AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,41

sur 32 notes
5
0 avis
4
9 avis
3
7 avis
2
1 avis
1
1 avis
Luz a réussi. Elle vit dans une luxueuse villa d'une banlieue chic de Tijuana, elle ne manque de rien. Pour une fille élevée dans un bidonville, par une putain pressée de la voir grandir pour la vendre au plus offrant, c'est une sacrée ascension sociale. Mais Luz vit dans une prison dorée, sous la coupe d'un mari violent et despotique, le narcotrafiquant El Principe. Alors Luz rêve de partir, de rejoindre Isabel, la petite fille qu'elle a confiée à sa tante, à Los Angeles, de l'autre côté de la frontière. Après une première tentative qui s'est soldée par un échec, un tabassage en règle et une surveillance renforcée, elle s'est mieux préparée et peut envisager un nouveau départ. le coffre-fort de son mari : vidé. Ses deux gardiens : abattus. Et Luz prend la poudre d'escampette, passe la frontière grâce à ses dollars et à, Malone, un marginal américain qui finance ses cuites en jouant les passeurs. Ce pourrait être le début de la belle vie mais la chance n'a jamais été dans le camp de Luz. Son pactole fait de l'oeil à, Thacker, un garde frontalier ripou qui renflouerait volontiers un compte miné par les dettes de jeu. Et puis, il y a El Principe. L'homme n'est pas du genre à laisser filer sa belle sans broncher. Furieux et blessé dans son orgueil, le parrain de la drogue fait sortir de prison un ancien homme de main, El Apache, et le lance aux trousses de la fuyarde, en ayant pris soin de séquestrer sa femme et ses deux enfants, histoire de le motiver un peu. El Apache pense la mission facile mais, très vite, la situation lui échappe. D'abord, Thacker se met en travers de sa route et ensuite Luz bénéficie de l'aide inattendue de Malone, touché par la détresse de sa passagère d'un jour.

Un road book efficace qui ferait la joie des cinéastes holliwoodiens...Au casting : la belle latina qui a beaucoup souffert mais dont le coeur de mère est resté intact, la narco psychopathe, le flic corrompu gros-lard-libidineux, l'homme de main taciturne et rangé des voitures depuis qu'il est époux et père, l'amerloque alcoolo miné par un drame personnel. Tout ce beau monde se pourchasse à un rythme effréné du misérable Mexique à l'opulente Amérique sans éviter quelques clichés, des coups de feu, des coups bas et des bons sentiments. le suspens s'épuise assez vite, la fin est attendue et certaines scènes sont drôles sans le vouloir. El Apache, en particulier, décrit comme un homme capable de tuer sans états d'âme, frôle le ridicule, tant le sort semble s'acharner contre lui. Cela se veut sombre et violent, c'est juste stéréotypé et pas très original. Heureusement, l'écriture vive et le sens du rythme de Richard LANGE sauve de l'ennui et du naufrage ce roman qui se lit vite mais ne révolutionne pas le genre. Peut mieux faire.

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour cette masse critique privilégiée.
Commenter  J’apprécie          360
Cette Angel Baby est épicée, mexicaine et pleine de soucis. Mais qui n'en a pas ?

Ah bah oui mais les siens sont du genre mortel.
Et Richard Lange va nous entraîner dans un Road-Book haletant. On se croirait dans un film de Robert Rodriguez mâtiné d'un Tarantino old school. Back in the nineties donc ! Ah non c'est écrit 2015 sur le bouquin. Bah alors, tout ne change pas si vite, faut croire...

Des trafiquants de drogue retors, des assassins mexicains, un homme sur le bord de la route, un flic ripou, un taulard sur le chemin de la rédemption, ça en fait du beau monde. Et du beau, il ne va pas y en avoir beaucoup pourtant.

Car pas de chance pour eux, Richard Lange est un démon qui malmène ses personnages, les fait souffrir d'un bout à l'autre du roman. Surtout le casting masculin qui en prend plein la gueule. Il faut dire que Lange nous dépeint des hommes brisés, exsangues, à bout de souffle, largués par la vie. Une vie qu'ils ont laissé s'échapper et dont ils passent la majorité de leur temps à courir derrière.

Heureusement il y a Luz, l'ange déchu, l'ange qui fait courir et s'entretuer tout ce beau monde. L'ange qui inspire Lange. Excusez du peu.

L'écriture est svelte, mousseuse. Les pages défilent vitesse grand V même si on pourra se lasser d'une certaine répétition dans les chapitres. Les scènes s'enchaînent et bégaient parfois. Pourtant, le roman est court. Un peu vain peut-être, mais jamais ennuyeux. Pas un grand roman noir, une petite série B sans chichis. Lue sans déplaisir, oubliée une fois la dernière page refermée. Mais promis, on reste amis.

PS : un grand merci à Babelio et aux Éditions Albin Michel :-)
Commenter  J’apprécie          294
Revoir son baby... coûte que coûte

Luz trépigne. Elle cache à son mari, un jaloux, violent et dangereux narcotrafiquant mexicain de Tijuana - surnommé El Principe - qu'elle est mère d'une petite fille qu'elle veut rejoindre de l'autre coté de la frontière à Los Angeles.
Recluse de force par deux cerbères dans une villa dorée , elle réussit grace à son colt 45 à prendre la poudre d'escampette direction la Californie
Armée de son flingue et surtout d'un porte monnaie rembourré de l'argent dérobé à son brutal mari, elle décide de passer incognito la frontière franco-mexicaine.
Malone, un jeune "hombre" alcoolique lessivé par le deuil d'un enfant, passeur expérimenté de clandestins mexicains lui sert de guide dans sa cavale.
Furieux, EL principe lance à ses trousses Géronimo dit El Apache, un repris de justice qui a le sens aiguë de la famille.
Thacker, un flic des frontières cupide et gras du bide allume son gyrophare et la course poursuite infernale débridée et sanglante peut commencer... pour le meilleur et le pire.

Sous l'angle du triller noir et du road movie déjanté, Richard Lange parle moins dans son roman Angel baby de la lutte et des pouvoirs des cartels des narcotrafiquants - représenté ici par EL Principe - qui sévissent à la frontière mexico-américaine que des problèmes sociaux et humains liés à l'émigration clandestine, la corruption des réseaux de passeurs (sous les traits de Freddy) et de la police (joué par le gros et libidineux Thacker) qui font leur beurre sur le dos des émigrants.
Richard lange montre l'état des prisons et les conditions d' emprisonnement qui engendrent la violence dont El Apache incarne l'archétype, l'état des bidonvilles abjects dont est issu Luz et sa volonté d'en sortir par tous les moyens même les pires comme celui de vivre au dépend des narcos. A travers le personnage du blanc Malone, il décrit le désoeuvrement des âmes perdues qui n'ont d'autres solutions que la galère et la boisson pour noyer leur chagrin.

Au final, un polar noir haletant, une écriture débridée, un casting au bord de la folie et une histoire à la frontière du réel et du caricatural qui s'avale d'une traite comme une tequila paf !
Cerise sur le tacos, un roman en cours d'adaptation pour le cinéma . Carton assuré El Gringo !

Et merci à Babelio, à masse critique et aux éditions Albin Michel pour la découverte.

Commenter  J’apprécie          250
Un road-movie noir et loufoque…

Connaissant la marque « Lange » pour les fameuses chaussures de ski, je pourrais désormais l'associer à cet auteur américain de polar dont l'écriture et le style « surfent » bien au-dessus de la moyenne.

Dans ce roman « Angel baby » qui est sorti le 1er avril en librairie (théoriquement si ce n'est pas une blague), Richard Lange s'appuie sur une recette de personnages parfaitement calibrés.

Comme héroïne principale du roman, une femme superbe au doux nom de Luz est séquestrée dans une prison dorée à Tijuana et cherche par tous les moyens possible à échapper à un narcotrafiquant nommé « El Principe » pour retrouver sa fille Isabel qui vit à Los Angeles.

Dans le rôle du compagnon de route, Malone, le passeur américain de clandestin à la frontière mexicaine, sert de conducteur improbable à la fugueuse Luz et va devenir son ange gardien tout feu tout flamme.

Comme dans toute bonne course poursuite, un méchant malabar surnommé « El Apache » se voit confier la mission de retrouver coût que coût la femme d'« El Principe » sous peine de ne plus retrouver sa famille à son retour.

Enfin, pour pimenter le tout, rien de tel qu'un bon vieux flic ripoux et obsédé sexuel, l'agent Mike Thacker, qui a flairé la bonne affaire en arrêtant le couple Luz-Malone en voiture après la frontière.

Grâce à Babélio et aux éditions Albin Michel, j'ai eu la chance de découvrir un roman noir et loufoque qui m'a fait penser aux romans de Westlake par moment.

Pour ceux qui détestent les invraisemblances et les situations ubuesques au possible, passez votre chemin !

Pour les autres, « Angel baby » vous permettra de passer un bon moment jusqu'à la fin en compagnie de personnages savamment dérangés mais plutôt attachants…

Pour conclure, un bon roman pour les amateurs de piste rouge mais pas assez corsé pour les fans de piste noire ou de hors piste... comme moi.

Note 3,75\5

Commenter  J’apprécie          230
Angel Baby n'échappera certainement pas aux comparaisons avec La griffe du chien. Sauf que, hormis le décor - la frontière entre le Mexique et les États-Unis du côté de Tijuana et San Diego - le roman de Richard Lange n'a pas grand-chose à voir avec celui de Don Winslow. de fait, avec ce roman noir à suspense, course-poursuite entre la femme d'un narco mexicain et les hommes de main de ce dernier, on est bien plus proche de ce que nous proposait il y a quelques temps Kem Nunn avec le très beau Tijuana Straits. Et peut-être d'ailleurs conviendra-t-il pour le lecteur recherchant à la fois de l'action, une belle écriture et du fond de se cantonner à Nunn.

Jerónimo, dit El Apache, tueur au service d'El Príncipe, à ses trousses, Luz s'enfuit donc de sa prison dorée de Tijuana pour tenter de retrouver l'enfant qu'elle a laissé derrière elle quelques années auparavant à San Diego. Son seul allié dans cette histoire sera Malone, un américain alcoolique dévasté par un drame personnel et reconverti dans le passage de clandestins pour le compte d'un coyote mexicain.

Les pérégrinations croisées de ses personnages - d'un côté Luz et Malone, de l'autre Jerónimo et Thacker, officier pourri de la Border Patrol - confèrent au roman de Richard Lange un suspense particulièrement prenant et font d'Angel Baby un incontestablement bon page turner.

À travers cette histoire bien montée, Lange offre un portrait intéressant de la frontière car il ne se cantonne pas aux désormais habituelles histoires de narcos. Plus que sur la violence ou la cruauté d'El Príncipe, bien réelle, il s'attarde sur les clandestins, sur ceux qui veulent rêver d'une vie meilleure, sur ceux qui se retrouvent entre le marteau de la misère mexicaine et l'enclume des flics corrompus américains et des gangs californiens. La manière dont Luz conte sa première arrivée aux États-Unis dans un quartier bien loin du rêve hollywoodien qu'elle imaginait trouver tout comme le destin de Jerónimo né aux États-Unis mais destiné malgré tout à rejoindre un gang pour pouvoir s'en sortir sont parlants sur ce point. Et les scènes dans lesquelles on voit la manière dont l'Américain moyen se comporte au Mexique sont elles aussi édifiantes.

Mais il y a aussi et surtout ces quatre personnages principaux dont Lange s'applique à dresser des portraits qu'il voudrait nuancés mais qui, bien souvent, se révèlent bien trop archétypaux, comme créés spécialement pour une adaptation cinématographique. C'est là que le bât blesse.

S'il se révèle efficace, Angel Baby ne bouleverse pas ce genre qu'est désormais le roman noir de la Frontière, se contentant bien souvent de recycler de l'existant pour offrir un livre qui ravira les adeptes des courses-poursuites avec héros en quête de rédemption et méchants particulièrement pourris. Et si quelques scènes sortent du lot, si Lange arrive parfois à toucher juste et à révéler fugacement le fin écrivain qu'il est sans doute réellement, il se cantonne ici à un exercice mécanique de son métier. C'est bien fait, c'est efficace, mais ça manque d'âme.
Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          90
Tout d'abord, merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour la découverte de cet auteur et de ce titre.

Luz est marié à El Principe, un gentil narco-trafiquant mexicain (humour bien sûr!) qui la séquestre, la bat, la viole. Luz, un an après une tentative avortée d'évasion, récidive. Cette fois-ci, la chance est de son côté. Elle va enfin pouvoir rejoindre sa petite fille qu'elle a laissé aux bons soins de sa tante, à Los Angeles, il y a quelques années. Mais le périple n'est pas sans danger. El Principe n'est pas de ceux qui laisse partir ses « possessions » comme ça. Il enrage. Il fulmine. Il la veut de retour. Tout de suite. Maintenant. Pour la tuer de ses mains.

Il lance El Apache, un de ses hommes de mains, à sa poursuite. Il n'a pas le choix. Jeronimo devra attendre avant de raccrocher. Il a tout intérêt à réussir car la vie de sa femme et de ses enfants en dépend, quitte à s'acoquiner avec un policier des frontières véreux appâté par l'argent que Luz a emporté avec elle.

Luz arrivera-telle à se libérer enfin de cette vie semée d'erreurs, de violence et de morts?

Bon… Ce que je peux d'ores et déjà dire, c'est que ça se déroule à 100 à l'heure! Une sorte de Road Movie noir et sanglant… Une course poursuite de Tijuana à Los Angeles… Rythme effréné, ton acide et acerbe, scènes très visuelles, des morts, des bastons, du sang, des personnages âpres et bruts. de scènes d'action en retournements, pas le temps de reprendre son souffle. L'auteur ne fait pas dans la dentelle, nous ne sommes pas dans un salon de lecture!

Toutefois, la qualité de ce roman ne réside pas seulement dans ce déroulement de situations haletantes et angoissantes, elle réside aussi dans les portraits des différents protagonistes.

Luz est une pauvre fille qui a eu le malheur de ne pas naître dans un milieu aisé. Fille de prostituée, en bute à la violence et à la main-mise des hommes, elle commet nombre d'erreurs en souhaitant seulement la protection d'un seul. Elle trempe dans les milieux les plus durs, où la vie n'est rien, se perd dans les drogues… Toutefois, elle a le courage de braver ce monde dangereux car elle n'a pas oublié sa fille. Elle va se battre pour elle. Elle est sa force et sa faiblesse aussi.

C'est ce qui ressort puissamment dans cette histoire. La famille. La famille comme moyen de rédemption, comme force… mais aussi comme faiblesse que les individus les plus froids et les plus calculateurs n'hésitent pas à utiliser pour manipuler les autres.

C'est le cas de Jeronimo, El Apache, contraint de poursuivre et de ramener Luz car sa famille est aux mains d'El Apache. Un homme au passé de criminel qui oeuvrait pour une vie calme et meilleure, avec femme et enfants. Mais on ne s'affranchit pas aisément du passé quand on a mis le doigt dans l'engrenage mafieux… Il est en prise avec sa conscience, avec son coeur. Un personnage très intéressant et que j'ai trouvé très attachant malgré son appartenance de fait au camp des « vilains-méchants »!

C'est le cas aussi de Malone, jeune américain qui va aider Luz dans sa fuite et qui est chargé de lui faire passer clandestinement la frontière mexicaine. Malone a perdu sa famille de manière tragique et depuis, il se laisse glisser vers la mort, en noyant son chagrin et sa culpabilité dans n'importe quel alcool. J'aurais aimé une fin différente pour ce personnage car l'auteur avait distillé une étincelle d'espoir… Mais bon… On n'est pas dans un conte de fée!

Le milieu mafieux, en la personne de El Principe, réunit toutes les caractéristiques que l'on peut imaginer: violence, injustice ou code de l'honneur obscur, dureté implacable, puissance de l'argent… et j'en passe.

Et entre ces personnages, clairement déterminés dans leur appartenance à un monde ou à un autre, il y a Thacker, ce flic, revêtu de l'uniforme du droit et de la justice et qui est pourtant bien tordu et cupide. Qui retourne sa chemise aussi vite que défile les billets verts…

L'auteur n'est pas tendre dans la peinture de cette brochette de personnages, bien représentatifs pourtant de ce qui navigue de part et d'autre de la frontière… le final est jouissif et largement explosif et adoucit quelque peu l'acidité de l'ambiance générale. Ce roman est rouge du sang des victimes semées entre Tijuana et Los Angeles, il est noir dans l'âme de ces personnages mais laisse entrevoir le blanc des hommes et des femmes ayant encore une conscience…

Une très belle découverte pour ma part…
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
Commenter  J’apprécie          70
La vie de Luz a vraiment mal commencée, fille de prostituée, enceinte et veuve à la sortie de l'adolescence, elle laisse sa fille en nourrice à Los Angeles pour tenter sa chance à Tijuana. Mauvais choix, personne n'a de chance à Tijuana et épouser Rolando, le plus dangereux narcotrafiquant de la région, était encore une mauvaise idée. Alors elle fuit Luz, elle veut retrouver sa liberté et sa fille qui dans quelques jours fêtera ses quatre ans. Poursuivi par El Apache l'homme de main du mari bafoué, et par un flic aux frontière pourri jusqu'à la moelle, Luz trouvera un allié en Malone, américain déglingué qui transporte des clandestins mexicains dans le coffre de sa voiture pour quelques dollars. Mais pourquoi Malone est-il si bienveillant ?

Chaleur et poussière pour cette tragédie à cinq personnages, Luz va, au fil des pages, de Charybde en Scylla, n'oublions pas, Luz n'a jamais eu de chance. « Road novel » moite, cru, violent et aveuglant comme le soleil de Californie, Richard Lange nous décrit la vraie vie des laissés pour compte qui se débattent à l'ombre du rêve californien. Il livre un polar Hispano-trash qui rappelle John Fante ou Dashiell Hammett, à déguster cul-sec comme une Téquila Rapido.

Autrement dit, voilà un polar sans génie, mais éninément sympathique, rapide très agréable à lire parce que ça va vite, très vite...

En plus le livre vient d'être acheté par Hollywood et Richard Lange en écrit actuellement le scénario.. affaires à suivre...
Merci à babelio et opération masse critique pour la belle découverte...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          60
Angel Baby est un roman qui démarre en courant, dans les volutes pollués de la ville de Tijuana. Déjà essoufflés, les protagonistes nous parviennent comme rompus par leur existence passée. Pour employer une image plus éloquente, ils marcheraient comme dans un long couloir aveugle, bordé de portes clauses dont chaque lecteur n'ouvrirait qu'une mince fenêtre à leur passage, un interstice pour les regarder passer.
Voilà Angel Baby : quatre personnages au passé lourd et chargé et qui arpentent ce couloir comme si cette chienne de vie était déjà écrite et qu'on n'en suivait finalement que le destin.
Luz, princesse barbie-latina d'un narco de Tijuana, décide de fuir son oppresseur , de passer la frontera pour récupérer sa fille laissée à LA.
Malone est un paumé, cassé par la vie, l'alcool. Il fait passer des clandestins aux USA.
Il y a aussi un garde frontière, gros, obscène. Et un gangster pris au piège par son passé.

Richard Lange livre avec Angel Baby le récit de cette course frénétique. Tous veulent s'échapper et nous savons que tous n'y parviendront pas. le jeu de l'auteur est d'entretenir doute et suspense tout au long des trois-cents et quelques pages du roman.
Ca marche. On accroche au rythme, à l'enfilade des situations, aux retournements parfois grotesques, à cette impression de regarder Tarentino réécrire Soderbergh et son film Trafic.
Il manque parfois un peu de littérature à l'ensemble pour achever de convaincre tout à fait. On guette quelques moments de grâce, en vain. le roman tient plus de l'hommage à la télé ou au cinéma qu'à la littérature. On pense à Breaking Bad ou à Trois Enterrements de Tommy Lee Jones et on retrouve beaucoup de l'esprit qui anime Angel Baby.
Commenter  J’apprécie          40
Qu'est ce que Angel Baby ? C'est un tatouage à la signification très personnelle qui orne la nuque de Luz, belle mexicaine d'une trentaine d'années vivant avec le beau, riche et respecté Rolando, surnommé "El Principe", narcotrafiquant de son état.

A priori, à Tijuana, elle a tout pour être heureuse, à ceci près que c'est une femme battue, droguée par son mari pour rester tranquille et qui un jour, va tout faire pour se barrer de chez elle et retrouver sa petite fille Isabel âgée de quatre ans qu'elle a laissé chez sa tante à Los Angeles, en Amérique.

Quitte à passer la frontière en douce, aidée de Malone, son passeur. Un gars pas si simple qui se plonge dans les délices de l'alcool pour oublier la mort de sa fille. Détruit par la vie, détruit par l'alcool, il va finalement faire preuve de compassion et aider sa passagère du jour, comme il aide les clandestins.

El Principe, qui ne tolère pas d'avoir été dupé ainsi par sa propre femme, et qui au passage n'a pas aimé non plus se retrouver avec les deux cadavres de sa gouvernante Maria et de son garde du corps El Toro, va engager Jeronimo, alias L'Apache un Mexicain à la dent dure, pour retrouver Luz et la ramener au Mexique.
Le Mexicain n'a pas d'autre choix que d'accepter pour sauver sa famille des griffes de El Principe.

Au passage, Thacker, un policier américain ripou affecté à la frontière et sans complaisance avec les voleurs et les clandestins qui traversent, va se retrouver mêlé à l'histoire au point de se voir obligé de faire équipe avec l'Apache pour récupérer un peu d'argent au passage afin de combler ses dettes de jeu.

Voilà que s'engage un road book entre le Mexique et les Etats-Unis, où tout le monde fuit mais pas pour les mêmes raisons, où les destins se veulent chaotiques et miséreux, où la souffrance des personnages est perçue comme inévitable.

Une seule et même notion revient dans ce livre : la famille. Elle est notre force comme notre faiblesse. C'est grâce à elle si les personnages avancent, s'ils tiennent et s'ils franchissent les dures épreuves de la vie, mais aussi à cause d'elle s'ils trahissent et plongent dans les profondeurs du mal pour sauver ce qui peuvent les rendre heureux.

Une traque haletante, imprévisible, violente, sanglante. Nul doute que Scorcèse en aurait fait un excellent film !

Lien : http://lecturechronique2.com/
Commenter  J’apprécie          20
3.5/5 : Voici un bon mélange de road trip et de thriller qui fera sans aucun doute un très bon film d'action à la Tarantino ou Scorsese !

Angel Baby est l'histoire d'une mère qui veut à tout prix retrouver sa fille qu'elle a laissé à Los Angeles pour se marier avec un narcotrafiquant, un parrain, un homme dangereux et légèrement sanglant. Ce roman laisse donc place à une traque sans répit par l'homme de main d'El Principe. J'ai vraiment adoré cette idée de poursuite omniprésente, de course contre la montre sur les routes mexicaines et américaines.

Luz est une femme qui a déjà vécu des drames et a effectué beaucoup de mauvais choix, un destin qui semble insurmontable si l'on prend en compte ses origines mais un destin contre lequel elle décide de lutter par amour pour sa fille. Si j'ai beaucoup aimé Luz du fait de son courage "tardif", j'ai vraiment adoré le personnage de Malone, l'allié de notre héroïne qui possède un passé des plus dramatiques, l'empêchant par la même d'avancer dans son présent et avenir.
Dès leur rencontre on sait que chacun va apprendre de l'autre pour le pire et surtout le meilleur, peut-être même se reconstruire ? A vous de le découvrir...

La tension palpable du fait de la peur d'être retrouvée amène une intrigue vraiment proche du "thriller western". D'autant plus qu'il n'y est pas question que d'action, drogue et violence mais aussi d'un cheminement intérieur des personnages pour devenir des êtres meilleurs.

En définitive, une bonne lecture que nous livre Albin Michel : action, rebondissements, péripéties et émotions fortes seront au rendez-vous !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2879 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}