Avec
L'homme aux lèvres de saphir,
Hervé le Corre nous propose un roman noir foisonnant et original de par son intrigue et son contexte historique. Peu de romans ont pour toile de fond la Commune et ses prémisses, raisons pour lesquels ce roman a rejoint ma PAL et je n'ai pas été déçue : son atmosphère particulière est très bien rendue ici.
Au-delà de l'intrigue policière proprement dite qui nous réserve peu de mystères puisque l'identité du tueur en série nous est révélée dès les premiers chapitres, l'auteur nous propose ici un roman naturaliste digne des auteurs du XIXè siècle.
Brillamment écrit, ce récit nous immerge au coeur du Second Empire, au moment où celui-ci vacille. Sur les traces du tueur, on sillonne les rues sombres de la capitale, les quartiers ouvriers, les bordels et les troquets.
Roman choral où tour à tour le tueur, l'ouvrier, l'inspecteur, la fille de joie prennent la parole, un procédé que j'aime beaucoup et, qui est très bien maitrisé ici, permet à son auteur d'aborder plusieurs thématiques comme le quotidien de la police, la médecine légale, la misère des ouvriers et leurs revendications, les filles de joie, les troubles sociaux…
Les différents protagonistes du récit sont bien dessinés et se révèlent attachants, j'ai eu plaisir à suivre Etienne, François, Sylvie et Garance dans leur combat contre ce tueur redoutable et particulièrement sanguinaire.
Hervé le Corre s'est formidablement bien documenté et connaît bien l'époque qu'il décrit : on assiste aux meetings ouvriers, aux combats sur les barricades, aux discours de
Louise Michel… et c'est véritablement passionnant !
Autre point positif : prendre pour point de départ de l'intrigue policière et pour modus operandi du tueur Les chants de Maldoror est réellement original et cette idée a bien été exploitée.
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