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3,65

sur 358 notes
Nous sommes en mai 1871 lors de la semaine sanglante de la Commune dont nous allons bientôt commémorer les 150 ans. Alors que le peuple de Paris s'apprête à mener le dernier combat – qui lui sera fatal – dressant armes et barricades contre les Versaillais, un sombre individu, Pujols, profite du chaos pour enlever des jeunes filles…et assouvir ses pires fantasmes. Roques, policier improvisé nommé par les insurgés, est sur l'enquête. On suit parallèlement l'histoire d'un couple, Nicolas sur le front avec deux compères et sa compagne, Caroline, infirmière. Qui par le hasard des circonstances va se trouver également kidnappée par le pervers à la gueule cassée et le cocher dont il a fait son complice.

Autant dire que les événements historiques, les hôpitaux de fortune, la perversité de certains individus se mêlent pour nous offrir un tableau plus que glauque et sanguinaire de la condition humaine. Mais la redondance – pourquoi en rajouter alors que l'époque est déjà à feu et à sang – et la longueur des descriptions, rendent la lecture un peu indigeste. Et finalement on est plus happé par l'horreur et la violence, la peur et le dégoût que par le récit du combat d'un peuple contre ses oppresseurs.
Donc mi roman historique, mi roman noir mais moyennement convainquant.
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Il est tombé par terre, c'est la faute à Voltaire,le nez dans le ruisseau c'est la faute à Rousseau... Gavroche était à mes côtés tout au long de ces dix jours de la Commune qu'Hervé le Corre m'a fait prodigieusement vivre. du 18 au 28 Mai " le vieux Monde qu'on croyait aboli,son ordre culbuté ,ses bourgeois enfuis, s'apprête à revenir dans le fracas du feu et de l'acier,et ce sera impitoyable."
Paris sera bientôt un immense brasier qui emporte avec lui l'utopie des premiers jours mais ,pour autant,aucun regret. Car le peuple de la Commune est déterminé admirablement courageux et jusqu'à la dernière minute. Il se bât pour ses idéaux, l'égalité,la fraternité,la liberté, et chacun est prêt à mourir pour que d'autres,un jour y parviennent si ce n'est eux. Alors la lutte est sanglante. La fatigue est extrême,la faim et la soif aussi. le sang coule,les corps sont mutilés,la puanteur envahit les rues,colle aux corps tout comme la peur et la tristesse. Pourtant cet enfer n'est pas suffisant et Satan ajoute une pointe d'horreur dans l'horreur. Pujol et le photographe Charles,pervers dépravés et dépourvus de toute émotion s'allient pour enlever de toutes jeunes filles afin d'assouvir leurs plus vils instincts.
Dans cette tourmente,nous suivons plus particulièrement quelques communards au coeur pur, Nicolas,joseph le Rouge ou même Clovis mais aussi Antoine Roque qui a été nommé commissaire de police. Ce dernier,s'emploie à honorer sa promesse afin de retrouver coûte que coûte, Caroline,une des jeunes filles enlevées et qui n'est d'autre que l'amoureuse de Nicolas. Car, malgré cet univers violent où la mort à bien plus qu'une simple faux pour massacrer tous ces hommes au rêve fort,l'Amour a toujours sa place. Et celui de Nicolas et Caroline prend l'allure du couple mythique et romantique qui donne les ailes nécessaires à surmonter l'I surmontable !
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Les dernières heures de la rébellion sociale, insurrection qui après avoir suscité l'espoir, s'apprête à être écraser dans le sang et la souffrance. Hervé le Corre restitue au plus près, la reprise en main des Versaillais en immergeant le lecteur au plus des communards. Dans un style remarquable (c'est toujours le cas chez lui), on est pris dans ce tumulte de fièvre, de poussière et de sang, chaque combat de rue étant remarquablement décrit, ça transpire le courage, la rage, la peur , la camaraderie, la fragilité de la vie, combattre jusqu'au sacrifice suprême pour un idéal écrasé sans la moindre pitié.
Les personnages de le Corre sont extrêmement attachants (Le Rouge formidable guerrier notamment), le lecteur est en empathie pour ses femmes et ses hommes qui savent que l'issue de leur rage et de leur combat sera vain, balayé par un adversaire supérieur en nombre et sans aucune pitié. Deux mondes s'opposent, celui des petites gens contre celle des nantis, en cela rien n'a changé malheureusement,
L'amour dans ces moments de chaos est aussi présent malgré tout (peut-il être au dessus de tout ?), le personnage de Nicolas cherchant sa bien-aimée, la peur vrillée au ventre de ne pas la retrouver.
L'écriture de le Corre est toujours aussi remarquable, lui l'auteur de polar délaisse quelque peut ce genre (quoique présent tout de même) pour nous livrer un focus sur un évènement de notre histoire et dont on commémore cette année le 150ème anniversaire.
"Dans l'ombre du brasier" est un récit passionnant, un roman de grand qualité, un de plus, de cet auteur décidément passionnant.
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Cette fois Hervé le Corre nous plonge dans le Paris des derniers jours de la Commune.
Alors que les Versaillais cernent toujours plus près la ville et surtout bombardent sans relâche certains quartiers afin d'extirper quoiqu'il en coûte le populo de la capitale, un homme enlève des jeunes femmes.
Quand Caroline est à son tour kidnappée, Antoine de Roques, commissaire élu, comprend vite qu'un prédateur rôde et part à sa recherche.
Nicolas Bellec, sergent de la Garde Nationale, est tiraillé entre son devoir auprès de ses camarades, et le désir de retrouver son amoureuse.
Après les rêves nés de deux mois de Commune, tous savent la cause perdue.
Pourtant, Nicolas, fidèle à sa foi, continuer à se battre aux côtés de ses compagnons, notamment ses deux frères de coeur, le jeune Adrien et le Rouge. Quant à Antoine de Roques, il suit la piste du cocher du kidnappeur, parcourt la ville en tous sens pour lui mettre la main dessus.
A travers les rues de Paris ou plutôt ce qu'il en reste, entre barricades, décombres, les menaces sont nombreuses : éclats d'obus, effondrements de maisons, balles de tireurs embusqués, canons à fusils (entendez mitrailleuse), traitrises ou délations des bonnes gens enfin soulagés de deviner que les lignards vont régler leurs comptes à ces gueux qui ont eu la prétention de renverser l'ordre établi.
Il me semble, même si mes connaissances de la période mériteraient largement d'être rafraichies, que le Corre se soit parfaitement documenté : les hommes et les combats bien sûr mais aussi les 1ères assemblées des femmes dénonçant la double domination sociale et masculine dont elles veulent s'émanciper… Une coïncidence a voulu que je vois il y a quelques mois, un court document sur la préoccupation des photographes de l'époque de vouloir saisir l'instant, de retranscrire la réalité au plus près, ce que ne permet pas à l'époque la photo nécessitant des temps de pose bien trop longs. Or cette question est aussi évoquée dans le roman, roman antérieur au doc en question.… même si le désir d'un personnage concerné est surtout motivé par l'appât du gain.
Pour finir, j'ai beaucoup apprécié la tension de ces jours si bien restituée par le Corre dont la sympathie va clairement à la canaille qui dans sa folle espérance va montrer son indiscipline mais aussi et surtout son courage, son entêtement à ne rien lâcher, son sens de la solidarité et du sacrifice…
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Les critiques du dernier roman d'Hervé le Corre sont à juste titre dithyrambiques car "Dans l'Ombre du brasier" est bien plus qu'un polar historique classique.
L'auteur, passionné par cette période de la Commune, a écrit un mythe, un hommage républicain pour ces milliers de Parisiens anonymes qui se sont soulevés contre un pouvoir qui venait d'abdiquer face à l'ennemi prussien.
L'intrigue criminelle n'est ici que le révélateur d'une violence qui prospérait dans ces temps de désordre.
Dans son roman, Hervé le Corre décrit d'une façon tellement réaliste cette "Semaine Sanglante" de 1871, oraison crépusculaire des Communards, qu'il nous donne l'illusion d'accompagner ses personnages sur les barricades, de ramper avec eux dans la suie et les décombres des immeubles effondrés, de maculer nos vêtements du sang des blessés et des cadavres qui jonchaient les rues. Ces héros deviennent des frères d'armes, braves et fatalistes, que l'auteur glorifie pour leur offrir une postérité collective.
Dans ce roman, la Commune devient une sorte de Fort Alamo sans John Wayne, où les Versaillais sont désincarnés pour ne représenter qu'une force invisible et impitoyable.
Les personnages sont des révoltés dont les sentiments et les actes sont transcendés par les événements. le Rouge, le jeune Adrien et Nicolas Bellec traversent ce roman comme des soldats envoyés en première ligne, dont la pureté des idéaux et des sentiments illumine la sauvagerie des combats.
A l'inverse, il est presque dommage de retrouver perdu dans cette histoire le tueur Henri Pujols, pourvoyeur de chair fraîche pour un photographe pervers, qui n'a plus grand chose à voir avec le psychopathe de "l'homme aux lèvres de saphir" dont "Dans l'Ombre du brasier" constitue plus une apothéose qu'une simple suite.
Nul besoin d'avoir une âme de partisan pour se laisser embarquer dans ce récit. Il suffit d'aimer la littérature.




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Très gros coup de coeur pour ce roman !. L'action se situe en mai 1871 durant les derniers jours de la Commune, dite la semaine sanglante. Cernés, laminés et acculés par les Versaillais, les Communards ont vécu leurs dernières heures de lutte dans un chaos de poudre avec cependant toujours aux tripes l'espoir d'une justice sociale.
Au milieu de ce chaos propice aux meurtres, des jeunes femmes sont enlevées pour assouvir les goûts tordus d'un dangereux criminel.
Roman policier, mais davantage noir que polar, roman d'aventure, Dans l'ombre du brasier répond à toutes mes exigences littéraires : rythme mené tambour battant, descriptions plus vraies que nature ( on y est, on sent la peur, on est étourdi par le bruit des canons), qualité d'écriture, héros ordinaires qui réalisent des choses plus grandes qu'eux, sur lesquels on peut donc se projeter.
Roman poétique aussi et enfin roman d'amour ; Les femmes y tiennent une grande place : elles sont celles qui, violées, exploitées, prisonnières d'un seul homme ou d'une société machiste, se battent, luttent, aident, soignent, aiment.
La découverte de cet auteur m'a tellement enthousiasmée, que je me suis précipitée chez mon libraire pour me procurer un autre de ses romans (L'homme aux lèvres de rubis).
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Dans l'ombre du brasier nous fait vivre la Semaine sanglante qui du 18 au 28 Mai 1871 a mis fin à la Commune.
Nicolas Bellec est sergent et il combat dans les rangs des Communards. Il a à ces côtés  un jeune garçon Adrien  et le dénommé le Rouge.
Il a une bien-aimée Caroline qui bientôt se fera enlever par un personnage aussi glauque que pervers.
Un Communard, Antoine Roques, promu au rang de commissaire enquête sur cet enlèvement et celui d autres jeune filles.
Caroline est séquestrée et oubliée alors que Paris et la Commune brûlent.
Voilà résumé la quatrième de couverture du roman d'Hervé le Corre.
Ce résumé n'est pas juste car ce roman n'est pas qu'un polar, ou un roman noir.
Ce roman est le roman d'hommes et de femmes qui vivent la Semaine sanglante  de la Commune.
C'est un roman de feu, de barricades, de morts mais aussi d'humanité, de conviction,  de solidarité.
C'est l'histoire du peuple de Paris divisé entre Versaillais et Communards.
Au début de la lecture du roman on est déconcerté car il n'est fait aucune mention historique sauf à dire que nous sommes à Paris , que Nicolas est communard, qu'il défend l'idée de la Commune et qu'ils se font canarder par les troupes Versaillaises.
Donc ce roman n'est pas un polar, n'est pas un roman noir ,n'est pas un roman historique.
C'est un roman sur l'humanité,  l'universel.
C'est un roman sur les convictions la solidarité.
Que ce soit Nicolas, Caroline, Antoine , le Rouge ou Adrien, ils ont au fond  d'eux une exigence de vie que même le brasier de Paris ne peut éteindre.
Tout comme ces sans grades,ces anonymes qui forment cette chaine pour la magnifique fin de ce roman.
Ce roman pourrait être écrit  dans d'autres lieux, durant d'autres périodes historiques et l'on  retrouverait ces hommes et ces femmes mus  par ces mêmes convictions.
Sous les traits  d'un roman noir , Hervé  le Corre nous invite à une autre lecture de la vie des hommes et des femmes et rend ces lettres de noblesse au Peuple.

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Je connais bien l'histoire de la Commune, mais là ? On est en plein dedans, sur les barricades, dans la crasse des combattants, leur ventre vide, avec leurs doutes, leurs espoirs, leur envie de justice et d'égalité !
Chapeau bas rien que pour ça.

Après ? Les héros sont attachants, et les affreux détestables. Même si l'un d'eux va changer de casquette en cours de route. On souffre en même temps que les protagonistes, car bien entendu on connait la fin de cette histoire, sauf pour ce couple d'amoureux, Nicolas et Caroline.
Il y a bien une enquête policière, mais en arrière plan presque.

Et puis j'ai aimé tous les personnages annexes, car ils rendent justice à l'humanité de ces combattants de la liberté, à ceux de l'ombre, les petites gens de Paris.

Et j'avoue, que la plume de Hervé le Corre est d'une richesse incroyable, ce qui fait du bien.
Bref, excellent moment de lecture.

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"Les mauvais jours finiront
Et gare ! à la revanche
Quand tous les pauvres s'y mettront"

Quel roman !
Une plongée étourdissante au coeur des 10 derniers jours de la Commune, en mai 1871. Dans le chaos total de la semaine sanglante, Hervé le Corre invente une intrigue criminelle, noire, haletante.
Tandis que Paris devient un champ de bataille, que les rues se transforment en charnier, qu'une fin inéluctable semble se dessiner, que certains pensent à sauver leur peau et que d'autres pensent à sauver leurs idéaux, des femmes disparaissent…
Parmi elle, Catherine, fiancée d'un communard. Ensevelie dans une cave, le temps presse pour la retrouver. le compte à rebours commence. le compte à rebours pour la sauver s'entrelace au compte à rebours de la Commune, la violence criminelle et la violence de l'histoire se mélangent.

L'auteur excelle à restituer une époque et à nous transporter dans les rues parisiennes alors que la capitale et l'espoir du peuple s'effondrent. J'ai eu mal aux pieds à force d'arpenter tous les quartiers, j'ai senti l'odeur de la guerre, le bruit de la mitraille, j'ai ressenti « l'espérance fatiguée » de ces hommes et de ces femmes, j'ai eu peur pour eux. Difficile de faire plus documenté, de faire plus sensoriel et plus sensitif.
Polar historique, récit de guerre, roman d'aventure, roman social, roman populaire… voilà un bouquin qui arrive à entrer dans toutes les cases. Pour simplifier les choses disons qu'il entre surtout dans la catégorie des très bons (et je ne vous parle même pas de l'écriture❤️).
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Dans l'ombre du brasier plonge le lecteur directement dans l'enfer de la semaine sanglante, cette semaine atroce qui, du 21 au 28 mai 1871, a tué les espoirs du peuple révolté de Paris.
Cette semaine qui a enterré la Commune sous un amas de décombres et de corps sans vie.
Cette semaine qui a clos définitivement l'espoir d'une vie meilleure, rêvée par les ouvriers de Paris, les artisans de Paris, tout ce peuple qui a soutenu vaillamment le siège imposé par les "Prusskos" de septembre 1870 à janvier 1871 et a refusé de courber le front au moment de la reddition du gouvernement en instaurant la Commune de Paris.
Cette semaine qui a défait l'élan contestataire et libertaire ayant jeté le peuple de la capitale (ou du moins une partie) dans la rue et sur les barricades.

C'est cela que Hervé le Corre nous conte en une narration fiévreuse, habitée d'un souffle puissant, le souffle de la révolte, le cri du peuple en colère acculé au désespoir.
Il en restitue la violence, l'espoir et le chagrin, l'enthousiasme, le courage parfois indomptable, sans omettre d'en pointer les défaillances, l'impréparation de la troupe, l'amateurisme, l'indiscipline, la naïveté.

Il brosse un tableau sans fard de cet échantillon d'humanité, parisiens et versaillais, dont il n'hésite pas à détailler les travers, bêtise, lâcheté, traîtrise, lubricité, parfois ordurerie au cours de ce récit où la trame romanesque n'a pas d'autre fonction que de mettre l'insurrection au premier plan, cette insurrection qui sera écrasée sans pitié au nom du sacro-saint ordre bourgeois. "Faites sans faiblesse votre devoir, dit une religieuse. Pour Dieu et la Sainte Eglise."

En effet, les héros de son roman ne sont pas Nicolas, Caroline, Adrien, le Rouge ou les autres. Non, c'est la Commune qui tient ici le haut du pavé et Hervé le Corre s'en fait le chantre, un chantre inspiré, dont le talent éclate tout au long de cette fresque habitée par l'aspiration à la liberté, la justice et l'espoir d'une vie meilleure.
Un cri magnifique !
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