Peut-être avait-il raison, peut-être ne devaient-ils pas se rater toute leur vie et, pour la première fois depuis des années, elle sentit quelque chose battre à l'endroit où se trouvait son cœur.
Deux millions de Français rêvent d’être publiés, si l’on en croit les sondages parus ces dernières années. La plupart rêvent d’un livre qu’ils n’écriront jamais. Ce projet restera leur vie durant dans leur tête – une sorte de songe qu’ils caresseront le temps des vacances. Si ce n’est qu’ils préféreront toujours plonger dans l’eau de la piscine ou vérifier la température du barbecue plutôt que de s’asseoir à une table dans la pénombre de la maison pour reprendre les pages de la veille à la lueur d’un écran d’ordinateur. Ils parleront souvent de ce livre qu’ils ont « dans la tête ».
Les écrivains sont des êtres égoïstes qui ne pensent qu'à eux, qu'à leurs livres, qu'à leur oeuvre. C'est pour ça qu'ils sont pénibles, mégalos, ingérables
Ce livre vivra sa vie en dehors de moi. Et ceux qui doivent mourir vont mourir. Toutes les dettes seront payées.
De leur conception à leur impression, les romans ont leur vie propre qui échappe même à l’auteur. (p.146)
La littérature a, par périodes, besoin du sang des vierges pour se régénérer. Des jeunes gens des deux sexes se retrouvent soudain sous le feu des projecteurs dès leur premier ouvrage. Ils survivront à la morsure du vampire ou s'étioleront pour toujours - à l'image de ces auteurs de premiers romans dont les deux tiers ne reviendront jamais avec un second. Nouveau texte refusé par l'éditeur, blocage psychologique suite au succès - si succès il y a eu - sentiment d'avoir "tout dit", les variantes sont nombreuses et mystérieuses.
« Le livre vit sa propre vie. Tout roman est un traité de magie noire. » (p. 169)
Tout roman est un traité de magie noire.
De leur conception à leur impression, les romans ont leur vie propre qui échappe même à leur auteur.
Tout roman est un traité de magie noire.