Daniel Lelong trace dans ce beau petit livre paru aux édition de L‘Échoppe, un portrait sensible, tout en simplicité, du géant à la chemise rouge.
Alexander Calder.
Le texte émaillé de propos de l'artiste éclaire sa façon de concevoir une oeuvre, pas si éloignée de celle de concevoir la vie. «Il n'aime pas les attitudes faites sur mesure et voudrait que chaque homme exprime ce qu'il pense et pense ce qu'il est.»
Dans l'atelier «pas de musique, pas de collaborateurs, un calme dérangé seulement par le bruit du matériel déplacé, du laiton martelé et quelques rires sonores.»
De l'humour, beaucoup de rires, car l'artiste est un bon vivant et a l'esprit facétieux.
Dans un vernissage à Caracas en 1955 «une femme est venue annoncer à Calder qu'elle venait d'acquérir l'un de ses mobiles exposés. (il) avise son sac, lui demande de l'ouvrir et de lui prêter son bâton de rouge à lèvres : la dame se sent immédiatement ornée sur le front d'un beau point rouge, signe de vente pour un marchand. L'histoire ajoute encore que l'on pouvait dénombrer, à l'issue de la soirée, beaucoup de dames à points rouges.»
La prochaine fois que je déboucherai une bouteille de Chinon, son vin préféré, je penserai à lui.