Attirée par le titre "
La splendeur et l'infamie" et le sujet - le portrait de
Churchill face au déclenchement de la Seconde guerre mondiale - j'ai chargé sur ma liseuse le livre d'
Erik Larson sans me poser plus de questions. Un pavé où l'auteur tricote la Grande Histoire à la petite.
Le lecteur accompagne
Churchill de Mai 1940 à Mai 1941. Depuis sa nomination au poste de
Premier Ministre qui coïncide avec l'invasion par Hitler des Pays-Bas et de la Belgique, à l'entrée en guerre des américains, que
Churchill appelait de tous ses voeux.
Pour décrire cette période cruciale,
Erik Larson puise dans les archives officielles déclassifiées, dans les récits des « diaristes » - chroniqueurs du Mass-Observation, un organisme de recherche britannique d'études sociologiques - ainsi que dans les écrits des collaborateurs du
Premier Ministre et même ceux des allemands.
Il puise aussi dans les journaux intimes de la famille. Il est parfois intéressant de connaître les ressorts intimes de nos dirigeants. Ce sont des êtres humains et comme tels, leur santé mentale et physique influent sur les décisions qu'ils ont amenés à prendre. Pour autant, cette dernière source apporte très peu au récit et à la connaissance de
Churchill. Que ce soit le journal de l'adolescente Mary, sa fille, les témoignages des frasques de Randolph, son fils, ou encore la description appuyée des manies de
Churchill, le ton employé évoque tellement celui des magazines people que l'on se trouve à la limite du voyeurisme.
J'ai apprécié ce livre pour la densité de la première partie, la résistance et la résilience d'un peuple durement agressé, dont la capitale est détruite, dont la vie quotidienne devient un martyre et qui, cependant, garde pleine confiance au « Vieux Lion », garant de la liberté.