Dans cette nouvelle holmésienne, nous retrouvons à nouveau un jeune
Sherlock Holmes de 20 ans, menant ses enquêtes à Lyon, accompagné d'Edmond Luciole, sorte de Watson avant l'heure, qui aide Holmes dans ses enquêtes et les consigne dans son carnet.
En 1873, le directeur du musée vient voir les deux hommes afin de leur demander de l'aide : il a reçu une lettre anonyme dans laquelle l'auteur lui signale qu'il va le cambrioler.
Ben oui, j'ai commencé les nouvelles à l'envers… D'abord la deuxième, avant de passer à la première. Pas grave, mais pas malin. D'ailleurs, j'aurais dû commencer par les romans de cet auteur, afin d'en savoir plus sur ce jeune Holmes vivant à Lyon… Oui, tous ces apocryphes se dérouleront à Lyon…
Que l'on réanime à nouveaux les plus sensibles d'entre nous (Dame Ida, notamment), qui ne jurent que par un Holmes en Angleterre. J'ai survécu à cette lecture qui se déroule à Lyon, même si dans l'absolu, je préfère Londres (sans être contre les déplacements de Holmes).
Là aussi, l'enquête est bonne, correcte, telle qu'elle aurait pu échoir à un jeune détective anglais de 19 ans, exerçant à Lyon… Tout comme Holmes, j'avais trouvé le petit truc que les autres n'avaient pas vu. le récit ne manque pas d'offrir quelques surprises, si l'on n'a pas compris, comme Holmes, ce qui se tramait.
Comme dans l'autre nouvelle, le bât a blessé aux mêmes endroits : Holmes, bien que ressemblant au canonique, manque de présence, de flamboyance et on a l'impression qu'il n'est pas là, comme si l'enquête était menée par un détective brillant, mais dont on ne perçoit guère la lumière. Dans les récits canoniques, Holmes écrase tout le monde de sa personnalité.
Holmes est un personnage fort, qui s'impose sans s'imposer. Là, sa présence était ténue, comme si l'auteur n'avait pas su lui donner toute sa prestance, toute sa flamboyance. Dommage !
Edmond Luciole, par contre, fait très bien le Watson, à tel point que lorsqu'il racontait cette ancienne affaire, je le visualisais à nouveau avec une moustache et une tête de Watson. Grrr, non, ce n'est pas Watson, ce n'est pas Watson.
Comme pour l'autre affaire (celle de Noël) les dialogues étaient en italique, ce n'est toujours pas folichon à lire et étaient toujours assez pauvres en détails. Pas de description de l'action que le personnage exécute, pendant qu'il est en train de parler.
Donc, pas de : "Voilà, dit Holmes en rassemblant ses doigts devant lui, les yeux pétillants de malice, notre homme est parti par la porte…". Dans cette nouvelle, que des dialogues bruts, l'action étant décrite avant ou après, jamais durant le dialogue.
Certes, c'est au format de la nouvelle, il faut aller à l'essentiel, mais un peu plus ne nuit pas au texte et l'enrichirait, même. L'auteur développe une bonne intrigue et fait l'impasse sur son personnage principal qui est un jeune Holmes et sur les dialogues. Dommage.
Pourtant, malgré mes bémols, j'ai apprécié ma lecture. Dans le fond, vu que l'intrigue est correcte et que le
Sherlock Holmes n'est pas très différent du canonique (sa présence en moins), c'est plaisant, ça change des apocryphes qui le transforme en bouffon.
PS : dans les dernières pages son livre, l'auteur nous explique ses recherches sur la ville de Lyon dans les années 1870, nous parle des personnages réels qui interviennent dans l'enquête et signale que s'il a écrit des nouvelles, c'est pour faire comme
Conan Doyle qui commença par des nouvelles avant de faire des romans…
Pas op hein, manneke (attention, mon gars) ! Par pour
Sherlock Holmes, puisque les deux premières publications furent les romans "Une étude en rouge" et "Le signe des Quatre", avant de passer au format "nouvelle" avec "Un scandale en Bohême".
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