonnier, de son avenir et de la métamorphose indispensable pour ne pas retomber dans les travers d'avant-hier. L'écriture comme bouée de sauvetage, voilà aussi le message transmis à travers ces pages d'une belle profondeur. Autoportrait sans complaisance, réflexion sur le monde et le devoir d'être utile à la société, voilà les points forts de cet ouvrage prenant.