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J'ai découvert l'histoire de l'archipel des Chagos situé dans le nord de l'océan Indien, en lisant ce roman.
Ce drame déchirant est basé sur des faits historiques.
Un drame humain, des enjeux à portée internationale.
L'autrice recoupe le roman avec son histoire personnelle, ses origines familiales, en postface du livre.

Cour internationale de justice - La Haye, l'un des narrateurs s'y rend, plaider la cause des siens. Il remonte ensuite le fil de l'histoire de sa famille et des îlois, habitants des Chagos.

1967 – l'archipel des Chagos est encore rattaché à l'île Maurice.
Marie-Pierre Ladouceur, jeune femme native de Diego Garcia vit avec sa famille aux Chagos, elle va rencontrer Gabriel Neymorin, un Mauricien, venu assister l'administrateur colonial en place.
C'est peu avant l'indépendance de l'île Maurice au bout de cent cinquante-huit ans de domination britannique.
Mais l'Histoire est en marche, et les arrangements des puissants auront des conséquences irréversibles.
La raison d'Etat toujours prime, les décisions fomentées en haut-lieu planent en oiseaux de mauvais augure sur les Chagossiens. Que va-t-il advenir d'eux …
Une sombre période s'annonce. Leur destin va basculer.
Secrets, mensonges, révolte, déchirements, amours impossibles, douleurs de l'exil …
Chassés de chez eux, les îlois devront se battre jusqu'à porter leur situation devant la justice au bout de plusieurs années.
*
Un roman écrit dans un style fluide et agréable à lire, au bon rythme et bien documenté.
Je recommande vivement de lire cette histoire captivante et bouleversante.
L'autrice retranscrit de façon touchante les sentiments dévastés par la colère, le désespoir et l'injustice, l'abus de pouvoir. Puis, la volonté de se battre, parfois sur plusieurs générations, pour obtenir justice et réparation.
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Ce roman subtil et magnifiquement écrit traite d'une part de l'histoire totalement inconnue du grand public : l'arrachement des Chagossiens à leur terre natale.
Les îles Chagos sont un archipel d'îles du pacifique, la plus grande étant Diego Garcia. Rattachées à l'ile Maurice, leur statut devient incertain quand Maurice prend son indépendance de l'Angleterre. L'impensable survient, les habitants, gênants, sont proprement chassés de leur île. A la fin du 20ème siècle, effarant...
C'est cette histoire que Caroline Laurent conte, entre 1967 et 1975, via la vie de Marie-Pierre Ladouceur, une jeune Chagossienne ravissante et passionnée, Gabriel son amant mauricien, et leur fils Joséphin. Diego Garcia y est peinte avec amour, comme un paradis sur terre, la suite n'en est que plus abrupte.
Cette auteure sensible sait éveiller les émotions, et puise d'ailleurs celles-ci d'une partie de ses origines.
Un roman beau et révoltant, ce qui n'est étrangement pas antinomique ici.
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Un roman poignant et bouleversant. le sort dramatique de ces habitants de l'Archipel des Chagos m'était complètement inconnu et pourtant leur exode ne date que d'une cinquantaine d'année ! j'ai été émue jusqu'aux larmes à certains passages. Marie est forte, Marie ne renonce pas même si elle ne comprend pas les mécanismes des politiques qui oublient la dimension humaine lors de leurs accords.
L'abus de faiblesse est clairement montré du doigt par l'auteure.
L'écriture est simple, agréable et fluide.
Un livre que tout un chacun devrait découvrir pour sa culture personnelle.
Je remercie @Laehb80 pour cette pioche de décembre, un vrai coup de coeur (ou coup de colère d'ailleurs…)
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L'océan Indien et ses eaux claires, l'Îe Maurice et ses plages de rêve, sa population aux origines multiples qui se rassemble sous son drapeau aux 4 couleurs, et son passé de colonie française puis britannique. Et puis cet archipel des Chagos, loin au nord, peuplées de quelques milliers d'habitants qui y vivent tranquillement et dans le respect de la nature depuis le XVIIIe siècle. Jusqu'au jour où va se poser la question de l'indépendance de Maurice vis-à-vis du Royaume-Uni. Sans jamais être ni consultés ni informés, les chagossiens vont alors se retrouver malgré eux l'objet d'une négociation entre le pays colonisateur, les U.S.A. et le futur gouvernement mauricien. Niant tout droit, voire toute existence, aux chagossiens, les britanniques vont exclure l'archipel du référendum sur l'indépendance de Maurice en violation du droit international, affamer puis expulser les iliens, les entasser dans des bidonvilles sur l'Île Maurice, leur refuser pendant des décennies la reconnaissance des torts qu'ils ont subis.

Caroline Laurent nous raconte ce douloureux chapitre de la décolonisation dont, pour ma part, je n'avais jamais entendu parler. Dans un récit qui navigue entre 1967/1975 et les années 2000, au travers quelques personnages, elle dresse le destin de ces populations sacrifiées à la guerre froide.

Il y a Marie, la femme volontaire, celle que sa mère n'arrivera jamais à convaincre de mettre des chaussures. Marie vit heureuse sur Diego Garcia, la plus grande ile de l'archipel. Elle est entourée de sa mère, de sa soeur, de sa fille Suzanne, de ses amis. Une vie simple, de bien-être et d'insouciance. le bonheur. Un jour le bateau qui approvisionne régulièrement l'archipel depuis Maurice, apporte avec lui un jeune métis mauricien, Gabriel, employé de l'administration britannique. Commence pour Marie et pour Gabriel une histoire d'amour passionnée, qui fait fi des conventions. Une histoire d'amour qui sera aussi malmenée que les chagossiens.

L'histoire de Gabriel, de Marie, et de leur fils Joséphin, cristallise tout le destin de ce peuple. Par des chapitres courts on découvre et vit la souffrance des héros et de tous leurs proches. C'est le cri d'un peuple sacrifié car insignifiant aux yeux des grandes puissances occidentales qui dominaient le monde dans les années 1960/1970.
Ce rivage de la colère devient celui du lecteur. Un épisode parmi d'autres du mépris des peuples colonisateurs envers les colonisés, y compris jusque dans la fin de leur emprise et même au-delà. Josephin va porter pendant des décennies le combat entamé par sa mère. Il ira jusqu'à la Cour Internationale de Justice pour tenir la promesse faite à sa mère. On partage ses attentes, des espoirs, ses désillusions, cette colère d'un peuple.

Caroline Laurent réussit à mêler du romanesque à des faits historiques dans un roman bien rythmé, entre douceur des îles et force de la colère (comparable à celle d'un cyclone). Une belle histoire d'amour et des personnages très attachants au coeur d'un fait historique révoltant. Une belle découverte.
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Rivage de la colère ou comment chasser en toute impunité les habitants d'une île paisible et les larguer sans se préoccuper qu'ils puissent assurer leur subsistance.
Pourquoi ont-ils été chassé aussi facilement ? Parce qu'ils étaient quasi analphabètes. Parce qu'ils vivaient sur leur île en toute tranquillité, sans autre ambition qu'une vie simple, avec des petits bonheurs simples, comme toutes les générations qui les avaient précédés. Et puis un jour, vlan. Même pas un tsunami, ni un volcan, ni aucune autre catastrophe naturelle. Non. Juste une catastrophe humaine qui les chasse de chez eux : l'installation d'une base militaire, là où étaient leurs souvenirs, leurs jardins, leurs modestes maisons, leurs morts.
Quand j'ai lu cette histoire vraie, j'ai eu peine à y croire, et même à certains moments à faire preuve d'empathie, (dont pourtant je ne suis pas dépourvue) tant elle semblait invraisemblable. Et depuis que j'ai fermé ce livre, j'y pense souvent. Effarée par cette aberration. Touchée par ces êtres qui parachutés violemment dans un réel injuste, ont fini par réagir, être aidés. Touchée aussi par cette histoire d'amour qui est tellement évidente, tellement naturelle, tellement humaine. Touchée aussi du temps qu'il a fallu pour obtenir une bien maigre réparation. Touchée d'imaginer comment on peut vivre, en ayant l'interdiction absolue de revoir son ancien chez soi. Comme si leur passé était emprisonné, rayé de la carte.
Ce roman fait partie de la catégorie de ceux qui vous touchent plus a posteriori que pendant la lecture. En tout cas moi il me suivra longtemps. Et me fera apprécier la liberté de n'être pas sur le chemin d'une machination qui me dépasse. Enfin, pour le moment. Enfin, j'en ai au moins l'illusion…

Alors faut-il le lire ? Oui. Tragédie, poésie, histoire vraie. Un cocktail qui fonctionne bien, mené par une écriture délicate et presque intime.
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J'ai longtemps hésité à lire ce roman qui se déroule dans l'Océan Indien et qui narre la revendication d'une île perdue au milieu de l'océan.

Et puis, l'opportunité se présente et je me lance.

Au départ, le style ne m'a pas plu et je trouvais les personnages caricaturaux (une île merveilleuse où tout le monde vit en harmonie, tout le monde il est gentil).

Et puis la sauce a pris et j'ai voulu découvrir ce qu'il arrivait à ces habitants chassés de chez eux par la Perfide Albion.

J'ai tremblé avec eux lors du tsunami de 2014 ; j'ai espéré avec eux lors des différents recours aux différentes Cours Internationales.

J'ai découvert que les anglais avaient payé pour le relogement des îlois, argent dont ils n'ont jamais vu la couleur, condamnés aux bidonvilles.

Même si je n'ai pas cru aux personnages trop d'un seul bloc, le propos de l'auteure est ailleurs.

Un livre qui a le mérite de mettre en lumière le combat des îlois pour récupérer leurs îles dont ils ont été spoliés.

Un roman qui me restera finalement en mémoire, qui montre que même le sable de l'île la plus perdue (au milieu de l'océan) peut être recouverte de béton.

L'image que je retiendrai :

Celle des couleurs bleues et vertes des oiseaux, de la mer et du ciel, couleurs omniprésentes.
Lien : https://alexmotamots.fr/riva..
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Marie est une chagossienne qui tombe amoureuse d'un Mauricien bon teint. Hélas les tourments de l'Histoire et la perfide Albion vont semer le chaos sur leur route. Très beau roman sur un sujet méconnu et ô combien scandaleux. Bien écrit et très documenté, il nous fait voyager dans l'océan indien et rêver malgré quelques longueurs par-ci par-là. A lire !
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Un grand roman tissant habilement fresque historique, grande histoire d'amour et la dénonciation d'un crime colonialiste récent.
Amoureux des Mauriciens et de leur littérature, je m'étonne moi-même d'avoir tant attendu pour découvrir le roman de Caroline Laurent. Quel beau voyage je viens de faire avec elle à Maurice et sur l'archipel des Chagos. J'y étais. Et si j'avais déjà lu d'autres romans sur ce sujet comme celui de la magnifique Shenaz Patel, je sais que le souffle romanesque de Caroline Laurent va longtemps m'accompagner. Merci à la communauté Babélio qui m'a permis de découvrir ce livre (D. en particulier).
RIVAGE DE LA COLÈRE c'est l'histoire du déracinement d'un peuple, l'histoire des petites magouilles politiques entre Grands de ce monde qui se moque bien des petites gens. Rivages de la colère, c'est l'amour multiculturel et la difficulté à se métisser sans attirer la suspicion. Rivages de la colère, c'est la passion les corps et les âmes qui s'attirent par-dessus la colère. Rivages de la colère c'est la justice qui finit par triompher mais laisse des morts en chemin.
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En 1967, quand le tout jeune mauricien Gabriel Neymorin débarque aux Chagos, archipel dépendant de l'île Maurice, pour seconder l'administrateur, il ne se doute pas qu'il va tomber amoureux de cet endroit, et de l'une des habitantes, Marie Ladouceur, jeune femme mère d'une petite fille. Peu de temps après, l'île Maurice devient indépendante. Quel va être le statut des îles Chagos, archipel où trois îles seulement sont habitées, et ce depuis quelques siècles, lorsque les Français puis les Britanniques, y firent venir des esclaves pour récolter la canne à sucre ? Gabriel se trouve être au courant avant les habitants, avant Marie, mais une clause de confidentialité qu'il a signée l'empêche de les prévenir, créant un affreux dilemme pour le jeune homme. Tout d'abord, les bateaux de ravitaillement ne passent plus. Puis les Chagossiens qui partent voir leur famille ou se faire soigner à l'île Maurice sont empêchés de revenir, et enfin tous les autres habitants sont prévenus brutalement qu'ils doivent prendre quelques bagages et embarquer.

Cette triste histoire est vue par Joséphin, enfant transplanté depuis son île alors qu'il était tout petit. Devenu adulte, il va chercher, avec d'autres, des recours internationaux et plaider pour un retour des exilés dans leur île. le récit alterne donc entre son enfance, avec l'histoire de sa mère, et son combat juridique actuel.
Si je n'ai pas été entièrement convaincue par l'aspect romance dans les premiers chapitres, j'ai aimé de plus en plus ce texte au fur et à mesure de la lecture, en particulier tout ce qui raconte le combat du peuple déraciné de manière inhumaine et plongé dans la misère la plus noire, pour retrouver l'île d'où ils ont été chassés.
Cette fiction a tout d'un récit de vie tant les personnages sont bien incarnés, avec une écriture qui emporte et fait compatir, mais surtout elle fait découvrir un pan d'histoire méconnu qui provoque l'indignation.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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La couverture interpelle, déjà: cette photo noir et blanc d'une visage de femme très expressif: dégoût? profonde tristesse? désarroi?
Jamais on ne dira, chantera, ni n'écrira assez sur ce drame: Qui a le droit d'expulser des familles de la terre où ils vivent, où ils sont nés, qu'ils ont exploitée?
L'histoire de Marie Ladouceur se passe sur une île appartenant à l'archipel des Chagos. Nous sommes en 1967 et Marie vit libre et heureuse, toujours pieds nus!
Un Mauricien nommé Gabriel arrive sur cette île et elle tombe amoureuse.
Et puis le quotidien des Chagossiens bascule: Des soldats les chassent de leurs terres, vendues pour y établir une base militaire américaine. Les familles sont emmenées à l'île Maurice, où elles vivront la misère dans des bidonvilles.
Cette histoire, je ne la connaissais pas, les îles Chagos? Jamais entendu parler.
Dans ce magnifique roman, Caroline Laurent raconte ce qu'elle a entendu de la bouche de sa mère et elle la raconte ici avec simplicité, pudeur et justesse.

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