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Citations sur Celle que vous croyez (240)

Mon désir était le lieu de ma résistance, mon blockhaus intime, l'abri de mon corps et de ma langue, je le croyais inataquable, insubmersible, indestructible. "Je désire, donc je vis", mon cogito inoxydable.
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Eh bien moi, la sexualité me fascine. Je ne sais rien de quelqu'un tant que je n'ai pas couché avec lui. Rien d'important. Rien de vrai. Au mieux ,ce que sa conversation, sa fréquentation , m'ont laissé deviner, le sexe le confirmera. Mais , souvent , il l'infirmera. Toute la construction sociale se dissout dans le rapprochement des corps ou, si elle se maintient, c'est qu'il n'y avait qu'elle: l'obsession de la maîtrise, la peur ou la négation de l'autre, la volonté de pouvoir.
Le sexe, sinon, c'est le moment du partage le plus juste te le plus fragile, où le désir et la tendresse nous rendent généreux, où le présent ressemble à s'y méprendre à l'amour, et souvent on s'y méprend, on s'abandonne au feu, on s'y jette sans savoir qu'il brûle, comme un innocent, mais cette méprise est belle, cette méprise est le contraire du mépris, dans le désir on est innocent et c'est ce qu'on cherche, littéralement être in-nocent, rien de nocif entre nous, ne pas nuire, enfin ne pas nuire, ne vouloir que le bien, ne recevoir que le bien, échanger le souffle et la langue, le réel et la parole.
Raconter le sexe, c'est montrer l'humanité, sa possible bonté, sa puissance transfiguratrice tout comme sa faiblesse partagée, l'acceptation du sort commun qui sert de toile de fond à la vie. Ou bien la haine, la domination, la honte. Dans tous les cas, le sexe est connaissance, savoir instantané, volatil sans doute, chair à oubli, mais n'est-ce pas à la litterature, alors, de l'attraper au vol?
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Nous autres, psy, nous prétendons à la vérité. N'importe quoi! L'HP , c'est tout le contraire: c'est pour se protéger de la vérité.
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Une seule fois dans ma vie, j'avais eu peur physiquement d'un homme, mon mari lors d'une crise de jalousie, il avait les yeux fous en me giflant à toute volée, j'avais eu un décollement de rétine, mais j'étais jeune et je croyais que c'était le prix à payer quand on était désirable, que ça rendait les hommes furieux, que c'était naturel, il avait fallu m'opérer au laser. A présent, c'était l'inverse : j'étais devenue indésirable et l'homme ne pouvait pas le supporter, c'est ce qui le rendait violent, d'avoir désiré l'indésirable, il se sentait indigne. Ce n'était pas naturel, c'était social - juste une image de lui-même dans le monde : un brahmane chez les intouchables, ai-je pensé. Intouchable, ai-je pensé. Plus de cinquante ans ! Même si nous étions seuls, sa honte le dévorait et lui pinçait la bouche, on l'avait trahi, on l'avait humilié, j'étais devant lui comme un miroir où s'étalait sa déchéance.
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Autrefois, quand je souffrais ainsi, incapable d'écrire, et quand, seule, je ne pouvais éprouver le désir par un corps physique, j'allais chercher dans ma bibliothèque de quoi colmater le trou foré par l'angoisse. J'avais mes objets de désir, mon corpus de prédilection, je savais quelle page ferait baisser en moi la tension, la hâte, l'envie, je la trouvais souvent tout de suite, ou bien je feuilletais le livre avec ce tremblement que j'ai parfois quand j'ai très faim, j'avais faim de mots, je me goinfrais du Voyage de Baudelaire, des maximes de la Rochefoucauld, de la fin de Bérénice.
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On écrit pour garder la preuve, c'est tout. Les livres sont faits de ces souvenirs qui s'entassent comme les feuilles d'arbre deviennent la terre. Des pages d'humus. Je suppose que tu vas me trouver folle, mais souvent j'ai fait l'amour pour pouvoir écrire, enfin je faisais l'amour pour faire l'amour, mais il n'y a jamais eu de grande différence pour moi entre le désir et le désir d'écrire - c'est le même élan vital, le même besoin d'éprouver la matérialité de la vie.
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La vie m'échappe, elle me détruit, écrire n'est qu'une manière d'y survivre - la seule manière. Je ne vis pas pour écrire, j'écris pour survivre à la vie. Je me sauve. Se faire un roman, c'est se bâtir un asile.
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Une clinique psychiatrique, c'était le lieu idéal pour elle, l'endroit où vivre : les fous et les amoureux appartiennent à la même espèce, d'ailleurs on dit "amoureux fou". Ici, on ne la dérangeait pas dans sa jouissance morbide. Sa tragédie était merveilleuse. Si elle me parlait si volontiers lors de nos entretiens, c'était pour le plaisir de rester dans l'histoire. Et j'ai tout détruit. J'ai cru que la vérité la ramènerait à la vie. Mais tout le monde n'est pas prêt à la vérité. Les gens s'en foutent, de la vérité. Ce qui compte, c'est ce qu'ils croient. La vérité, ils écrivent par-dessus. Ils la font disparaître à force de fictions, de récits. Ils vivent de ça, de ce qu'ils se racontent. Leur vie est un palimpseste. Inutile d'aller voir dessous. Nous autres psys, nous prétendons à la vérité. N'importe quoi. L'HP, c'est tout le contraire : c'est pour se protéger de la vérité.
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la curiosité, c'est le signe : avoir envie, soudain, de connaître quelqu'un, de le déchiffrer. Quand l'autre devient un secret. Quand là où il n'y avait qu'un corps, il y a une histoire. Quand une forme se fait mystère sans fond.
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mon désir avait construit tant de châteaux en Espagne que les ruines m'en suffisaient. D'ailleurs je ne cherchais pas à être comblée - le désir me donnait assez de plaisir.
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