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4,34

sur 1044 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
“Débarrassé de la proximité superflue de mes semblables, je devins ce qui m'entourait.”

Larcenet explore les limites physiques et mentales, racle les bas-fonds de la conscience, dépouille son personnage de toute appartenance sociale et de toute identité. La représentation de l'ivresse envisagée comme voie mystique, mode de contemplation spirituelle et recherche de la grâce, c'est audacieux. Un monde intérieur puissant, des pages très dures, mais finalement très réalistes, de ce réalisme artistique qui cherche à mettre en images les états mentaux. Peu d'auteurs de bande dessinée plongent ainsi dans les rouages de l'esprit humain. Décoiffant.
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J'avais eu un très gros coup de coeur pour le premier tome de Blast, alors quand j'ai vu que le second tome était disponible à la bibliothèque, je l'ai pris sans hésiter un seul instant ! Bon, je l'ai moins apprécié que le tome précédent, mais je pense que c'est surtout du au fait que l'univers est tellement décalé, qu'on est forcément surprise avec le premier, tandis que l'on l'est moins avec le deuxième puisqu'on le connaît déjà.



On reprend l'histoire pile là où elle s'était arrêtée. Personnellement, pour moi, les premières pages ont été un peu floues car je ne me souvenais plus trop de la fin du premier tome : le temps de remettre les faits et les personnages à leur place donc.
En soit, il n'y a pas vraiment de grande nouveauté dans ce tome par rapport au précédent : ce tome est pile dans la même lignée que Grasse carcasse. Seul le personnage de Jacky amène un peu de surprises à cette histoire (et plutôt des grosses, de surprises !). Par contre, les questions que l'on se pose par rapport à Carole restent toujours sans réponse : ce n'est pas du tout dans ce tome que l'on parle de la jeune femme !



Le personnage central est toujours aussi bizarre : on s'attache à lui autant qu'il nous rebute. C'est assez étrange comme impression... Je crois que, d'un certain côté, je lui ferais entièrement confiance. J'espère que le troisième tome ne me fera pas mentir sur ce point !
Le personnage de Jacky m'a assez glacée, personnellement il me fait assez peur, d'autant plus qu'il a un côté plutôt sympathique.



J'ai encore une fois beaucoup apprécié le travail de dessinateur et d'auteur de Manu Larcenet. Je trouve les dessins vraiment très beaux et j'ai notamment apprécié ceux sur la douleur : les différentes émotions sont vraiment transmises par les images, le texte n'est que bonus !
Blast est une série BD à découvrir !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Polza Mancini, devant un auditoire captif (deux inspecteurs à qui on a demandé de le laisser parler pour essayer d'en tirer un maximum d'indices pendant la garde à vue) va passer en revue son enfance, la marginalité dans laquelle l'a plongé un physique hors normes, sa quête d'évasion dans l'alcool et la drogue, la recherche de ces instants de « blast » extatiques. Dans le premier volume, il raconte surtout son errance dans les bois alors que le second volume tourne autour de sa cohabitation avec un dealer bibliophile.

Le récit est interrompu de temps en temps par quelques vignettes qui évoquent le cours de l'enquête et le regard des inspecteurs sur ce suspect au discours assez délirant dans sa quête de spiritualité glauque. J'ai été happée à vouloir en savoir toujours plus sur Polza et sur ce qui a pu le mener à cette arrestation. Un coup de maître !
Lien : http://toutzazimuth.eklablog..
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Polza Mancini est obèse. Ça c'est pour la partie visible du bonhomme, l'apparence, ce qu'on remarque en premier, ce qui frappe d'emblée, qui écoeure...
Polza Mancini a aussi fait beaucoup de mal à Carole Oudinot. C'est un fait, on le sait, la pauvre fille est dans le coma et même pire puisqu'elle vient de mourir des suites de ses blessures...
Le reste est bien difficile à déterminer. On aurait bien aimé interroger la victime mais bon... la police ne faisant pas dans les discussions nécromantiques il faudra se contenter de Polza, de son témoignage...
Les enquêteurs devront s'armer de patience et faire preuve de discernement pour faire le tri entre mensonges et vérités, pour traduire les non-dits.
Polza Mancini raconte sa version de l'histoire, ses errements. Il prend tout son temps, il s'en délecte même ! L'individu est dangereux, ça on le sait. Menteur aussi à ses heures... et terriblement marqué par un passé douloureux... Il faut dire que le personnage n'est pas gâté : renfermement, obésité, scarification, drogue, alcool, troubles psychotiques, peur de la mort mais aussi refoulement de la mort d'autrui (comme celle de son frère, qu'il a tué dans un accident de voiture), mensonges... quelle belle panoplie !

Dans ce deuxième opus, on commence à cerner un peu mieux son passé, on apprivoise son comportement. Sans le comprendre pourtant, qui pourrait comprendre ça ? Il totalise à lui seul plus de tares que plusieurs individus même pas lambdas !
On assiste ici, au travers du récit de Polza, à sa transformation ! D'homme prisonnier du carcan de son obésité, il devient petit à petit libre et autonome. Finalement, les géants de Rapa Nui et Polza Mancini sont une seule et même personne : elles sont ce qu'il voudrait être, il sait comment les façonner dans le premier opus, il a amorcé sa transformation dans le second. Il trouve dans ces statues une personnification de lui-même !


La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..
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Oui, j'aime la bande dessinée, j'adore même. Et, comme beaucoup, j'aime à me prendre pour une sorte de "spécialiste"... Alors, on essaie souvent de jouer au plus malin : "oui, manu larcenet, ça commence à bien faire, ce succès d'estime, ce succès populaire est-il vraiment mérité ?"

Lisez Blast.
Prenez une grande gifle.
Et attendez avec impatience le tome 3.

Il y a quelques semaines, en passant chez mon libraire, je découvre la sortie du tome 2... Il me semble qu'on m'avait offert le tome 1 l'an dernier, mais pas pris le temps de le lire encore. Allez va, je vais acheter on verra bien.

Quelques heures passent.
C'est le soir.

Blast tome 1.
Polza Mancini, le "héro", le "personnage principal", le "monstre".
Très vite pris dans la mécanique destructrice de Polza.

On sait qu'il a fait quelque chose de mal. Sans doute même quelque chose d'atroce... il a tué, ôté la vie...
Mais on sait aussi qu'il souffre.
On sait aussi qu'un jour il a vécu le "Blast" ... Explosion ?

1 heure plus tard.
Blast tome 2.
Polza. Cette carcasse répugnante, ce type qui semble s'être laissé détruire par la vie.
On continue à vivre avec la même fébrilité son exode, sa fuite de cette vie que nous qualifions de "normale". On en apprend plus sur le personnage, les choses se construisent petit à petit dans l'esprit du lecteur, on oscille à chaque page entre la fascination, l'effroi, la tristesse...

Les mots me manquent pour définir ce que j'ai pu ressentir à la lecture de ces deux volumes, mais, à n'en pas douter, je pense avoir vécu un grand moment de bande dessinée, mon Blast à moi.

C'est bientôt le volume 3 ?

Allez, n'hésitez plus, même si la BD n'est pas votre tasse de thé.
Foncez chez votre libraire favoris.


Lien : http://testivore.com/blast-t..
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Dans la continuité du premier tome mais en plus posé.

Moins de flaschback et plus de linéarité dans le récit des événements.
Polza est toujours aussi attachant malgré ses faiblesses et les soupçons qui l'entourent. Cette quête du blast est provisoirement stoppée par Jacky...
L'émerveillement du premier tome a laissé place à un plaisir plus simple.

Je dirai quelques mots sur le dessin qui alternent entre les caricatures, les dessins enfantins et les planches magnifiquement artistiques.
Manu maitrise parfaitement son sujet.
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Violence, noirceur, froid. Démence.
Le graphisme est toujours aussi somptueux. Les images impriment le rythme de lecture de cette histoire aux personnages torturés, au bord de la folie.
Une ambiance noire et opprimante se dégage de l'histoire, tandis qu'à certains moments on se laisse vraiment enivrer par la beauté de certaines planches.
Sans doute pas à mettre dans les mains de lecteurs plus jeunes.
C'est pourquoi cet album trône au sommet de ma bibliothèque.

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L'enquête se poursuit… Arrivera-t-on enfin à cerner qui est Polza à l'issue de la lecture de ce deuxième tome ? Après 400 pages, sera-t-il enfin possible de se faire une idée du bonhomme ? Malheureusement pour les impatients, ce ne sera sans doute pas le cas… Heureusement pour les autres, nous savons déjà que le plaisir de la lecture de Blast se prolongera dans un troisième tome…


Plus sombre que le premier album, L'apocalypse selon Saint-Jacky nous fera découvrir les aspects les plus obscurs, et sans doute les plus fascinants, de la personnalité de Polza. Coupé de toute emprise familiale, sociale ou professionnelle, Polza est livré à lui-même. Jouissant d'une liberté pure et complète, il se retrouve confronté au grand vide métaphysique, qu'il arrive brillamment à surmonter. Mais avec l'arrivée de l'hiver, la vie au grand air devient plus compliquée. Obligé de céder au confort de la vie moderne, Polza se déplace de maison abandonnée en ferme désertée pour éviter le piège des nuits glaciales. Saint-Jacky, qui donne son nom à ce deuxième tome de la série Blast, est un SDF que Polza croisera au détour de ses visites surprises. Une grande partie de l'album sera consacrée au récit de leur cohabitation hivernale. Ce sera l'occasion pour les deux personnages de croiser leurs expériences, de se confier et d'exister à travers le regard d'un autre. Passage nécessaire puisque le premier tome nous avait habitué à la solitude sauvage de Polza. Nous le découvrons désormais dans ses rapports avec les autres, et loin de faire de son personnage un asocial misanthrope, Larcenet nous prouve au contraire que son ouverture et sa curiosité font de lui un hôte agréable, et que si la société des hommes l'avait autrefois rejeté, ce n'était pas pour éliminer un individu médiocre, mais plutôt pour se débarrasser d'un homme qui n'avait pas réussi à se conformer aux préceptes en usage. L'album nous distille d'autres informations qui confirment cette hypothèse. Polza remonte plusieurs fois dans les souvenirs de son enfance, et sous des images dominées par un rouge sombre et agressif, il se souvient des brimades qui ont fait de lui l'homme rejeté et méprisé qu'il est aujourd'hui.


La réflexion de Larcenet sur les normes, l'identité sociale et, plus largement, le sens que l'on peut donner à sa vie, trouve un équilibre efficace dans la narration. Elle n'alourdit jamais le récit tout en sachant pourtant se montrer profonde et intéressante. Elle est à l'image du rythme de la narration, partagée entre les errances solitaires de Polza, longues et hypnotiques, et ses entretiens face à des policiers qui le malmènent brutalement pour le forcer à livrer le plus rapidement possible les informations qu'il détient.


A l'issue de la lecture de ce deuxième tome, Polza me fascine encore davantage… Larcenet a réussi à créer un personnage fort qui a su triompher de ses échecs passés (on pourrait presque le considérer comme un modèle de résilience ) pour se construire une destinée personnelle, loin des obligations que l'on inflige à l'homme moderne. C'est devant ce courage que je m'incline, et je remercie Manu Larcenet pour son mélange si agréable de rêverie et de réflexion qu'il nous livre dans Blast.

Lien : http://colimasson.over-blog...
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Il y a quelques mois, je vous parlais de la claque que le premier tome de Blast avait été pour moi.

On y découvrait un homme, Polza Mancini, en pleine garde à vue, aux prises avec des flics bien pressés de lui soutirer les détails qui l'ont conduit à son arrestation, un crime dont on ne savait rien.
Polza se racontait, en détails et on découvrait son parcours atypique : homme obèse, mal dans sa peau, il avait décidé de tout abandonner après la mort de son père et de vivre en marge des hommes. Il y évoquait ses blessures, son enfance, la mort accidentelle de son frère par sa faute et surtout le Blast qui l'avait frappé, ce choc illuminatoire qui l'a libéré pour un bref moment de son enveloppe corporelle et de ses contraintes morales.

Dans ce deuxième tome, l'interrogatoire avec les policiers se poursuit. Les 2 hommes jouent contre la montre : ils doivent découvrir comment Carole est arrivé à l'hôpital avant que la garde à vue se termine. Mais Polza, lui, prend toujours son temps et continue de narrer son histoire à son propre rythme.
Sa clochardisation se fait encore plus extrême. Il vit dans les bois, nu, et agit presque comme un animal, à l'instinct, se nourissant de cadavres d'animaux et se mantient dans un état d'ébriété constant dans la perspective de retrouver le Blast tant désiré. Il se fait battre par les enfants et les chasseurs et finit par quitter la solitude de la forêt pour revenir vers les hommes. Il rencontre un certain Jacky, SDF lui aussi, et dealer violent avec qui il passera l'hiver. Avant de reprendre une fois encore sa quête de vagabond...

Si dans le premier tome, nous pouvions avoir une certaine tendresse pour Polza, touché par ses blessures intérieures et son choix de liberté, ce deuxième opus éloigne toute empathie que l'on pouvait avoir. le portrait qui est fait de Polza est sombre, bien plus sombre. le dégoût affleure devant cet homme qui vit pire qu'un chien. On ressent d'autant plus la folie de cet homme qui préfère s'annihiler plutôt que d'affronter ses démons qui n'hésitent pas à venir le hanter à l'occasion.
Ainsi le récit avance, les détails de son parcours se font jour sans pour autant dissiper tout mystère. le lecteur se pose plus de questions qu'il n'en possède les réponses.

Inutile de vous dire que cet album est à nouveau un choc narratif et graphique !
Larcenet fait plonger son personnage dans les méandres de l'esprit humain et lui donne un comportement destructeur qui remonte à l'enfance. On découvre en effet que Polza s'automutilait le corps, ce corps qu'il porte comme un fardeau depuis toujours et qui l'encombre toujours autant. Sa vie en dehors des hommes et des marges, les contraintes qu'il impose à son corps (alcoolisme, drogue, pb de nourriture,...) sont une autre manière de s'autodétruire. Son choix de vivre au coeur de la nature, non pas comme un hippie écolo mais comme un animal qui revient à son état originel le fait passer pour fou dans cette société où la norme est de mise.

Graphiquement, Larcenet a poursuivi son travail entamé dans le premier tome. L'album est toujours en noir et blanc et les seuls touches de couleurs, symbolisées par les dessins de ses propres enfants, correspondent à l'enfance de Polza ou au Blast. Les lavis sont de toute beauté et Larcenet exploite toute la richesse des différents niveaux de gris. Certains applats de noir se voient hachurés et grattés.
La narration se fait lente, se passant souvent de paroles inutiles tant l'image nous touche par sa force. On y découvre des pleines pages qui touche parfois au sublime.

Bref, ce deuxième tome confirme ici tout le bien que je pensais de Larcenet avec cette série qui restera surement un de ces chefs d'oeuvre qui défieront le temps.

C'est un indispensable que vous devez absolument découvrir !!!
Lien : http://legrenierdechoco.over..
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Comment exprimer mes sentiments au terme de ce tome, véritable thriller, intense et dérangeant?

Disons qu'à chaque fois que je pensais entrevoir ce que Larcenet allait me servir, je me suis planté lamentablement. Larcenet m'a cueilli, déstabilisé, saisi, stupéfait...

Polza Manicin est en garde à vue. L'affaire, on le devine, est grave. Une fillette, morte et pire sans doute. Il est suspect. Toute sa vie, il a été suspect. Il fait le suspect idéal. Gras, graisseux, laid, mal foutu. Pour les flics, il est coupable. D'ailleurs, peu importe, pour Polza aussi, il est coupable. Peu importe de quoi on l'accuse.

Alors Polza Mancini prend une pause, et une pose... Il a un auditoire, alors il se raconte. Il raconte son errance. Son mal de vivre. Sa marginalité. Sa solitude. Son rejet, de la société et de lui-même. Les brimades. Les rencontres. Les larcins.

Rayon rencontre... Jacky. Saint Jacky. Comme une chanson de Brel. Beau et con à la fois... La beauté solaire du gars qui rayonne. Et qui deale. Et qui... bien plus encore. Et Polza voit des statues de Pâques, des éléphants... comme autant de rappel de lui. Mais Jacky, il a ce qu'il faut pour le blast...

C'est tendu comme un string. Dérangeant comme un sparadrap qui colle au doigts qui l'arrachent. Fascinant comme une tache sur l'horizon. Hypnotique comme le regard d'un crotale. Beau comme un arc-en-ciel. C'est un Blast...

Pendant tout l'album, j'ai eu Brel en tête. Rêver un impossible rêve... C'est ça, le blast de Polza: faire que ce rêve devienne possible Et Larcenet l'a fait.
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