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4,27

sur 399 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je referme ce livre et j'avoue avoir pris un uppercut.
Etre maman ! En devenant maman, on découvre l'amour, on découvre la peur et l'inquiétude, on découvre le don de soi quoiqu'il arrive, et on découvre la remise en question dès qu'un caillou se coince dans les rouages de la vie de notre enfant. Par procuration, par affiliation, ce que notre enfant fait, c'est nous qui le faisons, ou en tout cas, une part de nous !
Bravo à l'auteur pour avoir su retranscrire ce qu'une maman peut ressentir. Mettre des mots sur ce sentiment indéfinissable.
Quant au sujet, là aussi, il s'agit d'une remise en question de la foi, des convictions, qu'elles soient religieuses comme dans cette histoire, ou non. Se remettre en question, faire le bilan de sa vie. Notre part de responsabilité en tant que maman. Une introspection obligée après un évènement, une vérité dévoilée. Un secret révélé, certes, mais la vérité n'était-elle pas au fond connue, sue, devinée ?
Tant de questionnement abordés dans ce roman qui, finalement, restent sans réponse. Mais qui ont le mérite de faire réfléchir...
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Je n'ai pas été autant conquise que ça.
Je ne sais pas… j'aime bien sans plus.
Je me suis pourtant attaché aux personnages et tout le long du livre, j'ai plein cette pauvre femme qui devait subir l'humiliation. Ainsi que les descriptions de ce que son fils faisait subir à ses victimes.

Mais ce côté peut-être trop irréaliste.
Certains faits m'ont semblais exagéré.... je n'arrive pas à masquer le texte donc je ne vous dirais rien... On en parle :-)

Je pense que la honte reste secrète… que tout est caché… que le silence prévôt sur les douleurs des victimes… C'est la réalité qui se déroule au quotidien… mieux vaux se taire que parler…
J'espère que ce livre pourras permettre à certaines victimes de parler, de ne pas avoir honte. Mais ça c'est une autre histoire.

Bonne lecture !
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Je suis la maman du bourreau fait partie de ses romans qui bouleversent.
Par son sujet, par l'écriture, le style.
Le corps de Pierre-Marie de Miremont est retrouvé dans son église. Une mort violente. Suicide ? Meurtre ?
On vient annoncer le décès de ce prêtre à sa vieille mère de quatre-vingt-onze ans.
Gabrielle ne semble pas s'en émouvoir et pourtant elle a tout donné à ce fils qu'elle a aimé plus que tout, plus que ses soeurs, notamment.
Il a été sa fierté.
Cette femme à la religion ancrée au plus profond d'elle-même, ne pouvait rêver mieux que de le voir ordonné.
Mais derrière l'homme de Dieu, elle va découvrir le monstre.
David Lelait-Helo, dans une écriture toute en émotion, va placer le lecteur dans la tête de cette femme à l'aube de sa vie.
Découvrant l'horreur des actes de ce fils qu'elle a chéri, elle va chercher à assumer sa part de responsabilité, se remettre en question, s'en vouloir de lui avoir tant (trop) donné, au détriment du reste de sa famille, qui aurait sûrement mérité tout autant d'intérêt.
Le sujet est dur.
Lelait-Helo donne la parole à cette mère dont la foi chavire, mais aussi à la presse qui dénonce et surtout à l'une des victimes, qui se livre sans tabou.
Et comme cette femme, le lecteur reste abasourdi.
C'est puissant, c'est violent, c'est une gifle magistrale.
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Homme de peu de foi
C'est la chronique d'une copine Babeliote qui m'a fait ouvrir ce livre, remarqué à sa sortie, puis oublié. Je connaissais donc le thème abordé et savais que la lecture allait s'avérer délicate…
Gabrielle de Miremont (la particule, très important) porte bien ses 91 printemps. Dans cette petite bourgade provinciale un brin endormie elle mène une vie tranquille dans son immense demeure aux allures de château. Mme de Miremont est veuve, elle a eu trois enfants, deux filles qu'elle voit peu et un fils, le fils, Pierre-Marie, qu'elle a eu sur le tard et qu'elle a élevé comme s'il était le petit Jésus personnifié. Il faut dire que Gabrielle est très pieuse : catholique très pratiquante elle vit sous le regard de Dieu, va à la messe tous les jours et a été comblée de bonheur lorsque son fils s'est tourné vers le sacerdoce. Ordonné prêtre, il est maintenant le curé de la paroisse : un prête idéal, idéalisé, très proche de ses ouailles, trop ? Lorsqu'un journal local publie une enquête sur un scandale de pédophilie au coeur même du diocèse, Gabrielle a d'abord une réaction de déni. Ce journaliste cherche nécessairement à faire du sensationnalisme et à salir son église, son diocèse. Pourtant, Gabrielle cherche à rencontrer celui qui a témoigné dans les pages du journal, un jeune père de famille qui accepte une entrevue et raconte l'innommable. La déflagration dévastera Gabrielle et toutes ses certitudes : en tant que femme, en tant que catholique, en tant que mère.
Ce roman est un uppercut dont je peine à me relever. Relativement court, je l'ai lu d'une traite, mais je peine à formuler mon ressenti...
Ce n'est que récemment que l'Eglise ose regarder en face les exactions pédophiles en son sein, et encore, avec circonspection et sans grande compassion à l'égard des victimes… le linge sale se lave en famille et les prêtes convaincus de tels actes sont finalement peu nombreux à être écartés et condamnés. Dans ce roman, l'auteur n'y va pas par quatre chemins : par la voix d'Hadrien, les actes pédophiles commis par Pierre-Marie ne sont pas édulcorés, encore moins les terribles conséquences pour ce jeune homme (« Je me sens mort à l'intérieur, MORT, étanche au bonheur, au plaisir, à la vie même. Tout me rappelle sans cesse que je suis absent à moi-même, absent au monde, absent à ceux que j'aime. Je suis un mort-vivant… »). En le violant, Pierre-Marie lui a volé son enfance, son insouciance et… sa foi. de son côté, Gabrielle est une mère, « la maman du bourreau », certes, mais une mère. Et que doit faire une mère confrontée à l'horreur commise par son enfant ? Fermer son coeur ? Ne plus l'aimer ?
Gabrielle est un personnage que l'on peine à apprécier dans la première partie du roman : aristocratique, froide, hautaine, méprisante, sanglée dans ses certitudes. Au fil des pages, l'armure se fendille, des failles de plus en plus grandes apparaissent. Gabrielle est un peu bourreau, un peu victime… touchante finalement.
Un roman dérangeant, qu'il faut lire pour se faire son opinion et pour rendre hommage aux victimes de pédophilie, dans l'Eglise ou dans le cercle familial ou ailleurs, celles qui parviennent à parler, et toutes les autres.
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Une lecture éprouvante et qui fait réfléchir sur le sujet de la pédophilie dans l'Eglise qui est maintenant reconnu.
Gabrielle de Miremont est une dame âgée de 90 ans, une bourgeoise catholique très pratiquante et mère d'un prêtre, Pierre-Marie. Elle voue une profonde admiration à ce fils, au détriment des autres membres de sa famille.
Lorsque celui-ci sera accusé de pédophilie, le choc pour elle est si grand qu'elle perd totalement pied et rejette la religion. Elle essaiera de comprendre.
Il s'agit de son journal, les choses sont vues uniquement par Mde de Miremont.
Un roman dur et choquant.
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« Prier Dieu, se vouer au Diable.
Du haut de ses quatre-vingt-dix ans, Gabrielle de Miremont semblait inatteignable. Figée dans l'austérité de la vieille aristocratie catholique dont elle est l'incarnation. Sa devise : « Ne jamais rien montrer, taire ses émotions ». Jusqu'à ce matin-là, où un gendarme vient lui annoncer la mort de son fils. Son fils cadet, son enfant préféré, le père Pierre-Marie, sa plus grande fierté. Gabrielle ne vacille pas, mais une fois la porte refermée, le monde s'écroule. Cet effondrement, pourtant, prend racine quelques semaines plus tôt, à la suite d'un article de presse révélant une affaire de prêtres pédophiles dans sa paroisse. Révoltée par cette calomnie, Gabrielle entreprend des recherches. Des recherches qui signeront sa perte. Ou sa résurrection ».

Ce titre de livre m'interpellait depuis un moment, j'ai donc craqué. Comme d'habitude, sans vraiment regarder le résumé (copié-collé ci-dessus).

D'une écriture très élégante et souvent poétique, l'auteur emmène son lecteur dans les traditions d'une famille de la haute bourgeoisie de province, très catholique, peu chaleureuse, pétrie des croyances et certitudes que les générations précédentes ont forgées. Madame de Miremont est veuve, a quatre-vingt onze ans, mais toute sa tête et dévouée à Dieu. Toute sa vie a été, comme elle le croit, uniquement vouée à Dieu. L'arrivée de ses deux filles l'a laissée quasiment indifférente, mais le troisième, un garçon, elle allait l'offrir à Dieu. Dès le plus jeune âge la Bible est le livre d'histoires du soir, des jours. Et lorsqu'il a été grand, ça a été une évidence pour tous les deux qu'il entre au séminaire. Son ordination a été le moment d'extase de Madame. Lorsqu'il a été mis en poste à l'église du quartier, la joie de la mère et du fils de pouvoir se voir tous les jours. La fierté de Madame. Les kermesses, les bonnes oeuvres, c'est elle qui dirige tout. On la connait bien.
Lorsque le journal local dénonce « Pédophilie dans notre Diocèse », Madame, outrée, dégoûtée, fonce directement dans les locaux du journal, interpelle le journaliste en criant au scandale, au mensonge, à l'absolue noirceur qui a dirigé ces mots. Pourtant, le journaliste dit qu'il a des témoins. La semaine suivante, en une du journal, un homme ne cachant ni son nom ni son visage raconte qu'un prêtre l'a détruit. En camps scouts, au presbytère, pendant des années. Horrifiée Madame demande si il peut venir lui expliquer. Si c'est vrai elle acceptera. Et c'est là que tombent les masques, et les horreurs répétées. En détail. Et Madame de Miremont va tomber de haut, de très très haut.

Livre-témoignage sous couvert de fiction, on se rend compte du mécanisme de pensée de ceux qui ne veulent pas voir, ceux qui se justifient au nom de l'amour et de Dieu, et ceux qui sont brisés, anéantis.

Ma note : 4 sur 5
Lien : https://melieetleslivres.fr/
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Gabrielle de Miremont est l'une de ces figures historiques d'une aristocratie catholique sur le déclin, à 90 ans elle porte encore en elle assez d'autorité pour être aussi connue que crainte dans son village, jusqu'à ce qu'une enquête d'un journaliste local ne vienne tout faire voler en éclats.

Cet homme avec qui elle ne partage rien et qui semble s'amuser des turpitudes auxquelles il l'expose, prétend que plusieurs témoignages viennent accuser son propre diocèse d'avoir accueilli en son sein ces actes ignobles de pédophilie, elle qui tient tant à protéger son église des attaques incessantes.

C'est que le prêtre accusé par plusieurs garçons devenus adultes n'est autre que le père Pierre-Marie, son fils cadet qu'elle couva comme la prunelle de ses yeux et qui fit une fierté indicible dans son coeur de mère fervente catholique lorsqu'il s'orienta comme elle l'espérait vers la prêtrise.

Gabrielle aura besoin de se confronter à l'une de ces victimes pour entendre, pour savoir de quoi on accuse son fils, et pour savoir si on cherche à trainer dans la boue son institution ou si malheureusement le témoignage est sincère et sans équivoque. Elle aura aussi surtout besoin de se confronter à son fils, à ce bourreau dont elle est la mère.

Thématique difficile que la pédophilie dans l'église catholique, mais l'habileté de l'auteur qui la livre par le prisme du conflit cognitif que cette annonce génère chez une femme d'un âge respectable qui n'a jamais remis sa foi en question rend l'ensemble tristement passionnant. J'ai regretté les passes d'armes entre le journaliste et la narratrice, qui à mon sens sonnent faux et donnent un côté loufoque au sujet. C'est malgré tout un joli livre qui pourrait se passer en Vendée, chez moi, sur un sujet pourtant si délicat et sur la culpabilité d'une mère ayant mis au monde le diable.
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Gabrielle de Miremont est, à 90 ans, celle qu'elle a toujours été, une femme dévote a l'excès, une aristocrate hautaine issu d'un monde où s'épancher est une marque de faiblesse. Mais de faiblesse Gabrielle en a une : son fils le Père Louis-Marie, élevé pour rendre grâce à Dieu . Pourtant, à l'annonce de son suicide elle ne vacille pas, égale à elle même….

Toute sa vie, Gabrielle a été en totale communion d'esprit avec son fils, négligeant toute relation avec ses 2 filles laissées aux bon soins de son époux. Mais aujourd'hui après les rumeurs infamantes courant dans le Diocèse et relayés par un journaliste local, Gabrielle n'a d'autre choix que remonter le temps grâce à son petit carnet qui ne la quitte pas…

Ce roman aborde le sujet de la pÉdophilie au sein de l'église et la descente aux enfers d'une mère dont la chute de son fils va emporter ce qui la nourrissait depuis toujours, sa foi et son église.

Un récit entre déni et honte, où la foi de cette mère vacille à l'écoute des abominations subies par Hadrien enfant, un homme encore brisé par sa culpabilité. Elle réalise alors que le pardon des péchés qu'elle a toujours prôné, semble soudain impossible.

J'ai été touchée par Gabrielle, lorsque j'ai mesuré l'impact de sa propre éducation sur sa vie, même si ça ne l'exempte pas de ses manquements envers ses filles. Quant au témoignage d'Hadrien, le choix de ses mots et la puissance de ses tourments m'ont carrément ébranlée.

J'admire le talent de l'auteur qui a misé sur tout ce qui fait la beauté et la finesse de la langue française pour parler de la monstruosité du sujet. La fin de l'histoire est venue me cueillir là où je ne l'attendais pas.

Mon 3eme roman après « C'était en mai, un samedi » et « Poussière d'homme » qui a été le plus puissant de mes coups de coeur. Un auteur que vous invite à découvrir si ce n'est déjà fait.
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Selon la biographie indiquée par l'éditeur, David Lelait-Helo est natif d'Orléans, et son roman percutant semble très inspiré des affaires pédocriminelles qui ont été mises au jour dans ce diocèse (qui est aussi le mien). Je pense notamment au cas de l'abbé Pierre de Castelet, aumônier des scouts d'Europe, puis plus récemment à l'affaire (renvoyée aux assises mais à ce jour pas encore jugée) Olivier de Scitivaux.

Je me suis demandée à la lecture si l'auteur avait rencontré Olivier Savignac, victime de Pierre de Castelet et courageux lanceur d'alerte. En tout cas ce que j'ai lu sur lui, notamment dans l'excellent livre de la journaliste Sophie Deschamps, le silence des soutanes, évoque le personnage d'Hadrien Dumas.

Je suis la maman du bourreau est néanmoins une oeuvre romanesque fictionnelle, qui vise à mettre en scène la parole des victimes, la justification perverse des pédocriminels, et l'aveuglement tant de l'entourage que de la hiérarchie catholique. J'ai trouvé l'oeuvre très réussie et prenante, magnifiquement écrite, peut être un peu trop lyrique parfois. L'auteur maîtrise parfaitement le métier d'écrire et d'amener son lecteur là où il veut.

Évidemment il n'y a pas vraiment de surprise, le réel intérêt de la lecture n'est pas dans l'intrigue mais dans la description des émotions des personnages, des ressentis des protagonistes et des mécanismes implacables de l'abus sexuel et spirituel et du silence destructeur qui l'entoure. Les personnages répondent à des stéréotypes, mais quand on connaît les affaires de pédocriminalité dans l'Eglise, on sait hélas qu'il s'agit de véritables lieux communs...

La force et la faiblesse du livre tient dans la conversion magnifiquement décrite de l'héroïne Gabrielle, la fameuse maman du bourreau, et du lien qu'elle créé avec la victime de son fils. Faiblesse car elle appartient au mélodrame romanesque et semble totalement improbable à imaginer dans la réalité, d'autant par sa fulgurance que par son extrémisme.
Force car l'auteur, habitué à raconter la vie d'icônes féminines dans des biographies (Dalida, Eva Peron...) offre un magnifique portrait de femme, et c'est aussi l'originalité du livre que de décrire ce que peut ressentir la mère d'un pédocriminel, et comment l'amour maternel et la foi peuvent devenir une forme de fanatisme dévorant et aveuglant.
Mais ce procédé apporte aussi une tribune aux victimes dans un dialogue où la parole n'est pas remise en doute, la vérité de leur souffrance est reçue comme telle... Situation de l'ordre de la science fiction comme peuvent en témoigner les personnes concernées !

Un livre à recommander pour ceux qui veulent réfléchir et chercher à comprendre les faits de pédocriminalité dans l'Eglise. Je lirai avec curiosité d'autres titres de David Lelait-Helo !
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Les mots me manquent pour décrire ce livre bouleversant.
Comment trouver les bons mots pour raconter l'histoire d'une femme de 90 ans, dont l'église et Dieu sont au coeur de sa vie ainsi que sa relation unique et fusionnel avec son fils prêtre.
Comment décrire son univers qui s'effondre lorsque qu'elle découvre l'impensable, qu'elle croit immédiatement en la culpabilité de son fils tant les mots d'Hadrien, une de ses nombreuses victimes, sont forts, immondes et sincères.
Alors elle affronte la vérité avec Hadrien, elle écoute les horreurs, elle écoute l'impensable, elle écoute la souffrance, les traumatismes, les vies gâchées…..elle comprend qu'elle est désormais la maman du bourreau…..
Un livre lu d'une traite ! Un sujet dure et horrible ! Il est bouleversant ! Une claque ! Je ferme ce livre le ventre noué et les yeux remplis de larmes…..
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