Un beau et grand roman, malheureusement trop méconnu, sur la résistance, la vraie, celle qui, pour certains, se poursuivra jusqu'à la fin du drame algérien comme pour le héros de ce roman. Un roman où les bons ne sont pas tous du même coté dans une contrée imaginaire où les hommes même broyés par les événement savent garder leur dignité.
L'action du roman se situe dans un causse imaginaire près de Mende, la causse de
Sauveterre, "terre de refuge", là même ou les guerres de religion avaient opposé Huguenots et Catholiques, faisant des centaines de morts.
A
Sauveterre, en 1943, par les hasards de la guerre, se retrouvent, un officier de carrière, Sébastien, un médecin désabusé, des communistes, un officier allemand anti-nazi, dont les ancêtres originaires de la région avaient fuit à la révocation de l'édit de Nantes.
Le roman de Larteguy propose une analyse de la société française des années 1950-1960 à partir d'un conte idéalisé, démontrant que la période de la guerre avait permis de réunir des personnes d'horizons différents, mais défendant, chacun se référant à sa propre idéologie, des idéaux qui les rapprochant.
Certes, on ne peut reprocher à Lartéguy d'avoir été un crypto-gaulliste, mais la réalité fantasmée qu'il décrit ressemble à s'y méprendre au rêve gaulliste d'une société apaisée où les hommes de bonne volonté se retrouvent sans considération d'intérêts autres que ceux de la nation dans son essence.
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