AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le service des manuscrits (55)

« Ceux qui doivent mourir vont mourir. Toutes les dettes seront payées. » (p. 43)
Commenter  J’apprécie          10
Alain ne pouvait détacher ses yeux des courbes des fleurs aussi blanches et brillantes que la neige sous le soleil d'hiver.
Commenter  J’apprécie          10
Les écrivains sont des êtres égoïstes qui ne pensent qu’à eux, qu’à leurs livres, qu’à leur œuvre. C’est pour ça qu’ils sont pénibles, mégalos, ingérables, mais au moins ils avancent, c’est leur force, ils tracent leur chemin
Commenter  J’apprécie          10
Cinq cent mille refusés par an, toutes maisons d'édition confondues. Que deviendront toutes ces histoires ? Tous ces personnages ? Jamais portés à la connaissance du public, le néant les attend.
Commenter  J’apprécie          10
Que cela leur coûte trois mois ou cinq années de leur vie, ils veulent voir et tenir entre leurs mains ce rectangle épais de papier blanc, relié en spirale, avec sur la couverture un titre, leur nom en Times new roman corps 25 et aussi ce petit mot, «Roman». Leur manuscrit.
Commenter  J’apprécie          10
Inviter l’auteur à déjeuner est l’un des rituels incontournables du monde de l’édition. Un auteur sera invité quatre ou cinq fois l’an. Comme il y a souvent beaucoup d’auteurs dans une même maison, il y a beaucoup de déjeuners. Les éditeurs nourrissent leurs auteurs à la manière de gros chats misanthropes dont ils souhaitent s’attirer les bonnes grâces et les ronronnements. Le but d’un déjeuner littéraire est de maintenir le lien amical avec l’auteur. Mais aussi – et surtout – de savoir s’il travaille, s’il a progressé dans ce manuscrit pour lequel une avance a été versée par virement bancaire. Entre ceux qui écrivent trop et ceux qui n’écrivent pas assez, entre les vaches à encre qui voudraient qu’on les publie deux fois l’an et ceux qui n’écrivent qu’une ligne les bons week-ends, il faut doser les contrats et les avances – et les déjeuners. Certains auteurs envoient régulièrement leurs pages à leur éditeur et veulent un retour de lecture avant de poursuivre, d’autres disparaissent de longs mois sans donner de nouvelles, de temps en temps on s’inquiète.
 
Commenter  J’apprécie          10
Dans une autre vie, Stéphane avait été prof de mathématiques dans le secondaire. Après son divorce, une dépression nerveuse qu’il avait choisi de qualifier de simple « passage à vide » l’avait amené à reconsidérer toute sa vie – à commencer par son intérêt pour les mathématiques. S’évader dans des romans – ce qu’il faisait depuis son adolescence – lui était apparu comme la seule activité susceptible de lui procurer du bonheur durant toutes ces années. Il écrivit un texte sur ce sujet, L’Évasion littéraire, que la maison d’édition publia. Le livre eut un succès inattendu : Bernard Pivot l’encensa dans les colonnes du Journal du dimanche en recommandant, en ce début d’hiver, d’en déposer un exemplaire sous le sapin de Noël de chaque foyer. Il fut entendu au-delà de ses espérances. Le livre fit ensuite une glorieuse entrée dans la liste des ouvrages « recommandés par l’Éducation nationale ». Il fut acheté par toutes les bibliothèques de France, inscrit au programme de seconde et la maison d’édition, non contente d’en avoir vendu plus d’un million d’exemplaires, continua de le réimprimer régulièrement. Lorsqu’on lui demanda s’il avait un autre texte en projet, Stéphane répondit qu’il avait tout dit. Il n’avait pas d’autre idée d’essai et encore moins de roman. Il voulait juste lire. On lui proposa alors de le salarier au service des manuscrits, ce qui l’enchanta.
Commenter  J’apprécie          10
Un auteur ne meurt pas avant la sortie de son premier livre, il n’y a que Stieg Larsson pour faire ça, répliqua Violaine. L’auteur de Millénium qui allait devenir un best-seller mondial deux fois adapté au cinéma était décédé brutalement d’un infarctus quelques mois avant la sortie du premier tome. Il n’avait même jamais vu la couverture de son livre.
Commenter  J’apprécie          10
Que deviendront toutes ces histoires ? Tous ces personnages ? Jamais portés à la connaissance du public, bientôt oubliés par les lecteurs professionnels des services des manuscrits. Le néant les attend, à l’image de ces satellites désormais hors d’usage qui dérivent dans l’infini galactique et que même les bases aérospatiales ont renoncé à suivre. Les trois quarts des auteurs souhaitent récupérer le précieux exemplaire. Ils peuvent fournir une somme forfaitaire en timbres afin qu’on le leur retourne. Une autre solution consiste à passer le récupérer à la maison d’édition. Rares sont celles et ceux qui la choisissent. Ils ont rêvé de pousser cette porte pour y être accueillis avec chaleur et curiosité, s’installer dans un large fauteuil, répondre « oui » à la proposition d’un café, parler un peu d’eux et beaucoup de leur livre, et enfin déboucher un beau stylo-plume afin de signer leur premier contrat dont ils pensent – parfois à juste titre – qu’il marquera le début d’une nouvelle vie.
Commenter  J’apprécie          10
Qu’importe que vous vous nommiez Damien Perron ou Nathalie Lefort, Leila Alaoui ou Marc Da Silva, que vous soyez né en 1996 ou en 1965, que vous soyez serveur dans une brasserie ou cadre supérieur chez Axa, que vous soyez auvergnat depuis dix générations ou issu de l’immigration depuis deux. Ce qui importe, c’est votre texte ; ce texte que l’auteur ou auteure expédiera en cette petite matinée grise ou cette fin de journée depuis le bureau de poste de son quartier – celui où vous vous rendez depuis toujours pour vos recommandés et vos envois administratifs, et qui revêtira ce jour-là un caractère bien particulier. Vous serez en effet plus sensible que les autres jours à la foule, vous n’aurez pas envie qu’on lise par-dessus votre épaule tous ces noms de maisons d’édition inscrits sur ces lourdes enveloppes en papier kraft assortis de ces mots, « À l’attention du service des manuscrits », comme un aveu d’impuissance – non, vous n’avez pas le bras assez long pour vous faire lire par d’autres moyens. La machine à peser les colis affichera son prix pour le format « lettre » en fonction du poids et de la destination, puis vous n’aurez plus qu’à appuyer sur la touche « Nombre de colis ». Et ce seront autant de maisons d’édition auxquelles vous enverrez vos entrailles, votre enfant, la joie de vos nuits, le tourment de vos petits matins. Votre œuvre.
 
À la fin, cela fera une grosse pile qu’il faudra porter à deux mains pour sortir de la poste, les glisser un par un dans une des fentes de la boîte aux lettres. En général, la destination sera « Paris ». Sauf deux ou trois, tous les éditeurs qui comptent ont une adresse parisienne.
Commenter  J’apprécie          10






    Lecteurs (698) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

    Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

    seul
    profond
    terrible
    intense

    20 questions
    2867 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

    {* *}