Dans ce bar, l'homme qu'il écoute est en verve, il a le verbe haut. On le surnomme le Colonel. Raymond est hypnotisé. Avec Gabegie et René, deux autres habitués des lieux, une amitié va naître qui va vibrer sur des accents orientaux autour des aventures extraordinaires que le Colonel partage avec passion. Mais les rêves ont parfois un goût amer...
A la lecture de la biographie de l'auteur on se dit que cet homme a du souffle. Il a aussi de l'inspiration et semble cumuler les talents comme un politicien les mandats. Mais pas sûr qu'il en tire autant de profit. Bref,
Arnaud le Gouëfflec ne dissimule pas son profond intérêt pour le petit peuple – il ne faut y voir aucune connotation péjorative -, les laissés-pour-compte, ceux qui n'ont pour seul refuge qu'un bistrot de quartier où ils se retrouvent pour tenter de remiser au placard leur tenace mélancolie. La solitude est sournoise, c'est une crapule. Alors, pour conjurer le sort, apparaît celui qui, d'un geste ample de la main, bouscule le quotidien et d'une voix de stentor fait chavirer les coeurs meurtris.
Les voici en scène puisque nous sommes au théâtre du comptoir. Faisons les présentations. le Colonel, tout d'abord, qui n'a jamais mis les pieds dans une caserne et encore moins sur un champ de bataille. Il vénère les guerriers mouktars, valeureux combattants aux facultés jamais égalées. Il écrit, paraît-il, et voue une folle passion pour les Indes. Celles des Comptoirs – évidemment - français , Pondichéry, le Bengale, les maharadjas et les tigres dont il s'abreuve – entre deux verres – en contant ses histoires (véridiques et) extraordinaires. Certains le prennent pour un fol dingue, les quelques autres sont espantés, ils n'ont d'yeux et d'oreilles que pour lui, ils décollent sur un tapis volant. Parmi ceux-là, il y a Raymond, serrurier au chômedu qui s'évade devant de vieux films dans un vieux cinéma et René qui se prépare pour participer aux Jeux Olympiques malgré son âge certain. Reste l'homme qui tire à l'aveugle des flèches de son arc vers le néant. Gabegie a une façon bien à lui d'exprimer ses émotions. Il est non-voyant. Une forte complicité va naître pour botter le cul à l'indifférence, une convergence du merveilleux avec le quotidien - ce dernier à la peau dure, souvent la réalité nous rattrape et quelque fois ne nous épargne pas. Une idée va germer dans la caboche du Colonel quand un inconnu se joint à eux. Ces chevauchées fantastiques vont-elles tourner au cauchemar ?
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