Ces jours qui disparaissent

C'est une bande dessinée que j'ai vu encensée partout et, ayant beaucoup aimé Les vestiaires du même auteur il y a quelques années, j'étais ravie de pouvoir découvrir ce livre-là aussi.

Au départ, nous rencontrons un jeune homme de vingt-six ans, Lubin, et nous rencontrons également sa petite amie, ses ami·e·s, ses passions... Et, petit à petit, suite à une chute, il va se réveiller en se rendant compte qu'il a sauté une journée et qu'il ne se souvient pas de la veille. Il comprend qu'une autre personnalité prend sa place un jour sur deux, et de plus en plus souvent...

C'est une bande dessinée qui parle du trouble dissociatif. Ne sachant pas de quoi il en retourne dans la réalité, je ne peux pas dire si l'auteur a bien traité le sujet ou pas. Mais les personnalités bien distinctes de Lubin se battent pour "l'emporter" et rester présentes. C'est poignant et déchirant.

Comme Timothé le Boucher nous fait suivre Lubin à travers sa première personnalité (celle qui est acrobate, bordélique, insouciante), nous nous attachons plutôt à lui et la seconde semble être un parasite. Flirtant avec la science-fiction, cette histoire est bouleversante. J'ai versé un torrent de larmes et je l'ai trouvée magnifique.

Lubin Maréchal est équilibriste avec un petit groupe d'amis. Lors d'une représentation, il retombe mal, un coup sans conséquence d'après lui. Mais quand il lève, le jour suivant selon lui, il se rend compte que deux jours sont passés. Bientôt, il comprend qu'une autre personnalité prend vie pendant ses absences mentales. Un Lubin plus sérieux, plus appliqué. Une confrontation indirecte les opposera par biais d'écrans sur des questions futiles comme d'autres plus importantes. le pire arrive quand Lubin constate que ses absences sont de plus en plus longues...
J'ai eu mal à m'habituer au dessin particulier mais il permet de comprendre les changements de personnalités de Lubin. On a vraiment l'impression d'avoir deux personnes différentes. L'histoire tissée autour est vraiment prenante même si un peu trop spécifique : les amis du cirque, la famille, l'amour... Une bande dessinée originale sur le thème de la personnalité. Lubin est-il schizophrénique ? Timothé le Boucher préfère s'attacher à décrire ce combat à distance de deux personnalités pour gagner un seul corps. Est-ce une métaphore sur le passage à l'âge adulte, sur les tâches plus réfléchies, plus conséquentes à accomplir ? Est-ce cette part de folie que nous aimerions garder en nous ? En tout cas, cette BD a le mérite de faire réfléchir chacun sur lui-même. A découvrir !!

Une histoire bien construite et audacieuse avec des personnages touchants, j'aime les dessins et les couleurs. le thème du trouble dissociatif de l'identité est abordé intelligemment, le scénario est finement amené. Très intéressant.
Acrobate, Lubin chute sur la tête. Un matin, il apprend qu'il a perdu un jour. Pas de souvenir, rien. Un jour sur deux, un « autre lui » confiant et pragmatique remplace le Lubin insouciant et décontracté qui s'efface. Si la cohabitation commence bien, elle ne sera pas simple. Est-ce qu'une personnalité remportera sur l'autre ? L'intrigue tient, la fin m'a bien troublé.

Voici un roman graphique plaisant à lire mais un peu déroutant.
Le début nous laisse à penser qu'il s'agit d'une fiction fantastique et puis peu à peu, d'autres éléments se mettent en place et nous permettent de voir les choses sous un angle différent que j'éviterai de dévoiler ici.
Le héros de l'histoire est un personnage plutôt attachant : acrobate, bordélique, qui entretient d'excellentes relations avec ses amis et sa famille. Des relations qu'il lui sera difficile de préserver...

C'est un roman graphique qui peut laisser perplexe mais au delà des questions psychologiques qu'il pose, il aborde des thèmes simples comme l'amitié, l'amour, la famille...
On en fait une lecture rapide d'autant plus que l'intrigue est prenante.

Lubin Maréchal est un jeune acrobate de 26 ans. Après une mauvaise chute sur la tête, il se rend compte qu'il a de soudaines absences prolongées. Deux jours se sont écoulés quand il n'a le souvenir d'en avoir vécu qu'un seul… le phénomène se répétant de manière régulière, il découvre que son corps reste actif malgré ses pertes de conscience et décide de rentrer en contact avec l'Autre, celui qui partage son corps le reste du temps…

Il découvre alors une personnalité à part entière, bien différente de la sienne et tout aussi déstabilisée par cette situation inédite. Les deux parviennent à trouver un terrain d'entente afin de faciliter la cohabitation mais, peu à peu, des tensions surviennent menaçant le fragile équilibre. Jusqu'au jour où les absences de Lubin se rallongent… Il a un jour quand l'Autre en a deux, puis un contre trois et la cadence ne semble pas ralentir. A ce rythme, combien de temps lui reste-t-il à vivre?

Lauréate du prix des Libraires en 2017 et des Utopiales en 2018, cette bande-dessinée de Timothé le Boucher a effectivement de quoi séduire! Un sujet intéressant, qui interroge sur le temps qui passe et l'usage qu'on en fait mais qui traite aussi et surtout de l'identité, des paradoxes et des contradictions que l'on porte en chacun de nous et qui s'expriment ici par un dédoublement étrange et inquiétant de la personnalité. 

Les rapports aux autres et toutes les difficultés que cette ambivalence peut entraîner, sont habilement dépeints et contribuent à rendre l'histoire crédible et convaincante. Lubin, avec son côté rêveur et passionné, est un personnage attachant, tout comme la multitude de personnages secondaires qui l'entoure et dont l'humour et la joie de vivre apportent un souffle de fraîcheur bienvenue sur cette intrigue qui ne cesse de monter en tension…

Une fois le compte à rebours lancé, une véritable course contre la montre s'engage pour Lubin et l'on est pris malgré nous dans cette spirale infernale avec l'espoir, de plus en plus mince, de trouver enfin une solution pour éliminer le “parasite”. Mais qui est le parasite de qui au final?

Bref, une histoire captivante, touchante et bien menée, servie par un dessin jeune et dynamique, très agréable à regarder, ce qui ne gâche rien! Une belle découverte en somme!

Gros coup de coeur pour cette histoire qui m'a happée du début à la fin. Je ne connaissais pas du tout l'histoire, ni même le thème et c'est très bien de commencer cette BD sans savoir d'avance ce qui va arriver. Ainsi dés le début j'étais en totale empathie avec le personnage. le dessin est certes simpliste mais ça ne gêne pas, l'histoire étant tellement prenante . Cette histoire est émouvante, difficile pour moi de retenir mes larmes. Parce qu'elle est belle, originale, cruelle parfois et une fois la dernière page tournée, on ne peux s'empêcher d'y réfléchir et d'y penser encore. Après chacun sa sensibilité mais j'ai trouvé cette histoire bouleversante.
Challenge BD 2021

Lubin Maréchal est acrobate professionnel (et caissier car il faut bien gagner sa vie). Très bien entouré par sa bande de saltimbanque, il vit une relation stable avec Gabrielle. Jusqu'à ce qu'il se réveille un "lendemain" matin... Lubin a "perdu un jour". Persuadé que nous sommes lundi, il débarque au boulot comme une fleur le mardi. Ses absences deviennent récurrentes, puis se prolongent. Lubin enquête sur lui-même et découvre qu'il doit à présent partager son corps. Emploi du temps, garde partagée, durant plusieurs années, il devra "faire avec" cet alter-ego mystérieux et si différent de lui. L'autre prend de plus en plus de place, et les absences de Lubin se prolongent dangereusement.

Cet album de Timothé le Boucher m'a "retourné le cerveau" comme on dit...! Les thèmes m'ont rapidement interpellée, et Thimothé le Boucher réussit à approfondir sa réflexion et nous livrer une oeuvre totalement aboutie. Il pousse le concept jusqu'au bout de façon presque ensorcelante. Il explore deux sujets dans l'air du temps : le temps qui passe et ne se rattrape pas et la dissociation de personnalité. A cela s'ajoute évidemment l'amitié, la famille, la société, l'usurpation d'identité, et l'Amour (et quel Amour ! quel merveilleux amour...)
L'ambiance de départ est banale, tout est très "normal". Puis la normalité devient de plus en plus troublante, tortueuse. Contrairement au dessin, qui reste égal à lui-même, jusqu'au bout.
Les illustrations sont plutôt traditionnelles, un peu lisses, parfois léchées, tout aussi épurées et directes que l'autre album de Thimothé le Boucher que j'ai lu (Le patient). Je suis facilement entrée dans l'univers contemporain et réaliste des premiers temps. Cela m'a aidé à me projeter dans le futur [sans vouloir divulgacher : l'auteur-illustrateur pousse son raisonnement très loin dans le temps].

Tout le monde a eu des rêves de jeunesse : que ce soit voyager dans le monde entier, être artiste, élever des chèvres, devenir riche ou président·e de la République (je ne vous juge pas^^).
Et puis pour la plupart, la vie se charge d'y mettre fin : on a besoin d'argent, on trouve un travail, on fonde une famille, on se range. On vieillit.
De temps à autre on revoit les vieux copains-copines de jeunesse, on se remémore les rêves qu'on avait, avec un peu de nostalgie…
C'est ce thème qu'explore l'album, en adoptant un scénario très original, d'abord fantastique, puis psychanalytique : ça n'est pas gai, mais c'est très bien construit.
J'ai eu un peu de mal à m'habituer au dessin très lisse, que j'ai trouvé un peu facile au début, puis je l'ai finalement trouvé expressif et je l'ai vraiment apprécié.

Challenge Bande dessinée 2023
LC thématique septembre 2023 : "Première rencontre"

« Bonjour les Babélionautes ! Aujourd'hui, après un combat épique contre un autre usager de bibliothèque auquel j'ai arraché cette BD au péril de ma vie…

-T'en fais pas un peu trop, là ?

-Moui, bon. Maintenant que j'ai enfin récupéré ce livre que squattait M. Déidamie, je viens vous parler d'une BD écrite et dessinée par Timothé Le Boucher, Ces jours qui disparaissent.

Or donc, Lubin Maréchal, acrobate de son état, prend un coup sur la tête et commence à rater son existence un jour sur deux.

-Tu veux dire qu'il fait les mauvais choix dans sa vie un jour sur deux ?

-Non. Il rate vraiment un jour sur deux. Un jour sur deux, il n'est pas là. Quelqu'un d'autre est là, il marche, mange, vit avec son corps, mais ce n'est pas lui. Petit à petit, cet autre va prendre de plus en plus de place dans sa vie. Lubin devra lutter s'il ne veut pas disparaître.

Premier atout : le dessin. J'ai adoré le dessin, la belle ligne claire adoucit la tristesse de l'histoire. Va savoir pourquoi, je lui trouve un je-ne-sais-quoi de manga et je ne parviens pas à me défaire d'un sentiment de ressemblance entre Léandre, le meilleur ami de Lubin, et Jean, ce personnage de « Nadia, le secret de l'eau bleue ». J'ai beaucoup aimé la diversité des visages et des corps représentés : le dessinateur ne tombe pas dans la facilité. Chaque personnage possède des traits, une morphologie qui lui est propre.

Deuxième atout : le traitement en lui-même, subtil.

-Subtil ? ça n'a rien de compliqué, l'autre est un parasite et puis voilà !

-Non. La dualité des Lubin représente une façon de vivre différente, l'un se consacrant à l'art, à la beauté et aux loisirs, l'autre à l'efficacité, à la productivité et au rendement. Il y a à ce sujet quelques phrases bien senties… je me demande d'ailleurs si l'auteur n'a pas lui-même entendu ce genre de préjugés. Quoi qu'il en soit, je n'ai perçu aucun jugement de la part du narrateur, le lecteur se fait sa propre idée.

L'histoire avance et les doutes s'accumulent, jusqu'à la conclusion, qui laisse plus d'interrogations que de réponses. le texte se garde bien de trancher avec certitude dans un sens ou dans l'autre sur l'identité parasite. D'habitude, je n'aime pas quand une histoire n'éclaircit pas toutes ses zones d'ombre, cependant, je n'ai pas éprouvé de déception avec celle-ci, peut-être à cause de cet amour qui en imprègne toutes les pages ou presque.

-L'amour ? Je sens arriver le truc gnan-gnan…

-Mais non ! Lubin n'est pas seul, il a des proches dans sa vie, la plupart d'entre eux s'efforcent de le soutenir et acceptent la situation. J'ai trouvé leurs liens très forts et très beaux, j'ai aimé le tour inattendu que prennent certaines relations, aussi.

Bref, une BD bellement ouvragée, une mise en scène efficace, des émotions puissantes aux couleurs douces et de quoi réfléchir : Ces jours qui disparaissent est un livre à lire, à admirer et à méditer. Je regrette cependant quelques fautes ici ou là, dommage… »

68ème lecture graphique de l'année...
Incroyable !
Je n'en avais jamais lu autant (dans ma vie d'adulte, je précise, puisque les BD ont accompagné mon enfance et mon adolescence).
Et je termine avec l'excellent album de Timothé le Boucher, Ces jours qui disparaissent.
Une histoire à devenir fou.
Imaginez.
Vous vous réveillez un jour sur deux .
Bon, vous me direz c'est plus vite Noël.
En même temps, vous vieillissez plus vite et là, je vois que vous faites la grimace.
C'est ce qui arrive à Lubin le héros de ce récit. C'est déjà perturbant, mais ce qui l'est plus encore, c'est que les jours qui lui manquent, c'est un autre qui les vit...
Qui est-il ?
Une histoire de fou, je vous dis.
Plus le temps passe, plus Lubin perd ses repères.
Comment combler les vides ?
Comment se construire ?
Comment aimer ?
Comment vieillir ?
Pas facile de s'y retrouver, parfois, même pour le lecteur.
L'ingéniosité du scénario, associée à la sobriété du dessin, en font un roman graphique inclassable.
Entre folie et combat pour comprendre, un album déroutant, à découvrir.