Un quatrième tome tout aussi passionnant et sympathique, divertissant et enchanteur. On nage en plein pays breton avec ces histoires captivantes, l'univers celtique est présent et nous fait rêver. On en redemande !
Ce qu'il y a de bien avec cette série c'est l'immersion totale dans la Bretagne, avec les costumes, les paysages, les décors, le vocabulaire, quelques mots de bretons se glissent de temps en temps. Rien de bien méchant, la traduction est en bas de page.
Une fois de plus, le fil rouge est des plus intéressant, on y évoque la pierre de justice, un tribunal se réunit pour juger des facéties orchestrées par le petit peuple fantastique. L'idée est plaisante et bien menée, j'aime ce côté plus sombre qui apparaît. le texte est toujours aussi lisibles et compréhensible permettant une lecture agréable.
Les graphismes sont de toutes beauté. La couverture est magnifique, j'adore ce vieux livre avec cet encrier et sa plume, ces parchemins, ces dessins s'apparentant à des aquarelles... C'est magique. Les dessins sont très beaux, malgré la diversité des illustrateurs et des coloristes, il existe une certaine fluidité et unité dans l'ensemble, c'est extraordinaire. Les dessins nous montrent des décors très enchanteurs, des ambiances à la fois fantastique et fantasy, c'est un savant mélange brillamment honoré par les couleurs. La colorisation est magistrale, les couleurs sont belles, elles permettent de mieux imaginer les sublimes paysages bretons, de rendre compte des costumes, les créatures rencontrées sont belles.
Le sonneur : l'histoire se situe à Sainte-Anne d'Auray où nous faisons connaissance avec un sonneur, Lao, odieux ! Il se moque de la religion, pourtant très présente à l'époque en cette région, il se moque des femmes, des traditions, des korrigans. Il est méprisant et méprisable, j'ai beaucoup apprécié la leçon que lui donne les korrigans, elle aussi amusante qu'effrayante. Elle a le mérite d'être à la hauteur de l'attitude du sonneur. C'est une belle histoire, dont il faut tirer des enseignements.
Le Teuz-ar-pouliet : cette fois-ci, nous partons à Locronan, une cité du Finistère. Barbaïk est une jeune femme très spéciale, je comprends son idée d'être moderne, de ne pas épouser le premier venu, de ne pas être une femme popotte-enfants. Néanmoins, ses manières sont peu sympathiques, elle est égoïste, capricieuse, fainéante et mauvaise langue, son idée se noie dans sa personnalité. L'histoire m'a bien amusée, j'ai adoré les malheurs qui s'acharnent sur Barbaïk, même si on finit par compatir à son sort. Jégu est attachant et plein de bonnes intentions, j'aime sa relation avec Teuz ar pouliet, un drôle de lutin drôle et plein de charme.
La noix du poulpikan :mon histoire préférée de ce quatrième tome. Elle se déroule à Pont-Aven et nous présente Soazig, une lavandière très amoureuse du peintre Armand, élève de Gauguin, un très grand peintre. Ils filent le parfait amour jusqu'au jour où notre héroïne offense gravement un poulpikan, qui pour se venger lui offre une noix. En la mangeant, Soazig tombe enceinte. Elle est jetée du domicile familiale, abandonnée par son amour. Là aussi, on est partagé entre la peine du poulpikan et celle de Soazig, on les comprend un peu tous les deux. J'ai beaucoup adoré cette histoire.
Pour conclure, cette série est formidable. Elle nous transporte au coeur des légendes et mythes bretons, avec un texte de qualité et soigné ainsi que des illustrations magnifiques. On est enchanté par les histoires qui nous sont contées tout en appréciant un fil rouge des plus intéressants. Nous avons le thème de la justice, captivant et passionnant, à travers trois belles histoires qui nous interpellent d'une manière ou d'une autre.
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