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Que faire quand on n'est plus libre de s'exprimer ? Quand des chefs politiques, tout en se déchirant pour le pouvoir, embrigadent, surveillent, intimident, déportent ou exécutent qui bon leur semble ? Réponse dans un roman sublime, un monument de la littérature russe.
« le Maître et Marguerite » de Mikhaïl Boulgakov, dans une nouvelle traduction d'André Marcowicz et Françoise Morvan, c'est aux éditions Inculte.
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Ce qui importe dans un poème, c'est souvent ce qui se dit malgré un sens apparent.
(note sur la traduction des poèmes de Sylvia Plath, Arbres d'hiver)
Allège
extrait 2
Cristal de glace au cœur
S’il glisse vers le ciel
Où le traineau de la reine des neiges
Ouvre ses transparences silencieuses
Le jour entier s’ouvre sur l’infini
Mais le livre posé sur l’allège se ferme
Et le voilage ombrant les fougères de givre
Ne laisse à discerner qu’un fin croissant de lune.
Velours
[...]
Alors reviennent, serrant le cœur, les ruissellements de phlox, de soleils et d’œillets d’Inde assemblés à la veille de l’Assomption devant la terre humide des tombes, et le velours noir qui se plisse autour des fleurs brodées sur le satin est plus parfait encore que la nuit d’août, plus doux que le marbre, plus soyeux que le ventre d’une abeille, et tout cela se tient sans bruit dans l’ombre à senteur de terre et de lait comme une émanation des grands manèges tournants dans l’été.
ça y est, les voilà partis.
Filez, filez, les petits,
Roulez, boulez, dans l'allée,
Sans savoir où vous allez.
Et nous donc, bêle le mouton,
Du bon foin sec jusqu'au menton,
On dort, on dîne, en peloton,
De la tata jusqu'au tonton.
On dort, on dîne, on dîne, on dort,
Et puis on s'y remêêêt encore...
Nul effort : que du réconfort :
A la crèche, on bénit son sort !
Orée
Rêveurs au front léger
Longeant à pas de loup le bord des ombres
Ils glissent doucement vers les orées
Où vont les chercheurs de fleurs de fougère
Puis se fondent sans bruit dans l’abri des feuillages
Et sentent la forêt qui les protège.
La vieille Renaude est au soleil, assise sur un billot, devant sa maisonnette. Elle est flétrie, ratatinée et ridée, la pauvre femme, comme une figue pendante. Chassant de temps en temps les mouches qui se posent sur son nez, elle boit le soleil, s'assoupit et puis sommeille.
— Eh bien ! tante Renaude, par là, au bon soleil, vous faites un petit somme ?
— Ho ! tiens, que veux-tu faire ? Je suis là, à dire vrai, sans dormir ni veiller... Je rêvasse, je dis des patenôtres. Mais puis, en priant Dieu, on finit par s'assoupir... Oh ! la mauvaise chose, quand on ne peut plus travailler! Le temps vous dure comme aux chiens.
Dans notre soue, ça sent la rose : c'est mieux que rien, c'est quelque chose, et j'aurais tort d'être morose, grogne le petit cochon rose.
Moi, crie le blaireau, mon accul, on dit qu'il pue : c'est ridicule !
Ah ! méfiez-vous de la crapule !
La jalousie est sans scrupules !
Ma blairelle et mes blaireautins, tournant leurs gracieux popotins, dorment sans faire de potin, dans petits lits de rotin.
Je les aime frais et tendres,
Arrachons-les sans attendre,
Dit le jardinier Eustache
En tortillant sa moustache.
Bien croquant sur du pain beurre,
le radis, c'est du bonheur.
Sa feuille a goût de cresson
Quand on le prend nourrisson.