Au lieu de me proposer un petit cosy mystery tranquillou, Bianca, ma copinaute de LC, a décidé de nous envoyer à Paris…
Cool, vous me direz.
Oui, mais non, le voyage temporel nous a expédié à Paris durant les 10 derniers jours de la Commune que l'on a nommé « La Semaine Sanglante ». Ça tiraillait de partout tout autour de nous !
Moi qui me plains souvent de ne pas connaître grand-chose de la Commune (pas un sujet d'école en Belgique), j'ai été servie. L'auteur s'est fortement documenté et pour le côté réaliste, nous y étions en plein dedans.
Avec une écriture fort descriptive,
Hervé le Corre détaille avec minutie les décors, les différents protagonistes, y ajoute de la fumée, des odeurs, de la sueur, des larmes, du sang, des tripes et des boyaux. le réalisme est poussé. Trop ? Chacun jugera. Pour moi qui ne connait pas grand-chose, c'était parfait.
Des polars historiques, j'en ai lu énormément. Bien souvent, l'Histoire est incorporée à l'enquête, sans jamais prendre le pas sur l'ensemble du récit, se contentant d'être un personnage à part entière.
Hélas, le roman oscille, durant trop longtemps, entre le polar historique et le roman Historique tout court, ce qui donne un déséquilibre au récit, puisque l'enquête restera sommaire, sans jamais vraiment en être une, comme si elle faisait sa timide.
L'Histoire, en tant que telle, est très prégnante, trop prégnante. le récit manque de rythme à un moment donné.
Sans honte, j'ai diagonalisé ma lecture après la page 160, tant le récit s'enlisait, ne m'apportant plus de plaisir et qu'il semblait faire du sur-place. Une fois passé la page 300, l'enquête a repris un peu le dessus, et moi, j'ai repris le fil de ma lecture, sans plus sauter de passages.
Mon autre bémol sera pour le côté manichéen des protagonistes : les Communards semblent être de braves gars, tandis que les Versaillais sont des bêtes assoiffées de sang. Dans un conflit, quel qu'il soit, il y a plus de nuances que celle des Bons contre les Méchants.
Dommage, parce qu'il y avait assez de matière que pour donner un excellent roman, l'écriture de l'auteur étant très belle, lyrique, sachant parfaitement décrire les événements, leur côté violent, dramatique ou donner vie aux personnage, notamment au trio de Communards : le Rouge, Adrien et Nicolas. C'était magnifique.
Mitigée je suis. La plume était magnifique, le récit était puissant, mais il est allé se perdre d'un côté, puis de l'autre, avant de prendre enfin parti pour le polar, mais toujours avec timidité. le retour d'Henri Pujols, le tueur en série du précédent roman, n'apportait rien à l'histoire. Ses exactions se retrouvent diluées dans le reste du récit et nous aurions pu donc nous en passer.
En bref, cette LC ne nous a pas apporté le même plaisir que pour «
L'homme aux lèvres de saphir » et une grande partie du récit a été lu en diagonale par ma copinaute aussi.
Malgré tout, ma lecture ne fut pas tout à fait perdue puisque j'ai vécu la Commune et sa Semaine Sanglante de l'intérieur. Bon, Bianca, la prochaine LC, ce sera un Tchoupi, merci !
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