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4,27

sur 411 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Après avoir lu "Poussière d'homme", j'avais à la fois hâte et peur de lire un autre roman de David Lelait-Helo. Il faut dire que dans mon coeur, l'auteur avait placé la barre très très haute!!
Et puis, j'ai lu "Je suis la maman du bourreau" et … la claque!! L'auteur a su une nouvelle fois m'emmener sur des chemins insoupçonnés et me laisser comme "sonnée" à la fin de ma lecture. Avec justesse, pudeur et vérité, il aborde avec brio le thème de la pédophilie au sein de l'Eglise. Et ce, du point de vue notamment de la mère du bourreau. Une originalité d'écriture qui prend aux tripes et vous cueille du début à la fin!!
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J'ai suivi le conseil de mon libraire et je me suis plongée dans ce livre coup de poing lu en un après midi (car une fois dedans impossible de m'arrêter). L'auteur adopte habilement le point de vue de la mère croyante convaincue et nous fait découvrir à travers ses yeux le point de vue de la victime. Sans dévoiler l'histoire, je peux seulement dire qu'elle monte en intensité au fil des pages et qu'on ne peut que ressentir une partie de l'effroi et de la peine des protagonistes. Les personnages sont très bien développés et l'on ressent leur évolution au fil des pages. Un roman court mais parfaitement abouti que j'ai beaucoup aimé.
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Comment faire basculer nos certitudes en quelques instants ? Question philosophique ? Non, ici c'est une réalité pour Gabrielle, pardon pour cette familiarité, Madame de Miremont est plus séant. Son monde s'écroule à l'instant même où elle apprend que son fils est un monstre. Il a en effet terni à jamais l'aube immaculée de sa condition par la répétition de crimes odieux. La nonagénaire ne sait plus à quel saint se vouer. Faire pénitence pour avoir engendrer un tel être ? Hésiter entre la justice divine et celle des hommes ? Elle boira le calice jusqu'à la lie pour comprendre comment cela a pu arriver et tenter d'y apporter un remède.

Comme je l'ai écrit en réponse à un commentaire : mon retour va paraître bien pâle face à cette oeuvre tant l'écriture de l'écrivain est d'une rare intensité. La plume est ciselée, chirurgicale. Les figures de style sont là pour alléger le texte et permettre, par l'utilisation de mots précis, de ne pas s'étaler inutilement dans ce court récit. Point de longues descriptions de paysage ou de décors, quelques touches pour créer l'ambiance et le lecteur replonge très vite dans le coeur du sujet, ce drame qui se déroule devant ses yeux. David Lelait-Helo vous happe, vous serre le poitrail et vous retourne le cerveau. de liseur, vous passez au spectateur-voyeur en lisant par-dessus son épaule, les confessions de cette mère sur un petit carnet, témoignage pour la postérité d'une descente aux enfers pour celle qui se pensait à la droite du Père. Ces lettres qui noircissent le papier et aspirent son auteure progressivement vers les ténèbres.

Ténèbres ouvertes onze jours plus tôt par un article de journal dévastateur et relayées par les propos d'une victime de l'ignominie filiale : "Moi, madame, j'ai des images atroces qui ne me quittent jamais. Ces mains-là ne me lâchent pas, elles me triturent, m'écrasent, me doigtent, me pétrissent. Dans mon sommeil, au détour de chaque instant de ma vie, quand je fais l'amour avec ma femme, quand j'offre mes bras à mon fils, quand je joue avec lui, quand je prends ma douche, que je lave mon entre-jambe, quand je suis nu face au miroir. Des mains dégueulasses parfumées à l'encens qui, dans le même élan, m'ont branlé et ont dessiné des signes de croix sur des milliers de fronts". Une parole enfin libérée après des années de honte injustifiée, cette inversion des rôles si fréquente dans ce type d'affaire : « La victime porte la honte que le bourreau devrait endosser. le bourreau prend la vie mais il garde la sienne bien au chaud, intacte et entière. Parler, éclairer la vérité, c'est une façon de renvoyer la honte à l'expéditeur. » Martyr très digne, d'une douceur surprenante. Obligatoire confession pour ne pas risquer de reproduire auprès de la famille qu'il se construit.

Cet ouvrage c'est surtout une femme, épouse et mère. Une vie entière consacrée à Dieu. Dureté naturelle et contingences ont éloigné cette dame de l'amour, y compris pour ces deux filles dont elle n'a été qu'un ventre. Un archétype de noblesse bourgeoise. On ne rit pas chez ces gens-là : paraître et imposer à l'extérieur, orgueil et condescendance. En privé, une dévote, la main sur le Livre et les yeux rivés vers l'élu. Ce fils dont, pendant l'acte de chair, elle a de suite pressenti la destinée comme une Annonciation. Une Trinité inédite s'est alors imposée : Dieu le Père, le fils et sa génitrice. Cette imitation de Marie apportant sa pierre à l'édifice du Sacré. Pierre-Marie, tout un symbole que ce prénom choisi. Hors de cette relation fusionnelle rien n'existe, un clan au sein de la famille. Sûre de ses convictions, elle oeuvre pour l'Humanité en donnant ce qu'elle a de plus cher à cette Eglise. Cette bigote droite dans ses bottes est un personnage imbuvable. Pourtant au fil de l'intrigue et surtout grâce au talent de romancier de David, je n'ai pas pu détester cette femme, au contraire je me suis laissé envahir par la compassion. La voir progressivement déboulonné de son piédestal, assister au combat intérieur mêlant tour à tour colère, frustration, affliction, besoin de vérité m'a ému. Perdre volontairement ses atours de lignée et de classe, en abandonnant son collier de perles à trois rangs, sa somptueuse bague. Renoncer à tout y compris sa seule raison de vivre jusque là, cette Foi inextinguible, pour s'enfermer dans le plus profond dénuement afin de coucher sa vérité sur le papier.
Observer ce questionnement coupable sur sa maternité : avait-elle deviné ? Aurait-elle pu s'y interposer ? Quelle forme donner à cet amour maternel immuable ?

David Lelait-Helo réussit le tour de force de marier un sujet sombre et indicible au point d'être volontairement caché pendant des décennies, avec le devenir d'une femme, au crépuscule de sa vie, perdant ses repères et sa raison d'espérer. Un grand moment de lecture à la fois pudique et extraordinairement terrible.
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Gabrielle de Miremont est détestable : condescendante, orgueilleuse, moulée d'un seul bloc, monolithique, rien ne semble la toucher, inébranlable vieille bonne femme. Une vie publique dégoulinante de bourgeoisie, une vie privée austère entièrement vouée à Dieu. Toujours impeccable, tailleur sorti droit du pressing, chaussures à talons rutilants, collier de perles à trois rangs. 3, parce que c'est le nombre d'enfants qu elle a portés dans son ventre, sans passion, ni tumultes. 2 filles bien élevées, chéries par leur père, mari plutôt qu'amant, le plaisir de la chair, futile et superflu pour cette femme qui préfère s'élever vers le tout puissant que de tomber en amour. Une mère qui se persuadera que c'est l'esprit saint qui aura ensemencé ce ventre sec dans lequel germera un fils, le fils, Pierre-Marie. le plus beau jour de sa vie de mère sera l'ordination du fils, qu'elle ne nommera plus que Mon Père…
Lorsqu'un gendarme lui annonce la mort de ce fils cadet, sa plus grande fierté, celle-ci, fidèle à sa conduite, ne vacille pas. Son monde s'est déjà écroulé quelques semaines plus tôt, lorsque le journal local a révélé un scandale pedophile au sein de sa paroisse.
C'est dans l'intimité, dans l'encre déposée sur un carnet matelassé d'or, bleu nuit, qu'un élastique maintient fermé ( au cas où sa si laide confession songerait à se faire la malle ), (sic), que Gabrielle de Miremont fend la cuirasse et s'effondre. C'est dans ce carnet qu'elle nous confiera la vérité crue, ce drame qu'elle a porté dans son ventre (sic).
Dans ses confessions et au contact des quelques rares protagonistes, nous suivrons sa descente aux enfers, la dégradation de ses sentiments, de la colère au déni, puis la culpabilité, cancer meurtrier.
Les mères sont elles coupables des monstres qu'elles ont portés ? Sont elles si aveuglées par l'amour qu'en donnant la vie, elle se refuse de voir le diable en leur progéniture ? Qu'en est-il du seul amour qui même s'il n'est pas partagé ou pas à égalité, qu'il soit trahi ou décevant, reste inconditionnel ? Une mère aimera toujours, toujours, son enfant, la chair de sa chair. de quoi une mère est elle capable par amour pour son enfant ? de quoi Gabrielle de Miremont sera t elle capable pour sauver son fils unique ?
L'écriture de David Lelait-Helo est d'une réelle intensite, qui m'a laissé sans voix. J'ai terminé ma lecture, les yeux humides, et j'ai finalement aimé cette pauvre femme. Je l'ai aimée avec toute ma compassion. La plume de l'auteur est précise, les mots choisis m'ont bousculée, touchée, meurtrie, j'ai ressenti tour à tour, colère, frustration et finalement non pas de la pitié, mais une sorte d'amour et d'admiration pour cette mère courageuse qui m'a finalement touchée au-delà de la fiction car j'ai lu ce texte comme un hommage à celles et ceux qui osent affronter et dénoncer l'horreur, puisque c'est tellement d'actualité en ce moment…
Aussi, ce week end, lorsque Clémentine Célarié, siégeant droite, figée sur sa chaise au départ de sa pièce, la lumière filtrant sa silhouette en un halo presque mystique, je me suis retrouvée comme aspirée par mon siège, hapée, plombée dans ses silences, dans l'attente de ce monologue d'une heure et demi. Clémentine pleure sur scène et pleurera presque tout du long. Et nous autres, public, en ferons pratiquement autant. On peine à respirer, on reprend un peu d'air, on le filtre, pour ne pas faire de bruit, on n'ose tousser, sidérés que nous sommes par cette actrice, par ses confidences, ses invectives, ses colères, son mépris, sa culpabilité, son effondrement et peut être au bout du bout, sa propre résurrection…par la naissance d'un autre fils, Adrien de son prénom…
Bon sang, que cette pièce m'a remuée. J'avais le texte encore bien ancré dans mon esprit, et je l'ai trouvé d'une puissance et d'une intensité exceptionnelles dans la bouche de l'actrice. Les mots de David Lelait-Helo sont redoutables d'efficacité. Et quel beau travail de mise en scène pour faire parler et rendre compte des autres personnages présents dans le livre alors qu'elle reste seule en scène.
À la fin du spectacle, Clémentine nous gardera un moment. Un moment exquis pour nous raconter. Nous raconter combien la veille avait été un jour sans, bah ouais, on n'a pas tous les jours envie de pleurer, surtout après 3 mois de représentations quotidiennes et combien ce soir a été un jour avec. Parce que lorsque la lumière s'est éteinte et qu'elle a pris place sur sa chaise, elle a pris en pleine poire toute l'énergie de la salle, et a su que ce serait un jour avec. Dans le même temps, j'étais aspirée dans mon siège, le souffle court et j'avais déjà cette boule qui gonflait dans la gorge. Probablement ai je senti moi aussi toute cette énergie.
Oui, Clémentine a fait le pitre et nous a amusés avant de sortir de scène, comme s'il lui avait fallu une sorte de sas de sortie, un truc qui la sorte de son personnage avant de vaquer à sa vraie vie. Et je dois avouer que ce moment dans la réalité, ce sas, m'a fait grand bien à moi aussi, j'ai pu passer à autre chose, Mme Célarié m'a permis de ne pas rester hantée par les mots de David Lelait-Helo, les mots redoutables de Gabrielle de Miremont.
Merci d'avoir écrit ce roman, merci d'avoir prêté vos mots et de m'avoir fait vibrer.
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Le roman parle d'une maman, Gabrielle de Miremont dont le dernier né, Pierre-Marie, est la prunelle de ses yeux.
Ce fils, elle l'a attendu, elle l'a bercé, nourri, idolâtré et remis dans les mains de Dieu. Ce fils est devenu prêtre et ne pouvait pas la rendre plus fière.

Gabrielle est pieuse et a une certaine notoriété dans sa communauté. Dès lors, quand elle apprend que son fils s'est livré à des actes ignobles, elle perd pied.

Elle est la maman du bourreau et cette découverte va faire chavirer toutes ces certitudes, ses croyances.
Comment son fils a-t-il osé ? Comment la chair de sa chair a pu infliger tant de souffrance, comment peut-il bafouer les lois de Dieu ?
Et ce Dieu justement, comment pourrait-elle encore croire en lui après ce qu'il a laissé faire ?
Comment doit-elle réagir par rapport à ses convictions, à sa vie, à cette atroce découverte, à son fils, à sa déception, à son dégoût ?

Ce sont toutes ces remises en question, ces questionnements, ces prises de position que l'on va suivre.

C'est divinement bien écrit, c'est fluide, c'est intéressant. Malgré le sujet, ce n'est pas glauque.
On assiste à la mort et à la renaissance d'une femme. J'ai appris à aimer Gabrielle, à la comprendre, à la plaindre.

En effet, rien ne la préparait à devenir la maman du bourreau et à remettre toute sa vie en perspective.
Car oui, ce genre de révélation jette l'opprobre sur le bourreau, mais la famille et les amis proches en sont souvent des victimes collatérales.
L'opinion publique se demande généralement ce qu'ils savaient, ce qu'ils cachaient en ignorant l'impact et les conséquences que cette mise en lumière peut avoir sur leur vie.

Bref, même si le sujet est sérieux, j'ai trouvé que l'auteur menait sa barque comme il se devait. Je suis arrivée à comprendre Gabrielle et ce qui se passe dans sa tête.
J'ai fini par aimer cette femme qui paraissait juste froide et austère lors des premières lignes. J'ai trouvé que l'auteur reste pudique et ne verse jamais dans le voyeurisme.
J'ai fait une très belle lecture et je te la recommande.
Lien : https://www.instagram.com/fe..
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⚠ Alerte coup de coeur♥♥♥

Double coup de coeur même, un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a emportée par son écriture. Je ne savais pas que tous ses mots bout à bout, toutes ses phrases à la fois sombres et lumineuses capteraient  à ce point mes émotions, votre plume magnifique m'a enveloppée, touchée et parfois heurtée mais je sais aujourd'hui pourquoi je suis passionnée de lecture c'est pour découvrir au hasard des romans un écrivain comme vous l'êtes et pour tout cela je vous dis merci.

Elle s'appelle Gabrielle de Miremont, âgée de plus de 90 ans.
C'est une  fille de Dieu depuis sa plus tendre enfance, mariée sans amour parce que c'est ainsi et a eu deux filles et lorsqu'elle est enceinte à nouveau elle le sait, ce sera un garçon il ne peut en être autrement, il sera prêtre, elle l'éduquera pour cela, il illuminera sa vie de l'amour du Seigneur et portera sa foi à tous, elle l'a décidée car une seule chose compte servir Dieu dont elle connait chaque parole et ce sera son destin, Dieu est Amour..... !!!

Un matin elle reçoit la visite d'un gendarme qui lui annonce la mort de son cher fils le Père Pierre Marie et un journal fait la une avec ce titre "Pédophilie au coeur du diocèse"

C'est toute sa vie qui s'effondre, la terre s'ouvre sous ses pieds. Elle ne peut pas imaginer pareille horreur après tout ce qu'elle a fait pour lui, c'est tout simplement impossible, son cher enfant si beau si magnétique ne peut être lié à toute cette ignominie et c'est en cherchant à rencontrer l'une de ses victimes que ses certitudes s'effondrent mais sera t elle prête à  tout entendre.

J'ai ressenti beaucoup d'empathie pour Gabrielle, femme forte que rien ne semble atteindre et aussi pour Hadrien, pauvre victime emmuré dans ses souvenirs d'enfant agressé, meurtri et rongé par la honte qui l'empêche de construire sa vie d'adulte. Certaines scènes sont difficilement soutenables et inimaginables à faire subir à un enfant. On ne ressort pas indemne de cette histoire et pour ma part elle restera dans mon coeur et mon âme.

L'avez vous lu?
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Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est un roman qui marque et qui dérange ! L'auteur aborde ici le lourd sujet de la pédophilie au sein de l'Eglise.

Gabrielle de Miremont a toujours voué une admiration sans faille pour son fils, allant jusqu'à clairement délaisser ses deux autres filles. Son fils devenu prêtre, sa plus grande fierté. Au départ j'ai eu peur de ne pas adhérer au récit car c'est une femme austère, acariâtre, omnibulée par Pierre-Marie, un femme pour laquelle je ne ressentais aucune empathie.

Le roman démarre par l'annonce par un gendarme du suicide de son fils. Et on va remonter le fil de l'histoire à travers un carnet que Gabrielle tient. Quand un journaliste vient la trouver pour lui annoncer que son fils, le père Pierre-Marie de Miremont, est un pédophile, après le refus de croire à ces calomnies, elle va entreprendre des recherches et découvrir que finalement ce fils tant idolâtré est réellement un monstre.

En parallèle, le témoignage d'Hadrien, une des victimes de son fils, apporte au récit de l'authenticité et retranscrit admirablement bien toute l'horreur du sujet et les blessures indélébiles qu'il a gardées.

C'est un récit rendu réaliste par tout le dégoût que ressent Gabrielle lorsqu'elle découvre la véracité des faits et son impossibilité à accorder son pardon.

La plume est belle. Je l'ai trouvée exigeante au départ et au fil de ma lecture de plus en plus fluide. Elle est sans concession pour cette femme totalement dévouée à Dieu et qui du jour au lendemain doit faire face à l'indicible.

J'ai beaucoup aimé l'intrigue et la façon dont on est surpris jusqu'à la fin. Et à mon grand étonnement j'ai davantage apprécié Gabrielle au fil de ma lecture. Un roman que je ne peux que conseiller à ceux qui ne l'auraient pas encore lu...

Il faut que je sorte de mon côté les autres titres de cet auteur qui prennent la poussière dans ma PAL 😅
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Un livre bouleversant, sur un sujet malheureusement d'actualité.
Pour décrire un sujet aussi tabou, l'auteur a choisi une approche originale en se plaçant du point de vue de la maman d'un prêtre accusé.
la description du personnage principal est tout simplement magistrale. Celle qui paraît hautaine et presque antipathique au début du roman se révèle sensible, et capable de remettre en question l'ensemble de son système de valeurs. A 91 ans, Gabrielle est saisissante de lucidité, de sagesse et de force de caractère. Jusqu'où peut aller l'amour d'une mère pour son fils ? la loyauté d'une femme pour ses valeurs ? Quel choix aurions-nous fait à sa place ? difficile de répondre. Ce qui est certain, c'est que Gabrielle est une femme qui inspire un profond respect.

"Je suis la maman du bourreau" est un livre poignant, marquant, engagé, parfois difficile, mais l'écriture est d'une telle sensibilité qu'on ne peut pas passer à côté. Il fait partie des quelques oeuvres qui resteront gravées dans mon esprit.
A lire absolument.
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Je ressors totalement conquise par la lecture de ce roman,qui m'à empoigneé aux tripes, éblouie par la beauté du style littéraire, et par la description si fine du ressenti,des émotions qui submergent les personnages principaux. le drame des prêtres pédophiles,est un sujet, d'actualité, déchirant ,révoltant,qui nous envahit de compassion à l'égard des victimes, mais que dire et que penser du ressenti des mères de ces prédateurs ! En tant que mère, on ne peut que vibrer et accompagner le bouleversement émotionnel de Gabrielle de Miremont lors de la découverte des faits,qui accusent son fils. Son cheminement vis à vis d'une des principales victimes qu'elle tient à rencontrer étroitement,afin de s'imprégner profondément du vécu, des souffrances subies, causées par son prédateurs de fils, qu'elle découvre dans toute leur horreur, qui l'amènent à s'interroger ,se remettre en question, quant aux causes liées à sa relation fusionnélle avec celui ci. le face à face final, avec Pierre Marie ,son fils,est un moment d'une intensité émotionnelle maximale, et qui nous permet aussi de mieux comprendre pourquoi la pédophilie en église est si fréquente et combien elle n'est pas perçue, ni vécue avec la même perception, par ceux qui en sont les auteurs, intimement persuadés de la protection et clémence de l'institution église qui ne peut que leur pardonner!
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Ce livre traite de la pédophilie dans l'église. le résumé a déjà été publié à maintes reprises, je n'y reviendrai donc pas. J'ai lu cet ouvrage à titre documentaire et informatif suite à la diffusion sur une chaine de télévision belge d'un reportage les oubliés de Dieu qui relate les abus de prêtres sur des jeunes garçons qui ont décidé de témoigner des sévices encourus. Une commission d'enquête parlementaire tente de faire toute la clarté sur ces sordides affaires. Quelques personnes laïques de bonne volonté vont-elles inverser ce que le Vatican tout puissant élude depuis des siècles ? le mal est fait auprès de jeunes personnes vulnérables. Quand l'église catholique va-t-elle admettre que les prêtres sont des hommes comme les autres mortels, de chair et de sang et non des saints ?
Ceci dit, Je suis la maman du bourreau est un ouvrage succinct, très bien écrit. le reflet des caractères des personnages sont très bien rendus. Il ne faut voir aucun voyeurisme dans le récit mais plutôt un témoignage pris sous un angle différent : la mère du prêtre est le personnage central qui va vivre une descente aux enfers en apprenant la face cachée de son fils, elle qui l'avait façonné à l'image de Dieu dans lequel elle croit / croyait de toute son âme.
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