AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,64

sur 42 notes
5
5 avis
4
13 avis
3
4 avis
2
0 avis
1
0 avis
Un grand merci à Babelio et aux éditions Dupuis...

Barcelone, 1948. Dans le train qui l'emmène en France, Carlos Morena Vargas, en compagnie de deux amis, se rend à Marseille, où son cousin lui a promis du travail. À la gare de Banyuls-sur-mer, alors que la gendarmerie nationale contrôle leurs papiers, une femme prénommée Jocelyne remarque aussitôt que le jeune homme parle très bien le français. Elle lui propose, des fois que son cousin le laisse tomber, de venir la voir à Perpignan, où elle tient une épicerie, rue de la gare. L'un des ses amis remarque alors sa grande cicatrice dans la paume. Carlos se souvient alors de ce jour tragique, alors qu'il n'avait que 8 ans... Dans les décombres de son immeuble touché par les bombardements, il découvre sa mère, Engracia, quasiment nue, une croix entaillée sur le bas-ventre. Aussitôt, le voisinage l'éloigne de cette scène et le confie à Don Alejandro. Celui-ci le recueille chez lui et lui suggère d'aller s'amuser avec sa fille, Paula. C'est là, à l'abri des regard, que le petit Carlitos s'entaille la paume...

Au coeur de l'Espagne franquiste, sur plus de trois décennies, l'on suit le destin de Carlitos, avant qu'il ne devienne Carlos Vargas puis Don Carlos. de l'assassinat de sa mère à son exil en France en passant par son ascension jusqu'à devenir le caïd le plus redouté de Barcelone, ses trafics, ses nombreuses rencontres qui l'aideront à gravir les échelons, ses trahisons, ses choix, sa rage d'échapper à sa condition sociale... En parallèle, l'on a affaire à un tueur en série qui sévit dans les rues de Barcelone et un policier retors qui n'a d'autre rêve que d'épingler Carlos. Cette fresque espagnole, à la fois historique et humaine, se montre tour à tour prenante et complexe à souhait, avec ses nombreux rebondissements, ses moult personnages parfois ténébreux et, malheureusement, ses ellipses. Prévu initialement en une série de six tomes, cet album unique, malgré ses presque 150 pages, souffre d'approfondissement et de quelques raccourcis, rendant sa lecture moins fluide, parfois déroutante. Malgré cela, Denis Lapière et Gani Jakupi ont toutefois su en garder l'âme. Graphiquement, Rubén Pellejero, Eduard Torrents et Martín Pardo nous offrent des planches remarquables, au découpage dense et au trait limpide et expressif, un brin rétro, et nous plongent dans un Barcelone sombre.
Commenter  J’apprécie          450
P'titVincent a écrit un très joli billet sur cette bande dessinée, je comprends son engouement !

En ce qui me concerne, l'histoire, elle, est confuse, pour moi un peu trop condensée. J'ai eu du mal à m'attacher à tous ces personnages. Quand à Carlitos, on comprendra mieux sa destinée sur la deuxième partie. L'ambiance des boîtes, l'alcool, le jazz rythment quelques passages, les couleurs chaudes apportent le coté caliente. Un dessin très réussi par deux Barcelonais !

Entre flammes et règlements de comptes, je sors de cette histoire un peu épuisé.
Ce qui reste un très beau roman graphique.
Commenter  J’apprécie          230
Les auteurs élaborent un roman noir autour de Carlos Vargas de Moreno, un orphelin qui va devenir un caïd de la pègre barcelonaise sous Franco. Il fera fortune en organisant un réseau de contrebande avec la France.

Le chemin de Carlos est semé de drames. Jeune, il découvre sa mère éventrée d'une croix gravée dans son bas-ventre. le tueur va perpétrer plusieurs meurtres avant d'être identifié et tué. Carlos, soupçonné un instant, a un solide alibi, il était en France. Mais le policier qui découvre le meurtrier ne va pas s'en tenir là et il va poursuivre Carlos au fil des ans, essayant de s'approprier le commerce hérité par Carlos de son père. le policier y mettra même le feu, tuant une femme. Il s'agissait de la mère de Tito, que tout le monde considérait comme le fils adoptif de Carlos, alors qu'il était son demi-frère.

On voit bien tout le sordide des liens familiaux, assez bien orchestré par Lapière et Jakupi. Les dessins cadrent plutôt bien avec l'ensemble du récit. Evidemment le roman noir est un prétexte pour rendre compte de l'évolution de l'Espagne sous la dictature. L'ouvrage couvre au bas mot une 50aine d'années. Devenu plus vieux, Carlos fait l'objet de rivalités de la part de ses lieutenants, alors qu'il est obnubilé par la vengeance à l'encontre du policier qui a tué son père et la mère de Tito...

Malgré cela, je n'ai pas été complètement convaincu ni emporté.
Commenter  J’apprécie          140
La première page est grandiose. Des voyageurs attendent leur train en gare de Barcelona, sous une voûte en fer ajourée. Des tickets, un journal, traînent sur le quai; des gens sont assis sur des valises, conversent ou lisent.
Le ton est donné : souci du détail, expansion de l'espace, jeux d'ombre et de lumière. Chaque ambiance a sa couleur attitrée, d'une tonalité claire, association heureuse de quelques couleurs dominantes, déclinées à l'envi. Les femmes sont pulpeuses et bien en chair, les hommes, secs comme des triques. Au fil des péripéties, le visage du personnage principal durcit, illustration de la mue de Carlitos, fils de l'épicier, en Carlos, dur au mal et cruel en affaires.
Quant aux décors, très précis et vivants, je présume qu'ils ont été confiés aux dessinateurs barcelonais. J'ai eu l'impression d'être transporté sur place, des ramblas au cabaret interlope.
Outre cette orgie graphique, un scénario solide, au service d'un drame classique, déployé sur quarante années et 144 pages, contribue à un intense moment de lecture, plaisir des yeux et tourment de l'âme.

Commenter  J’apprécie          130
Carlitos va découvrir sa mère assassinée en pleine guerre. le fils d'épicier va grandir et devenir Don Carlos, chef de la pègre locale.
Barcelona, âme noire, c'est quasiment l'histoire de toute une vie, celle d'un jeune garçon dont les choix de vie sont guidés par l'ambition et l'envie d'être accepter. Malgré tout ce qu'il va faire, j'ai apprécié le personnage de Carlos, marqué par la mort de sa mère. le suivre sur des décennies, se forger un empire sans réussir à être heureux, mais sans qu'il perde totalement son âme. Les auteurs placent leur récit en plein franquisme, où le pouvoir passe aussi par les échanges de bons procédés avec les autorités locales. Un arrière fond historique qui ne prend pas le pas sur l'intrigue principale.
Le dessin est beau, classique, avec un trait d'une grande clarté. La palette utilisée est très belle, avec des couleurs chaudes très agréables.
Une bande dessinée prenante et solide, porté par un graphisme clair et maîtrisé. Une réussite.
Commenter  J’apprécie          120
Tout commence lorsque Carlitos découvre le cadavre nu et scarifié de sa mère après un bombardement lors de la guerre d'Espagne. Un choc pour l'enfant, pris en charge par l'ami de la famille, Don Alejandro.
En grandissant, il décide de partir en France afin d'établir un approvisionnement illégal pour l'épicerie familiale. Il y fera la rencontre de Jocelyne, une veuve qui lui fera découvrir les joies du commerce et du lit.
De retour en Espagne avec la marchandise, il trouve un nouveau filon pour l'écouler grâce à Eva, une tenancière de bordel qui n'est pas insensible à son jeune charme.
Mais c'est avec Paula, la fille de son mentor, qu'il se marie, celle-ci lui étant liée dès l'enfance.
Au fil des ans, l'homme grandit en même temps que son commerce triangulaire, côtoyant la pègre, les autorités (ce qui revient un peu au même) et un policier ripoux qui a juré sa perte. Aux simples produits d'épicerie s'ajoutent très vite alcools, tabacs, drogue et prostitution. Carlitos devient don Carlos et entame même une brillante carrière d'industriel et de notable. Mais cette réussite a un prix, car chaque avancée se fait dans le sang. L'homme traverse le franquisme, partagé entre sa dignité et sa réussite, divisé par les femmes qu'il aime ou dont il profite. Très vite, il ne se reconnait plus et est rejeté par les siens.
Thriller espagnol sous fond de franquisme, saga mafieuse barcelonaise, tragédie classique d'un homme qui a donné son âme au diable (ou qui s'est mouillé avec les franquistes, ce qui revient un peu au même aussi), les auteurs se sont ingéniés à multiplier les lectures possibles sur le parcours d'un homme qui veut se venger de son enfance malheureuse et se perd dans les mirages d'une réussite sociale fallacieuse.
Pour ce sublime récit, il aura fallu pas moins de 5 auteurs : Denis Lapière et Gani Jakupi pour le scénario, Ruben Pellejero, Eduard Torrents et Martin Pardo pour le dessin. Et bien malin celui qui saura exactement qui a fait quoi dans cet album, même si le trait des personnages principaux est clairement signé de Pellejero (que l'on connait surtout pour avoir repris Corto Maltese mais qui a fait beaucoup mieux) ! Une histoire parfois complexe, des personnages loin d'être caricaturaux, des dessins somptueux et des couleurs magnifiques, tout est absolument réussi dans cet album.
Une grande histoire dans l'Histoire.
Commenter  J’apprécie          100
1948, gare de Barcelone.
Le jeune Carlos Moreno Vargas s'apprête à monter dans le train, direction la France. Il croise Jocelyne qui lui propose du travail à Perpignan. Mais que fuit-il ? La dictature franquiste ? Une enfance douloureuse qui a fait de lui un orphelin ? Côté français, il se lance dans la contrebande de produits interdits...

Gani Jakupi et Denis Lapière placent leur récit dans le Barcelone de l'ère Franco, où les tensions entre les républicains et les nationalistes sont toujours aussi fortes. On y suit Carlos qui, lourd d 'un passé chargé, va devenir un maître de la pègre barcelonnaise. Ce qui devait être une saga en six tomes se voit ramené à un roman graphique dense et dynamique.

Martin Pardo, Rubén Pellejero et Eduard Torrents, trois artistes barcelonais, sont réunis pour illustrer près de 40 ans de la ville catalane au travers de la vie d'un homme. Les ambiances sont réussies, les personnages aussi, on est transporté sans mal dans cette époque et dans ces lieux bien connus des trois dessinateurs.

J'aurai effectivement bien vu ce récit en plusieurs tomes, j'ai trouvé que ça allait parfois un peu trop vite, mais ce très beau roman graphique, comme toujours chez Aire Libre, n'en reste pas moins un très bon moment de lecture, une excellente façon de démarrer un mois de mars prometteur !
Commenter  J’apprécie          80
Carlitos a neuf ans quand sa mère est tuée, dans une mise en scène particulièrement macabre. Il voit sa mère, morte, nue, avec une croix dessinée au rasoir sur son ventre. L'enfant va en rester traumatisé à vie. Fils d'un épicier, il se livre au trafic de denrées alors que la guerre mondiale fait rage et que les habitants ont des tickets de rationnement. Une fois devenu adulte, il devient un homme d'affaires puissant, sans scrupules mais toujours aussi torturé par son passé.
C'est un graphique très immersif dans l'univers de la pègre.
Les dessins sont réalistes, c'est un trait de crayon qui me plaît beaucoup. J'ai également aimé l'utilisation des couleurs.
C'est un graphique pour adulte car il y a des scènes violentes et de sexe assez explicite.
L'histoire commence avec le meurtre de la mère de Carlito et l'enfant qui voit sa mère dans cet état. Ensuite, un serial killer s'abat sur Barcelone et le père de Carlito est ce meurtrier. Dès lors, le jeune homme ne va cesser de sombrer et va acquérir de la puissance dans le milieu de la pègre.
C'est un graphique sombre, dur mais également empreint d'émotions.
Commenter  J’apprécie          61
J'aimerais remercier #NetGalleyFrance et les Éditions Dupuis pour m'avoir permis de lire #Barcelonaâmenoire. Une BD haute en couleur avec des personnages tout aussi hors du commun!

On y suit l'histoire et l'ascension d'un chef de la pègre de Barcelone, Carlos Vargas, de sa jeunesse jusqu'à sa «retraite». Mais en filigrane il y a aussi l'histoire de la ville et de la politique espagnole car le récit s'étend de 1939 à 1975, c'est-à-dire de l'arrivée au pouvoir de Franco (après la guerre civile) jusqu'à sa mort en 1975. Plus Carlos s'enrichit, en agrandissant ses activités illégales, plus sa vie privée se désagrège et plus il se rapproche du monstre qu'était son père. C'est une descente aux enfers d'un homme qui est harcelé de toute part et qui ne dois son salut qu'à la corruption des autorités. C'est l'âme noire de Barcelone qui est elle-même l'âme noire d'une région mise à sang par la dictature.

Le graphisme de la BD va de pair avec cette atmosphère de gangsters et cette plongée dans le monde de la nuit. Des couleurs froides ou sombres avec des jeux d'ombres qui viennent noircir une part des casses. Les personnages ont soit des courbes généreuses ou des gueules de bandits, il n'y a pas d'enfants de coeur.

Bref, pour les amateurs de romans noirs et d'histoires de luttes intestines dans les milieux interlopes. Coeurs sensibles s'abstenir…
Commenter  J’apprécie          60
L'histoire d'un jeune garçon à Barcelone après la seconde guerre mondiale. Carlo ou Carlito est le fils de l'épicier. le drame de sa vie? Sa mère morte dans un bombardement durant la guerre civile quand il était très jeune. En fait elle a été tué par un assassin qui tuera encore de la même façon. Un peu laissé de coté par son père par mutuel désintérêt, il est protégé par don Alejandro ; un bourgeois qui l'a connu tout petit et qui est un ami de sa petite fille, Paula.
Entre ces deux la, l'amitié vire à l'amour, ce qui n'empêche pas le jeune homme de partir en France pour tenter de trouver un travail. A défaut de quelque chose de définitif, il découvre une possibilité de contrebande avec une femme de Perpignan.
C'est le premier pas vers un engrenage qui transformera Carlito en don Carlo, patron de la pègre de Barcelone.
Riche d'une histoire teintée de coups d'éclats, de haine recuite (le gendarme qui le recherchera pour récupérer l'épicerie après la mort de son père), de rivalités de truant et de l'amour de Paula, devenue sa femme...
Un graphisme maitrisé pour une intrigue solide et passionnante sur un personnage sombre et taiseux.
Une jolie réussite.
Commenter  J’apprécie          50




Lecteurs (93) Voir plus



Quiz Voir plus

Seule

Comment le personnage principal s’appelle-t-il ? 1) Comment le personnage principal s’appelle-t-il ?

Marie
Lola
Lisa
Emma

8 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : Seule de Denis LapièreCréer un quiz sur ce livre

{* *}