Halloween est là et j'avais envie d'une lecture qui me fasse frissonner.
Je me suis tournée vers
L'île aux trente cercueils car j'en avais beaucoup entendu parlé et parce que plusieurs personnes m'ont affirmé avoir été traumatisées par le feuilleton TV (je suis trop jeune pour l'avoir vu donc je n'ai pas d'opinion dessus).
Je dois d'abord signaler que je suis facilement effrayée, je n'ai jamais réussi à regarder un film d'horreur en entier et le Chien des Baskerville m'avait fait faire des cauchemars pendant des semaines durant mon adolescence (oui, je suis une poule mouillée).
Cela étant dit, le roman de
Maurice Leblanc m'a totalement envoûté, j'ai frissonné pendant une grande partie du récit et j'ai eu beaucoup de mal à le lâcher avant de l'avoir fini.
L'histoire résumée, sans trop dévoiler des éléments de l'intrigue, est la suivante: Suite à un jeu de piste macabre où elle découvre l'existence de la prophétie suivante: "Quatre femmes en croix... pour les trente cercueils trente victimes... la Pierre-Dieu qui donne vie ou mort" et d'un dessin la représentant crucifiée avec trois autres femmes, Véronique d'Hergemont s'embarque sur l'île de Sarek (aussi appelée
l'île aux trente cercueils) avec l'espoir d'y retrouver son père et son fils qu'elle croyait morts depuis de nombreuses années. Ne voulant pas croire à ces histoires de prophétie, Véronique tente de se convaincre que tout se passera bien. Mais un mal mystérieux qui terrorise les habitants de la petite île guette la je
une femme. Et quand la prophétie semble se réaliser, Véronique devra faire face à l'horreur et à l'inimaginable avec courage.
Avec ce récit publié en 1919,
Maurice Leblanc n'a rien à envier à
Agatha Christie la reine du suspens, dont le roman "
Ils étaient dix" est paru presque 20 ans plus tard.
L'ambiance de l'île aux trente cercueil me fait beaucoup penser à celle du roman d'
Agatha Christie, sans doute car ça se passe sur une île où il n'y a aucun moyen de s'échapper et où on se sent pris au piège par une menace invisible.
Mêlant à la fois l'horreur, le fantastique et le policier j'ai été totalement emportée par l'histoire, me demandant tout le temps "QUI" ou "QUOI" pouvait bien répandre la mort sur l'île de Sarek, avec autant de cruauté. Certains passages m'ont vraiment mis mal à l'aise:
la crucifixion des soeurs Archignat ou encore le moment où Véronique est en proie à des visions terrifiantes la nuit où elle brûle le pont .
Maurice Leblanc arrive très bien à nous transmettre un sentiment d'insécurité et à nous tenir en haleine grâce à sa plume vraiment excellente et trop sous-estimée à mon goût.
L'arrivée d'Arsène Lupin, tel un prince venu sur son cheval blanc pour terrasser le dragon m'a, en revanche, un peu déçu.
Il arrive et résout toute l'histoire en quelques chapitres et grâce à des explications rationnelles un peut trop tirées par les cheveux.
J'aurais voulu que Véronique soit plus forte et réussisse à s'en sortir par elle-même, sans l'aide du célèbre gentleman cambrioleur/détective mais il est vrai que les épreuves qu'elle a traversé au cours de ces 380 pages aurait de quoi en ébranler plus d'un. Un petit bémol donc à cause de la supériorité un brin énervante d'Arsène Lupin et du rôle féminin encore trop sous-estimé.
C'est malgré tout un excellent roman à dévorer durant cette période de l'année et que je recommande chaudement à tout.e.s celles et ceux qui souhaiteraient mieux découvrir
Maurice Leblanc et son talent de conteur.