Cela faisait un bon moment que j'avais ce livre en stock et comme d'habitude, au moment de l'ouvrir, j'avais oublié de quoi il parlait.
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Je vous plante le décor.
La maman, c'est Gabrielle de Miremont, 91 ans. le bourreau, c'est son fils,
Pierre-Marie, prêtre.
Une demeure immense que les villageois appellent le Château, un décor conjugué au passé. Riche et puissante, c'est là que vit Madame de Miremont avec sa fidèle Josette.
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Gabrielle impose le respect à tous et à toutes. Les apparences, c'est important après tout. Et puis Dieu la regarde en permanence.
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Depuis toujours très pieuse mais froide et distante, de ses trois enfants, deux filles et un fils, elle n'a été fascinée que par le garçon, tandis que son mari chérissait les deux autres.
De ce fait, les gamines sont à peine mentionnées dans le roman.
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Par contre,
Pierre-Marie, aux magnifiques yeux bleus comme ceux de sa mère, est porté aux nues. le fils parfait, irréprochable, le guide des petits et des grands, idolâtré par sa mère.
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Les jours s'écoulent paisiblement pour Gabrielle, entre Dieu et
Pierre-Marie, jusqu'au jour où un article de journal évoque des actes pédophiles commis par les représantants dudit Dieu sur terre.
Le titre : Pédophilie au coeur du diocèse. le Monde de Gabrielle risque de basculer. On ne lave pas son linge sale en public. Hors de question qu'une brebis galeuse ternisse l'image idyllique de l'Église Catholique.
L'erreur est humaine, 3 Notre-Père et 2 Je vous salue Marie, le pardon tout au bout, et les réputations brillent comme un sou neuf.
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Je découvre
David Lelait-Helo avec ce livre, sa plume fluide et addictive, son style impeccable.
Il aborde l'horreur de ce "thème" par un axe original, la mère d'un prédateur, et j'ai vraiment accroché dès les premières lignes.
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Tout est abordé dans ce roman, de manière directe. La victime parle, sans réserves.
D'abord de sa confiance, puis de sa peur, puis de l'indicible. Il raconte aussi ses parents qui ne le croient pas. Pensez donc, un prêtre...
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Le roman parle aussi d'amour, surtout de celui qui n'est pas exprimé.
Inutile de vous dire qu'au début je ne l'ai pas aimée, cette mère toujours sur la réserve, qui se proccupe tant de son image aux yeux des autres.
Et puis j'ai compris et j'ai vu que quelque part, elle était aussi une victime, essentiellement de son éducation.
Ce qui se fait et ce qui ne se fait pas dans son milieu.
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Mais je vous laisse découvrir ce livre si vous ne l'avez pas déjà lu.
Je n'en ressors pas indemne et je le conseille fortement.
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