Et ce sont autant de maisons d'édition auxquelles vous enverrez vos entrailles, votre enfant, la joie de vos nuits, le tourment de vos petits matins. Votre oeuvre.
Charles excellait dans cet art feutré de laisser entrouvertes toutes les portes pour que le vent du destin s'y engouffre.
Marcel Proust ouvrit ses lourdes paupières pour révéler un regard bienveillant teinté d’une pointe d’ironie, comme s’il savait pourquoi elle était là. Violaine ne pouvait détacher ses prunelles du visage de l’auteur d’A la recherche du temps perdu ; ces cernes sombres, cette moustache impeccablement peignée et ces cheveux de jais. Il portait son manteau de loutre et était assis sur une chaise en bois, tout à côté du lit. Sa main droite reposait sur une canne à pommeau d’ivoire et d’argent tandis que la gauche lustrait, en de souples mouvements, les poils luisants du manteau.
« De leur conception à leur impression, les romans ont leur vie propre qui échappe à leur auteur »
Si ça se trouve il se tient vraiment à tes côtés. On ne sait pas grand chose de l’au-delà. Les religions n’ont apporté que des réponses soit beaucoup trop précises soit beaucoup trop floues. Bref, dans les deux cas : irrecevables.
- La collection commence à deux quand on cherche le troisième, énonça-t-il.
- Comme moi avec mes amants ?
Le Goncourt s'achète, se lit, s'offre dans les dîners en ville et les réunions familiales jusqu'aux fêtes de fin d'année. Bref, c'est une mine_ une alchimie parfaite entre la reconnaissance littéraire et la machine commerciale.
Il y a trois sigles de notation au service des manuscrits:
Un carré: refusé
Un croissant de lune: le texte n'est pas inintéressant, il mériterait d'être retravaillé ou alors l'auteur peut proposer un autre texte-on le lira avec intérêt en se souvenant de lui.
Un soleil: à publier de toute urgence.
Tout vient d'un endroit bizarre : une pièce de 30m2 où des gens sont payés pour lire des livres qui n'existent pas encore : le service des manuscrits.
« Il y a une sorte de radar à mettre en place, un radar qui oscille entre la qualité littéraire et le potentiel commercial. » (p. 84)