Nicole Lavigne/5
6 notes
Résumé :
Nouvelle-France, 1635. Rien ne va dans la jeune colonie. L’immigration se fait au compte-gouttes, les familles vivent dans la peur constante des attaques iroquoises, il manque de soldats et de filles à marier, les prêtres ont du mal à évangéliser les Hurons et les sévices qu’ils subissent lorsqu’ils tombent aux mains de l’ennemi font frémir toute la population.
C’est dans ce contexte qu’arrive Pierre Boucher avec sa famille. Aux côtés des Jésuites en ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4)
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Alors que la Nouvelle-France est en grand danger, notamment à cause des attaques des Iroquois, Pierre Boucher, fondateur de la ville de Boucherville, est envoyé en France pour plaider la cause de la colonie et demander l'aide du roi Louis XIV.
Ce roman, séparé en deux parties, nous fait découvrir deux facettes très différentes de l'histoire. Tout d'abord, Pierre Boucher nous raconte sa vie de colon et comment il a gravi les échelons afin de devenir un homme très influent.
Ensuite, il nous transporte à la cour du roi Soleil et nous fait découvrir tous les caprices de ce souverain qui a eu le plus long règne en France.
- À vrai dire, j'avais pensé en ramener cinq ou six cents. Comme vous devez le savoir, un de nos graves problèmes, c'est que nous ne somme pas assez nombreux. Notre population peine à atteindre les deux mille habitants alors que la Nouvelle-Angleterre compte déjà quarante mille âmes.
- Mais où diable alles-vous trouver six cents hommes prêts à braver la mer pour aller vivre à l'autre bout du monde?
Cette citation a suscité des interrogations chez moi. Qu'est-ce que l'Angleterre avait fait de différent de la France pour avoir deux fois plus de colons en Amérique? Et comment les colons français sont-ils parvenus à survivre pour permettre au Québec de devenir ce qu'il est aujourd'hui?
L'étonnante destinée de Pierre Boucher est une lecture intéressante et très instructive sur le plan historique.
Ce roman, séparé en deux parties, nous fait découvrir deux facettes très différentes de l'histoire. Tout d'abord, Pierre Boucher nous raconte sa vie de colon et comment il a gravi les échelons afin de devenir un homme très influent.
Ensuite, il nous transporte à la cour du roi Soleil et nous fait découvrir tous les caprices de ce souverain qui a eu le plus long règne en France.
- À vrai dire, j'avais pensé en ramener cinq ou six cents. Comme vous devez le savoir, un de nos graves problèmes, c'est que nous ne somme pas assez nombreux. Notre population peine à atteindre les deux mille habitants alors que la Nouvelle-Angleterre compte déjà quarante mille âmes.
- Mais où diable alles-vous trouver six cents hommes prêts à braver la mer pour aller vivre à l'autre bout du monde?
Cette citation a suscité des interrogations chez moi. Qu'est-ce que l'Angleterre avait fait de différent de la France pour avoir deux fois plus de colons en Amérique? Et comment les colons français sont-ils parvenus à survivre pour permettre au Québec de devenir ce qu'il est aujourd'hui?
L'étonnante destinée de Pierre Boucher est une lecture intéressante et très instructive sur le plan historique.
Ce livre est finaliste pour le prestigieux prix littéraire France/Québec 2022, aux côtés d'un autre roman historique intitulé 1542 La colonie maudite (excellent roman de Raymond Rainville que j'ai adoré!).
La lecture de L'étonnante destinée de Pierre Boucher m'a donnée le goût de lire d'autres romans historiques afin de faire revenir à ma mémoire les notions apprises jadis pendant mes cours d'histoire, mais surtout, pour enrichir ma culture. C'est que mon fils de 13 ans commence à en savoir plus que moi sur ce sujet!
Ce que j'ai aimé de ce livre, c'est qu'il raconte deux sujets totalement différents: en première partie, c'est la dure vie des colonies de Nouvelle-France. En seconde partie, c'est la vie à la Cour du roi Louis XIV.
La lecture de L'étonnante destinée de Pierre Boucher m'a donnée le goût de lire d'autres romans historiques afin de faire revenir à ma mémoire les notions apprises jadis pendant mes cours d'histoire, mais surtout, pour enrichir ma culture. C'est que mon fils de 13 ans commence à en savoir plus que moi sur ce sujet!
Ce que j'ai aimé de ce livre, c'est qu'il raconte deux sujets totalement différents: en première partie, c'est la dure vie des colonies de Nouvelle-France. En seconde partie, c'est la vie à la Cour du roi Louis XIV.
Roman historique intéressant avec deux volets très différents: la dure vie des colons en Nouvelle-France qui se font attaquer par les tribus améridiennes et qui affrontent des épidémies versus la vie huppée et pleine d'excès à la Cour du roi Louis XIV !
À lire pour les amateurs de romans historiques!
À lire pour les amateurs de romans historiques!
Un récit très précis et très détaillé.Nous suivons les aventures de Pierre Boucher en Nouvelle France au gré de l'évolution de sa vie et de sa contribution à l'histoire de ce territoire.Quelles longueurs cependant pour aboutir à une dernière partie très prenante.
L'emploi du présent dessert le livre et lui donne un manque de fluidité.
L'emploi du présent dessert le livre et lui donne un manque de fluidité.
critiques presse (1)
Notre histoire recèle de gens extraordinaires, de héros et d’héroïnes dignes d’être célébrés, de « remarquables oubliés ».
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (3)
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Les migrants ne font pas seulement qu’immigrer. Ils viennent fonder une
bourgade dans l’île de Montréal, sur la route empruntée par les Iroquois
pour remonter du sud des Grands Lacs à la vallée du Saint-Laurent. Cette
lubie a germé un jour dans l’esprit d’un homme vertueux du nord-ouest de
la France, Jérôme Le Royer de la Dauversière, après une révélation divine à
laquelle il a rallié pas mal de gens autour de lui. C’était insensé, mais
comme chacun sait, on ne discute pas les ordres du Divin.
Le soldat Guidon et moi observons la scène, et tout ça ne nous inspire rien
de bon. Mon compagnon me rejoint, une main sur le canon de son
arquebuse :
— T’as vu un peu cette bande de farauds ? Pfff… Au lieu d’aller fonder
une nouvelle cité, ils feraient mieux de venir grossir les rangs de Québec,
qui en a bien besoin.
bourgade dans l’île de Montréal, sur la route empruntée par les Iroquois
pour remonter du sud des Grands Lacs à la vallée du Saint-Laurent. Cette
lubie a germé un jour dans l’esprit d’un homme vertueux du nord-ouest de
la France, Jérôme Le Royer de la Dauversière, après une révélation divine à
laquelle il a rallié pas mal de gens autour de lui. C’était insensé, mais
comme chacun sait, on ne discute pas les ordres du Divin.
Le soldat Guidon et moi observons la scène, et tout ça ne nous inspire rien
de bon. Mon compagnon me rejoint, une main sur le canon de son
arquebuse :
— T’as vu un peu cette bande de farauds ? Pfff… Au lieu d’aller fonder
une nouvelle cité, ils feraient mieux de venir grossir les rangs de Québec,
qui en a bien besoin.
Juillet 1635
J’ai treize ans lorsque je rencontre mon premier cadavre. Je ne le connais
pas. Ni le deuxième, ni le troisième, ni aucun autre croisé par la suite. Sur le
navire, nous formons un groupe homogène, unis par une destination
commune, mais certains sont plus malchanceux que d’autres. Ou plus à
risque. Comme une série de cartes tombant les unes après les autres, les
hommes et les femmes deviennent tout à coup ces corps inertes, inutiles,
vidés de leur substance. On s’en débarrasse en les jetant à la mer, qui les
engloutit sans les recracher. Les corps enfermés dans des sacs auxquels on
attache une grosse pierre pour les empêcher de flotter, car l’époque est
superstitieuse, chutent dans un bruit mat au contact de l’eau, un plouc à
peine audible qui me donne froid dans le dos. Ensuite, on rassemble les
effets personnels des disparus et, s’ils n’ont aucune famille, on tire au sort
pour les partager. Après quoi ils tombent dans l’oubli. On n’y pense plus.
J’ai treize ans lorsque je rencontre mon premier cadavre. Je ne le connais
pas. Ni le deuxième, ni le troisième, ni aucun autre croisé par la suite. Sur le
navire, nous formons un groupe homogène, unis par une destination
commune, mais certains sont plus malchanceux que d’autres. Ou plus à
risque. Comme une série de cartes tombant les unes après les autres, les
hommes et les femmes deviennent tout à coup ces corps inertes, inutiles,
vidés de leur substance. On s’en débarrasse en les jetant à la mer, qui les
engloutit sans les recracher. Les corps enfermés dans des sacs auxquels on
attache une grosse pierre pour les empêcher de flotter, car l’époque est
superstitieuse, chutent dans un bruit mat au contact de l’eau, un plouc à
peine audible qui me donne froid dans le dos. Ensuite, on rassemble les
effets personnels des disparus et, s’ils n’ont aucune famille, on tire au sort
pour les partager. Après quoi ils tombent dans l’oubli. On n’y pense plus.
En questionnant Champlain, j’apprends que les Sauvages ne sont pas tous
des guerriers sanguinaires, comme l’a forgé mon imagination à partir des
esquisses. Les Français considèrent même les Algonquins et les Hurons
comme des amis et vivent en paix avec les autres nations, les Micmacs, les
Attikameks, les Abénaquis, les Montagnais. Seuls les Iroquois, aussi
appelés les Agniers, posent problème. Ennemis jurés des Algonquins qui les
ont jadis surnommés Irinakhoi, « serpents à sonnette », les Iroquois leur
vouent une haine viscérale. L’animosité entre les deux nations remonte à
des temps si lointains que personne ne sait au juste comment ils en sont
arrivés là.
des guerriers sanguinaires, comme l’a forgé mon imagination à partir des
esquisses. Les Français considèrent même les Algonquins et les Hurons
comme des amis et vivent en paix avec les autres nations, les Micmacs, les
Attikameks, les Abénaquis, les Montagnais. Seuls les Iroquois, aussi
appelés les Agniers, posent problème. Ennemis jurés des Algonquins qui les
ont jadis surnommés Irinakhoi, « serpents à sonnette », les Iroquois leur
vouent une haine viscérale. L’animosité entre les deux nations remonte à
des temps si lointains que personne ne sait au juste comment ils en sont
arrivés là.
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