Il va m'être assez difficile de donner mon avis sur ce roman.
Déjà, parce que je l'ai lu, et terminé, il y a plus d'un mois.
Ensuite, parce que même après l'avoir laissé reposer, je ne sais toujours pas dire si j'ai apprécié faire cette lecture ou non.
Hervé le Corre est un auteur dont j'avais déjà entendu parler , notamment pour ses romans noirs. Quand j'ai vu ce roman dans les nouveautés de ma médiathèque, et après avoir lu le résumé qui m'a, il faut le dire, enthousiasmée, je n'ai pas hésité une seconde à l'emprunter. Pourtant, dès le début, la lecture fut fastidieuse.
Hervé le Corre ne ménage pas son lecteur (ni ses personnages d'ailleurs), le faisant entrer de plain pied au choeur d'un monde post-apocalyptique où la raison du plus fort l'emporte. J'ai été quelque peu déstabilisée puisque le chapitre d'ouverture ne correspond pas forcément avec la quatrième de couverture. Cependant, assez rapidement, le lien est fait et nous comprenons qu'il s'agit d'une histoire sur environ un siècle, chaque héroïne étant la mère de la suivante. Donc, si vous suivez bien, il y aura la fille (Clara), la mère (Nour), la grand-mère (Alice) et l'arrière grand-mère (Rebecca), le tout démarrant vers le milieu du 21ème siècle où eut lieu une sorte de grand effondrement après de multiples épidémies et guerres en tous genres.
Mais, loin de narrer son histoire de manière linéaire, l'auteur fait des allers-retours entre le futur proche, devenu dans son écrit le passé, et un avenir plus lointain, devenu le présent. Même si j'ai très rapidement identifié les personnages, j'admets que le tout m'a semblé quand même très brouillon et, malheureusement, j'ai fini par m'ennuyer très vite.
Le côté très froid de la plume, certainement exprès, n'a pas non plus permis de m'attacher aux personnages, ce qui fait que je me foutais presque comme d'une guigne de ce qui aller leur arriver.
Si, de principe, j'aime beaucoup les dystopies, en tout cas je loue l'imagination des auteurs parvenant à créer ce genre de société, surtout à la rendre crédible, j'avoue aussi que je trouve souvent que ça ne va pas assez loin, dans le sens où on sait que quelque chose s'est passé mais on ne développe pas suffisamment. Ce roman a le même écueil: j'aurais, pour ma part, souhaité en savoir davantage sur les événements d'avant, du pendant, et de l'après.
Mais, selon moi, le plus gros défaut de cet ouvrage, est sa trop grande référence à plusieurs autres romans, lus pour certains, comme
La servante écarlate de
Margaret Atwood, ou non lus pour ma part mais tellement connus qu'entrés dans une sorte de mémoire collective, tel
La route de
Cormac McCarthy. Et je ne vois pas ce qu'il apporte de plus. Car à part répéter le risque des pillages, des viols, des fanatiques religieux et politiques, et j'en passe, il n'y a rien de bien nouveau sous le soleil. Si c'est pour nous avertir que le monde, et l'être humain, court droit à sa catastrophe et que ce sont les femmes surtout qui en feront les frais, merci mais nous sommes déjà au courant.
Enfin, je tiens tout de même à terminer sur une note positive, j'ai trouvé qu'
Hervé le Corre écrivait très bien, certaines scènes de ce roman étant tout de même très fortes.
En bref, vous l'aurez compris, un ressenti très mitigé sur ce roman, ce qui ne m'empêchera pas de lire un autre de ses livres si j'en ai l'occasion puisque j'ai plutôt beaucoup apprécié sa plume.