Cet ouvrage nous émeut. La sensibilité, la concision des mots sont comme des flèches qui font mouche. Chaque poème est à peser, à laisser décanter. Les gravures nous aident à revenir, passer au suivant et compléter le tableau.
Les quelques mots préambules qui plantent le décor participent à la concentration des sensations.
murs
barbelés
miradors
Eau qui dort
eau calme et claire
sous la blondeur
fausse du foin
un caillou jeté à son cou
fait des ronds dans l'eau
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Une poésie sensible et forte qui rend hommage à ces femmes en prison.
Le recueil est parsemé d'illustrations de l'auteure tout aussi poignantes.
Les visages s'esquissent, les mots et les dessins s'animent pour venir toucher à ce qu'il y a de plus humain au fond de nous. Bravo!
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Verrou du haut,
verrou du bas,
bruit métallique des verrous que l'on tire
Qu'un nouvel été monte
une dernière ivresse
un dernier possible
on voudrait le croire
par les chemins mellifères
près la mare où rouir le lin
on voudrait aller
un feu vertical à travers toi
a consumé tout le visage
Au début
pleurer chaque jour
Une femme fée
lui donna le jour
creusant son silence
de cernes légers
sur le berceau
pencha son sourire
aux lèvres prunes
et sorcière la pria:
malgré tout aime-moi