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Ma découverte de Fouad Laroui, se fait avec cette immersion d' un Marocain en terre britannique.
Adam s'improvise ethnologue, au travers de rencontres dans ce haut-lieu qu' est le pub anglais.
Adam est fasciné par une sorte de "reine" au vernis clinquant, qui se sacre elle-même La femme la plus riche du Yorkshire.
Quelques personnages pittoresques gravitent dans ce microcosme, et Adam continue de prendre des notes dans son carnet étanche..Mais pourra-t-il tirer un portrait synthétique de ce peuple anglais?
Fouad Laroui, avec humour et pertinence, déroule un récit d'où se dégage une impression de vanité assez bon-enfant. Au final, que peut-on comprendre de l' anglais; et un peuple n'est-il pas l'addition d'innombrables singularités dont on ne saurait tirer quelque généralité que ce soit?
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Sur ma lancée romanesque de Fouad Laroui, je trouve le petit Mehdi transformé en Adam Serghini, docteur en économétrie chargé de recherches à l'université d'York, mais surtout décidé à meubler son temps de loisir abondant en s'improvisant ethnologue, soucieux d'étudier l'autochtone - l'Anglais.
Il y a dans sa démarche une certaine revanche identitaire :
"C'était encore hier ! Quand vos pères, et peut-être même vous-mêmes, tiens, quand vous débarquiez du bateau, à Casablanca, en braillant "Où sont les cannibales ?" ; quand vous vous plantiez devant mon grand-père pour lui mesurer le crâne ; quand vous recopiiez sans vergogne les tatouages de ma grand-mère pour les reproduire dans des revues savantes ; quand vous vous installiez dans les villages de l'Atlas pour retranscrire toutes les conversations que vous pouviez capter, même les plus intimes ; quand vous faisiez des schémas très compliqués pour montrer que mes ancêtres n'étaient que des automates qui obéissaient à des lois qu'ils ne comprenaient même pas ; [...]" (p. 61).
Aussi, Adam le professeur maure et métèque, blessé par la perception de soi et de ses origines, se plante-t-il dans un pub, et sans doute n'est-ce pas un hasard qu'il y soit abordé par une virago qui se présente - sans fanfaronner - comme "La femme la plus riche du Yorkshire". Et cette odieuse créature arriviste et vaine doublée d'arbitre des élégances que chaque homme s'empresse de couvrir d'hommages - tributs de vassalité ou espoir de prébende dont la suprême serait la proposition indécente... - s'attache à lui, sans doute pour le narcissisme de lui répéter obstinément qu'il est "just nothing". Un nothing décliné et démontré à l'infini. Sous couvert de méthodologie ethnologique, se profile donc une drôle de (presque-)relation sadomasochiste. D'autant que le chercheur s'acoquine avec jusque les plus infréquentables parmi les improbables relations de la Cruella.
Mais la question de fond demeure : est-ce possible, et jusqu'à quel point, dans ces conditions et sous ce statut absolument inversé, d'étudier les moeurs et rites des indigènes ? Ou plus généralement : L'Anglais, sub specie d'individu (ET outrancièrement bizarre) échapperait-il à la possibilité de constituer un objet de l'ethnologie ? Quelles sont les conditions de l'assise de la reconnaissance de l'observateur et peut-il en faire l'impasse ? Et surtout, l'inversion du statut de l'Autre ne dépendrait-il pas de tout autre chose que d'une question d'origines ?
Il reste que l'exploration (assez systématique) de tout ce qui peut fonder cette inversion de statut est profondément humoristique, et que cet humour n'est pas sans remettre sainement en cause tout un imaginaire orientaliste dans lequel nous baignons plus ou moins inconsciemment.
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Sentiment étrange. Le début du livre m'intriguait, créant cette envie de savoir. Cependant, les aventures de ce "docteur en économétrie" parti à York et occupant ses moments de loisirs à de l'ethnologie ne m'ont pas passionnée. Pourquoi? L'ironie était parfois au rendez-vous dans ces caricatures (?) britanniques des habitués d'un pub et d'une femme étrange, autoritaire, marginale, riche plus qu'il ne le faut pour vivre tous ses caprices. Certes la ville de York se dressait pendant tous les chapitres (permettant aux amateurs de villes anglaises d'en imaginer l'atmosphère). Adam, le héros volontairement naïf ou pas, nous fait pénétrer dans un monde moins factice qu'on pourrait l'imaginer. Mais qu'a voulu montrer ou démontrer l'auteur? "Le plus nul des ethnologues", phrase qui clôt le livre, nous enseigne qu'il est indécent de porter un jugement rapide sur les autochtones et qu'il est bon de se débarrasser de tous ces a-priori qui entravent toute communication. Cela se lit facilement mais en ce qui me concerne, ne m'a rien apporté...

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Le hasard conduit Adam Serghini, jeune professeur d'économétrie, à l'université d'York en Grande-Bretagne. Déconcertés par les autochtones, il décide de leur appliquer les règles utilisées par les ethnologues occidentaux dans l'étude des peuples primitifs. Il identifie le pub anglais à un substitut de l'arbre à palabres et prend ses quartiers au Blue Bell, fréquenté par ce qu'il va considérer comme son échantillon de population. En la personne de l'excentrique Cordelia " Cruella ", il ne tarde pas à faire la connaissance de (comprendre : se faire interpeler et accaparer par) un spécimen exceptionnel pour son étude de cas. Arrogante et excentrique, fortune faite sur le dos de deux maris, elle se présente à lui comme la femme la plus riche du Yorkshire.
Fouad Laroui peine à comprendre les Anglais qui le lui rendent bien. Ce livre, résultat plus humoristique que scientifique de son séjour en terre d'Albion, est la synthèse de son observation des rites et moeurs indigènes qui l'étonnent ou lui donnent matière à réflexions, consignées au jour le jour dans son petit calepin imperméabilisé.
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Ce livre est arrivé dans ma BAL il y a quelques jours par surprise. Il était accompagné d'une carte des éditions pocket qui me remercier pour ma participation à un concours via facebook. Je n'ai pas retrouver de quel concours il s'agissait mais comme toute lectrice digne de ce nom, je n'allais pas cracher sur un cadeau livresque. D'autant plus que le résumé est loin d'être déplaisant.
Puisqu'il s'agit d'un livre avec assez peu de pages, je me suis dis que je pourrais le lire pendant une session de « juste pour lire » et j'ai eu totalement raison.
Ma lecture s'est fait sans trop de difficulté mais j'ai eu quelques problèmes avec les phrases anglaises non traduites. Heureusement, il n'y en a pas trop mais ce n'est vraiment agréable de lire quelque chose qu'on ne comprend pas.
Côté personnages, je n'ai pas eu d'atomes crochus avec eux mais je ne les ai pas non plus détesté. D'un côté, nous avons le marocain-français pseudo ethnographe Adam et de l'autre côté plusieurs anglais comme Cordélia, Tom, le « Trainspotter » ou encore le « philosophe ».
Notre ethnographe est naïf au possible ce qui est assez contradictoire, je pense, avec son métier. Il m'a quelque fois même fait pitié.
Côté anglais, nous connaissons le mieux Tom et Cordélia. le premier est pauvre anglais alcoolique détruit par son ex compagne. Pour ce qui est de Cordélia, c'est une riche anglaise, manipulatrice mais au fond bien seule...
Je ne vous en dirais pas plus car bien que la lecture n'ai pas été désagréable, je n'ai pas trouvé ce livre sensationnel. Il est possible que cela soit du au fait que je viens tout juste d'avoir un coup de coeur lors de la précédente lecture.
Lien : http://mabiblio1988.blogspot..
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Je cherchais un livre d'un auteur du Maghreb pour un challenge dont c'est l'objet (entre autres), sans grand succès… car à part les innombrables points de vue sur la guerre d'Algérie ou autres sujets d'actualité politique plus récents (et notamment le printemps arabe), on semble errer dans un désert littéraire, du moins pour ce qui est arrivé jusqu'en Europe – j'exagère à peine. Jusqu'à ce que, au détour de mes recherches, je tombe sur cet auteur inattendu, et ce n'est même pas ce titre que j'avais repéré en premier lieu, mais bien L'insoumise de la porte de Flandre : mais c'est à Bruxelles, ça ! plus précisément à Molenbeek, commune de triste réputation parfois, limitrophe de la mienne… et aussi cet arrêt de tram où je descendais autrefois (avant mars 2020), quand je prenais le tram 51 pour aller au bureau, et de là je faisais une petite balade dans les rues du vieux Bruxelles jusqu'à ma correspondance métro… Nostalgie !

Mais alors, les chemins du choix des livres sont bien impénétrables ! En effet, comme je le fais presque systématiquement quand je découvre un nouvel auteur potentiellement intéressant, je parcours ses autres titres avant d'arrêter mon choix… et c'est ainsi que je suis tombée sur celui-ci, qui tout à coup m'a fait craquer, malgré une note assez tristounette. le roman autour de la porte de Flandre est bien sûr dans ma Wish List, tandis que j'embarquais pour une lecture en Yorkshire. Et je suis enchantée !

Le format court de ce roman ne permet qu'une brève tranche de vie du jeune chercheur en économétrie Adam qui, ayant obtenu un poste à l'université de York, s'embarque de façon plus privée dans une étude ethnographique du peuple anglais, s'inspirant des grands explorateurs, comme James Cook qui apparaît à plusieurs reprises. On imagine sans difficulté que cet Adam représente l'auteur lui-même... Pour son étude, Adam se rend régulièrement au pub du coin, le Blue Bell, où il rencontre une galerie de personnages improbables –dont la fameuse « femme la plus riche du Yorkshire »- et pas forcément représentatifs du peuple anglais, du moins pas tel qu'on l'imagine depuis notre Europe continentale. Mais peu importe : même si ces personnages ne sont pas forcément crédibles, on se prend au jeu car Adam est attachant dans sa naïveté à traquer l'Anglais-type. Et surtout, à travers ses anecdotes du Blue Bell, mais aussi des souvenirs de l'enfant qu'il était dans la petite ville d'Azemmour au Maroc ou l'étudiant à Paris, le tout orné de 1.001 digressions, l'auteur dénonce un certain racisme ordinaire – on l'adule presque en tant que parisien, mais la minute d'après on le fuit quand il révèle qu'en fait il est marocain, pour ne citer qu'un exemple ! et son étonnement proche de l'ébahissement lorsque, quelquefois, on continue de le considérer comme un autre humain, tout simplement, malgré ses origines. La question est posée, aussi, tout au long du livre : à partir de quand est-on « l'étranger » de l'autre, et pourquoi certains peuples « primitifs » doivent-ils être étudiés par des ethnographes, alors que d'autres au nom de leur modernité n'auraient rien à (dé)montrer?

Le tout est écrit dans une langue enlevée et plutôt érudite, truffée de citations et autres passages essentiellement en anglais (mais parfois en latin, j'ai aussi repéré de l'italien… ou du français), qui ne renvoient jamais à aucune note de traduction (qui aurait sans doute gâché le plaisir, de toute façon), mais aussitôt intégrés ou reformulés dans le texte, ce qui les rend légers, presque vaporeux parfois. Toute cultivée que soit cette écriture, on n'a jamais le sentiment d'une prise de tête, car cette plume est saupoudrée d'autodérision pleine d'un humour toujours très fin et piquant qui fait ne fait pas de ravages incontrôlés, mais qui fait sourire tout au long du livre.
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Rien à faire, je ne suis pas arrivée à accrocher à cette lecture, et sans trop savoir pourquoi !...
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Adam Serghini a un parcours comparable à celui de l'auteur, mais le roman n'en est pas moins une fiction. Cet Adam, donc, se retrouve au Yorkshire travaillant à l'université dans l'économétrie, et en profite pour étudier l'anglais. En ethnologue amateur, il tombe sur ce spécimen qu'il surnomme d'abord Cruella, et l'aborde en annonçant de but-en-blanc : ...
Lien : http://djbeltounes.wordpress..
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